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3,83

sur 894 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis longtemps, j'aime me balader dans les béguinages. Ce sont des endroits à part, au calme, où il fait bon se recueillir. On y trouve une certaine sérénité, une ambiance apaisante...
C'est l'un des avantages de vivre à deux pas des Flandres et de la Belgique, on peut facilement se balader dans ce type d'endroit (Anvers, Courtrai, Gand, Bruges...). Et quand j'y suis, je ne peux m'empêcher d'imaginer y vivre à une autre époque...

Je me souviens de la première fois où j'ai découvert le principe du béguinage. J'ai été conquise par ces communautés de femmes indépendantes, qui à leur manière ont su s'éloigner des carcans de la société et s'extirper du système patriarcal imposé aux femmes de leur époque.

C'est donc avec grand plaisir que je me suis plongée cet été dans la lecture de la nuit des béguines d'Aline Kiner. Ce livre avait tout pour me plaire. J'ai été conquise par l'univers, par la force et la diversité des personnages, par cette époque médiévale qui me plaît tant et la véracité historique dont fait preuve l'autrice dans son récit, par l'intrigue passionnante, par la mise en avant de l'usage médicinal des plantes, et surtout par la grande sororité qui règne dans cette communauté...

Paris, 1310, quartier du Marais. Au grand béguinage royal, elles sont des centaines de femmes à vivre, étudier ou travailler comme bon leur semble. Refusant le mariage comme le cloître, libérées de l'autorité des hommes, les béguines forment une communauté inclassable, mi-religieuse mi-laïque. La vieille Ysabel, qui connaît tous les secrets des plantes et des âmes, veille sur les lieux. Mais l'arrivée d'une jeune inconnue trouble leur quiétude. Mutique, rebelle, Maheut la Rousse fuit des noces imposées et la traque d'un inquiétant franciscain... Alors que le spectre de l'hérésie hante le royaume, qu'on s'acharne contre les Templiers et qu'en place de Grève on brûle l'une des leurs pour un manuscrit interdit, les béguines de Paris vont devoir se battre. Pour protéger Maheut, mais aussi leur indépendance et leur liberté.
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Voici un roman qui ose s'intéresser à l'histoire du début du XIVe... rare et dépaysant.
Aline Kiner restitue bien le contexte jusqu'à son écriture, sans pour autant tomber dans le travers d'imiter la langue de la fin du moyen âge.
Intéressant ce statut de la femme libre, à demi dans le monde, à demi monacale, avec une liberté (toute relative) gagné contre la tyrannie des mâles. Une sorte de réforme avant l'heure, des personnages pré-humanistes qui sont attachants jusque dans leurs faiblesses.
Une histoire terrible aussi, où les dominicains emportent la partie, où l'on torture, où l'on condamne au bûcher, avec en arrière fond la terrible répression contre les Templiers.

Le livre est un peu linéaire, il n'y a pas véritablement de niveaux de récit, même si les personnages bien typés ont tous leur personnalité et leur propre logique. Mais la fin est nettement perçue dès le deuxième tiers du livre.
La documentation est sans faille, mais il semblerait qu'Aline Kiner ait un peu péché par excès de zèle.
Comme Victor Hugo dans les Misérables (il y a quand même des comparaisons moins flatteuses !) l'auteure cède à la tentation de l'érudition, au point que l'on peut se perdre dans un Paris qui n'existe plus, mais dont on essaie de dresser un tableau précis, jusque dans les moindres détails.
Chronique d'une histoire de femmes au pays des hommes et des inquisiteurs, des personnalités fortes, des destins tragiques, et une empathie des personnages principaux (Ysabel, Jeanne du Faut, Ade et Maheut la rebelle, sans oublier le courageux frère Humbert) qui nous attache à leurs pas.
Une bonne lecture, un style fluide, un bon livre pour les soirées d'hiver.
M. le Guen de K.

