AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,35

sur 7222 notes
Charlie un homme de 32 ans déficient mental est approché par deux scientifiques afin de modifier son QI par une intervention chirurgicale.. et celle-ci marche.
Charlie tient un carnet de bord qui nous permet de voir et de suivre son évolution...

Un livre ou la psychologie est poussée a l'extrême. C'est également un roman de Sf mais il fait plus mal qu'un vrai roman de SF pur et dur.
Voir l'évolution de cet homme est une chose remarquable mais le voir se rendre compte que ses amis se moquaient de lui quand il était débile est un vrai déchirement. Tout comme le côté relationnel avec sa mère dont il fini par se souvenir grace a l'opération.
Un roman qui ne laisse pas indemne et qui pousse a la reflexion et au relationnel aux autres.
Commenter  J’apprécie          919
Je ne vé pa trouver les mos. En plus, de l'o dans mé yeu me gene pour voire. Charlie ma tuer.

Pourquoi ai-je autant attendu pour lire ce livre. Il aura été le dernier de 2022 et ma première critique de cette nouvelle année. Et je suis heureuse que ce soit cette lecture qui ne peut que laisser sa marque sur le lecteur.

Je ne vais pas revenir sur l'histoire, abondamment racontée et tellement connue. Je la connaissais d'ailleurs dans les grandes lignes avant d'ouvrir le livre, et je dirais que cela a ajouté de l'intensité à ma lecture. Pendant tout le livre, j'ai su quelle serait la fin, et j'en ai été d'autant plus bouleversée.

Un livre où il est stupéfiant de voir comme l'auteur a su se mettre dans la tête de Charlie, quel que soit le moment de son évolution, nous décrivant avec beaucoup de justesse ce qu'il ressent, ce qu'il comprend ou ne comprend pas. C'est tout aussi vrai, intellectuellement que émotionnellement parlant. Un livre où la progression de Charlie dans la compréhension de qui il est, est magnifiquement orchestrée par petites touches, par ses souvenirs qui étaient en lui et reviennent dans son esprit.

Charlie est un personnage unique. Je n'ai jamais rencontré d'autre Charlie dans mes lectures. Charlie est bouleversant, émouvant, terriblement attachant. Et on ne peut rien pour lui. A part peut-etre mettre des fleurs pour Algernon.
Commenter  J’apprécie          8755
Préparez-vous à une plongée en science-fiction… Rassurez-vous, de la SF « soft », sans Martiens ni combats intergalactiques. Nous restons sur la Terre, peuplée d'êtres humains. Nous sommes à New York dans les années 50-60. Rien d'extraordinaire pour vous, juste un petit effort pour retourner dans le temps et traverser l'Atlantique. Et imaginer…

