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Envoûtant.

L. L. Kloetzer nous convie à une enquête dans les méandres des archives, de la mémoire collective et des souvenirs individuels, qu'ils soient réels, transformés ou peut-être même fabriqués. L'argument et la construction du récit -- une chronologie éclatée qui m'a rappelé le Dragon de Thomas Day -- nous permettent d'entrer sans trop de difficulté dans un texte un peu exigeant, avec quelques longueurs parfois, mais dont on a toujours envie de tourner les pages. le vocabulaire est riche et précis sans être pédant, et on croise des sicaires et des ordalies, la glose et la gnose se répondent sur une même double page, sans que l'acédie ne nous gagne... L'ensemble dégage une forme de mélancolie douce qui n'est pas sans charme.

Il s'agissait de ma première incursion dans l'oeuvre de l'auteur, je pense perséverer à l'avenir, peut-être avec CLEER, écrit également à quatre mains, ou avec Vostok.
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Voilà un titre peu commercial et compliqué ! Ce roman nous envoie dans un futur apocalyptique avec une enquête qui s'étale sur cinq décennies. Il s'agit de revenir sur le plus grand attentat auquel l'humanité ait jamais fait face. Réalisé à l'aide d'une bombe d'un genre nouveau (et, pour le coup, vraiment inventif), il a annihilé les trois quarts de l'Humanité et en a réduit une bonne partie à l'état de légumes. En fait, des zombies qui ne disent pas leur nom et néanmoins tout aussi contagieux. Flippant, mais passionnant !
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Paru en 2013, « Anamnèse de Lady Star » est le fruit de la collaboration entre Laure et Laurent Kloetzer, (déjà co-auteurs de « Cleer » quelques années plus tôt) et a soulevé énormément d'enthousiasme lors de sa parution, ce qui lui a d'ailleurs valu d'être récompensé par plusieurs prix littéraires. Laurent Kloetzer est ensuite revenu à plusieurs reprises dans le même univers, que ce soit dans le roman « Vostok », qui se déroule quelque temps après les événements relatés ici, ou, plus récemment, dans la novella « Issa Elohim » parue dans la collection Une Heure Lumière du Bélial. Pour ma part, si j'avais énormément apprécié ma lecture des deux oeuvres précédemment cités, je dois avouer que celle-ci m'a laissée un sentiment bien plus mitigé. Posons un peu le décor : le roman est composé de plusieurs chapitres qui se déroulent à différentes époques classées de manière non chronologique. La première partie prend place dans une société qui pourrait tout à fait être la notre (à quelques petites exceptions près), dans laquelle des scientifiques et des militaires penchent sur une nouvelle arme capable de cibler les individus en fonction de leurs origines (on devine bien vite que les Blancs n'ont rien à craindre, et que ce sont les populations noires et arabes qui sont directement et volontairement visées). Seulement l'expérience tourne mal et aboutit à l'extinction d'une grande partie de l'humanité, toute origine confondue. La société qui émerge ensuite n'a toutefois pas grand-chose à voir avec celles mises en scène dans les romans de post-apo classiques, puisqu'il n'y est nullement question de course poursuite avec des zombies ou de rescapés en mode survie dans une nature redevenue sauvage. Les nouvelles technologies se sont, au contraire, encore un peu plus développées, et le mode de vie des survivants n'a finalement pas été si altéré que cela. Parmi eux, une jeune chercheuse en archéologie numérique se lance dans des recherches ambitieuses visant à prouver la présence d'une Elohim, une créature mi-extraterrestre mi-humaine, tout au long du processus de fabrication de la « bombe », et son influence sur plusieurs des événements majeurs qui ont suivi.

