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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si nous l'aimions avant il n'y avait aucune raison pour qu'on ne l'en aimât pas davantage. Il est consistant par son aura, par son verbe et en plus il a ce regard de mer, calme ou agité, ça dépend ! Cette poésie magnifique témoigne qu'aucune de ses traversées ne lui a ravi l'attraction qu'il porte à tous ces horizons parcourus et qu'aucune mer, fût-t-elle sournoise dangereuse même, ne parviendra jamais à l'éloigner. Il est l'homme, fait de ses voyages et celui de ses aspirations. J'aime bien que l'on attribue à ce récit de la sensualité puisque son amour est incommensurable et que c'est à courir le monde que son coeur a été conquis. S'il vient nous le raconter, c'est un grand plaisir pour le lecteur de prendre le large avec lui pour découvrir sa géographie maritime.
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Merveilleux Olivier de Kersauson, grand navigateur, bourru, capable d'aligner des mots d'une sensibilité étonnante aussi bien pour parler de la mer et de son infinité que de l'homme, celui qu'il est, communiquant ses certitudes et ses doutes, ceux qu'il côtoie, essentiellement en mer mais aussi sur terre.

Kersauzon, c'est l'homme libre, baudelairien, qui chérit la mer, toutes les mers et tous les océans où il emmène ses lecteurs qu'ils aient entendu ou non l'appel du grand large, et qui ressentiront dans tous les cas ce qu'il exprime dans ces lignes, avec vigueur, pudeur, sincérité.

Et puis, il y a dans ce livre l'évocation de cette nuit où il apprend en mer la mort de Tabarly et nous fait partager sa peine et même sa prière. C'est le marin et l'humain qui souffre de la disparition de celui qui était la référence, celui qui domptait vent et mer qui l'emportèrent vers son linceul.

Ce chant de l'océan offert par Olivier de Kezsauzon est celui qu'entendront parfaitement tous les solitaires, un chant qui vient des vagues, de tous les marins perdus, plus langoureux que celui des sirènes d'Ulysse, qui nous entraîne pour de trop brèves pages à la suite de ce grand navigateur.
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Je referme le livre, relève la tête, regarde les objets qui m'entourent, j'hésite …

Mes yeux s'abaissent, croisent une fois de plus la couverture du livre, ce visage buriné, fouetté d'intempéries,
ces yeux ivres de bleus … J'y plonge.
Tour à tour incisif, tranchant comme une lame, passionné, rude, irritant, dérangeant,
puis subrepticement nostalgique, émouvant et si souvent poétique dans sa façon de « me » conter les houles, les vents et les couleurs des différents océans, Kersauson me bouscule, me chahute , m' illumine ou m'attendrit.

Sa pertinence me claque aux joues, je bouillonne … m'abandonne.
Surprenante description que ces « portraits de mers » ciselés comme un orfèvre,
dont je retiendrai celui qui sans doute me tient le plus à coeur, celui de la mer d'Iroise :

« Ouessant, Sein, Molène, l'une des zones du monde où il y a le plus de bouées et de balises, de phares et de feux.
Entre l'île de Sein, le Four, Ouessant, la pointe Saint-Mathieu, le cap de la Chèvre, la pointe du Raz,
tout n'est qu'un jardin d'épines sur une mer médiévale qui se défendrait contre les intrus.
Au couchant on dirait un orchestre des ténèbres où brille l'éclat des cuivres. Un accordéon de récifs sur lesquels
viennent culbuter les forts courants. C'est la mer des grandes nefs et des grandes orgues …
L'Iroise est une mer sanguine qui plante ses couverts dans la table … Une mer habitée par le vent …
Une mer de souffrance … qui meurtrit, blesse et mord jusqu'au sang.
C'est le royaume de la peinture à l'huile. Quatre saisons dans la même journée …
L'Iroise c'est ma tapisserie d'Aubusson. »

Mu par un déterminisme et une volonté qui me saisit, Kersauson me semble taillé dans la roche,
inébranlable, imperturbable, parfois presque intouchable.
En lui depuis l'enfance cette irrépressible envie de « partir », voyager, courir le monde ... Je l'envie.
C'est l'Océan son miroir d'immensité, de liberté, de dépouillement et d'absolu,
c'est dans ses teintes qu'il se retrouve, c'est dans son souffle qu'il se ressource … Je le suis.

