La nuit des béguines

Super livre sur un ordre méconnu. Un livre richement documenté, une intrigue et un environnement très bien décrit. Un épisode de l'histoire de France qui donne envie de e replonger dans la lecture des "Rois maudits". une communauté de femme attachante mais encore une fois mise à mal par les hommes et leur jugement masculin. Un bon moment

«La nuit des béguines »,
Aline KINER
@lianalevi
(2017)
330 pages


« ... Paris, 1310, quartier du Marais. Au grand béguinage royal, elles sont des centaines de femmes à vivre, étudier ou travailler comme bon leur semble. Refusant le mariage comme le cloître, libérées de l'autorité des hommes, les béguines forment une communauté inclassable, mi-religieuse, mi-laïque.
La vieille Ysabel, qui connaît tous les secrets des plantes et des âmes, veille sur les lieux. Mais l'arrivée d'une jeune inconnue trouble leur quiétude.
Mutique, rebelle, Maheut la Rousse fuit des noces imposées et la traque d'un inquiétant franciscain...
Alors que le spectre de l'hérésie hante le royaume, qu'on s'acharne contre les Templiers et qu'en place de Grève on brûle l'une des leurs pour un manuscrit interdit, les béguines de Paris vont devoir se battre. Pour protéger Maheut, mais aussi leur indépendance et leur liberté.
Tressant les temps forts du règne de Philippe le Bel et les destins de personnages réels ou fictifs, Aline Kiner nous entraîne dans un Moyen Age méconnu.
Ses héroïnes, solidaires, subversives et féministes avant l'heure, animent une fresque palpitante, résolument moderne... »

J'ai trouvé ce livre passionnant et très instructif : la vie de ces femmes, ni religieuses, ni vraiment laïques, au moyen âge, dans un béguinage royal de Paris.
J'avais lu de très bonnes critiques sur ce récit, je n'ai pas été déçue. La lecture est très agréable, l'écriture de l'auteure est fluide, c'est bien documenté.

Ce livre m'a permis de découvrir la vie des béguines, dont j'ignorais jusqu'à l'existence auparavant. Ces femmes très religieuses, le plus souvent veuves ou célibataires, vivaient en communauté mais avaient tout de même des contacts avec l'extérieur. Tout d'abord tolérées, elles vont ensuite être confrontées à la persécution des autorités religieuses.
Très intéressant du point de vue historique.

C'est un roman lu dans le cadre de ma participation au jury des lecteurs de ma librairie, La Galerne (Le Havre). Participer à ce jury m'aura vraiment permis de lire des romans vers lesquels je ne serais certainement pas allée spontanément : La nuit des béguines fait à coup sûr partie de cette catégorie.
C'est un roman historique centré sur la vie de femmes au sein d'un béguinage parisien pendant le Moyen-âge, sous le règne de Philippe le Bel. Les béguinages sont à cette époque des institutions refuges pour des femmes pieuses mais libres : elles ne sont pas cloîtrées, n'obéissent pas aux lois monastiques. Nombre d'entre-elles sont là pour échapper à leur condition, au mariage arrangé par leur famille ou à la sévérité d'un père ou d'un frère.
L'auteure décrit très bien cet univers et aussi la société médiévale, avec ses valeurs, ses croyances, son obscurantisme, la place prépondérante de la religion à cette époque des croisades et de l'Inquisition contre l'ordre des Templiers.
Dans ce roman, Ysabel prend sous son aile Maheut, une très jeune femme à la chevelure flamboyante (le roux est alors associé à Satan, aux sorcières, aux prostituées…) qui a été violentée et met au monde une petite fille.
Parallèlement au destin de Maheut, on découvre l'existence de Marguerite Porète, auteure d'un livre très controversé par l'église : elle est brûlée vive en place publique pour avoir commis cet écrit intitulé « le miroir des âmes simples ». Humbert, un franciscain, est en quête de cet ouvrage censuré et à la recherche de Maheut : par son intermédiaire, les deux histoires s'entremêlent habilement.
La force de l'auteure est d'avoir réussi à retranscrire une vraie atmosphère historique : on a l'impression d'être à Paris dans les ruelles, de voir les échoppes. Le récit est très documenté et fourmille de détails qui le rendent vivant. Par contre, je suis restée un peu en attente quant à l'évolution des personnages, surtout Ysabel et Maheut dont la force semble un peu s'épuiser au fil des pages. le côté historique est parfait, mais le côté romanesque manque un peu de souffle à mon goût. Au final ce roman reste pour moi une très belle découverte et un bon moment de lecture.

Je ne connaissais pas la communauté des Béguines avant d'ouvrir ce livre, reçu parmi mes cadeaux de Noël. Pas spécialiste du Moyen Âge, j'ai adoré découvrir le Paris du XIVe siècle particulièrement bien décrit ainsi que cette communauté de femme très particulière. Pour ce qui est du roman, je n'y ai pas trouvé les platitudes qui reviennent souvent dans les critiques. Si l'histoire n'est pas nécessairement pleine de péripéties, je l'ai trouvée fluide, entraînante. Les personnages ont du relief et la plume particulièrement agréable. Je recommande.

