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3,74

sur 486 notes
Un bon roman, dévoré en trois jours à peine. Très différent de mes lectures précédentes de l'auteur.

Ce roman-ci se présente comme un polar. le corps d'une jeune fille est retrouvé dans une bois. Nora Bilal et son équipe sont en charge de l'enquête. Ils vont devoir démêler l'écheveau des fausses pistes sur lesquelles on les conduit insidieusement.

Un roman plutôt cash, qui met le doigt sur l'étendue de la corruption politique. Pas que politique d'ailleurs, puisque ses ramifications s'étendent très largement. Et les nababs ont la main sur tout et sur tous, ont tout pouvoir pour faire exécuter leurs volontés sans jamais être inquiétés. C'est un portrait cru d'une Algérie qui s'est perdue et qui va s'échouer.

Voici un récit qui m'a pris au corps. J'ai d'emblée eu beaucoup de sympathie pour les personnages de Nora, de Zine et de Sid. Ils sont si… Ils ont tout perdu, ils ont subis beaucoup, mais ils continuent de croire, ils s'accrochent et ne lâchent rien. C'est un récit terriblement prenant, très noir dans son genre, difficile. J'ai pourtant lu tellement pire que cela parmi ma collection de thriller, mais celui-ci m'a remué les tripes. Peut être à cause du réalisme des personnages, du drame des situations dans lesquelles ils se retrouvent, ou à cause des salauds… Il y a tellement d'humanité et d'empathie dans toute cette saloperie. Des gens justes et bons, malgré la fange dans laquelle on s'évertue à les baigner. Peut être direz-vous que j'exagère, mais c'est mon ressenti.

Un roman fort.

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un roman magnifique!! j'ai retrouvé le Yasmina Khadra que j'adore lire quand il parle des malheurs et des des espoirs de l'Algérie!!
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Yasmina Khadra nous dépeint un tableau féroce de l'Algérie de nos jours. Plongés au coeur du Mal et du pouvoir, nous apercevons le Bien qui tente désespérément de se faire une place. Y arrivera-t-il ?

Les 150 premières pages posent le décor, l'ambiance (sombre) et les personnages, ce qui est beaucoup trop long à mon goût. En effet, je me suis délectée des toutes premières pages mais ensuite le manque d'action m'a ralenti, j'ai donc eu du mal à accrocher malgré la très belle écriture de l'auteur. J'ai senti le besoin de faire une pose et de lire autre chose, et puis j'ai repris ma lecture et d'un seul coup, l'enquête a véritablement démarré et le soulagement a surgi en moi…

Tout le temps de l'enquête au sujet du meurtre d'une belle jeune fille près d'Alger, j'ai été happée, je n'ai quasiment plus reposé le livre jusqu'à la fin. C'est une véritable plongée aux tréfonds des âmes sombres, un portrait peu glorieux d'une Algérie en proie à la corruption et aux abus de pouvoir. L'auteur ne fait pas dans la dentelle, et ce dès le chapitre 2 avec une peinture pessimiste de la capitale.

« Ah ! Alger…
Blanche comme un passage à vide.
Elle n'est plus qu'une ruine mentale, pense Ed Dayem en retrouvant la mythique capitale enlisée jusqu'au cou dans ses propres vomissures. Ah ! Alger, Alger… Inscrits aux abonnés absents, ses saints patrons se cachent derrière leurs ombres, un doigt sur les lèvres pour supplier leurs ouailles de faire les morts ; quant à ses hymnes claironnants, ils se sont éteints dans le chahut d'une jeunesse en cale sèche qui ne sait rien faire d'autre que se tourner les pouces au pied des murs en attendant qu'une colère se déclare dans la rue pour saccager les boutiques et mettre le feu aux édifices publics. Hormis une minorité de snobinards qui emprunte à Paris ses pires défauts, c'est l'abâtardissement métastasé. Même le vice s'effiloche dans la platitude ambiante, et les allumeuses, qui d'habitude faisaient courir les culs-de-jatte, sentent les draps mortuaires et la sueur fauve des mauvaises passes. »