Si vous trouvez ce résumé complexe, dites-vous bien qu'il ne s'agit pourtant que d'une version extrêmement simplifiée de celle élaborée par L. L. Kloetzer dans ce roman qui n'est pas sans rappeler, par sa construction et sa volonté de faire perdre ses repères au lecteur, les ouvrages de Philip K. Dick ou de Christopher Priest (j'ai personnellement beaucoup pensé à « L'adjacent »). La lecture n'est en effet pas de tout repos et, si on prend dans un premier temps plaisir à suivre la trace de cette mystérieuse Elohim et à tenter de comprendre les enjeux dont il est question, j'avoue pour ma part avoir eu davantage de mal dans la deuxième partie, qui se fait encore plus sibylline et décousue. A cela s'ajoute que, changement d'époque oblige, l'ambiance et le style évoluent radicalement en fonction des chapitres qu'on pourrait parfois prendre pour des nouvelles à part, assemblées ici dans une sorte de fix-up (l'un d'eux a d'ailleurs déjà été publié sous la forme de nouvelle sous le titre « Trois singes » dans l'anthologie « Retour sur l'horizon » en 2009). Certes, tous sont liés par un même fil rouge qui prend de plus en plus d'ampleur au fil des chapitres, mais la lecture se fait néanmoins plus ou moins aisée, plus ou moins passionnante, en fonction des époques. Les deux premiers chapitres m'ont ainsi beaucoup enthousiasmée : le premier met en scène un attaché parlementaire français qui orbite dans l'entourage de scientifiques et d'artistes responsables de la création de la bombe, tandis que le second dévoile le témoignage du soldat à l'origine de son déclenchement. le décor est alors globalement posé, et l'intérêt du lecteur agréablement titillé. Et puis arrive le drame, désigné sous le nom de Satori, et on découvre alors un monde dont on ne comprend plus les codes, sans que l'auteur ne vienne jamais à notre secours pour contextualiser. Certains chapitres laissent échapper quelques indices, d'autres semblent totalement déconnectés du reste (et sont, par conséquent, encore plus difficilement compréhensibles), et la plupart vient de toute façon remettre en cause ce qui vient d'être énoncé dans le précédent. le concept d'Elohim, qui se trouve ici au coeur du récit, est quant à lui explicité trop rarement, et trop partiellement, si bien qu'on peine à cerner les enjeux pour les protagonistes.

« Anamnèse de Lady Star » est un roman extrêmement déroutant qui possède un charme certain mais donne trop peu de clés de compréhension au lecteur pour lui permettre de s'immerger dans ce monde futuriste dont on peine à cerner les contours et les spécificités. L'accueil unanimement enthousiaste qu'a rencontré le roman lors de sa sortie m'incite à penser que je suis complètement passée à côté de l'oeuvre, aussi vous encourage-je malgré tout à tenter l'aventure, d'autant que le reste de la bibliographie de l'auteur est d'un excellent niveau.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Extrait de ma chronique :

"Notez au passage que cette interrogation sur la nature de la vérité se double très logiquement, dans les deux récits, d'un questionnement sur le caractère possiblement consolateur de la fiction, ce mensonge assumé par les deux parties en présence (l'auteur et le lecteur-auditeur), et la façon dont elle se transmet, telle un mème ou un virus, d'une tête à l'autre. Se pourrait-il, au fond, que "les vies rêvées pèsent autant que les souvenirs vécus", comme le déclare Lady Star (page 169) ?


