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4,18

sur 3949 notes
Ce livre raconte l'histoire de Younes et de sa vie quotidienne de petit garçon, puis de jeune homme et enfin d'homme mûr...dans une Algérie déchirée par les passions et la guerre.
Au début du roman nous sommes en 1930. le petit Younes n'a que 9 ans lorsqu'il voit les champs de son père partir en fumée quelques jours à peine avant les moissons. Et il voit pleurer son père pour la première fois...
La famille, ruinée, n'a plus qu'à signer et partir. La propre terre de leurs ancêtres ne leur appartiendra plus jamais.
Ils vont s'installer à Oran dans le quartier misérable de Jenate Jato, et le père, empli de courage, ne tarde pas à trouver du travail et à se tuer à la tâche pour nourrir sa famille. Là, le jeune Younes découvre l'entraide, la misère qu'il croit inéluctable, mais aussi l'espoir qui anime tous les habitants du patio.
Mais rien ne se passe comme prévu, et le mauvais sort semble s'acharner sur la famille, d'autant plus que le père très orgueilleux refuse toute aide extérieure...
Le père accepte finalement que le jeune Younes soit pris en charge par son frère qui a réussi et est devenu pharmacien. Il a même épousé une française, Germaine. Tous deux n'ont pas d'enfants et vont désormais considérer Younes comme leur propre fils, et assurer son éducation tout en le choyant. Pour tous, il devient alors Jonas. Il ne reverra plus jamais les siens...
Le jeune garçon va être pour toujours divisé entre ses origines et son éducation à la française.
Parce qu'il est intellectuellement solidaire de la cause nationale en train de se propager dans les milieux lettrés de la ville, l'oncle est arrêté. Lorsqu'il sera relâché, il ne sera plus jamais le même et la famille partira s'installer en dehors de la ville, à Rio Salado (aujourd'hui El Malah).
Jonas va peu à peu s'y faire des amis et s'intégrer à la communauté roumis de la ville.
Il vit des jours heureux avec ceux qui lui deviendront indispensables. Ils s'appellent Simon, Jean- Christophe, ou bien Fabrice. Ils partagent leurs rêves d'adolescents privilégiés et regardent de loin l'arrivée de la seconde guerre mondiale et la montée du nationalisme algérien...et les filles commencent à les intéresser de près.
Mais Jonas va découvrir aussi la morsure du racisme, les colons français qui traitent mal leurs employés et les laissent vivre dans des conditions inhumaines.
C'est Emilie, une beauté exceptionnelle qu'il a connu alors qu'il était plus jeune, qui va diviser les amis devenus grands. Elle est revenue s'installer au village. Elle s'éprend de Fabrice, puis le quitte pour Jean-Christophe mais c'est Jonas qu'elle aime.
Mais à cause d'une promesse qu'il a faite à la mère d'Emilie, avec qui il a eu une très très brève aventure, il ne peut s'abandonner à aimer Emilie...qui épousera finalement Simon.
Jonas ne veut pas non plus trahir ses amis, ce qui le fera souffrir toute sa vie durant et lui donnera le sentiment d'être seul et incompris.
La lutte de son pays pour l'indépendance le cueillera alors qu'il n'arrive pas à s'engager et à prendre parti. Il lui faudra aider son peuple, parce qu'il n'a pas d'autre choix, mais il ne s'engagera pas pour autant.
Dans la violence et la haine, l'Algérie coloniale vit ses derniers instants et tandis que les trois amis se déchirent pour l'amour d'une femme, les deux peuples se déchirent autour d'un pays que tous aiment à la folie...

C'est un roman magnifique et empli de poésie et d'humanité. le point de vue de ce jeune garçon, partagé entre la communauté qui l'a vu naître et celle où il a été élevé, est une voix inoubliable. le lecteur ne peut que s'attacher aux personnages, à leurs passions, à leurs pays.
Avec en toile de fond l'histoire de l'Algérie coloniale de 1930 à 1962, ce roman nous parle d'un pays "disparu", de ses paysages, de ses souks animés, de ses couleurs, de ses odeurs et de sa chaleur humaine...
C'est un roman vivant et très imagé et l'ambiance est difficile à décrire tant il contient de vie, de passions et d'émotions.
C'est aussi une histoire d'amour impossible et une histoire d'amitié où les valeurs de loyauté, de franchise, de parole donnée, ont toute leur place, un roman qui montre la complexité humaine, ses rancunes et ses rancoeurs, et le poids du passé qu'on ne peut renier.