« Je fais confiance au voyage pour qu'il me conduise dans le tourbillon émotionnel du monde …
C'est toujours comme ça que j'ai vécu le voyage. Cette infinité de bleus, de lumières
et ces arrivées de nuit ouvrent mon coeur en deux. »
« Pour moi, là où il n'y a pas de mer, le monde est gras, il sent l'humus, la glaise ou la ville ;
sans la mer, ça ne peut pas être joli ! La terre ne m'intéresse pas du tout,
sauf quand elle est frangée de mer, alors elle est belle … »
« Prendre la mer … C'est l'extraordinaire tentation de l'immensité.
La mer c'est le coeur du monde. Vouloir visiter les océans, c'est aller se frotter aux couleurs de l'absolu »

A peine trois pages sur Eric Tabarly, à peine trois mots, mais tout est dit, fort :
« C'était mon maître.»
Et puis cette brume aux yeux quand dans « l'à peine » surgit la peine, un sombre soir de juin 98 …
Je larme, touchée par ce passage où « l'intouchable » est vulnérable.

J'avale « sa » Polynésie, les Antilles, l'Asie ou l'Angleterre … anecdotes, aquarelles …
J'avale tout, avide jusqu'à la fin …
Je reviens sur Tabarly
C''est là que je m'arrête, émerveillée et proche,
C'est là que je m'arrête, au ras de l'eau, au milieu d'un silence, au bord d'une solitude, pleine.

Je referme le livre, relève la tête, regarde les objets qui m'entourent, les quitte
Je prends mon rien de rêve, mon tout de vie, monte sur le « tapis volant »
Ivre de bleus … j'y plonge.
Je vais, moi aussi, rejoindre « les griffures de la mer ».
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Dans cette période de tensions, de grèves et énervements y relatifs, de bousculades d'achats de Noël et de fêtes chargées en excès divers, j'avais besoin de m'évader… quoi de mieux que l'air du large et la prose humoristique et poétique d'un de nos marins préférés, Olivier de Kersauson, amoureux des mers et océans, s'il en fut !
Olivier, merci… mission accomplie ; ces bouffées iodées m'ont fait un bien fou.

Rien que le titre fait déjà rêver : ‘'Ocean's songs''. Vous n'avez pas encore ouvert le livre que vous entendez les chants des vagues, du vent, des marins, des oiseaux, des baleines ; vous naviguez dans les plus beaux sites ou luttez contre la furie des océans.
Le livre vous emmène sur tous les océans et sur tous les continents (côté mer, évidemment) ; il vous fait partager les rencontres de l'auteur avec des personnages atypiques, originaux et/ou flamboyants (« J'ai le plaisir de l'autre, je n'en ai pas le besoin. Ça fait une grosse différence. » interview).
Tout cela mâtiné de réflexions philosophiques propres à ‘'l'Amiral'', exprimées de manière cash, brutes de décoffrage !

Ce livre autobiographique a été écrit il y a plus de dix ans ; mais toutes les allusions au monde en général et à l'actualité ne datent quasiment pas : parce que le monde change peu fondamentalement ou parce qu'Olivier de Kersauson a un oeil qui voit au-delà des apparences ? C'est un homme ‘'vrai'' : « Je me suis toujours appliqué, de façon instinctive, avec mes moyens limités, à mener ma vie de façon à ne jamais dire “j'aurais aimé”. (…) J'ai beaucoup aimé, j'ai beaucoup vécu, j'ai beaucoup recherché » (interview)
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Ce grand navigateur est aussi un poète,un grand écrivain à mon sens;car mis à part les classiques ça faisait longtemps que je n'
avais lu un livre aussi passionnant.Notamment l'avant propos m'a
scotché et le style d'Olivier de Kersauson est pur merveille un vrai
orfèvre des mots.Rien d'étonnant que ce livre ai rencontré un grand
succès ce n'est que justice.
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De la couleur des eaux qui habillent la terre et changent constamment. A l'observation d'un viel homme réparant les filets.

Un hymne à la mer et au voyage traduit par un homme aussi discret que profond, un livre à lire absolument qui vous restera ancré au coeur...
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L'amiral n'est pas seulement un brillant navigateur, il prouve avec cet ouvrage que c'est un vrai écrivain. Il arrive à mélanger littérature, poésie et récits de voyage. A découvrir !
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Sublime ...
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