Au fil de l'enquête, le gouvernement, la Presse et la Criminelle sont tour à tour touchés par ce portrait algérien peu reluisant. Toutefois, une poignée de personnages se débat avec honnêteté et force et nous livre un véritable combat pour tenter de redresser la barre d'un pays à la dérive. Et l'intérêt est justement ici, dans cette lutte entre le Bien et le Mal. Mais quand les grands dirigeants détiennent la suprématie absolue et noient un pays pour assouvir leur soif de pouvoir, comment se frayer un chemin, comment leur résister sans y laisser sa peau ?

Qu'attendent les singes est une fresque politique et humaine poignante, une morsure dans une société où quelques hommes prennent le dessus sur tous les autres, où un peuple se débat comme il le peut face au « roi » et ses sbires. Quand les singes sont devenus des Hommes, ils ont emporté avec eux l'alliance de la fraternité et de l'égalité, ils ont détourné un monde où les « petits » se taisent face aux « grands » et où les pires crimes se commettent. Ils ont inventé les ténèbres et nous prouvent encore et toujours que « l'homme est un loup pour l'homme ».
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Dans ce roman, Yasmina Khadra nous donne à voir un portrait sombre voire même assassin de l'Algérie d'aujourd'hui.

L'intrigue du roman se présente sous la forme d'une enquête policière : une jeune fille de vingt ans, magnifique, habillée de manière festive, est retrouvée morte dans une forêt, près d'Alger. C'est un livre haletant, dont l'intrigue est bien menée. le narrateur est omniscient ce qui permet au lecteur de faire la part des choses, d'en savoir plus sur l'enquête que la police elle-même et pourtant de rester surpris par ses nombreux rebondissements.

L'auteur avec une prose des plus délicates, use de métaphores poétiques qui contrastent avec la noirceur de l'histoire. Les personnages sont complexes. Certains sont tantôt virulents, pédants, cyniques, grossiers ; quand d'autres leur sont plutôt soumis, passifs, peureux. L'amour de soi, la réussite, l'argent, le pouvoir paraissent être les seules choses qui comptent.

En effet, sous l'apparence de ce thriller, se cache une réflexion encore plus profonde sur l'Algérie, ce pays que l'auteur aime tant mais dont les dérives le désolent.
Il critique le journalisme : source de mensonge, d'in-faible-mation qui formate les esprits et paralyse la pensée rationnelle.
Il dénonce aussi la condition de la femme au travers d'une commissaire de police, homosexuelle qui ne cesse d'être ébranlée par ses collaborateurs.
Il accuse vigoureusement toutes les sortes de corruption et notamment celles qui existent au sein du corps policier. Il s'agit alors pour lui de montrer la corrélation qu'il existe entre influence et richesse. C'est avant tout une satire du pouvoir : de la cupidité, de l'avidité des élites. Car sous prétexte d'avoir oeuvré pour l'indépendance du pays, le pouvoir reste entre les mains d'une poignée d'hommes appelés « les rbobas » qui demeurent intouchables, privilégiés et mêmes invincibles. Toutefois sous la forme d'une réflexion de cause à effet, il démontre que l'on ne devient puissant que grâce aux gens autour qui se soumettent. Il en ressort alors que les hommes eux-mêmes font de leurs semblables des êtres puissants ou misérables selon l'image qu'ils leur donnent et la manière qu'ils ont de se comporter avec eux. D'un style très incisif, l'auteur dénonce avec courage la pyramide des privilégiés jusqu'à la faire tomber pour en faire ressortir, décortiquer et anéantir les images les plus sombres, les secrets les plus honteux de l'Algérie. Tout cela pour mieux faire l'éloge des moins puissants, ces humbles citoyens, le peuple algérien qui garde la foi et le courage.

