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3,48

sur 536 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre étrange car le " héros" est un personnage antipathique, qui repousse les autres malgré leurs bonnes intentions et leurs actions en sa faveur.
Malgré tout cette histoire de non rédemption m'a tenue en haleine jusqu'au bout et j'ai beaucoup aimé le style.
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Le nouvel anti-conte de Yasmina Khadra est une merveille. Exploration des campagnes algériennes dans les années 60 d'après-guerre de la libération, le roman fait à la fois preuve d'un réalisme bouleversant (guerres de pouvoir, traumatismes des violences traversées pendant la guerre, etc.) et d'un onirisme réjouissant à travers la rencontre avec des personnages aussi divers que fantasques.

Ce n'est pas une histoire joyeuse mais elle réchauffe le coeur, par notamment une expression des valeurs religieuses et spirituelles, dont le point commun semble être l'accueil, l'hospitalité et le don de soi pour l'Autre quel qu'il soit.

Les rebondissements sont nombreux, la maladie mentale y est souvent abordée avec justesse et subtilité. Un très beau roman, très sombre dans son propos, mais à l'arrière-plan lumineux.
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Ce que j'ai ressenti:

« Tu crois qu'on peut sécher la mer? »

Je ne sais pas, mais je sais que certains hommes peuvent avoir le coeur desséché, se mettre du sel, encore et encore, sur la plaie et sombrer dans des eaux troubles. Je sais aussi qu'on peut arriver à s'enfermer tout seul, même en étant libre. J'imagine très bien l'oubli. L'oubli de soi, des autres, de tout, de l'essentiel. Je sais que la solitude et la négativité font des héros taciturnes, et pourtant, Adem Naît-Gacem restera dans ma mémoire.

Parce que des fois, ils s'en vont tout simplement. Par manque de courage, d'intérêt, d'amour, les jours heureux s'en vont. Les êtres humains, aussi. Reste alors le vide, le sel sur la plaie, la fuite en avant…Adem Naït-Gacem est un homme brisé. En perdant sa femme, il perd l'envie d'être, de donner, de recevoir. Je l'ai donc suivi jusqu'au bout de son errance et ses interrogations sur un chemin très sombre, peuplé de chimères et de fantômes. Il ne reste, certes, plus rien des jours heureux, mais en devenant un vagabond aigri, il fera des rencontres étonnantes et me mettra face à mes propres questionnements. Il est des jours comme ça, où la rencontre se fait. Comme un appel, une évidence. La rencontre avec un livre, un personnage, un auteur, et ça marche. Parce que c'est le bon moment…Parce que sur la route de l'errance, ce bout de chemin ensemble, c'est mettre des mots sur l'amertume et réfléchir sur la volonté d'agir ou pas. de parler ou pas. de ruminer ou pas. Et c'est bien. Ce temps d'arrêt, ça permet de voir les mains tendues, les coups de pouces du destin, l'importance de la culture, l'ivresse de la poésie, l'essentiel de la vie.

J'ai aimé ce conte initiatique, parce qu'il s'éloignait du merveilleux, qu'il racontait ces moments compliqués qu'on traverse, à un moment ou à un autre et qu'il faut affronter. J'ai aimé la résonance de la poésie et l'étrange écho de la marginalité. Et j'ai aimé le voyage. L'Algérie fragile, fébrile, belle, vivante, possible. Il y avait quelque chose dans cette histoire de mystérieux et d'intense, comme si, sous la douleur, il allait jaillir de l'eau ou du feu. Qu'il n'en tenait souvent à pas grand-chose, que d'un seul être souvent…Peut-être, celui qui tient en main, son destin ou le livre…Je vous laisse méditer là-dessus, et je vais voir si je peux pomper la mer ou ramener sur la rive, les quelques rêves que j'aurai laissé tomber à l'eau ou le Sel de tous les oublis

