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Citations sur Où vont les arbres ? (41)

Mains tendues par les ouvertures
Nous ramassions les passants attardés et les enfermions entre les
pages
telles fleurs séchées
le chiffon de la mère effaçait les pas
apaisait le désarroi de l'air
Des appels d'enfant criblaient les battants à la tombée du jour
Traversaient les livres
nous perforaient
comment retrouver la texture des pages et restituer l'ordre des
fenêtres
et des mains emmêlées
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Jadis
Elle tenait table ouverte pour tous les nécessiteux :
Nuages aux coudes râpés par l'usure
Pluie cabossées par l'escalade des haies
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Nous étions certains de ne jamais mourir
Seuls meurent les vieillards et les coqs plumés pour le repas du dimanche
Meurent ceux qui se réfugient dans les photos épaissies par regrets et sueurs

Les photographes font-ils exprès de les couper à la taille
pourquoi ce sourire béat alors qu'ils sont enfermés entre deux pierres

Plus fiers ils nous tourneraient le dos et cesseraient de scruter nos assiettes lorsque nous mangeons leur silence à grand bruit tels des affamés
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Nos livres étaient plus vieux que nous
Nous les feuilletions du regard de peur de casser leurs os
dans les deux sens pour que les mots s'ébrouent
dans l'obscurité quand la lune rapetissait
le livre de botanique était notre potager
un miroir le dictionnaire avec ses mots réfléchis
cachés aux regards malveillants les livres écrits par mégarde...
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Le râteau dans une main
le crayon dans l'autre
je dessine un parterre
écris une fleur à un pétale
désherbe un poème écrit entre veille et sommeil
je fais la guerre aux limaces et aux adjectifs adipeux
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Le mesureur de nuages s’appuyait sur notre gouttière pour évaluer leur teneur en pluies
S’assurer qu’ils atteindront novembre pour laver dalles et défunts
qu’ils reconnaîtront au toucher les pierres au poil hirsute de celles usées par les suppliques
se déplaceront sur leurs pattes arrière pour se faufiler sous notre toit
devenir duvet pour les besoins de notre édredon
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Bras tendus vers le haut nous ramassions tous les rebuts du ciel
Nuages troués
Étoiles pétrifiées de la taille d'un caillou
Et parfois un ange élevé au grain que la mère plumait pour la fête

Les larmes de la mère n'étaient pas dues à la honte ni à la désapprobation des voisins
la mère pleurait le plein d'une bassine pour laver nos pieds prêts à s'échapper
nous étions plus grands que la maison
les cils des filles atteignaient la cime des arbres
les garçons partageaient la volubilité du lierre et sa capacité à enjamber la haie

Maudits les murs qui ne savent pas retenir les enfants
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La lune pleurait lorsque le père fendait son bois dans l'appentis.
"Les larmes effacent les yeux" lui criait la mère et elle lui prêtait son mouchoir et ses cils.
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Maison plus basse que cimetière de novembre
les stèles devenues perchoirs pour moineaux
Le vieillard qui bine son rosier accroche sa vie à sa ceinture pour ne pas l’égarer
Il creuse profond pour mieux s’ancrer dans le sol
Ce qu’il prenait pour ses enfants étaient des sauterelles
et pour épouse la terre pulpeuse qui s’ouvrait sous ses ahanements

les passants aperçus à travers la clôture ressemblent à des jouets
Ils voient le sécateur la bêche mais pas l’homme
le jour finissant ajoute une pousse sur son épaule
Une année de plus et il deviendra arborescent

p.46
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Dormait sa propre épaule
Dans l'odeur épaisse de la sauge qui fait venir le sang récalcitrant
Croyait s'éloigner parce que la lune se déplaçait
boule d'obscurité la mère qui dormait
qu'elle nous appelait pour nous attabler autour de ses hanches
de saccager le nid du bourdon
barrer le chemin du père décider de nous répéter
de l'homme qui sortait du bitume pour lui faire des enfants de
chèvrefeuille qui grimpent sur les haies
des enfants de sureau pour cimetière désaffecté
visibles des chemins insomniaques
qui miaulent dans les soupentes de l'hiver
leurs yeux flaques d'attente
leurs baisers gravier lancé à la figure de leur géniteur
que sommes-nous pour raconter un père une mère alors que nous mourions
à chaque extinction de la lampe
et que nous n'avons pas cessé de mourir
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