Chronique complète sur mon blog...





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Un roman passionnant et violent qui se déroule en Algérie des années 30 aux années 70.
A travers le récit de Younes (rebaptisé Jonas), on suit avec empathie son parcours entre deux cultures, ses amitiés, ses amours, l'âge tendre de l'enfance et de l'adolescence, empli de tendresse et d'espoir, puis celui de la maturité, celui des difficultés, de la réalité de la vie. Complexe. Il devient spectateur de son chemin, tergiverse à s'engager, ne choisit pas son camp et subit.
Sur fond d'histoire coloniale, Yasmina Khadra aborde différents thèmes : celui de la différence culturelle, des origines, de la complexité des relations humaines, du temps des désillusions, des regrets et remords. Une belle leçon de vie.
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Il est bien connu, que la patrie se reconnaît toujours au moment de la perdre... Camus
Amour que je n'avais pas la faiblesse de revendiquer pour moi seul, conscient et orgueilleux de le partager avec toute une race, née du soleil et de la mer..
Camus
C'est une histoire simple et complexe, celle de l'Algérie des années 30 à nos jours et c'est aussi l'histoire de Younes, d'Emilie, de Mme Cazenave, d'Oran, de Rio Salado et de Jenane Jato. J'ai passé des moments émouvants en compagnie de tous ces personnages et j'ai découvert des lieux attachants.
C'est l'histoire d'un amour impossible, métaphore de l'amour impossible entre l'Algérie et la France ?
Younes vit avec ses parents et sa petite soeur sur la terre de leurs ancêtres. A trois mois du début des moissons le malheur s'abat sur eux. Ils perdent leur récolte. le père décide donc d'aller à Oran pour trouver du travail , la vie n'est pas simple et les conditions de vie sont rudes à Jenane Jato.
Ne pouvant subvenir aux besoins de sa famille, le père de Younes décide de confier son fils à son frère pharmacien pour qu'il suive une scolarité de qualité. Celui-ci marié à une française adoptent Younès et ils l'aiment comme leur fils.
A partir de ce moment là Younes rebaptisé Jonas découvre la vie aisée des colons et la partage. de fortes amitiés indissolubles vont se nouer entre lui, le jeune algérien et les jeunes pieds noirs. Il y aura J. Christophe Lamy le séducteur, grand et blond comme une botte de foin, Fabrice Scamaroni la main sur le coeur et la tête dans les nuages, Simon Benyamin le juif rondouillard, José l'espagnol, André dit dédé l'enfant gâté. Tout ce petit monde roule des mécaniques et lézarde de longues heures au soleil. Camus disait qu'entre 16 et 20 ans les jeunes Oranais de la "société" empruntent leurs modèles d'élégance au cinéma américain les garçons font les "clarque" et les filles les "marlène" !!
Mais une rencontre va bouleverser à jamais la vie de Jonas.
J'ai aimé l'algérie de Yasmina Khadra comme j'ai aimé l'algérie de Camus. Je retrouve le même discours, les mêmes interrogations, le même amour de la terre alors pourquoi tant de malheur !
Ce livre est très beau et très fort, c'est un hymne à l'amitié et à l'amour d'un pays, c'est une complicité inscrite dans les joies, les pleurs, la souffrance, le sang. Je souhaite que vous aimiez ce livre comme je l'ai aimé.
Yasmina Khadra est un écrivain à la plume fine, sensible et puissante.
Je rejoins un autre lecteur qui a été comme moi profondément touché par la beauté du récit et qui à plusieurs reprises a été pris de sanglots.
A l'aéroport du Marseille Younes s'apprête à s'embarquer pour retourner en algérie, il attend J. Christophe ancien OAS, il vient :
-" M'a-t-on pardonné? s'exprime-t-il dans les bras de Younes
- et toi Est-ce que tu m'as pardonné (Younes)
- je suis trop vieux, Jonas, je n'ai plus les moyens de ma rancune, la moindre petit colère me terrasse".
Enorme nostalgie de tout ce qui a été raté !
Merci à Yasmina Khadra
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Ce que le jour doit à la nuit, un roman riche en histoires, la petite et la ... grande.
Un très très beau livre, empreint de nostalgie, qui raconte la douleur d'un peuple, sa fierté, ses valeurs, ses idéaux, au travers d'un personnage, dont l'auteur évoque la schizophrénie, un personnage tiraillé entre deux identités.
Magnifique, lumineux !
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Un livre magnifique, sublime, subtil, très bien écrit .... oui je l'ai adoré. Une période tragique et délicate de l'histoire racontée avec pudeur et intelligence ne peut laisser indifférente le lecteur.