Imaginez…Vous vous appelez Charlie, vous avez 30 ans, un travail, des amis, il ne vous manque rien, sauf d'être « un téligent ». Car oui, vous avez 30 ans, un travail et des amis, mais vous êtes attardé mental. Mais vous avé trè envi d'apprendre à lir et écrire, é ôsi d'ètre com lé zôtre.
Alors, quand de brillants neurochirurgiens vous expliquent qu'ils ont réussi à rendre Algernon (une souris de laboratoire) super-intelligente grâce à une opération du cerveau, et que cette opération pourrait être tentée sur un humain, et que cet humain pourrait être vous, Charlie, vous acceptez, malgré les risques et les incertitudes quant au succès de cette expérience.
Les médecins vous demandent alors de rédiger une sorte de journal, une suite de comptes-rendus au jour le jour, dans lesquels vous racontez cette expérience à votre façon, avec vos moyens intellectuels du moment. Au début c'est difficile, vous faites beaucoup de fautes, vous n'avez pas l'impression d'être devenu intelligent et ça vous déçoit, ça vous énerve. Puis vous comprenez que ça va prendre du temps. Mais de fait, en quelques semaines, vous devenez littéralement un petit génie, vous faites exploser les tests de QI, vous devenez un « monstre » d'intelligence, presque une bête de foire. Tout cela est très difficile à gérer émotionnellement, et vous vous posez beaucoup de questions, auxquelles tous les livres que vous ingurgitez ne répondent pas. Vous vous rendez compte que ceux que vous appeliez « amis » quand vous étiez attardé, en réalité se moquaient de vous, et qu'aujourd'hui que vous êtes beaucoup plus savant qu'eux, vous rejettent. Vous comprenez que la connaissance ne rend pas heureux, dès lors qu'elle ne livre pas les clés de l'intelligence émotionnelle. Vous vous sentez seul, incompris. Vos relations avec les femmes, surtout Alice, sont compliquées. Vous ne savez pas qui vous êtes : êtes-vous toujours Charlie l'attardé devenu intelligent, êtes-vous devenu un autre, Charlie le génie tiré du néant par la grâce de la Science ?
Pire, quand on s'aperçoit qu'Algernon la souris semble régresser, vous prenez peur. Vous vous rebellez. Puis vous pensez à votre chance et vous décidez de mettre votre intelligence au service de l'expérience, avant qu'il ne soit trop tard. Vous engagez une course contre la montre et contre la déchéance.
Mais vous continuez à vous débattre avec ce dilemme qui vous est insurmontable : que souhaitez-vous : être aimé ou être intelligent ? Et qui est ce jeune simplet de Charlie qui vous observe dans votre miroir ? Hallucination ou subconscient ?

Nous lecteurs, nous connaissons la fin. Vous, Charlie, au moment où vous terminez votre dernier compte-rendu, pas encore. Mais vous nous demandez de continuer à fleurir la tombe d'Algernon.

Maintenant revenez sur terre, ici et aujourd'hui. Vous avez refermé le livre, mais vous n'oublierez ni Algernon, ni Charlie. Comme eux, vous ne sortez pas indemne de cette histoire, votre cerveau aussi a été trituré par cette expérience. Emu aux larmes, bouleversé ou à tout le moins interpellé, vous continuerez longtemps à vous poser des questions sur la Science et les scientifiques, l'intelligence et la nature humaine. Et ça, ce n'est pas de la SF, c'est une certitude.
Commenter  J’apprécie          849
Bonjour voici une petite critique de plus sur ce petit livre que j'ai lu début août. Cela faisait longtemps que je me disais que je devais lire ce classique de SF comme tant d'autres d'ailleurs (1984, le meilleur des mondes, Fahrenheit451 entre autres) mais je dois bien dire que sans le challenge mauvais genre et le défi que m'a donné Tinaju ce dernier auraient pu rester encore un moment dans ma PAL sans y bouger.

Cela aurait été dommage car il s'agit ici d'un roman intéressant, vu le nombre de critiques je vais m'épargner de faire un résumé pour cette fois. J'ai trouvé la forme narrative tout simplement brillante bien que fort déstabilisante à la lecture des premières pages. Contrairement à beaucoup j'ai eu du mal à m'attacher au personnage de Charlie et suis resté assez à distant vis-à-vis du personnage durant les ¾ de ma lecture mais je dois bien avouer ne pas avoir été insensible au sort que lui réserve l'auteure à l'issue de cette histoire qui dans tous les cas ne m'aura pas laissé indifférents. J'ai apprécié toute la réflexion qu'apporte ce livre sur l'intelligence, son importance mais aussi ses limites dans notre vie sociale ou encore sur les cobayes de laboratoire.

En bref, une lecture brillante sur la forme et intéressante sur le fond que je regrette un peu de ne pas avoir lu plus tôt.
Commenter  J’apprécie          763
Rencontre particulière avec ce roman, qui trottait dans ma tête depuis un moment... Tellement que quand j'ai cherché un roman avec des fleurs dans le titre... c'est ce titre qui me revenait toujours en tête, sans savoir rien du tout du contenu (mes techniques de protection contre le spoil fonctionnent bien). J'ai d'abord supposé que puisqu'il était présent à l'esprit, c'est forcément parce que le livre était sorti récemment et que j'avais du croiser des critiques en passant... le classement par ma bibliothèque en littérature jeunesse finissait par me convaincre, oui ce devait être un succès récent de la littérature adolescente, ce qui expliquait qu'il ait été aussi "visible" dans mon esprit.

