Alexandrin ou L'art de faire des vers à pied

De beaux dialogues, de beaux dessins, de belles personnes, une belle histoire... bref une bien belle bande dessinée !

Alexandrin de Vanneville baguenaude dans les rues de la ville. De-ci de-là, il se penche sur une fenêtre pour observer l'intérieur des maisons. Puis il repart, les yeux repus de ce qu'il a vu, l'esprit occupé à jauger si le maître des lieux sera à même d'apprécier sa prose. Il se fie à son instinct, tantôt reprend sa route tantôt sonne chez les gens. Vie errante, à cheval entre rêve et réalité. Poète vagabond. Un certain art de vivre.
Il flâne, vaque à ses occupations, surveille son maigre budget et profite de la moindre brise qui souffle, de la moindre rencontre, d'un simple « bonjour » pour en savourer la moelle et trouver l'inspiration. Ce qui fait battre son coeur, c'est le plaisir des mots.
Les faire sonner, les faire rimer…
… et partager son regard sur la société.
Un jour, Alexandrin fait la connaissance de Kevin, un jeune fugueur, qu'il va prendre sous son aile.

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Une histoire assez douce au demeurant même s'il est vrai que la précarité d'Alexandrin donne un autre sens aux propos. On ne côtoie pas un poète oisif mais un amoureux de la rime qui vie pour et par son Art. Ses idéaux semblent l'avoir poussé à vivre une vie miséreuse plutôt que de chercher à aménager les choses pour s'assurer un minimum de confort (un toit et trois repas quotidiens).

On ne sait rien de son histoire ce qui le rend mystérieux, vierge de toute vie. C'est un poète, rien de plus. Amoureux de la rime, foncièrement humain, bienveillant quelle que soit la situation, sa placidité étonne autant qu'elle rassure. Pascal Rabaté le rend parfois un peu trop bavard, comme si – sous l'influence de son personnage – il s'était laissé aller par ces mots qui coulent et qui riment. (...) Côté dessin, je fonds d'amour, définitivement love de ce coup de crayon, cet album ne vient que confirmer le talent d'Alain Kokor. Avec un plaisir non dissimulé, j'ai retrouvé les trognes que lui seul est capable de dessiner ces silhouettes nonchalantes, dépourvues de toute animosité même quand il s'agit d'olibrius désagréables (...)
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