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Défi ABC 2017-2018

Excellente surprise que ce roman historique déniché dans un salon du livre.
Des béguines, je ne savais pas grand chose... les béguinages flamands, ni couvent ni village, les béguinages modernes, à mi chemin entre maison de retraite et communauté religieuse, mais de la vie des béguines au XIVème siècle, j'ignorais à peu près tout.
Alors merci à Alice Kiner pour cette découverte, par la voix de femmes, libres, indépendantes et par la-même menacées (les temps ont-ils vraiment radicalement changé?). J'ai aimé ces personnages, fragiles mais déterminés, des femmes simples , qui ont choisi la solitude en communauté, sans la règle du couvent, qui sortent de leur béguinage pour travailler, qui s'entraident. Autonomes, elles s'entraident, certaines savent lire et écrire, et plus grave: elles osent penser, s'exprimer et transmettre. Une liberté que les autorités leur dénieront, au prix du bûcher pour certaines.
Un roman à ne pas manquer, même si, comme moi, vos connaissances en Histoire sont lacunaires (et c'est un euphémisme).
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1314, le Paris de Philippe le Bel retentit de bruits assourdissants : cliquetis des métiers à tisser, cris des marchands de pâtés, appel des bâtisseurs. Les rues sales et malodorantes sont encombrées par diverses charrettes et les badauds profitent des spectacles renouvelés. Mais, une ombre sinistre plane sur cette atmosphère joyeuse , le procès des Templiers. . Et l'air des rues va bientôt se charger des cendres de leurs bûchers. Pourtant, il semble qu'un coin de Paris échappe à tout ce vacarme ; : le béguinage royal. Là vivent en paix Ysabel, Ade, Agnès et leurs compagnes ; Elles accueillent et soignent des femmes qui semblables à elles sont des blessées de la vie. Mais arrive la mystérieuse Mahaut La Rousse suivie de frère Humbert. Alors, le fracas du monde pénètre dans le béguinage.
Aline Kiner a su décrire avec beaucoup de justesse le Paris du début 14 ème siècle. Elle fait vivre et vibrer l'atmosphère parisienne ; Elle aborde avec subtilité en évitant les anachronismes la vie de ces nonnes laïques. Elle crée de remarquables portraits de femmes comme celui d'Ysabel qui soigne avec compétence et compassion , ou Ade l'intellectuelle dont la vie va être bouleversée par la lecture des écrits de Marguerite Porette. Ces femmes veulent mener une vie conforme à leurs besoins, à leurs désirs profonds. Elles ne sont ni des ardents défenseurs de la liberté ni des féministes avant l'heure. Mais, elles veulent simplement avoir la possibilité de mener la vie de leurs choix même si cette vie les conduit en marge de la société.Mais, est ce possible dans la France de Philippe le Bel ? le roi impose sa volonté aux grands seigneurs. Il a de sérieux démêlés avec le pape. L'Eglise, quand à elle, n'admet pas la liberté de parole surtout lorsque elle vient des femmes. Alors, ne peut tomber que l'obscurité, la nuit des béguines.
Une réussite
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Moyen-Age. Début du 14ème siècle. Ysabel vit au béguinage. Grâce à sa connaissance des plantes, elle peut venir en aide aux pauvres gens de l'hôpital. Un jour, une jeune fille, Maheut la rousse, jeune noble, vient se réfugier au béguinage, fuyant un mari violent. Ysabel la prend sous sa protection. Très vite, les béguines se rendent compte qu'elle est recherchée par sa famille. Ysabel la place alors chez une amie qui vit en dehors du béguinage et a créé son propre magasin de tissus. Un homme finit pourtant par la retrouver, un Dominicain qui a été l'élève d'un vieux Monsieur attiré par la nouvelle religion. Avant sa mort, celui-ci lui demande de transcrire le manuscrit d'une béguine, Marguerite Porete de Valenciennes. Elle avançait des idées reconnues hérétiques. Cela lui a valu le bûcher. Un chantage se joue alors entre le Dominicain et les béguines. L'une d'entre elles, étant érudite et capable de traduire ce livre en langue courante, il lui confie. En échange, il accepte de ne pas révéler sa trouvaille à propos de Maheut. Les béguines sont dès lors sur le qui-vive, d'autant qu'elles aussi sont visées par les catholiques, tout comme les templiers. Ni religieuses, ni laïques, pourquoi un tel statut ? le roi Louis IX n'est plus là pour les protéger et Philippe le Bel est sans pitié. Un roman intéressant.
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Je ne connaissais pas les béguines du moyen-âge, ces femmes qui essayaient d'échapper au patriarcat pour vivre leur vie. Ce roman historique décrit très bien la vie de l'époque, où le quotidien est malgré tout secoué par les décisions des grands de ce monde et par les rivalités qui gangrènent toute communauté.
Le style est austère comme la vie de ces femmes mais réussit à nous les rendre attachantes et réalistes.
Une lecture intéressante, émouvante et instructive.
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Avec une plume classique mais élégante, Aline Kiner dévoile un univers méconnu, celui de communautés de femmes libres qui existent depuis le Moyen-Âge : le béguinage.

Dans ce roman historique, nous suivons la vie du clos royal de Paris qui accueille les béguines depuis le règne de Saint Louis.
Nous sommes au début du XIVe siècle, le clergé perd de l'influence et voit d'un mauvais oeil les prêcheurs laïcs qui émergent de partout.
Les templiers comme les béguines vont en faire les frais.

Divisé en trois parties, le livre offre un panorama historique de la situation des béguines en ce siècle austère. Les personnages, essentiellement féminins, sont charismatiques à souhait et leur destin bouleversant.

Aline Kiner, passionnée par le Moyen-Âge, gorge son oeuvre d'anecdotes historiques fascinantes, qu'il s'agisse d'herboristerie, de croyances ancestrales ou d'organisation sociale.

En conclusion, un délicieux moment de lecture, un livre charmant au sujet fascinant.
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J'ai beaucoup aimé ce roman historique qui mêle parfaitement fiction et réalité. Personnellement, je ne savais pas précisément ce qu'était une béguine, ni à quelle époque elles ont prospéré, ni pour quelles raisons elles ont progressivement disparu. Voilà tout ce qu'on apprend grâce à cet agréable roman. En lien avec des époques plus récentes aussi puisqu'on voit que les femmes libres qui vivent en grande partie indépendamment des hommes sont mal perçues.
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Ce roman historique nous plonge dans le Paris du Moyen-Age. Sous la plume d'Alice Kiner, nous ressentons la vie d'alors : le bruit, les odeurs, l'insécurité, la violence, le bras de fer entre l'église et la monarchie. L'auteur place au coeur de son histoire les béguines, ces femmes pour la plupart exceptionnelles qui se regroupaient pour échapper à un destin tout tracé : le mariage forcé ou une vie recluse dans un monastère. Regardées d'un mauvais oeil par l'église mais protégées par le roi, les béguines étaient des femmes instruites, indépendantes et libres.
L'histoire si peu connue de ces femmes fortes m'a beaucoup intéressée. J'ai également aimé ce mélange de réalité/fiction instructif et divertissant. Un excellent moment de lecture que je recommande fortement.
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Je ne connaissais pas particulièrement la communauté de Béguines avant de lire ce roman très bien documenté et bien écrit. le début du 14eme siècle vivait sous l'inquisition et la « liberté » accordée aux béguines en est d'autant plus surprenante. le roman est instructif mais je l'ai trouvé trop long.
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