Ce n'est que juste avant d'écrire cette critique que je découvre que le roman a reçu le prix Nebula... 1966 ! Et qu'il s'agit bien plus d'un classique de la science fiction qu'un nouveau Twilight ! L'adaptation en 2006 en France sur grand écran a peut-être aussi contribué à troubler mes repères.

A la lecture, c'est bien le classement "junior" qui a paru troublant. Si le langage bourré de fautes du début correspond sans doute dans certains esprits caricaturaux à un langage adapté aux "djeun's", c'est bien une des rares raisons qui a dû pousser Flammarion à l'intégrer dans son catalogue jeunesse. Car le propos et la réflexion sont bien adultes, et le niveau de vocabulaire fait rapidement un bond, même si l'analyse psychologique de l'expérience conduite sur Charlie Gordon reste à la surface, et ne gène pas la compréhension de l'intrigue. Cet homme déficient intellectuel qu'on opère et traite afin de développer ses aptitudes en imitant les expériences menées sur la souris Algernon nous pousse surtout à questionner le regard de la société sur la déficience, les bouleversements familiaux qu'elle suppose. Il nous renvoie évidemment à nos propres aprioris sur la déficience, nos propres jugements de valeur et bouleverse ainsi nos certitudes, atteint ainsi à l'émotion juste.

La narration sous le mode journal de bord est particulièrement adaptée pour observer les transformations traversées par Charlie. Sa quête d'identité, entre l'analyse de souvenirs fragmentaires d'une conscience limitée par une intelligence devenue supérieure et le positionnement schizophrénique entre celui qu'il était et celui qu'il est devenu, est très finement menée, à base d'introspections, d'analyse de rêves de manière psychanalytique, d'expériences concrètes de confrontation à ses anciens amis comme aux nouvelles rencontres.

On ne peut qu'émettre l'hypothèse que la réflexion sur la sincérité d'un amour qui trouve son origine dans la simplicité d'un esprit enfantin ainsi que la construction du roman qui, en parlant d'un homme d'une trentaine d'années, semble finalement explorer une construction d'identité à l'image d'une adolescence accélérée.... bref que ces divers éléments ont dû amener Flammarion à envisager de proposer à ses jeunes lecteurs ce classique dans leur collection réservée aux plus de 13 ans... et donc ma bibliothèque à mettre la côte JR (pour les romans jeunesses...)

Allez, soyons finalement positifs, c'est plutôt une bonne nouvelle que ce type de romans très qualitatifs soit proposé à nos jeunes lecteurs, cela ne peut que les rendre encore plus exigeants pour leurs autres lectures... même si un exemplaire en SF serait également un moyen de rendre hommage au statut de classique du livre !
Commenter  J’apprécie          7212
Je regarde à travers la vitre nocturne où ruissellent les pleurs du ciel. Des traces le long de la paroi qui coulent et s'écoulent, des empreintes de la vie qui s'échouent. Une lune affichée dans le ciel, belle et ronde, lumineuse et comme teintée de bleue. "Pourquoi est-ce que je regarde toujours la vie à travers une fenêtre ?", me dis-je intérieurement en repensant à la vie de Charlie. Charlie Gordon, un type que j'ai envie de connaître, un homme qui n'était pas à sa place dans ce monde-ci.

Charlie, l'esprit un peu simple. Il travaille à l'arrière d'une boulangerie, basses besognes au niveau serpillière. Il se sent malgré tout entouré d'amis, amis qui rigolent de lui et de son état d'esprit plutôt qu'avec lui. C'est à ce moment là qu'une petite souris entre en jeu, non pas dans les bas-fonds de la boulangerie se frayant un chemin entre les sacs de farine mais dans les dédales d'une autre vie. Algernon, c'est le nom de la petite souris blanche, souris de laboratoire à qui le Pr Nemur et le Dr Strauss ont administré un traitement révolutionnaire qui rendrait la souris plus intelligente, capable de se diriger dans un labyrinthe comme dans un champ de fleurs.

