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John Bolton (Illustrateur)
EAN : 9781988903897
64 pages
Renegade Arts Canmore Ltd (24/06/2021)
4/5   1 notes
Résumé :
In the new book in the acclaimed Shame series, Hope has to deal with the corruption of a trusted friend and ally, whilst also fighting her way through the horrific monsters that bar her way back to Cradle. Her innocence and resolve is put to the test as she faces the fury of Shame's evil acolytes.

'Hope, my oh so naive daughter, will soon find out what it is like when friends become enemies. With her confidence then shattered, she will have to face my... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Shame Volume 4: Hope (2020) qu'il faut avoir lu avant. Il est paru d'un seul tenant sans prépublication, en 2021, réalisé, comme les précédents, par Lovern Kindzierski pour le scénario et par John Bolton pour les dessins et la couleur, le lettrage ayant été réalisé par Annie Parkhouse. Il contient 46 pages de bandes dessinées, avec en plus un court texte résumant le tome précédent, et à la fin la présentation des tomes précédents, ainsi que des auteurs.

Les trois sorcières avancent dans la vallée de mort qui a grandi autour de la corruption que fut autrefois le Berceau. Au coeur de ce qui fut un cottage accueillant, se trouve une plaie dans l'étoffe de la réalité, un défaut qui mène au coeur des abysses. Mélancolie avance en tête, les deux autres sorcières derrière elle : elle leur recommande de rester proches d'elle car les nombreuses créatures qui rôdent en ces lieux ne feraient qu'une bouchée d'elles si elles montrent un signe de faiblesse. Une sorcière fait remarquer que leur ceinture de créatures d'ombre aura tôt fait de réduire les potentiels assaillants à l'impuissance. Effectivement une créature commence à se montrer menaçante et une ombre se hérisse immédiatement, la faisant reculer. Mais une autre créature s'approche pour indiquer le chemin à Mélancolie, et une autre encore s'incline devant les sorcières. Alors que la fin de leur voyage approche, les sorcières passent à travers le portail du Défaut, comme une plante nuisible se fraye un chemin dans un jardin resplendissant. le portail est grand ouvert et la fumée âcre des feux de l'enfer plane au-dessus des lieux.

À la lisière de la construction sans cesse en évolution du Berceau, la petite troupe de Espoir avance. À ses côtés se trouvent le valeureux Merritt avec son épée, et son visage marqué, la matrone Grâce, et une petite bande de rebelles, ayant l'intention d'empêcher Honte de parvenir à ouvrir une porte vers les enfers. Espoir se plaint qu'elle ne sent plus ses pieds : Grâce les tâte, sans rien remarquer de particulier. Une des créatures rôdant dans la brume en sort et menace un rebelle. Un autre fait remarquer à Merritt qu'il faut que Espoir fasse usage de ses pouvoirs pour les défendre, sinon ils vont être hachés menus par ces créatures. Merritt lui fait observer qu'il n'avait pas besoin de lui crier dessus pour se faire entendre, mais qu'effectivement les rebelles pourront tenir les assaillants en respect quelques temps, mais qu'il faudra l'aide de la magie de Espoir pour les vaincre. En attendant, il dégaine son épée et va rejoindre les autres pour mettre en déroute ces attaquants. La nuit tombée, Espoir dort sous une couverture, Grâce ronflant à ses côtés, et Merritt montant la garde. Il parle tout haut, se demandant si Vertu peut l'entendre, car ils auraient bien besoin de son aide. Une autre créature attaque avec ses vrilles de ténèbres. Espoir se réveille en sursaut ayant senti que Merritt a besoin de son aide. Grâce lui dit que les hommes peuvent s'en sortir seuls. Elle lui saisit le poignet l'empêchant de s'approcher de la bataille.

Retour à ce conte pour adulte très particulier, pour son cinquième chapitre, les trois premiers ayant formé une saison complète, regroupés dans The Shame Trilogy . le lecteur retrouve donc ces personnages qui semblent être des métaphores : l'espoir, la honte, la vertu. La première est une belle jeune femme habillée tout de blanc, avec un bustier et un pantacourt, un peu indécise, à l'allure virginale. le lecteur voit bien qu'elle incarne aux yeux des rebelles, une intervention de la dernière chance, quasi miraculeuse, mais aussi un pouvoir sans limite. En même temps, elle n'intervient physiquement qu'en dernier recours, et elle se fait sournoisement manipuler par Grâce qui s'enivre progressivement du pouvoir de sa protégée qu'elle manipule à sa place. C'est une vision déstabilisante de l'espoir, pas littérale, mais finalement peu explicite et assez floue. Il en découle que le caractère de ce personnage est un peu étrange, et lui non plus pas très bien défini : comme si elle disposait d'un pouvoir important qu'elle hésite à utiliser, qu'elle hésite à rendre concret, qu'elle laisse manipuler par celle qui s'est arrogé le rôle de tutrice. D'un point de visuel, Espoir est magnifique, avec une chevelure indomptée, des gestes gracieux, et une élégance naturelle qui ne relève pas de la sexualité.

