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sur 165 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Avant, j'étais toujours dans l'introspection et considérais les gens de ce point de vue, comme du fond du jardin. Linda m'a sorti de là et poussé jusqu'au bord de moi-même, là où tout est proche et paraît plus intense. »


Autobiographique et précédé d'un premier volume sur la mort du père de l'auteur, ce livre explore sa vie de couple et d'homme amoureux. Analysant son quotidien intime avec franchise et pudeur, il met finalement en lumière son universalité : Tout lecteur peut ainsi partager ses sentiments et réflexions.


Si au départ, le titre du livre ne semble pas une évidence, c'est au fil des pages qu'il s'impose, à mesure que l'on ressent, malgré les affres du quotidien, l'immense attachement de l'auteur pour sa femme Linda et leur famille. Il faut dire que leur couple n'a pas été de soi, les débuts ont été rudes et la cohabitation entre ces deux artistes à fleur de peau fut difficile : Tout a commencé quand l'auteur est tombé amoureux transi de cette artiste qu'il connaissait à peine, et se mutila le visage de désespoir à son premier refus ; Puis il s'est reconstruit et c'est elle qui sembla plus fragile à mesure qu'elle s'attachait à lui. Une fois en couple, la santé fragile de Linda, ses sautes d'humeurs et sa peur de le perdre étouffent l'auteur. Puis vient l'accouchement, passage magnifique du livre. La découverte merveilleuse de la paternité mais, bientôt, le désenchantement d'être un père au foyer qui ne peut jamais travailler tranquillement, doit s'occuper du ménage et des enfants, affronter le regard de la société qui découvre les pères au foyer et idéalise la vie d'un auteur. Nous profiterons également de doux moments entre amis, de beaux échanges d'idées avec d'autres artistes, etc… Et c'est avec une infinie tendresse, que j'ai sentie grandir au fil de son exploration, et avec la volonté de comprendre et de bien faire que l'auteur nous raconte, analyse ; se livre à nous.


« J'étais tiraillé entre deux sentiments. L'un disait il faut que tu la quittes, elle exige trop de toi, tu vas perdre toute liberté, elle va occuper tout ton temps et qu'en sera-t-il alors de ce qui t'est essentiel : être indépendant et écrire ? L'autre disait tu l'aimes, elle t'apporte ce que personne d'autre ne peut te donner et elle sait qui tu es. Exactement qui tu es. Les deux étaient aussi vrais mais ils n'avaient aucune commune mesure et s'excluaient l'un l'autre. Ce jour-là, c'était l'envie de partir qui prévalait. »


Il parvient à raconter une histoire, celle d'un homme amoureux, tout en nous faisant réfléchir avec lui sur ce que cette histoire d'amour, à travers ce qu'elle a d'universel, signifie d'un point de vue des moeurs, des courants de pensées, etc… Chaque anecdote, dans laquelle on peut se retrouver ou pas, nous amène en tous cas à penser avec l'auteur. On y trouve beaucoup de passages pertinents sur la vie et la nature humaine, qui donnent parfois à ce roman des airs d'essai biographique et philosophique. L'auteur répète d'ailleurs que, pour lui, la littérature du réel a plus de sens que la littérature inventée.


J'ai trouvé cette lecture enrichissante mais aussi agréable à lire : J'ai aimé assister à la tendresse grandissante avec laquelle l'auteur regarde sa vie et ses protagonistes, au fur et à mesure que l'analyse et la compréhension apaisent ses frustrations. Pourtant, il ne nous épargne pas les crises en tous genres (de couple, de confiance en lui, de désespoir, et même de doutes quand son choix de vie de famille empiète sur son travail d'écriture, etc…) Karl Ove est, comme nous tous, sujet à des sentiments contradictoires qu'il doit apprivoiser. Amoureux, mais parfois insatisfait, écrire lui montre le chemin parcouru, l'aide à y voir plus clair, à comprendre et maîtriser les sensations qu'il éprouve. Il partage, expose et débat (avec lui-même et avec nous). Ses morceaux de vie et de pensées forment un tout qui prend sens sous nos yeux, comme les pièces d'un puzzle de l'humain que l'auteur nous aiderait à assembler.


Ce livre ne fera pas l'unanimité puisque l'auteur y évoque sa vie sur 800 pages et qu'il le fait sans l'embellir, sans l'adoucir ni idéaliser son statut d'auteur, bref : sans compromis. Mais j'ai aimé son regard sur sa propre vie : ni prétentieux ni pessimiste, il décortique objectivement et tendrement ses actes et pensées en déroulant ses morceaux de vie sous ses yeux. Chaque anecdote intime et personnelle devient une épiphanie universelle : Une très belle quête du sens de nos vies. Après le deuil, puis l'amour, quel aspect de nos vies va nous offrir d'explorer Monsieur KNAUSGAARD … ?


Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Karl Ove Knausgaard, né en 1968 à Oslo, est un romancier norvégien connu pour son cycle de six romans autobiographiques intitulé Mon combat. Après des études d'art et de littérature à l'université de Bergen il publie un premier roman en 1998 et reçoit pour son livre le prix de la Critique. Karl Ove Knausgaard vit en Suède avec sa femme, elle aussi écrivain, et leurs quatre enfants. Un Homme amoureux, second volume du cycle et paru en 2009, vient d'être réédité en poche.
Sidéré, je n'ai pas d'autre mot pour exprimer mon sentiment au sortir de la lecture de ce texte. Sidéré à double titre, d'abord parce qu'un bouquin de plus de sept cents pages me fait toujours très peur à priori (je ne mentirai pas, j'ai tiré la langue sur quelques passages) et que son sujet n'avait rien d'emballant pour moi, deuxièmement parce que si le premier volet, La Mort d'un père, m'avait conquis, j'y voyais un hasard heureux. Or, cette fois encore, c'est très bon.
Comme son titre l'indique, l'écrivain va connaitre l'amour. Après un premier mariage qui aura duré six ans, il va quitter la Norvège et s'expatrier en Suède, à Stockholm où il rencontrera Linda, nouvelle épouse qui lui donnera trois enfants. Voilà le sujet du roman avec en fil rouge l'écriture de son roman qui le possède comme un démon. Journal intime, roman ou récit autobiographique, le texte est très dense, sans chapitres, tout d'une traite, si ce ne sont des sauts de lignes permettant des pauses. Si j'étais à votre place, à me lire, j'abandonnerais certain que ce bouquin n'est pas pour moi. Et pourtant !
Le livre peut sembler anodin (il suffit de comparer les titres des deux volumes, le premier émeut d'emblée, le second fait ricaner), en fait il fait réfléchir sur nos vies au quotidien. Ca ne parle de rien en particulier donc ça parle de tout ce qui est essentiel, la vie, la mort, la philosophie, les arts (« Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art sinon le regard d'un autre être humain »), la littérature… J'ai beaucoup souligné de réflexions passionnantes. Et non, je n'ai pas crissé des dents quand il évoque le changement des couches de sa gamine ou les caprices du bébé dans les lieux publics car Knausgaard sait parler de manière adulte et non nunuche de son quotidien de père. de même qu'il n'a aucun scrupule à se montrer sous un jour pas toujours/souvent à son avantage que ce soit en actes ou en paroles.
Il est rare de tomber sur des écrivains à l'écriture aussi forte, en voilà un, ne le ratez pas. Ses bouquins sont plus puissants que le lecteur, le maintenant sous leur coupe grâce à un pouvoir attractif mystérieux et qui a mis à mal toutes les idées (reçues) que je me faisais d'un bon livre. Il y a ici, une vérité universelle - « C'était vers l'essentiel, le coeur même de l'existence humaine que j'allais tendre [en tant qu'écrivain] » - qui nous rappelle que la littérature peut-être autre chose que de la fiction plus ou moins bien maîtrisée ou du roman nombriliste qui se la pète.
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Un collègue m'avait parlé de Karl Ove Knausgaard, en me disant que c'était un type imbuvable. Alors je n'ai vu/lu aucune interview de lui, je ne connais que les 2 premiers tomes de son autobiographie. Et à moi il me paraît être un type normal. Ses émotions, ses pensées, décomplexent. Sa vie de couple est loin d'être idyllique, il aime ses enfants mais ils les supportent difficilement parfois, il a un regard très critique sur ses amis, il se perd dans les détails, les relations aux parents sont particulières.
C'est du quotidien, du très quotidien. Et pourtant Knausgaard m'accroche. J'entrecoupe ma lecture d'autres, plus rapides, mais j'y reviens avec plaisir, comme on retrouve une connaissance.
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En général, je ne suis pas très attirée par la non fiction. Question de choix. J'ai donc été surprise de partir en voyage avec cet auteur norvégien dont je l'avoue, je n'avais pas entendu parler. Kar Ove se raconte et mêle tout : son travail de critique et d'écrivain, l'évocation de son enfance et de son adolescence, celle de sa première femme, sa mère, la rencontre avec Linda qu'il va épouser, leurs trois enfants, la valorisation de ses livres à travers des conférences, l'interrogation sur la forme, les arts, le monde. Je n'ai jamais trouvé le texte nombriliste. Il est au final bien mieux écrit et composé qu'il n'y paraîtrait d'abord et il se dégage de sa lecture un intense sentiment de vie. Un homme, pour qui tout passe par l'écriture, se peint. C'est étonnant, adroit, désolant par moments mais mon adhésion est totale et sincère.
A bientôt de poursuivre ma découverte de cette nébuleuse !
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Un Homme amoureux est le deuxième tome de l'autobiographie monstre (près de 780 pages ici) de l'écrivain norvégien Karl Ove Knausgaard. Après un premier volume où il racontait son adolescence et le rapport difficile à son père, Knausgaard détaille ici son arrivée en Suède, sa rencontre avec Linda, la mère de ses trois enfants. Il se livre sans voile sur tous les détails de sa vie intime et familiale, sur le déchirement entre son envie d'être seul et d'écrire et son amour pour sa femme et ses enfants, sa volonté malgré tout d'être un bon père et un bon mari.
Ce qui pourrait être banal et ennuyeux à mourir se révèle dense et passionnant, puissant, impossible à lâcher. Une oeuvre monumentale et unique.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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J'ai décidé de lire ce livre après une très bonne critique entendue dans mon émission favorite "Le Masque est la Plume" de l'été dernier.
J'en avais retenu que la plupart des journalistes étaient restés scotchés sur ce livre, sans pouvoir s'arrêter, avec la sensation de lire l'équivalent d'une émission de télé-réalité.