Et si ces fous savants en profitaient pour administrer ce traitement à ce pauvre Charlie, au QI guère plus élevé que la souris Algernon. Une grande avancée scientifique, imagine pouvoir rendre "sains" tous les simples d'esprit. Et ainsi donc je pénètre le coeur du roman, dont je ne dévoilerai rien d'autre, bien que l'histoire est connue de tous, à part moi. Ce qui est sûr, c'est que je n'oublierai pas de si tôt Charlie. Son humanité, sa détresse. Il y avait des souris et des hommes, maintenant, il y aura aussi Algernon et Charlie, une souris et un homme.

J'ai aimé entré dans la tête de Charlie, suivre son évolution, cette montée progressive vers l'intelligence, au delà même de toutes les attentes. Son cheminement personnel. Il m'a ému, j'ai eu peur pour lui, je l'ai aimé, j'ai souffert avec lui imaginant le pire, me demandant avec lui où se trouve le bonheur. Comme lui, j'avais le sentiment qu'il était plus heureux avant, ce n'est pas que l'intelligence rend malheureux, c'est surtout la différence avec les autres qui semble empêcher le commun des mortels à approcher le bonheur. Parce que le bonheur se fait par le regard de l'autre, mais par une trop grande différence l'autre rejette ce qui lui parait anormal, ce qu'il ne comprend pas, ce qu'il perçoit comme trop différent de lui. Alors oui, est-ce que Charlie n'aurait finalement pas été plus heureux à passer la serpillière dans l'arrière boutique de la boulangerie familiale...

