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Cousine K", ou l'obscurité de l'âme humaine mise en lumière.
On ne sait pas grand chose du protagoniste principal qui est aussi le narrateur. Très tôt, il subit un traumatisme en découvrant le corps pendu et mutilé de son père. Sa mère le délaisse complètement, concentrant toute son attention sur son fils aîné, parti à l'école militaire, sa fierté. le narrateur s'isole alors dans ses pensées, toutes ses tentatives pour se faire remarquer sont un échec, à croire qu'il fait partie de ces personnes qui, malgré toute leur bonne volonté, échouent systématiquement dans leurs entreprises pourtant altruistes.
Dans sa solitude, le narrateur n'a d'yeux que pour sa cousine qui suscite l'admiration chez sa mère voire même l'adoration. Il n'y a que lui qui la voit telle qu'elle est véritablement, une peste qui sait jouer de l'admiration de sa tante pour tourmenter le narrateur. Et le jour où
Cousine K n'est plus là, ce sera une inconnue qui payera pour elle.
Bien que ne comprenant qu'une centaine de pages, "
Cousine K" est un roman prenant, d'une intensité allant crescendo. Avec le style soutenu qui est sa griffe et qui ravira les amoureux des belles lettres,
Yasmina Khadra nous entraîne dans l'intimité la plus profonde du protagoniste principal, posant des mots sur des sentiments difficilement exprimables.
On s'interroge : le narrateur a-t-il commis l'irréparable car il portait le mal en lui, y était prédisposé, ou est-ce l'indifférence de sa mère et les vexations perpétuelles de sa cousine qu'il admirait pourtant qui l'y ont poussé ? Les deux à la fois ?
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Cousine K" est une réflexion sur les noirceurs de l'âme humaine, la part d'obscurité que chaque être humain possède et à qui il appartient de la museler ou de la laisser s'exprimer.
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