Ben Richards ne se préoccupe pas des autres. Dans un monde apocalyptique, ou les riches - Ces nantis endoctrinés par la désinformation omniprésente, qui leur a ôté toute once d'humanité - vivent dans des quartiers protégés et hermétiques et se distraient aux dépends des pauvres, par écrans interposés « le libertel » ; sorte de chaine de télévision unique ou sont diffusés 24/24 des jeux sadiques dont les pauvres sont les héros, prêts à sacrifier le peu de dignité qu'il leur reste pour ramasser un peu d'argent, dans des jeux sadiques et le plus souvent perdants. Se sont les humbles, les laissés pour compte, dans un monde futuriste pas très éloigné du notre souvent et peu reluisant…
Ben Richards vit dans un taudis avec sa femme et sa fille malade, dans la plus complète déréliction, sans travail, sans argent, sans avenir.
« Chaque jour qui passe ressemble au précédent : comment trouver le peu d'argent qui pourrait vous permettre d'acheter le minimum vital et vous aider à passer encore un jour de plus dans cette vacuité sans lendemain et permettrait d'acheter ces médicaments indispensables à notre petite fille malade ? »...C'est bien la question qui taraude l'esprit de Ben Richards chaque jour qui passe…chaque jour sans tain et semblable à l'autre.
Les bons médicaments sont trop chers, ceux qu'ils arrivent à acheter tant bien que mal sont inefficaces et les visites chez un docteur, n'y pensons pas ! Alors comment faire pour que ma petite survive à la maladie qui la ronge ?...Comment sans travail, ni personne prêt à m'engager, pourrais-je trouver cet argent vital qui manque tant ?...
« Vous pourriez chercher du travail » allèguerons les Nantis, mais ce sera dur, et même si votre santé est bonne et votre caractère pas trop fier ; vous la dégraderez dans des boulots de pauvres, délétères et peu rémunérés. Tel est votre destin. Tel est notre destin…Tel est mon destin.
Pourtant c'est l'annonce que Sheila vient de faire à Ben qui va mettre le feu aux poudres, quant elle lui avoue qu'elle est prête à faire des passes pour acheter les médicaments dont leur fille a besoin ; sachant bien qu'il ne seront pas à la hauteur faute de moyen financiers suffisants et faute de pouvoir se les procurer dans un drug store au lieu d'une vraie pharmacie, mais elle est prête à courir ce risque tant leur désespoir les étouffe.
Ben est outré, Ben est révolté, dégouté, enragé par cette prédisposition au sacrifice de Sheila…Mais, Ben est décidé ; il n'a pas le choix. Il part s'inscrire aux présélection pour les jeux!
Même si sa chance est mince d'être sélectionné, elle existe et il est prêt cette fois. Rien ne l'empêchera. Rien ne l'arrêtera. Il n'a rien à perdre. Il à la haine et le mépris pour lui et la
rage qui va avec…
« Ils nous ont donné le Libertel pour que le peuple crève tranquillement, sans faire d'histoires. […] le Libertel nous tue. Pendant qu'on regarde leurs tours de passe-passe, on est aveugle au reste. »
Ce leitmotive résonne étrangement dans note monde actuel submergé par les fausses et vrais informations qui circulent, souvent pour tromper notre vigilance ou simplement nous fourvoyer. Sans parler de ces émissions qui font ressortir tout le négatif de la personne et son agressivité naturel et facile…Ou les programmes souvent débiles pour spectateurs peu exigeants.
Peut être qu'elles sont là pour nous insuffler un endoctrinement progressif ou rôder autour de notre résolution lassée, usée et prédisposée à devenir passive ?...Toujours est-t-il que ce monde abhorré n'est pas si loin. Alors Ben, merci d'essayer de nous ouvrir un peu les yeux, car chacun sait que la liberté est précieuse, mais fragile et semble de plus en plus détestée par le dictat de quelques uns, de nos jours ?Alors Ben, cher Ben merci, merci d'avoir pris le taureau par les cornes et frappé là ou ça fait mal ; ou ça pourrais changer le cours du destin…Le tien et celui de beaucoup d'autres qui n'y croient plus ! Merci de m'avoir une fois de plus ouvert les yeux et les oreilles, dans cette semi-léthargie que le petit écran produit parfois…(On est encore loin du Libertel, mais, qui sait, le danger se rapproche, la harpie nous guette… sachant, peut-être, que son jour viendra où s'imposera…le LIBERTEL, dans un monde sans lendemain qui chante pour certains et sans modération pour les autres?...) il faudra alors être du bon côté de la barrière…
Mr KING ne se présente plus; Dès qu'il tape à la porte du monde littéraire, ceux qui connaissent cet auteur savent que ça peut frapper très fort! C'est le cas pour ce roman. Pas un chef d'oeuvre comme d'autres que j'ai lu avec voracité, mais une oeuvre plus que correcte dont il ne faudra surtout pas faire le parallèle avec le/les films qui s'en sont inspirés!...
Même si ce roman comporte quelques anachronismes du à la prodigieuse révolution du numérique que notre monde à subi, il n'en reste pas moins une utile réflexion sur le totalitarisme toujours présent, voire plus présent un peu partout dans notre monde libéral qu'on à tendance à croire invincible et pérennement épargné.