En écho à cette thématique très actuelle de la vérité, plus capitale à mon sens que celle de la religion, qui n'en est qu'un dérivé, les Kloetzer adoptent volontiers une phrase coulante, faite d'un flot continu de brèves propositions, dont les relations ne sont pas marquées par des conjonctions : que ce soit à dessein ou non, ce style coupé mime à la perfection le flux d'informations dont nous sommes abreuvés dans la société moderne."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Difficile de décrire ce roman, pourtant excellent. je vais essayer d'en tracer les grandes lignes ...Ce roman raconte comment vivent ce qui ne vivent que par le regard des autres.Ce roman raconte, d'une certaine façon, comment chasser les terroristes.Ce roman raconte notre époque dans ce qu'elle a de si déprimant.Ce roman est peut-être le meilleur roman de zombies ayant existé.Ce roman remet au goût du jour l'urban fantasy.Bon, je vais quand même essayer de détailler.De nos jours, un groupe de recherche s'interroge sur l'existence des signes de pouvoir permettant de commander d'autres humains simplement en leur montrant ce signe.Un autre groupe en tire une arme, qui sera utilisée de façon parfaitement dramatique (génocide mental compris).Dans le monde qui se reconstruira après le génocide, les criminels seront tous condamnés à mort sauf une : la muse qui les a inspiré ... Si tant est qu'elle ait existé.Longtemps après le premier proçès, des historiens mènent l'enquête pour vérifier si elle a bien existé, et, si c'est le cas, tenter de la retrouver pour l'arrêter.Encore une fois, cette description est fausse.Parce que la première chose que réussit ce roman, c'est à toujours se placer juste au-delà du seuil de la compréhension. Par sa construction, d'abord : les différentes étapes de l'enquête sont racontées sous la forme d'un fix-up, avec des narrateurs différents, des modes de narration différents, des points de vue différents, et donc des conclusions pas forcément cohérentes auxquels le lecteur doit rendre sa cohérence, bien aidé par l'auteur.Par sa cible ensuite : la Lady Star du titre ne laisse sa trace que par l'absence de traces, et il faut donc, comme l'enquêtrice, voir où les récits sont fragmentaires, combler les trous et faire un vrai travail d'enquête, ce qui évidement améliore notoirement l'implication du lecteur.Par son décor enfin : il y a dans cette histoire une fuite vers les étoiles, qui est à peine décrite. Il y a aussi la catastrophe de la bombe iconique, qui est surtout un élément historique. Il y a de la même manière la création d'univers virtuels, qui sont eux aussi à peine présentés. Tout cela change terriblement, et en bien, de tous ces romans d'anticipation remplis d'infodumps qui expliquent chaque élément d'histoire, de décor ad nauseam. Là, l'utilisation de l'ellipse m'a permis de me concentrer sur les aspects clé du récit, et je dois dire que c'était vraiment mieux sans les 300 pages qui auraient dû découler de toutes ces explications.Clairement, tout cela m'a fasciné.Et cette fascination tient aussi à la façon dont le premier récit ancre ce roman, de façon quasi-prophétique, dans l'actualité : qui peut prétendre aujourd'hui qu'il n'existe pas, dans les organes stratégiques, de militaires qui réfléchissent à l'utilisation de la mémétique en tant qu'arme ? Qui peut prétendre, au vu de l'actualité toujours, qu'il n'y a pas de volonté politique de détruire certains groupes de personnes plus ou moins bien identifiés ? Utiliser cette peur comme ferment d'un roman, mais ne pas se laisser emporter par cette peur, c'est quand même assez balaise.Comme l'est aussi, d'ailleurs, l'utilisation de la Suisse comme paysage. Evidement, les Kloetzer habitent la Suisse, et le paysage montagneux peut nourrir durablement l'imaginaire, et c'est tant mieux.Finalement, et c'est peut-être le plus incroyable, il y a quand même là-dedans une réflexion forte sur ce qu'est la personnalité : vivons-nous par nous-même ou au-travers des autres ? le fait que la cible de la poursuite n'existe que par les traces qu'elle laisse chez les autres m'a donné, plusieurs fois, l'impression qu'elle n'était qu'un fantôme, une obsession n'existant que dans les yeux de ses poursuivants. Ou plutôt un souvenir qu'il faut expurger. D'ailleurs, le fait que cette enquête passe avant tout par des souvenirs, qu'ils soient humains ou enregistrés, en dit beaucoup : si personne d'autre que les enquêteurs ne voit la cible de l'enquête, existe-t-elle réellement ? Et les enquêteurs eux-mêmes, si leur seul travail est d'enquêter sur une ombre, sont-ils fous ? En un sens, ce roman m'a fait penser aux [b:Menhirs de glace|1960500|Menhirs de Glace|Kim Stanley Robinson|https://d.gr-assets.com/books/1190913779s/1960500.jpg|1963545] de [b:KS Robinson]. En effet, dans les deux cas, tout repose sur la mémoire, mais la mémoire ne peut plus être considérée comme fiable. Alors ? Cette quête peut-elle s'arrêter un jour ? Ou autrement que par la mort des enquêteurs ?Comme vous le voyez, cette oeuvre est riche d'aspects parfaitement passionants, et présente l'avantage de n'offrir que bien peu de réponses. du coup, pour être honnête, c'est une oeuvre à lire absolument ... et pas seulement pour les fans de SF.
9782266239721"
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J'ai beaucoup de mal à accrocher.
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On a mis au point une arme pour éliminer les peuples considérés comme indésirables, mais c'est en fait toute l'humanité qui a été touchée. Cela remonte a déjà 53 ans, mais il subsiste encore une une personne, un extraterrestre, qui a le secret de cette arme. Objectif : supprimer cet ultime témoin pour éviter qu'une telle catastrophe puisse se reproduire.

Et là, dilemme : on comprend que l'extraterrestre finira par mourir tout seul si on abandonne les recherches, et qu'il vivra tant qu'il y aura quelqu'un pour s'intéresser à lui. Pourtant, comment décider de le laisser courir comme ça dans la nature ?