Je regarde à nouveau à travers la fenêtre. Des gouttes d'eau qui coulent toujours le long de la vitre, face intérieure. Ce n'est plus la pluie, mais mes pleurs qui s'écoulent des pages de ce roman.
Commenter  J’apprécie          712
En citant Platon dans son incipit, Daniel Keyes nous donne la clef :
Nous constatons que Charlie Gordon est empêtré dans ce qu'il appelle sa bêtise, la caverne de sa bêtise : il se sent seul, découvre peu à peu que la confiance qu'il a dans ses copains de la boulangerie où, lui, nettoie les toilettes, lui a fait oublier qu'ils se moquaient de lui. A la confiance aveugle, succède la colère, puis la honte de n'avoir pas vu, ou, pire encore, de s'avouer avoir ri de lui avec ses persécuteurs.
Tristesse et solitude, comme s'il héritait d'un destin qu'il n'a ni voulu ni compris.
Lorsqu'il a la possibilité de devenir un teligent, il reste cependant toujours aussi seul puisque monter de l'obscurité à la lumière n'est pas facile, mais peut s'effectuer ainsi que le dit Platon citant Socrate dans le Ménon : un esclave ignorant redécouvre la solution d'un problème géométrique, parce qu'il l‘a connue dans un monde antérieur.
Charlie Gordon sort donc de sa caverne, de même que la petite souris blanche Algernon : ils augmentent l'un et l'autre leurs QI intellectuel. Il parle de nombreuses langues, comprend les avancées de la science, et , maintenant, méprise les professeurs qui l'ont manipulé, revit les horreurs de son passé dont il n'était pas conscient.
C'est que, nous dit Daniel Keyes, le QI intellectuel doit être épaulé par le QI émotionnel, auquel parviendra Charles Gordon.
Mais, à mon (humble) avis, ce n'est pas là que se passent les choses. L'important du livre, décrit de façon magistrale dans ses dernières pages, c'est sa session de psychanalyse.
Ce pourrait être le récit d'une naissance, la difficile sortie de la tête du bébé du corps de sa mère dont les parois du vagin l'oppriment ; ce peut être, aussi, un voyage dans le temps, puisque notre héros prend conscience du passé.
Plus sûrement, il s'agit d'un état modifié de conscience, comme celui produit par l'hypnose, ou la méditation, tout à fait comparable aux élans mystiques proches de la transe, état comme ceux que donnent les drogues, mais sans drogue.
Cela permet à Charlie de revenir à une vie antérieure, là où il avait une vue directe sur les Idées dont parle Platon. Cela nous permet de comprendre son dédoublement de personnalité qui lui fait hésiter à se jeter dans l'amour, puisque son double le regarde.
« Je suis seul au monde à pouvoir décrire un pareil phénomène de désagrégation…  Je ne marchais pas, je flottais dans l'espace… »
Mystique ? certainement. Charlie L enfant attardé ne veut pas « crever le plafond de l'esprit, il ne veut pas connaitre ce qu'il y a au-delà. » Il ne veut pas sortir du labyrinthe, il veut rester dans son corps, ne pas sortir des ténèbres de la caverne.
Mais le Charlie adulte, avec peur et hurlements, nait à la lumière, et contemple la fleur rouge qui se démultiplie comme un mandala. Va-t-il redescendre dans la caverne, au risque d'y perdre les yeux ? (Platon, la République, cité par Keyes)
Enfin, autres pages avant la fin (du livre, d'Algerrnon, dont il remplit de fleurs la tombe et peut-être sa fin à lui) il connait le partage, au-delà de l'univers, avec la femme qu'il aime.
Pages bouleversantes, puisqu'elles rapprochent les phénomènes d'explosion et d'expansion, « de la respiration, du battement du coeur, du jour et de la nuit. »
« C'était être soulevé de terre au-delà de la peur et des tourments, faire partie d'une entité plus vaste que moi – même, J'étais arraché de la sombre caverne de mon esprit pour fusionner avec quelqu'un d'autre » : parmi les plus belles pages écrites, l'amour qui dépasse la jouissance se rapproche d'une expérience mystique.
L'amour, le rythme de la vie.
Sans ces deux magnifiques et émouvantes sorties de l'ombre débouchant sur l'unicité de l'univers, j'étais un peu réticente à la qualification d'intelligence, pensant que les mots éducation et connaissances auraient mieux convenu. (Bien des profs de fac sont bêtes, bien que cultivés).
Mais, au-delà de l'émotion de voir ce petit grandir, comprendre, renaitre, la dimension spirituelle rend ce livre inoubliable.
Commenter  J’apprécie          7071
Il voulait savoir lire et écrire pour être plus intelligent.

Charlie Gordon est un retardé mental sympathique, toujours souriant, qui a appris à se faire aimer pour ne pas avoir d'ennui. Sa mère, à force de brimades et d'efforts maladroits (car elle souffre de ne pas avoir un fils «normal») lui a inculqué le désir de savoir lire et écrire. Alors quand des scientifiques lui proposent une opération destinée à le rendre plus intelligent, il n'hésite pas.
Assez vite Charlie va se comparer à Algernon, la petite souris de laboratoire qui doit réussir le test du labyrinthe si elle veut sa nourriture. Il est moins rapide qu'elle jusqu'au jour où il parvient à la battre. Il passe d'un Q.I de 70 à 185. L'opération aurait-elle réussi?
Avec le développement de son intelligence, les souvenirs du passé refont surface, des souvenirs malheureux dont Charlie se rend compte en progressant intellectuellement, et qu'il peut analyser. Il perçoit alors la cruauté des gens qui riaient de lui le croyant benêt.

