"Je m'appelle Louise Kerkorian. Pour mon grand-père, j'étais
Lucine, et je le suis aujourd'hui redevenue. Je suis née à Marache, dans l'Empire Ottoman en 1901. J'ai dévalé les allées radieuses de mon enfance, poursuivie par des éclats de rire. Nous vivions dans une magnifique maison entourée par un immense jardin coloré. J'ai été aimé et choyée (...)
En 1915, prétextant le rôle de cinquième colonne joué par les Arméniens, les dirigeants jeunes-turcs prirent la décision qui fracassa nos vies contre les parois de l'horreur. Tous ceux que j'aimais furent tués (...)
Collez votre oreille au monde, et écoutez l'histoire d'une vie qui a cherché dans les ruines de son enfance le chemin de sa mémoire."
Peu de livres me touchent. Celui-ci m'a fait pleurer tant il est intense.
C'est une histoire triste, terrible, le passage de la plus grande innocence, à l'horreur et au mépris d'un peuple, le peuple Arménien. J'ai appris tout ce que je ne savais pas à ce sujet dans ce livre. Ce qu'il s'est passé en 1915 dans cette région du monde, ancien Empire Ottoman. le génocide qui a été perpétré là-bas.
Ondine Khayat décrit l'horreur avec une grande poésie, mais l'immonde nous touche malgré tout. L'histoire de
Lucine, la "petite poétesse de Marache", petite fille pétulante et joyeuse, remplie de poésie et de bonheur, qui va perdre tous les siens ou presque, qui va être projetée dans la nuit, et qui passera une existence entière à tenter de se reconstruire. Mais peut-on jamais se reconstruire après le traumatisme de la mort, du viol, du mépris, de la haine? Peut-on enfanter? Peut-on être mère?
C'est aussi un hommage à la force des mots qui accompagnent
Lucine tout au long de son périple, de sa reconstruction, qui lui permettent de recréer du lien avec le monde qui l'entoure.
Un magnifique roman, que je conseille fortement;
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