Ce dilemme, comme tout le travail qu'on ressent derrière la mise au point de la société post-apocalyptique, a tout pour rendre le livre intéressant. Et pourtant, je ne me suis retrouvée prise dans l'intrigue qu'à de très rares moments (passage à Giessbach). Comment l'expliquer ? Peut-être parce que l'existence d'extraterrestre sur Terre n'est là que pour casser les pieds aux héros (si ç'avait été un être humain normal, il aurait fini par mourir de toute façon en emportant le secret de l'arme dans la mort). Peut-être aussi parce que les personnages ignorent les informations les plus basiques sur les extraterrestres alors que les sociétés humaines sont censées les avoir reconnus, classés selon leur type plus ou moins humain grâce à certains critères qui ont pu être dégagés (ben oui, il faut quand même bien faire de l'exposition).

En revanche, je n'ai pas trouvé, contrairement à d'autres, ce livre particulièrement difficile à comprendre. Ne vous laissez pas rebuter si vous ne comprenez pas tout immédiatement : il faut juste se laisser porter par les événements en attendant que vienne un indice sur ce qui est en train de se passer (généralement dans les 2-3 pages qui suivent, mais il faut attendre parfois un peu plus longtemps, par exemple pour Norn).

Bref, pas un mauvais livre, mais je n'ai pas adhéré au voyage.
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L'objet de cette histoire consiste en suivre une enquête cherchant à retrouver une personne ayant participé à un attentat (évènement nommé le Satori), attentat qui a conduit à décimer une grande partie de l'humanité et réorganiser entièrement le mode de vie de l'humanité survivante.
Amateur de thrillers, vous devriez être conquis.

Mais commençons par avertir le futur lecteur alléché : ce livre est exigeant.
Un peu à l'instar du Déchronologue (https://plume-etoiles.blogspot.com/2015/02/dechronologue.html), on a un mélange d'époques qui s'enchaînent au fur à mesure que l'enquête nous permet d'explorer des pistes, de retrouver des « traces » de la personne recherchée.
Cet enchaînement de périodes, non linéaire dans le temps demande un effort de concentration pour rassembler les différents éléments, ainsi que de reconstituer l'histoire dans notre tête, avec les différents liens entre eux.

Car en second lieu, on est lâché dans le récit, sans clef. Au lecteur de faire l'effort de découvrir les règles du jeu, de comprendre les tenants et aboutissants, d'accepter de ne pas tout connaître et de découvrir l'univers au fur et à mesure des éléments filtrants du récit.
C'est éprouvant... mais au combien agréable, de sentir l'univers prendre pied. de le sentir prendre sa place.

Mais tous ces efforts valent le coup. Car pour récompense, on se retrouve à découvrir un univers post-apocalyptique, plein de poésie (oui oui).
Cette poésie est portée principalement par une description très fragmentée de ce monde, de notre monde plus exactement dans un futur pas trop (?) lointain. Cela laisse ainsi pleinement au lecteur la possibilité de remplir les trous à sa convenance et de ce fait de ne pas être trop déboussolé car très proche de notre monde actuel.

Un des points majeurs de cette histoire, en plus de la création d'un monde post-apo plein de poésie, est la gestion de la mémoire, de la réalité, des données. L'enquête slalome au sein de concepts particulièrement intrigants et bien traités - mais qui confèrent une couche supplémentaire de complexité, surtout si on a pas l'habitude de traîner ses guêtres dans le merveilleux monde de la science-fiction.

Côté histoire, celle-ci est très bien construite. Au fil de la lecture, on comprend pour commencer l'objet de cette recherche, de cette traque, ses enjeux.
Puis on en apprend sur les divers protagonistes, et plus les renseignements s'accumulent, moins les choses sont tranchées. Les méchants peuvent ne plus l'être tant que ça. Les gentils également. Les fous ne pas l'être tant que ça. Un merveilleux canevas de personnages, d'interactions entre eux, et d'évolution du motif conduisant à des changements de perspectives tout en subtilité.
Un véritable bijou de construction de personnages.

Bref, difficile de parler concrètement de ce livre sans se perdre, et pourtant quel bonheur à lire.

À préciser enfin que l'écriture de l'ensemble est très bien faite, les auteurs arrivant à instiller différents styles d'écriture aux différents protagonistes avec brio.

Une lecture jouissive et plus qu'à recommander pour ceux qui voudront bien prendre la peine de se laisser immerger dans un monde inconnu, et de mener sa propre enquête au sein du livre pour en rassembler les indices et ainsi avoir le plaisir de voir les tenants et aboutissants s'assembler dans notre tête.