Je l'ai acheté, et je me suis fait mon idée : je confirme!!!

Le style n'est pas extraordinaire, Karl Ove nous fait 700 pages sur ce qui représente peut être 7 ou 8 ans de la vie d'un homme finalement très ordinaire... et pourtant! Je l'ai dévoré!
Et j'ai bien senti en le lisant que ce n'est pourtant pas toujours passionnant (je n'ai pas d'extrait sous les yeux mais on a des phrases entières de description de lui qui va au frigo chercher du lait, qu'il verse dans une tasse avec du café puis il se rassoit et ouvre son journal à la page... bref, rien qui fasse avancer l'histoire!!!), mais je me suis pourtant passionnée pour la vie ordinaire de cet homme amoureux, qui devient père de famille et qui bien que complètement dingue de ses filles, n'aspire qu'à une chose : retrouver sa liberté pour écrire! On partage ses amitiés, ses peines, ses coups de gueule dans sa vie conjugale (je ne partage pas toujours son point de vue mais ça reste intéressant), encore une fois rien d'extraordinaire, une vie normale... mais j'en redemande!
Lien : http://piccolanay.blogspot.f..
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C'est un gros roman qui se lit sans précipitation. En guise d'autobiographie, l'auteur norvégien nous raconte sa vie de famille et sa récente paternité, avec son lot de questionnements. Un homme qui avoue ne pas s'épanouir en tenant le rôle de père au foyer et qui est dépité par les motifs des disputes conjugales, assumant son alcoolisme festif et dévoilant les petits travers et désagréments de ses proches... Tout en banalisant énormément sa vie et son métier (on y découvre en filigrane une approche intéressante du processus de création littéraire), on referme ces 800 pages en se disant qu'il possède une vraie richesse intérieure, et que ces réflexions très individualistes ont en réalité une portée universelle: la difficulté de vivre en couple sans se perdre soi-même, notre aptitude (et notre appétence) pour la vie en société ou encore le sens que l'on donne à notre vie. Il réussit également à nous ouvrir à la culture scandinave (ce roman est peuplé de noms d'auteurs et d'artistes qui m'étaient complètement inconnus) et aux spécificités de son pays de naissance, la Norvège, et son pays d'adoption, la Suède.

S'interroger sur le sens de ce que l'on fait, l'ennui du quotidien et la recherche d'un destin exceptionnel, la dichotomie entre ce que l'on est et ce que l'on voudrait être : si vous n'êtes pas sujets à cette remise en cause permanente, passez votre chemin; si cela vous parle, ce récit aura au moins pour bénéfice de vous rassurer et parfois de montrer qu'un peu d'indulgence ne nuit pas !
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Je continue à lire Knausgaard (deuxième livre) : c'est curieux, c'est juste assez intéressant pour qu'on continue à le lire, sans que soit mobilisée en moi la faculté d'entrer dans une fiction ; c'est exactement comme lorsque quelqu'un raconte sa vie, avec l'avantage qu'on peut écouter ou arrêter quand on veut. Il y a des digressions fréquentes, souvent intéressantes, et un mélange chronologique qui ressemble à ce que nous vivons (on est avec quelqu'un, et on se souvient d'autres situations avec cette personne, l'esprit vagabonde) ; il arrive cependant qu'en tant que lecteur on soit perdu, et c'est alors un peu pénible de devoir rechercher des dizaines de pages avant, pour trouver à quel moment s'est fait la sortie du temps « actuel ». Drôle de bouquin, finalement, presqu'un antiroman au sens non pas formel, mais dans ce qu'on en attend habituellement.
Un auto reportage je dirais, finalement : où l'auteur se raconte, transmet ce qu'il vit, voit ou entend, ses réflexions, ses interrogations ; à travers lui, je découvre un Norvégien en Suède.
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