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Critiques filtrées sur 4 étoiles  


Avec "White Trash", un roman écrit en 2002 mais seulement traduit en français 12 ans après, l'auteur John King, auteur anglais de culte "Football Factory" , adapté au cinéma par Nick Love en 2004 et premier tome d'une trilogie composée de "La Meute" et "Aux Couleurs de l'Angleterre", continue à sonder la culture prolétaire britannique aujourd'hui, avec ce roman, désignant en argot les blancs défavorisés et pauvres ( on pourrait traduire par "nègres blancs").

Il faut un peu de temps pour entrer dans le roman et se laisser apprivoiser par la langue de King, une langue saccadée, apre, hachée, sans beaucoup de ponctuation, qui laisse peu de répit au lecteur, qui a du mal à trouver son souffle tant il est assailli par les informations et les situations parfois paroxytiques, tout en conservant un style naturaliste qui rend son observation de la société anglaise juste et frappatante comme un uppercut.

White trash est une fresque sociale anglaise qui prend pour toile de fond le démantèlement des services sociaux, et plus globalement un hôpital, dans lequel travaille Ruby, jeune infirmière qui aspire à faire son travail du mieux possible malgré les difficultés inhérentes à la profession ainsi que Jeffreys, médecin et administrateur chargé de rationaliser les coûts et les effectifs dans le même l'hôpital où travaille Ruby.

Les chapitres qui alternent la vision de l'un et de l'autre des personnages varient énormément au niveau du langage ( plus direct, instintif et imagé pour Ruby, plus soutenu et introspectif pour M Jeffreys), et cette opposition de style ne trouvera son point d'achoppement que dans le dénouement, glacial et inattendu, bref qui légitime complètement le coup de poing donné à mon titre du jour.

Un livre, dont le sujet pourrait faire penser à l'excellent long métrage de Thomas Litti, "Hippocrate", sorti quasiment en même temps que ce roman, mais dans une version plus effrenée et sans consession aucune.

Un roman coup de poing qui plaira à coup sur aux amateurs de ce genre de littérature qui va doit à l'estomac!
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Tout d'abord, merci à Babelio et aux éditions Au Diable Vauvert pour cette découverte.

White Trash est un livre pas comme les autres, difficile d'en sortir indemne. C'est un ouvrage qui fait écho à de nombreux problème dans notre société. Notamment la différence entre les classes : la classe ouvrière et la classe supérieure.
Ah, j'oubliais, si vous n'êtes pas très en forme éviter de lire cette histoire.

Je ne connaissais pas le style de John King, l'auteur et je dois dire que je ne suis pas déçue, il nous livre une histoire sociale compliquée qui se passe à Londres. On va suivre plusieurs personnages dont Ruby James une jeune infirmière dévouée à son métier, qui aime ses patients et Monsieur Jeffreys, son supérieur qui à de plus en plus de mal a supporter la misère humaine.
L'auteur nous propose une alternance de portraits, avec un style différent, plutôt direct pour Ruby et soutenu pour Mr Jeffreys.
John King arrive à transmettre les pensées de ces personnages aux lecteurs comme si c'était des êtres réels. C'est assez troublant.
Rapidement on va comprendre que ce n'est pas un simple portrait de ces personnages on va se retrouver dans un tourbillon de violence avec une fin difficile.