« Tout ce que tu vois, c'est que du bruit et du vent, des turbulences qu'on ne fait que traverser pour aller à l'air libre. »
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Ce n'est pas avec des instruments de chirurgie ,qu'il répare les femmes(voir ma dernière critique ) ,mais avec sa plume que Yasmina Khadra défend le rôle de la femme dans la société, il se revendique féministe ,et dans ce roman une fois de plus, la femme y tient une grande place même si elle est en arrière plan.
Adem Naït-Gacem,instituteur,en rentrant un soir chez lui,trouve sa femme Dalal,habillée ,assise sur le rebord du lit ,très pâle, et dans le couloir : une valise et un sac à main.
Sa femme lui avoue sans détour, aimer un autre homme ,elle ne peut plus continuer à vivre avec lui et elle part.
Pour Adem,le monde s'écroule,il n'a rien vu venir!
De désespoir,il quitte tout: l'école, sa maison ,ses rares amis et part sur les chemins ,comme un vagabond.Au cours de son périple, il rencontrera de drôles de personnages mais refusera souvent la main tendue. Si au début il refuse le dialogue avec ses semblables ,petit a petit, il aura une lueur d'espoir ,grace à une femme ,et prendra le chemin de la resilience ,mais .......je ne vous en dis pas plus car la chute est surprenante ,c'est un peu l'arroseur arrosé !
C'est un roman où la méditation, l'introspection tiennent une place importante.
Une réflexion aussi,sur la possession,le déni,la rupture,et la place qu'occupe la femme dans certaines sociétés aux mentalités obtues.
J'ai beaucoup aimé les dialogues avec le nain Mika.J'ai passé un excellent moment de lecture et je vous le recommande.Nelly.⭐⭐⭐⭐
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Dans l'Algérie qui sort tout juste du colonialisme, un instituteur de province, Adem Naït-Gacem voit sa vie sombrer après le départ de sa femme Dalal, lassée de cet homme que nous allons découvrir tout au long du livre et de ses pérégrinations. Un homme profondément antipathique et que je ne suis pas arrivée à aimer. Franchement, j'ai du mal à me dire que de telles personnes puissent exister sur la terre. Il a tous les défauts du monde. Sa seule qualité étant le désintérêt des choses matérielles. Et même cette qualité devient un défaut à force d'excès.
Après le départ de Dalal, il se sauve sur les routes pour oublier sa peine et déverse sa colère, sa rage, son mépris, sa mauvaise humeur partout où il passe. Il croisera des gens merveilleux, comme ce nain incroyable, personnage lumineux que j'ai vraiment apprécié. Mais rien ne touche cette âme enfermée et égoïste. Il est obsédé par la perte de sa femme. Il lui faudra du temps pour admettre qu'une épouse n'est pas un bien mais un être à part entière. Malgré tout, il va se laisser envahir par ses pulsions sans même faire l'effort de les combattre. C'est un homme pétri de certitudes, et l'adage : « Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse » n'est manifestement pas fait pour lui.
Ce roman est un conte philosophique sur la colère qui nous ronge quand on est confronté à ses propres faiblesses et à ses manques. Adem n'a pas supporté la fuite de sa femme. C'est un peu comme si tout son être était remis en cause, toute sa valeur, toute la justification de son existence, par le départ de Dalal. Une vraie descente aux enfers qui fait froid dans le dos, l'écriture de Yasmina Khadra est merveilleuse et nous entraine dans cette histoire avec brio, et même si le caractère d'Adem est détestable, on ne peut s'empêcher de le plaindre malgré tout.



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ce ne sera pas mon préféré de Khadra mais j'ai aimé son questionnement sur la façon dont chacun réagit face à une désillusion. Certains rebondissent d autres ressassent et laissent leur colère régir leur vie. Très intéressant. Jusqu'au bout, on se demande comment va évoluer Adem et on espère qu'il va prendre le Bon chemin. Mes réserves: Il y a quelques longueurs et l'anti héros est peu sympathique. Je n'ai pas tellement accroché avec les personnages.
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Marches et démarches d'un homme que sa femme a quitté… et qui devient complètement misanthrope.

