Dès lors que notre façon de dire les choses détermine notre façon de les penser, si on les dit mal, on les pensera mal
Ignorer qu’on ignore, c’est ne pas savoir du tout. Mais savoir qu’on ignore, c’est vraiment savoir, car cela suppose de savoir tout ce qui est déjà su et d’être capable de détecter ce qui fait trou dans la connaissance. C’est croire savoir sans vraiment savoir qui constitue la vraie pathologie du savoir.
les nouvelles technologies sont finalement devenues des produits masquants : elles cachent les connaissances dont elles dérivent. Leur usage ne nous éduque pas et on ne peut donc guère compter sur leur diffusion croissante pour distiller un peu de science dans la société
En temps de crise, il faut un président de crise et non un président normal, sauf si l’on considère que la crise est un régime permanent, auquel cas la crise n’est plus une crise mais la forme durable d’une certaine normalité.
Comment croire que c’est en en sachant moins que nous saurions mieux quoi faire ?
Cavaillès fut arrêté par la Gestapo en août 1943, puis torturé, condamné à mort et exécuté 5 mois plus tard, en février 1944. Pour ceux qui ont découvert son cadavre dans une fosse commune, il était simplement l'"inconnu n°5". Ses bourreaux n'avaient sans doute pas à l'esprit que pour un mathématicien, être appelé l'"inconnu", cette chose que les mathématiques permettent de réduire calmement par le calcul, c'était un titre de gloire et la plus belle des épitaphes.
L'homme sait assez souvent ce qu'il fait, mais il ne sait jamais ce que fait ce qu'il fait. (Paul Valéry)
Paul Diriac était convaincu que le langage ne fonctionne pas comme l'artillerie : quand on parle, l'abondance de la mitraille ne compense pas l'imprécision du tir. Il ne parlait que lorsqu'il jugeait la chose absolument indispensable. p56
la science est elle aussi victime d’une sorte de populisme racoleur…
Croire au progrès, c'est accepter de fabriquer du futur collectif en sacrifiant du présent personnel.