Quelquefois nous sommes tentés de sauter quelques passages, car il y a quelques longueurs mais, en fait on comprend toutes ces pensées et descriptions à la fin de l'ouvrage.
Et une fois le livre terminé on comprend très bien cette première de couverture provocante.
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Infirmière et cost-cutter hospitalier, témoins d'une société malade de sa certitude efficace.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/09/28/note-de-lecture-white-trash-john-king/
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L'intrigue se déroule dans une ville sans nom, mais cependant assez importante pour qu'il y ait un hôpital, un aéroport international, des hôtels de grand standing, des banlieues tristes, des traine-misère, des hooligans, des skinheads, des ouvriers, des chômeurs, et des pubs bondés le vendredi soir, point de rencontre de voisins ou d'amis venus boire quelques pintes, bavarder, draguer, fumer un peu de tout, pour oublier que la vie n'est vraiment pas tous les jours facile.
Le rythme est très soutenu, les phrases sont denses, j'ai l'impression qu'il y a mille information par page, et pas de respiration possible. La vie est difficile, les tâches complexes et nombreuses, le lecteur le ressent à la lecture. Il n'y a pas de longues descriptions narratives pour reposer le lecteur. Ruby, fille unique dont la vie n'est pas toujours rose, une mère atteinte d'Alzheimer, un père décédé trop jeune, vit seule. Elle a un emploi d'infirmière à l'hôpital. C'est un travail difficile, il y a trop peu de personnel et trop peu de moyens. Ruby est cependant capable de découvrir ce qu'il y a de positif et de beau chez ceux qu'elle rencontre et dans sa vie. Elle est toujours optimiste, encourageant les autres, prête à aider les malades, à les accompagner, à soulager les peines de ceux qui l'entoure.
En parallèle, nous suivons Jeffreys, un homme si bien sous tous rapport, bien habillé, bien éduqué, il semble avoir une sorte d‘emploi de superviseur dans le même hôpital. Il croise régulièrement Ruby et ses collègues qui semblent toutes apprécier ce monsieur si bien qui ne dérange personne. Il cherche comment attribuer au mieux les fonds disponibles, travaillant surtout la nuit, et profitant d'une vie aisée le jour. Il aime vivre à l'hôtel, profiter du luxe d'un service de qualité, d'un dîner fin, il vit seul et semble pleinement satisfait.
Pourtant, au fil des pages, nous découvrons en Jeffreys un personnage très étrange, malsain, à la limite de la perversion, violent parfois, certain de la toute-puissance et de la justesse de sa mission, et de sa vision du monde et des hommes, de leurs travers, de leurs péchés, de leurs droits. Et d'ailleurs qu'elle est sa mission ? C'est un mystère bien entretenu par l'auteur, et qu'il nous dévoile au fil des pages.
Lutte des classes ? Les upper-class contre les White trash, ces petits blancs pauvres qui sont la lie de la société ? Lutte de la richesse contre la pauvreté, de l'éducation contre la bêtise ? de page en page, John King dévoile des personnalités et des caractères surprenants, attachants, perturbants, troublants. C'est intéressant, même si cela met très longtemps à aboutir. On se demande à quel moment vont se croiser et peut être s'affronter ces deux personnages, il y a une vraie claque à la fin et l'auteur pose de véritables questions.
En lisant que Jeffreys regarde des VHS et que Ruby enregistre des cassettes, j'ai réalisé que ce roman a mis quelques années avant d'être traduit. Je le trouve néanmoins terriblement actuel dans ses questionnements. En particulier sur l'hôpital, le coût des malades, des soins, et quel avenir, quels moyens, comment faire dans nos sociétés en crise pour arriver à maintenir des traitements égalitaires quelle que soit la place de l'Homme, quelle politique sociale pour demain ?
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White trash : tout -ou presque- est dit. Trash est un vocable usité par mes petits enfants( jeunes adultes) et quand ils disent, "c'est trash", ça veut tout dire dans le plus féroce ! Et l'opus de M.King est des plus féroce... Hélas! ce roman qui se veut une critique sans concession des inégalités sociales en Angleterre, peut facilement se transposer dans notre Hexagone.
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Dans ce roman de John King nous suivons la vie de deux personnes opposés dans l'Angleterre des « white trash » (terme argotique qui définit les blancs défavorisés). Ruby, une infirmière confrontée à l'horreur des hôpitaux et qui, pour décompresser, sort beaucoup se mettre des cuites. de l'autre coté nous avec Mr Jeffreys un médecin dans ce même hôpital qui lui est plutôt aisé. Ces personnages évoluent entre eux, confrontant leurs deux visions sur la société anglaise et sur la gestion d'un hôpital. Je conseille vivement ce roman noir à toutes les personnes qui sont sensibles aux romans de société.
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