Alors qu'attendent les singes pour devenir des hommes ? Ou qu'attendent les hommes pour cesser d'être des singes ?
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Portrait au vitriol d'une Algérie qui peine à se sortir de ses travers de corruption et d'une certaine complaisance à la délinquance,
L'auteur nous embarque dans une enquête policière au côté de sa policière Nora Bilal, une femme qui a réussi à s'imposer dans ce milieu machiste qu'est la police algérienne et la police tout court d'ailleurs. Une femme, lesbienne de surcroit, il faut du courage pour imposer un tel personnage dans un pays qu'on imagine aisément peu ouvert à ce type de différence.
Entre enquête et immersion dans un voyage algérien qui n'a rien d'un eldorado, l'auteur nous embarque complétement.
J'ai de nouveau été complètement happée par cette histoire, j'ai vibré et ressenti tout un panel d'émotions très diverses et contrastées en lisant cette histoire.
L'auteur ne nous laisse jamais indifférents, ses personnages ont une présence et une consistance qui les rendent totalement vivants et j'ai accroché complément à son histoire.
Yasmina Khadra est sans conteste possible l'une de mes 5 auteurs préférés et ce n'est pas ce roman qui va me faire changer d'avis.
C'est une nouvelle fois une histoire prenante, qui m'a vraiment transportée dans une Algérie que je ne connais pas et à qui on ne peut que souhaiter des lendemains meilleurs.
En fait quel que soit la trame de son roman, qu'il se mette dans la peau d'un dictateur, qu'il nous écrive un polar ou nous raconte des histoires poignantes, l'auteur fait mouche à chaque fois.

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Dans ce roman, le lecteur est en Algérie où regnent les "rboba", des personnes qui mènent le pays tel "des dieux". L'ambiance est tendue... Dès le début,le lecteur rencontre Ed Dayem, homme influent de médias et Haj Harmerlaine, un rboba... ça ne rigole pas pendant les entrevues, l'atmosphère est établie. Puis, nous apprenons, qu'une jeune fille a été retrouvée morte , et Nora Bilal ainsi que ses deux collègues vont mener l'enquête. Tout y est : ce climat" mafieux", le fait que Nora soit une femme et supervise ses collègues hommes,les traditions familiales,la vie du pays... L'écriture de Yasmina Khadra m'avait beaucoup plu dans "l'attentat" et "les hirondelles de Kaboul" et c'est avec délice que j'ai retrouvé cette fluidité et son vocabulaire soutenu.C'est fabuleux, car le roman est rythmé par plusieurs thèmes,le lecteur est surpris, entrainé par les personnages, attendrit même et secoué aussi... Bref, un roman presque parfait à lire rapidement et qui vaut le détour.
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Bien
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On m'a offert ce roman à Noël... Je ne m'attendais à rien de particulier puisque je ne connaissais pas l'auteur et j'aime assez découvrir une histoire et un style au fil de l'eau.
Yasmina est algérien et il dépeint au vitriol ce paysqui est le sien et qu'il aime.
Il en décrit la beauté, la richesse culturelle et les habitants formidables mais dénonce les responsables qui le détruise et en écrase le potentiel.
Nedjma, jeune fille modeste est retrouvée sauvagement assassinée dans la plaine de Baïnem.
L'affaire est confiée à Nora (femme et lesbienne dans un systême qui l'exècre) et l'enquête la mène au sommet de la pyramide malgré les enquêteurs corrompus, les témoins assassinés et les indices fabriqués ou dissimulés.
On découvre ainsi les réseaux algérois, les complicités,la corruption de la police et de l'administration, l'asservissement de la presse et l'hyper puissancedes "R'boba" qui n'ont rien à envier aux plus sanglants chefs de gangs ou parrains de la Mafia.
Ils sont intouchables, anapprochables, impunissables!
Pourquoi ce titre? Un ancien journaliste détruit et dépossédé par ce système vit en recluet pose souvent la question à son seul ami, l'inspecteur Zine, travaillant sous les ordres de Nora:
"Qu'attendent les singes pour devenir des hommes?"
Qu'attendent les Algérois asservis pour grandir et s'émanciper?
Cette interrogation donne enfin du sens à la vie de Zine à la fin du roman...
Roman coup de poing, bien ficelé, plein de rebondissements, fin géniale...
Validé à 100% mais on n'en sort pas indemne...
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C'est dans le cadre de mon book club consacré à la littérature africaine que j'ai lu Qu'attendent les singes. J'ai eu la chance de rencontrer l'auteur lors d'une dédicace à Aix en Provence. Je n'avais jamais entendu parler de ce titre et la quatrième de couverture m'avait fait envie. Hélas, ce n'est clairement pas le meilleur roman de l'auteur. Beaucoup de choses m'ont déplu dans ce livre.