Mes lectures sont diversifiées, ce roman historique fut un moment de plaisir. Nous sommes au Moyen-Age. J'ai découvert un Paris différent, une communauté qui est le béguinage.Celle-ci est voulue et créée par Saint Louis pour les femmes seules et honnêtes chrétiennes, aisées ou nécessiteuses, désirant vivre tranquillement en communauté laïque.
Au coeur du Marais, ces femmes étaient sous la protection du roi. Elles formaient une communauté travaillant, étudiant, qui n'était ni religieuse, ni laïc. La jeune Maheut va être recueillie par la doyenne des béguines, Isabel. Maheut fuit sa famille, elle a subi un mariage forcé, et ne veut plus vivre avec son mari.
Le franciscain Humbert recherche Maheut, pour la ramener à son mari. Facilement repérable, Maheut est rousse. Elle devra redoubler de prudence lors de ses sorties du béguinage.
A cette même époque, Marguerite Porette est accusée de sorcellerie par les évêques. Elle a écrit » le miroir des âmes simples « , qui ne fut pas compris des religieux de l'époque. le livre sera détruit à l'exception de quelques rares exemplaires. Elle est donc soupçonnée d'hérésie et brûlée vive.
Avec une trame romancée, Aline Kiner nous plonge au coeur du Moyen-Age. Ce livre repose sur une documentation précise. L'univers de ces femmes est rude mais aussi peut être empreint de douceur.
Lien : https://livresdunjourblog.wo..

Ce livre est venu dans mes mains, complètement par hasard. Et comme ce dernier fait (de temps en temps) bien les choses, cette lecture m'a ravie. Je ne connaissais pas du tout le statut de béguine au Moyen-Age et ce livre est sur ce point très éclairant. Qu'une telle communauté ait pu exister à une telle époque m'étonne, le Moyen-Age est une période historique rigide et codifiée. L'auteure s'appuie également sur un fait divers réel : Marguerite Porete, béguine, a écrit un livre dans lequel elle défendait la théorie selon laquelle la foi peut s'affranchir de l'Eglise. Un écrit considéré comme hérétique et c'est autour de ce livre que l'auteure va construire son roman, lié par une galerie de personnages qui vont se croiser au fil des pages.
Une lecture divertissante et enrichissante.

A Paris, entre 1310 et 1315, nous suivons l'histoire de quelques béguines rattachées au grand béguinage royal, dans le quartier du Marais. Les béguines sont des veuves qui vivent en communauté mi-religieuse mi-laïque. Elles ne suivent pas de règle et certaines même vivent en dehors du béguinage, exerçant une profession et n'obéissant à aucun homme ! Lesquels déplorent de plus en plus à l'époque la liberté de ces femmes inclassables.

Les héroïnes sont Ysabelle, herboriste et apothicaire qui officie à l'hôpital du béguinage; Maheut la Rousse qui a fuit un mariage imposé et Ade, belle et savante. L'histoire débute avec l'exécution de Marguerite Porete, une béguine mystique de Valencienne, condamnée à être brûlée vive pour hérésie. Elle avait écrit dans le miroir des âmes simples que l'âme suffit pour être sauvé. Pas besoin d'actes. Une idée qui préfigure la doctrine protestante, il me semble. On lui reprochait aussi d'avoir investi un domaine réservé aux clercs et aux hommes, de s'être affranchie de l'autorité de l'Eglise. C'est l'époque de la dissolution de l'ordre du Temple et de la condamnation à mort des chefs templiers. le roi Philippe le Bel se pose en défenseur de l'orthodoxie religieuse.

J'ai trouvé cette lecture fort intéressante qui mêle personnages de roman et fond historique (bibliographie en fin d'ouvrage). C'est bien écrit et j'ai apprécié de traverser les rues du Paris médiéval dans les pas des béguines.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..

Un roman bien écrit et bien documenté sur une communauté de femmes lettrées, instruites souhaitant vivre en dehors du joug masculin (qu'il soit celui d'un époux, d'un frère, d'un père). Guérisseuse, femmes de lettres, tisserandes s'organisaient au début du 14° siècle sous le protectorat ancien de Saint Louis, accueillant parfois des femmes et filles dans la misère, les soignant.
Cette liberté apparente (encore marquée par le sceau de la religion mais ces femmes n'étaient pas à proprement parler des religieuses) est remise en question par l'autorité religieuse chrétienne (masculine) suite à la publication d'un texte sulfureux mêlant croyance, amour, foi et sexualité.
Entre inquisition, bûcher de templiers, cette communauté très féministes pour l'époque amorce alors une lente nuit.

La nuit des béguines est une lecture vraiment enrichissante tant sur le plan historique que celui de l'intrigue. Mêlant Histoire et fiction, c'est une réelle plongée imagée et sensorielle dans un Moyen- Âge teinté de modernité que nous offre l'autrice, auprès de ces femmes solidaires malgré le contexte « actuel » (procès des templiers, course contre l'hérésie) qui leur est donné de vivre et qui les oppresse.

Nous donnant à voir la vie de femmes fortes, non mariées et non nones (soit, pourvues d'une liberté sexuelle et religieuse) mais tout de même pieuses, l'autrice leur rend hommage et leur restitue, en quelque sorte, une certaine légitimité (qui leur a, par la suite, été enlevée).

J'ai particulièrement apprécié le fait que ce roman soit à la fois un roman historique et un roman à intrigue. Ainsi, la figure de Maheut, arrivant dans le béguinage (et amenant avec elle, sans le savoir, un danger) permet d'amorcer des thèmes liés aux conditions de vie des femmes de l'époque : leurs relations familiales, la notion de tutelle, les mariages arrangés/ forcés, leurs libertés…



Un roman surprenant doté de forces et de sensibilités, qui vous entraîne dès les premières pages ! À découvrir !
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