A mon avis, la diversité et la générosité des personnages sont l'atout majeur de ce récit. L'éventail des personnages secondaires permet de mettre vraiment notre protagoniste en surbrillance avec ses qualités et ses défauts. le rôle des personnages secondaires permet de situer le contexte dans lequel évolue Younes/Jonas et le lecteur se trouve happé dans sa vie. le lecteur est vraiment partie prenante des différentes émotions défilant et évoluant au fil des tranches de vies.

L'écriture simple et le choix des mots sont d'une sensibilité juste sans mièvrerie. Les phrases sont claires et courtes ce qui rythme ce récit sans ennui. Les descriptions sont efficaces et permettent de préciser une action ou une situation. Il n'y a aucun égarement inutile.

A aucun moment le lecteur n'est amené à juger notre protagoniste tout le long de ses choix. C'est vraiment l'auteur qui mène le livre et le lecteur. Quel talent !
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Cette fois encore, j'ai été charmée par l'écriture de cet auteur et par sa façon particulière de décrire les villes, en les personnifiant : (...)

Ce procédé stylistique, qui attribue les attitudes et sensations d'une population à la ville qu'elle habite, m'a semblé correspondre dans ce roman-ci à un réflexe récurrent dans le récit : la recherche d'un coupable pour expliquer ses propres échecs. La plupart des personnages, et en particulier le narrateur, refuse l'introspection et la reconnaissance de ses responsabilités dans les évènements qui les touchent, comme la guerre d'Algérie qui ne cesse de gronder à l'arrière-plan et éclabousse de temps à autre la quiétude insouciante de Río Salado. Pris entre deux cultures – celle, arabe, héritée de son père, et celle construite avec ses amis et sa famille adoptive, son oncle et sa tante –, le narrateur refuse de choisir entre les deux camps qui s'affrontent, accusant l'un ou l'autre, plutôt que de chercher en lui les raisons de son inertie. J'ai cru plusieurs fois que ce personnage basculerait d'un côté ou de l'autre, avec d'autant plus de fanatisme qu'il se battrait contre une part de lui-même, comme d'autres personnages de Khadra, mais Younes/Jonas refuse obstinément d'entendre les questions qui se posent en lui.

Cette incapacité à choisir n'a pas seulement pour effet de mettre à l'écart le conflit qui déchire son pays et deux de ses peuples, mais touche également à la vie amoureuse du narrateur. C'est malheureusement là que j'ai eu le sentiment que le récit tombait dans quelques excès. À trop vouloir ménager les autres, Younes/Jonas reste indécis, inerte et muet, incapable de réagir à la chance qu'il aurait dû saisir : les manifestations de cette indécision m'ont semblé trop fortes et trop récurrentes dès que le personnage se trouve en face de l'ensorcelante Emilie. Les très belles sentences sur l'amour proférées par l'oncle sont trop adoucies par le côté mièvre et « à l'eau de rose » des actes de son neveu.