Chronique complète : https://plume-etoiles.blogspot.com/2018/10/anamnese-lady-star--kloetzer.html
Lien : https://plume-etoiles.blogsp..
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Les vies antérieures de Lady Star, Noman Rosae, Marguerite coupable d'avoir élaborer la bombe iconique qui a tué les trois quart de l'humanité. Un roman a multiples voix et voies, écrit à deux mains et difficile à appréhender et où il est difficile de s'identifier à un personnage. Une quête, une enquête complexe de l'Elohim insaisissable. J'en reste sceptique et une relecture serait nécessaire mais voilà, j'en resterai là.
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C'est surtout une enquête pour retrouver tous les protagonistes impliqués dans la conception de la bombe. Cette bombe qui a exterminé les trois quarts de l'humanité.
Attention, la bombe n'est pas atomique, chimique, ou biotechnologique. C'est une bombe "iconique" ou psychique. Pour ceux qui connaissent, oui ce concept est proche du "Samourai Virtuel (Snow Crash)" de Neal Stephenson. Ce sont des Français qui ont mis au point cette arme. Ils y voyaient une arme culturelle capable de tuer "les autres" (ceux qui ne sont pas issus de notre culture judéo-chrétienne). Sympathique ! Voyez comme le concept est très actuel.

Pour que cela ne se reproduise plus, on ne peut pas simplement faire sauter une installation. Il faut détruire toute la connaissance (et même l'intention ?) et ceux qui ont mené à ça.

L'enquête se déroule sur des décennies et commence avant l'explosion.

Au coeur de l'enquête, un femme, insaisissable multiple et mystérieuse.
C'est une Élohim (pas de panique, nul place ici pour le bouffon Claude Vorilhon).
Qu'est-ce que les Élohim ? Ils sont assez difficiles à saisir.
Ils sont aussi appelés "fils des étoiles" sans que je sache pourquoi.
Ils ont besoin d'être au centre des pensées, désirs d'êtres humains pour rester tangibles et incarnés. Ils peuvent aussi disparaitre subitement. Ils se "nourrissent" (comme des éponges) de ceux qui les approchent de près.

Le récit est palpitant tant cette femme traverse la vie de tous les protagonistes. Elle est quelque part la muse de tous ceux qui ont touché de près ou de loin à la conception de la bombe et même de son souvenir. Étant un Élohim, elle a forcément absorbé consciemment ou pas la connaissance de la bombe ou du chemin qui y mène.

L'enquête est difficile. le monde est dévasté. Les dangers sont multiples. La cible insaisissable.

C'est un roman exigeant. On passe d'une période à une autre d'un contexte à un autre.
Il m'a été parfois difficile de raccrocher les wagons. le contexte n'est pas très bien défini.
Quelques exemples (attention je divulgâche) :

La bombe tue immédiatement (la psyché de la victime s'effondre jusqu'à un état végétatif irréversible) ou pas. Ceux qui ne meurent pas de suite sont des porteurs lents qui propagent les effets à tous ceux qui les voient ou leur parlent. Mais comment est-ce possible ?

Il y a des zones épargnées. Comment ?

Certains porteurs lents semblent survivre dans un monde retourné sauvage.

Quelques chapitres se passent dans "Assur" qui n'est pas le pays merveilleux des assurances, mais un monde virtuel. Je ne l'ai pas compris de suite. Je comprends vite, mais il faut m'expliquer longtemps.

Les dormants : visiblement un tas de personnes se sont mis en stase pour plus tard. Encore une fois comment ? L'explosion m'a semblé tellement imprévisible et la "maladie" devrait s'être répandue très vite. Et pourquoi ? Dans l'espoir d'une cure ? D'une éradication ?
On retrouvera ici le monde virtuel car, visiblement pour qu'ils ne fassent pas de cauchemars, les dormants ont besoin de rêver ensemble avant le transfert.

Transfert ? On en parle peu au début puis de plus en plus. C'est un transfert vers les étoiles visiblement avec un ascenseur spatial.
Encore une fois comment ? La mise en oeuvre d'un ascenseur spatial me parait peu compatible avec une humanité réduite des deux tiers. S'il date d'avant la bombe, on n'en parle pas.
Peut-être est-il lié aux fils des étoiles ? En tout cas à la fin du roman, on y charge les dormants pour les réveiller loin des origines de la bombe ?

Si jamais vous avez des pistes ou si j'ai tout compris de travers dites-le-moi dans les commentaires.

En conclusion : un roman riche, aux thèmes multiples, mais qui explicite peu son "monde"
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