Il quitte son travail et sa maison, il noie son chagrin dans l'alcool au point de se retrouver en coma éthylique et d'être envoyé dans une institution pour malades mentaux. Il n'en sort que pour parcours les routes au hasard, seul, parce qu'il ne veut rien savoir de personnes.

Pourtant, il fait de nombreuses rencontres. Chacun lui offre des bribes de philosophies, des bontés, des encouragements à profiter de l'amitié et la chaleur humaine, mais rien ne semble capable de l'émouvoir. Il continue à refuser tout lien avec les autres, même si un jour, une femme…

Un roman tranquille, au rythme de la marche, pas vraiment passionnant, mais qui offre l'occasion de jolies citations poétiques, de réflexions sur l'importance de vivre en société.

Un Khadra différent, un peu décevant, avec un héros pas très sympathique. Mais ce genre de misanthrope existe peut-être… (un défi pour les services sociaux?)
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La superbe plume de Yasmina Khadra épice sa description de l'Algérie, en 1963, au lendemain de l'indépendance, quand la nomenklatura du FLN met la main sur toutes les richesses du pays et impose sa dictature.

Mais la narration de la déchéance d'Adem Naït-Gacem est déprimante et j'avoue avoir toujours de l'inconfort avec les romans dont le héros est antipathique.

Abandonné par son épouse Dalal, lassée d'un époux aussi exaspérant, notre instituteur sombre dans l'alcoolisme, devient SDF, et part à l'aventure en conservant son port altier, sa morgue méprisante et une misanthropie affligeante qui l'écarte notamment de Mika, nain d'une géante générosité.

Puis Adem est recueilli par un couple de paysans dont l'époux a sauté sur une mine qui l'a gravement mutilé, et qui est harcelé par le préfet local qui rêve voler leur propriété. Adem s'active pour défendre les droits de cette famille et est alors torturé par les nervis du régime, ce qui est tout à son honneur. Mais, victime de ses propres démons, Adem, dès sa libération, se retourne contre ses protégés …

Glauque et désespérant, malgré une écriture classique et magnifique, ce roman m'a donc déçu et va rejoindre rapidement tous mes oublis.
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Je viens de finir ce livre.
Il est divisé en deux parties. La première, raconte l'histoire d'Adem instituteur largué par sa femme pour un autre. Adem sous le choc prend quelques affaires et part à l'aventure menant une vie de vagabond, à la recherche de réponses ou de paix.
On est un peu gêné et mal a l'aise par l'attitude de ce dernier qui se referme et devient agressif et impoli envers ceux qui lui tendent la main.
La deuxième partie raconte la rencontre de Adem avec un couple de fermiers qui l'hébergent en échange d'un service, cette partie du livre était pour ma part ma préférée, je n'avais plus envie de lâcher le livre jusqu'à la fin.
Je recommande ce livre de yasmina Khadra que je classerais parmi mes favoris.
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Conquise!..dès les premières lignes, envoûtée par une somptueuse écriture ..et puis l'histoire où souffle un vent de liberté, une femme quitte son mari dès les premières pages..et nous suivons sans en perdre une miette cet homme brisé qui tangue dans ses errances ..l'aventure nous embarque dans des contrées lointaines ! Les personnages sont ciselés, ..l'imaginaire bat son plein, le lecteur est au plus près des personnages, les respirant presque , le style articulant leurs pensées, leur vie....une vraie mécanique de précision! Un beau voyage où se croise toutes la palette des affres de la condition humaine.

Superbe roman flamboyant..qui m'a laissé sans voix..et où j'ai du attendre un moment pour rassembler mes esprits avant d'écrire un billet.

Roman Magistral!
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