Mes retrouvailles littéraires avec Yasmina Khadra furent donc moins idylliques que je ne l'espérais et se teintent d'une légère déception, mais je ne compte pas rester sur cette note douce-amère. L'Olympe des infortunes m'attend encore…
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Une pépite ! Yasmina Khadra a décidément une plume particulière, à la fois sensible, poétique et romanesque. Il manie les mots et la langue avec une acuité profonde qui permet de transmettre les émotions avec intensité.
Younes ou Jonas, un algérien originaire d'Oran nous livre sa biographie, de son enfance à son passage à l'âge adulte. Une vie marquée par la pauvreté, les relations familiales et amicales dans l'Algérie rurale et citadine des années 40 aux années 60.
A travers son regard d'abord innocent puis peu à peu empreint de sa maturité et de son vécu, Jonas se raconte avec ses joies, ses peines, ses souffrances, ses maladresses, ses erreurs, ses regrets et remords. Et surtout, il évoque cet amour si fort et puissant mais impossible à vivre : deux êtres en souffrance, chacun pour ses propres raisons.
Un auteur qui ne me déçoit pas à chaque nouvelle lecture et dont il me reste beaucoup d'ouvrages à découvrir, ce dont je me réjouis d'avance.
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Depuis que j'ai découvert l'auteur Yasmina Khadra, je prends plaisir à lire un de ses romans de temps en temps.
A la bibliothèque j'ai emprunté Ce que le Jour doit à la Nuit , que j'ai dévoré.
J'ai peu lu de romans se déroulant en Algérie, et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire celui-ci.
J'ai aimé l'ambiance, les personnages, tout mais absolument tout m'a plu dans ce roman, à commencer par la plume de l'auteur :)
C'est un très joli livre, qui m'a charmé, dont j'ai aimé la fin, et à qui je mets avec plaisir cinq étoiles.
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Quand j'ai acheté ce livre lors de mon séjour en France, je savais déjà que c'est un '' assez bon '' livre puisque c'est un best-seller mais franchement j'ai pas du tout pensé que je vais en tomber éperdumment amoureuse. C'est un livre sans égal qui me marquera pendant une bonne éternité et qui restera gravé là au plus profond de mon coeur en dépit des plis du temps. J'en étais profondément touchée ; jamais une telle vraie émotion ne m'a envahie en lisant un roman et les larmes que j'ai versées sur les dernières pages de ce trésor littéraire en sont la preuve. L'histoire que présente ce livre est avant tout unique, originale et un témoin du génie et du talent du grand écrivain Yasmina Khadra. Merci Mr.Khadra pour ce roman génial, pour ce style d'écriture intelligent, jamais lourd, harmonieux, qui laisse poésie et émotion s'y mêler dans la plus belle entente, et qui laisse son lecteur subjugué par la douceur et la perspicasité de ses mots. C'est aussi une histoire riche en péripéties, qui relate la vie de Younes et bien d'autres personnages depuis leur plus tendre âge jusqu'à leurs dernières années. Cette histoire est également l'histoire de tout, celle d'une amitié qui ne meurt jamais, d'un amour triste et vrai, aussi pur que fragile, à peine épanoui que étranglé , d'un baiser jamais partagé, d'un rêve d'enfance jamais réalisé, d'une vérité jamais avouée, d'un peuple violé, d'une Terre injustement arrachée aux siens, de la réconciliation avec les êtres chéris, avec la vie et surtout avec soi-même. Mon dieu comme j'ai voulu que Emilie et Jonas jouissent d'une étreinte, d'un baiser, même l'espace d'une seconde loin de toutes les normes religieuses et sociales et toutes les paroles données, mais, ''mektoub''. Encore une fois, ce roman est une merveille, un plaisir ineffable. Ne vous vous en privez pas. Quant à moi, je me plonge dans la lecture d'un autre, en attendant impatiemment '' la rencontre'' d'un aussi merveilleux livre.
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Je viens de terminer ce livre magnifique ...
L'auteur nous conte l'histoire de Younes, un jeune arabe, descendant d'une lignée prestigieuse, qui connaîtra la misère extrême, l'abandon pour être confié à un oncle et une tante fortunés et sans enfant pour qu'il reçoive une éducation, puis l'amitié, l'amour et de nouveau l'abandon, et enfin à l'aube de sa vie, le pardon.
L'histoire se déroule principalement en Algérie, des années 30 à nos jours, avec la Guerre d'Algérie en point d'orgue. L'auteur nous ramène aux temps de l'Algérie d'avant son indépendance et nous fait vivre la fracture de la société lors des conflits.
A recommander. Pour ma part je lirai d'autres romans de cet auteur.
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