L'écriture permet au lecteur de percevoir les progrès réguliers de Charlie car le texte est écrit à la première personne. Les premières pages sont remplies de fautes de langue, d'orthographe très approximative et de phrases enfantines. Puis l'orthographe s'améliore, le vocabulaire devient plus précis et le propos s'épaissit de sens.
J'ai beaucoup aimé tout le côté psychologique détaillé durant l'évolution de Charlie. On peut aisément imaginer ce qui se passe en lui, les tiraillements, les hésitations, les changements… Comme lui on s'émerveille, on est surpris, on s'agace aussi parfois car certaines choses sont inadmissibles. Comment certaines personnes peuvent-elles considérer que Charlie avant l'opération n'était pas un être humain parce qu'il était arriéré? Toute la question du droit à la différence et à la dignité est posée et développée lors de la visite de l'asile psychiatrique.
Des questions profondes, de société, d'humanité sont ici illustrées et c'est, je crois, ce qui bouleverse le lecteur. Trouveront-elles réponses(s)?

Un roman de science-fiction puissant, porteur de bien des messages, qui à mon sens n'a rien perdu de sa modernité. A lire et faire lire!
Commenter  J’apprécie          704
Bouleversant ! C'est le 1er mot qui me vient à l'esprit à la fin de ce livre exceptionnel. Et aussi cette pensée : pourquoi je ne l'ai pas lu avant ?
Je l'ai acheté après avoir lu Sidérations. Dans ce roman, l'auteur Richard Powers fait de nombreuses références à  "Des fleurs pour Algernon" et je savais que ce livre me plairait. Je n'imaginais pas prendre cette grande claque !
Quel livre !
De nombreuses critiques faisant d'excellents résumés de ce magnifique ouvrage, je n'en rajouterai pas un.
Daniel Keyes nous donne ici une grande leçon d'humanité.
Ce livre, de façon très émouvante, nous montre que l'intelligence ne rend pas plus heureux et que l'on est bien seul sans partage, amitié et amour « l'intelligence sans la capacité de donner et de recevoir une affection mène à l'écroulement mental et moral, à la névrose, et peut-être même à la psychose».
L'histoire de Charlie, le personnage principal, est poignante. Elle nous amène à beaucoup de réflexions sur notre regard face à la différence et nous fait prendre conscience qu'il faut s'accepter tel que l'on est pour appréhender le monde et s'y intégrer.
Un énorme coup de coeur pour ce livre, plein de fleurs pour Algernon, la très attachante petite souris qui accompagne Charlie dans ses expériences et dans son évolution.
Beaucoup de sentiments qui m'ont touchée en plein coeur font que ce livre restera dans ma mémoire pour longtemps. A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          6935
Le voeu de Charlie Gordon se réalise - «devenir un télijen au lieu d'être bète» - seulement, quand les souhaits deviennent réalité, qu'on soit un télijen ou bète, c'est rarement ce qu'on croyait.
L'histoire nous est livrée par les comptes-rendus que le Dr Strauss a demandé à son patient, on mesure ses progrès à la diminution progressive des fautes d'orthographe, à sa capacité croissante d'analyse, on partage ses angoisses, on est avec Charlie, et le procédé est très bien exploité, source de beaucoup d'émotions. Le roman a une belle façon de solliciter notre empathie, en nous projetant dans l'intériorité d'un être exceptionnel, considéré d'abord comme intellectuellement attardé, subissant moqueries, mauvais tours ou rejet sans en être conscient, puis (à la suite d'une opération expérimentale) souffrant d'un isolement douloureux parce qu'il surpasse de beaucoup les autres par son intelligence. Daniel Keyes a un grand talent pour amener le lecteur à se couler dans un personnage qui n'est pas dans les normes, à vivre de l'intérieur ses expériences, à ressentir ses émotions, à partager ses multiples interrogations, sur l'identité, le savoir, la tolérance, le besoin d'amitié, d'amour, sur l'humanité, et c'est une expérience de lecture forte, riche. C'est si bon, ce gros pouvoir magique de la littérature, qui nous attache profondément à un être qui n'existe même pas.
Commenter  J’apprécie          692




Lecteurs (18236) Voir plus



Quiz Voir plus

Des fleurs pour Algernon de Léa

Qui est le personnage principal

Algernon
Dr strauss
Charlie Gordon

20 questions
2320 lecteurs ont répondu
Thème : Des fleurs pour Algernon de Daniel KeyesCréer un quiz sur ce livre

{* *}