Je ne suis pas anti-King, loin de là. J'ai d'ailleurs relu récemment avec un certain plaisir "Carrie" et "Misery". "Shining", lui, n'a pas résisté à une seconde lecture.
L'abus de fantastique m'a empêchée d'adhérer à l'histoire : un hôtel maléfique et pas moins de trois personnes ayant le "don" (voyance, télépathie...) : l'enfant Danny, le cuisinier Hallorann et la voisine de voyage de ce dernier.
Des scènes d'horreur aux ficelles bien éculées (et je pense qu'elles l'étaient déjà en 1977), des êtres malfaisants tout droit sortis du magasin des accessoires m'ont affligée.
En clair, Stephen King en a trop fait. Plus de sobriété n'aurait pas gâché le frisson, bien au contraire. Des scènes "qui font peur" d'accord, (c'est King, que diable !), mais s'ancrant davantage dans le réel, comme la scène de l'ascenseur, intéressante. Ou alors, tiens, juste les propres démons de Jack.
J'ai relevé également quelques contradictions dont celle-ci : l'auteur, peut-être conscient que les maléfices de l'hôtel et le "don" de Danny se superposent inutilement, voire se télescopent, tente un instant de raccrocher les wagons :
"C'était Danny, avec son don qui était à l'origine de tout... S'ils réussissaient à s'évader un jour de l'Overlook, il était fort possible... que son pouvoir se limitât dès lors à monter des scènes de Grand Guignol... Sans Danny, l'hôtel redeviendrait aussi inoffensif que la maison hantée d'un parc d'attractions..."
Et le gardien qui tua l'hiver précédent femme et enfants avant de se suicider, c'est Disneyland ?
Dommage, l'idée était excellente. Je reconnais par ailleurs que Stephen King a su donner une belle épaisseur au personnage de Jack et a fort bien dépeint la montée progressive de sa paranoïa. L'ensemble est malheureusement traité avec outrance, de façon brouillonne et inégale.
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A "bien" trop vieilli ou "mal" vieilli.
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