L'auteur met en scène le meurtre rituel d'une jeune femme dont le corps a été retrouvé, mutilé, au coeur de la forêt algérienne. Nora Bilal, commissaire au central d'Alger, mène l'enquête mais sa tâche va se révéler délicate. En effet, Nora va vite s'apercevoir que cette jeune fille retrouvée morte a un lien avec un magnat de la presse appelé Harmelaine et que s'attaquer à cet homme de pouvoir c'est s'attaquer à l'État algérien.

L'enquête menée par Nora est ce qui m'a clairement donné la motivation pour continuer ma lecture. En effet, on suit les investigations menées par Nora dans les hautes sphères du pouvoir algérien. L'auteur distille savamment ses indices et, sans que la résolution de l'enquête ne soit si compliquée que ça, on se prend à vouloir en connaître le fin mot de l'histoire. Alors, clairement, l'intrigue n'est pas haletante; il n'y a pas de rebondissements fulgurants mais c'est assez bien mené dans l'ensemble.

En revanche, certains passages du roman sont en total décalage avec l'enquête menée par Nora et paraissent donc artificiels. En réalité, l'enquête sert le propos de l'auteur qui veut dénoncer la corruption, la gangrène des pots de vin et la mollesse d'un État algérien faible gouverné non par le peuple mais par quelques privilégiés qui règnent en véritables despotes. J'ai bien saisi le message lancé par l'auteur mais les chapitres dans lesquels il met en scène cette corruption tombent comme un cheveu sur la soupe et font perdre du rythme au roman.

Les personnages campés par l'auteur ont eux aussi quelque chose d'artificiel. J'ai trouvé qu'ils étaient trop superficiels et caricaturaux. Cela va du flic alcoolique au despote complètement égocentrique. Seule Nora, la commissaire, apparaît comme intéressante mais là encore, l'auteur tombe dans la caricature de la flic lesbienne entichée d'une prostituée qui lui en fait baver.

L'auteur cherche avant tout à critiquer le système politique de son pays et dresse un constat accablant. Il a écrit son roman avec une sorte de rage qui fait que les personnages sont peu aboutis. Seule l'intrigue policière a retenu mon attention. C'est dommage car j'apprécie la plume de Yasmina Khadra. Qu'attendent les singes ne m'a pas vraiment convaincue et je suis plutôt déçue de ma lecture.
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Sur la base d'une enquête policière, le livre dévoile les terribles dessous du pouvoir algérien. Ce dernier est entre les mains d'une poignée d'hommes âgés, les rboba qui autrefois ont eu leur heure de gloire en oeuvrant pour l'indépendance du pays. Depuis, ils sont riches, intouchables et odieusement privilégiés. Omnipotents, ils font la pluie et le beau temps dans le domaine politique, économique et médiatique en bénéficiant d'une totale impunité.
Le personnage principal est féminin, il s'agit de Nora, la commissaire chargée de l'enquête. Ce parti pris de l'auteur n'est pas innocent. C'est une femme, une vraie, aux formes généreuses qui assume ses choix, tant professionnels que sexuels. Dans un pays profondément machiste, être commissaire et homosexuelle, c'est s'exposer en permanence aux risques d'être moquée, humiliée et même tuée.
le livre est fort, violent et comme toujours chez Yasmina KHADRA, bien écrit. Il livre un portrait vitriolé de l'Algérie d'aujourd'hui, la lecture en est prenante et le récit édifiant.
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