Rien ne fait tilt dans ta tête, Brik.
Parce que t'es marteau à faire jaillir des étincelles sur une enclume.
— Non, tu ne peux pas être un poète. Tu as trop de ténèbres dans les yeux. Un poète, c’est l’enfant des lumières. Son esprit est un soleil. Il sait dire les choses qui éveillent aux éclaircies de ce monde. Or, tu es aussi déprimant qu’une faillite.
Ah! Blida.
Sultane languissante , un bras sur le ventre engrossé d’épopées , l’autre négligemment accoudé à la montagne , Blida rêvait de ses mythes , ivre de soleil et d’encens .
Quel - il advenu des jours heureux ? » ….
--Voilà toute l'histoire.
Elle se tut.
Comme un vent qui s'arrête subitement de souffler dans les arbres.
Mais Adem Naït-Gacem continuait d'entendre la voix de sa femme qui cognait sourdement à ses tempes,tel un pendule contre un rempart.Pourtant,tout venait de s'évanouir autour d'eux: le jappement des chiens ,la brise empêtrée dans les plis du rideau,le crissement d'une charrette en train de s'éloigner.
Puis le silence.(Page 9).
Il y a trois choses qui ne connaissent ni satiété ni retenue... la gloire, le pouvoir et l'argent.
Une guerre n’est jamais finie. Quand les armes se taisent, leurs échos continuent de retentir dans les esprits. Personne n’échappe à la guerre. Qui ne la fait pas la pas, la subit.
Mon père disait : « Si personne ne trouve grâce à tes yeux, sache que c’est toi qui ne vaux pas grand-chose. »
Les hommes sont plus injustes que le mauvais sort, lui avait confié naguère son oncle maternel, un cul-de-jatte qui avait oublié ses jambes sur la voie ferrée un soir de grande beuverie. Ils te condamnent sans procès et te livrent aux enfers avant que tu sois mort. Mais si tu arrives à trouver du sens à ton malheur, tu mettras tes démons à genoux.
Notre victoire sur le colonialisme ne sera totale que lorsque nous aurons éduqué la nation en faisant en sorte que tous les Algériens marchent au pas, en rangs serrés, comme à la parade. Les têtes brûlées dans ton genre n’ont qu’à bien se tenir si elles ne veulent pas finir au fond du panier.
Notre corps n’est qu’un emballage. Tu as un visage auquel tu t’habitues et tu crois que c’est toi. Mais ce n’est pas toi. C’est seulement ton masque. En vérité, nous sommes des esprits. Nous squattons des chairs et nous pensons que ça fait de nous des personnes singulières. Balivernes ! Nous ne faisons qu’occuper indûment un corps qui ne nous tolère pas. Tu ne t’es jamais demandé pourquoi nous développons facilement une addiction pour ce qui nous détruit ? Le vin, la cigarette, la drogue, le vice, enfin toutes ces saloperies qui accélèrent la détérioration de nos organes vitaux ? C’est parce que le corps profané tente de nous expurger. Nous, c’est l’âme. Et l’âme est immortelle.