Pour ce qui est de Honte, la partie droite de son corps et de sa tête a commencé à être grignotée par les ténèbres, matérialisant ainsi le caractère négatif et maléfique de ce sentiment, tout en restant particulièrement élégante et sûre d'elle, à nouveau une représentation originale de cette émotion. le cas de la Grâce est encore plus déroutant. Elle a l'apparence d'une vieille femme à la lourde corpulence et au visage ingrat et empâté. Néanmoins dans ses gestes, elle fait preuve d'une réelle détermination et même d'une réelle assurance. Elle saisit le bras de Espoir avec force et autorité, et elle utilise le pouvoir de celle-ci avec précision et compétence. Pour ce personnage, il est difficile de cerner quelle forme de grâce elle est censée incarner : un charme indéfinissable ? Pas une expression alliant l'élégance à la facilité. Une sorte de bienveillance ? Cela semblait être le cas dans le tome précédent mais cela ne l'est pas ici, où elle manipule Espoir pour des fins personnelles non explicitées, entre la volonté d'aider les rebelles et de faciliter les actions à Espoir, mais aussi avec une forme d'ivresse à pouvoir ainsi utiliser les pouvoirs de sa protégée, et donc une tentation entre l'autoritarisme et l'addiction, avec une forme de jalousie, états d'esprit qui se lisent facilement sur son visage. le lecteur s'interroge alors d'autant plus sur ce personnage qui semble ne pas correspondre au concept de grâce qu'elle est censée incarner. Sa représentation elle-même manque de grâce au regard des canons esthétiques concernant la plastique féminine, mais n'en manque pas dans l'assurance de ses mouvements.

Le lecteur ne sait donc plus trop quelle valeur donner à ses personnages, s'il doit vraiment voir en eux une allégorie directe du nom qu'ils portent, ou s'il doit les prendre au premier degré, comme des personnages d'une aventure. Avec ce second point de vue en tête, il s'attache plus à l'intrigue. La dynamique est simple : trois méchantes sorcières s'apprêtent à permettre aux démons des enfers de déferler sur Terre, et un groupe de courageux (quasiment inconscients) rebelles s'est lancé à leur poursuite avec des épées, et une jeune fille capable de déchaîner des énergies magiques d'une grande force. 9 pages sur 46 sont consacrées aux sorcières, les montrant en train de progresser dans les alentours de la maison le Berceau, jusqu'à la porte des Enfers. le lecteur retrouve des personnages visuellement très travaillés pour ces méchants : pour leur allure, leur tenues vestimentaires, leurs marques sur la peau, les créatures des ténèbres sortes d'ombres déchiquetées, les créatures du brouillard entre gravure et peinture monochrome, présentant une élégance certaine. du côté des bons, Hope est magnifique, Grâce marquée par la vieillesse, Merritt un peu plus affiné, chacun avec une tenue vestimentaire en cohérence avec leur statut social et leur fonction dans le récit. Les autres rebelles portent encore leur tenue de cour, très sophistiquée. Il est assez surprenant de voir Grâce dans son étrange chemise de nuit quand elle doit se lever pour riposter contre l'attaque d'un monstre. Les affrontements occupent 22 pages, et le lecteur ressent toute la bizarrerie de ce monde. Cela commence dès la couverture avec le buste de cette créature féminine sur lequel sinuent des sortes de sangsues plutôt répugnantes. Ça continue avec l'espèce de créature araignée avec un visage immonde. Les créatures aquatiques des marais sont tout autant réussies et déstabilisantes avec leur peau lisse et blafarde et leurs dents pointues. le monstre final met mal à l'aise avec sa morphologie squelettique, sa peau malsaine et rosée, son visage irradiant la méchanceté. L'artiste est totalement investi dans la création de ces créatures fantastique, et la mise en scène de ces affrontements surnaturels.

Un peu comme dans le tome précédent, arrivé à la fin, le lecteur a trouvé l'épisode un peu court, tout en ayant conscience qu'il s'agit d'un numéro sur les 3 composant ce deuxième volume. Il est à la fois rassuré par la linéarité de l'intrigue et un peu déstabilisé, n'étant pas sûr de ne pas passer à côté de quelque chose, en particulier le deuxième niveau de lecture avec le jeu sur les noms évoquant la honte, l'espoir et la grâce. Il apprécie toujours autant la personnalité marquée de la narration visuelle, que ce soit pour les personnages, les environnements qui même blancs sont inquiétants, et bien sûr les monstres inventifs et dérangeants. Il comprend qu'il lui reste à attendre le dernier épisode de cette saison pour pouvoir prendre la mesure de sa consistance et de son ambition, et peut-être en acquérir une meilleure compréhension. En l'état, il s'agit d'un épisode un peu frustrant : l'intrigue ne progresse pas énormément, la motivation des méchants reste basique, la force des émotions ne s'exprime pas complètement. En revanche, le personnage de Grâce gagne en complexité et en drame.
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