L'homme ( 1874 -1965 ) fait objet d'une admiration : celle d' incarner l'opposition à
Hitler. Pour cette raison, il bénéficie d'une image flatteuse, car 90 % des gens ne retiennent que cette image ; mais
Churchill, c'est beaucoup plus que cela et beaucoup plus d'ambiguïté.
Cela débute déjà par des parents…
Passionné de politique, élu député à 26 ans il entre au gouvernement à 32. Il sera redouté par ses adversaires, il n'hésite pas à changer de parti quand cela lui apparait nécessaire " Certains changent d'idées pour l'amour de leur parti, moi je change de parti pour l'amour de mes idées "
Il sera 11 fois ministre.
Donc
CHURCHILL a déjà eu une sacrée existence avant d'entrer en scène lors de la seconde guerre mondiale.
A travers cette biographie, les aspects moins glorieux sont abordés.
Une vie commencée sous l'uniforme, au Soudan, en Afrique du Sud contre les Boers
Comme premier lord de l'Amirauté (1915), l'expédition montée avec les Français pour s'emparer du détroit des Dardanelles et atteindre Gallipoli, est un échec.
Au Colonial Office en 1921-1922 , il retarde le mouvement anti anglais au Moyen-Orient au lendemain de la Première Guerre mondiale en raison de la mise en place du régime mandataire en faveur de la Grande-Bretagne et de la France( déjà sa grande idée de découpage du monde…).
Homme de formules devenues célèbres ( si tous les hommes sont des vers, lui est un ver luisant…). Lorsqu'en 1938, Neville
Chamberlain s'entendit avec Mussolini,
Hitler et Daladier pour "préserver la paix" en laissant le Führer régler à sa convenance le sort de la Tchécoslovaquie,
Churchill eut ce mot célèbre : "Nous aurons le déshonneur et la guerre", … »rideau de fer… » " Certains changent d'idées pour l'amour de leur parti, moi je change de parti pour l'amour de mes idées "
Homme de choix ( Dunkerque,… Pétain, Darlan et Giraud comme interlocuteurs plutôt que
De Gaulle, et
Churchill fit comprendre à
De Gaulle qu'entre la France (ou l'Europe) et les États-Unis, il choisirait toujours les U.S.A.
Mais aussi : sacrifice des polonais, qui pendant un certain eurent les faveurs britaniques, pour passer lui aussi un pacte avec
Staline, il ne s'insurgea pas plus que cela de l'abandon des insurgés de Varsovie soumis au massacre allemand cautionné par une soudaine apathie russe.
Il participa au découpage du monde et notamment de l'europe : abandon de la Pologne, la Roumanie et la Hongrie aux volontés du maître du Kremlin en échange du maintien de l'Autriche et de la Grèce dans la zone d'influence de l'Europe alliée aux États-Unis.
Facile de dire qu'un "rideau de fer" avait été tiré entre Europe de l'Ouest et Europe de l'Est quand on avait été soi-même, plus ou moins, l'organisateur et le complice avec
Staline de cet état de fait.
Alors que cela n'avait en rien atténuer la volonté des britaniques, on est en droit de s'interroger sur la nécessite de faire usage de bombes incendiaires de grande puissance sur Dresde pour briser le moral des Allemands ...
Aussi longue qu' ai été sa vie, on n'en retient qu'une infime partie, celle de la guerre. Ce n'est une carrière qu'il a eu, une suite de chutes aussitôt de remontées. Il a connu toutes les technologies, la montée en puissance de tous les dirigeants, mais qu'elle absence de sens militaire ( heureusement, qu'il ne dirigea jamais une armée…) et qu'elle mégalomanie à se prétendre le centre du monde doté de qualités surhumaines. Son talent littéraire a aussi beaucoup contribué à sa notoriété.
« Mais après tout, il est notoirement difficile d'écrire l'histoire lorsqu'on a la prétention de l'avoir faite »