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Un long pardessus à carreaux bleu, une sacoche sur les épaules, une allure longiligne, Alexandrin de Vanneville sillonne les rues, le pas léger et le sourire aux lèvres. Ce poète des campagnes et des villes vient clamer, à qui veut bien l'entendre, ses quelques vers. Quelques poésies écrites au gré des routes et des rencontres. Quelques pièces récoltées au gré des humeurs de chacun. À la supérette, il achète du jambon, des champignons et des bonbons. Et c'est toujours en rime qu'il s'exprime faisant ainsi sourire la jolie caissière. Arrivé au parc, il s'installe au bord du fleuve afin de déguster ce repas qui s'avère plutôt déprimant. C'est alors qu'il remarque un jeune garçon faisant les poubelles afin d'y trouver de quoi manger. Alexandrin lui offre aussitôt son sandwich et, le jeune garçon ayant quitté son foyer, lui propose de l'accompagner...


Assurément, il y a de la poésie, des rimes, des césures, des hémistiches, des anacoluthes et des Alexandrin(s) dans cet album. Non pas seulement au niveau du texte mais aussi au niveau du graphisme. Pascal Rabaté décrit avec une certaine mélancolie, beaucoup de finesse et de chaleur cette rencontre entre ce vieil homme, un brin suranné et triste, bienveillant, amoureux de la rime et qui vend ses poèmes, et ce jeune garçon en fugue qui veut retrouver sa liberté. Une rencontre magique et étincelante entre deux âmes esseulées, deux doux rêveurs. Une complicité aussitôt ressentie malgré cette différence d'âge. L'auteur nous plonge dans une ambiance chimérique, poétique, douce et sensible. Une rencontre émouvante et belle, magnifiquement illustrée par Alain Kokor, qui, de son trait léger et délicat et de ses couleurs tendres au ton pastel, apporte douceur et légèreté à ce roman graphique d'une grande subtilité.
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Rimer, voilà la raison de vivre d'Alexandrin.
Clochard il est,
Mais pour autant avec dignité il arpente les rues.
Accompagné de son apprenti,
Il dispense ses vers.

Un bout de chemin avec eux,
Vous sera bénéfique
Plus jamais, la vie ne vous semblera triste
De belles rencontres vous ferez,
Mais des difficiles aussi.

Comme une étoile filante,
Alexandrin disparaîtra dans les limbes,
Mais ses rimes resteront à tout jamais,
Dans le coeur de Kevin.

Rimer pour survivre,
Rimer pour aimer
Rimer pour laisser une trace.

A mettre entre toutes les mains…

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« Je me présente, Alexandrin de Vanneville, poète des campagnes et des villes, arpentant les chemins de terre ou le bitume, par le vent et par la pluie, sans me taire et sans amertume, je survis en proposant ma poésie. »
Ainsi s'exprime le vieil homme.

« C'est mon phrasé normal, comme ma vie ne rime à rien je fais sonner les mots, c'est devenu primordial. »
Ainsi justifie-t-il sa façon de parler.

Autrefois 'dans les lettres', Alexandrin est aujourd'hui mendiant ou, plus joliment, 'vendeur de poèmes' rétribué selon le bon vouloir de chacun. Sa situation est précaire, il (sur)vit dehors, doit affronter les rebuffades quand il propose ses textes, et le mépris de certains passants (« Se mettre dans des états pareils, quelle honte »).

Il est seul, aussi, jusqu'au jour où un enfant épris de liberté le rejoint. La vie prend un sens nouveau, s'éclaire, parce qu'à deux c'est (souvent) mieux, et parce qu'Alexandrin devient passeur, initiateur.

Il m'a fallu quelques pages pour lâcher prise et accepter cet univers feel good, ces bons sentiments, le quotidien sucré-salé / doux-amer du vieil homme et de l'enfant.
Le dessin m'a d'abord rebutée : les adultes sont plutôt moches avec leurs traits anguleux. Mais la douceur du visage rond du jeune garçon et sa gestuelle délicate m'ont conquise.*
J'ai fini par être séduite également par l'histoire, par l'amitié et les beaux moments partagés, ensemble ou avec d'autres au gré des pérégrinations.
En postface, chacun des deux auteurs explique brièvement ce qui l'a mené à cet album. Ultimes moments d'émotion de ce roman graphique.

Outre l'éloge des mots, de l'amitié, du respect, de la liberté et de la lenteur, on trouve également ici un thème récurrent chez Rabaté : la sexualité des seniors.
D'ailleurs je finis par ces mots du vieux monsieur :
« Je fais du charme avec les mots pourtant c'est son silence qui m'a conquis, on communique parfois plus avec la peau, et je l'apprends à l'automne de ma vie. »
_____

* http://canelkili.canalblog.com/archives/2020/02/26/38057467.html
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Alexandrin de Vanneville voyage léger.
Ivre de liberté et de rimes, il vogue au gré du vent, vendant pour moult pièces les quelques poèmes couchés sur le papier, généreusement marchandés par une clientèle un brin déconcertée par sa démarche prospective, il est vrai.
Alexandrin est un doux rêveur, un contemplatif.
Affranchi d'une société mercantile dont il n'a que faire, l'homme vit de sa prose et de tous les petits plaisirs fugaces dont il se délecte quotidiennement.
Solitaire volontaire et épanoui, il allait cependant réviser son jugement en prenant sous son aile un petit moineau égaré prénommé Kevin.

Mais qu'il est touchant cet album !
Ode à la poésie du quotidien, au temps qui passe, à l'élégance surannée d'un homme qui ne s'exprime qu'en rimes.
On y entre à pas feutrés, sans rien en attendre, puis l'on en ressort le coeur lesté d'un peu de vague à l'âme.
Hymne à l'amitié, à la liberté et à la transmission, cet Alexandrin vous cueille, sans y toucher, avec grâce et candeur.

Un trait aux couleurs pastel qui va à l'essentiel, ce duo atypique rime sans frime, foulant ce monde d'un même allant en vous faisant vibrer le palpitant.
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Alexandrin ou l'art de faire des vers à pied, c'est un album dans le genre qui fait du bien. C'est la meilleure traduction que j'ai trouvé à l'expression anglaise « a feel good book ». Une histoire mignonne, apaisante, un brin tristounet mais qui donne de l'espoir et des ailes. Bravo à Pascal Rabaté pour cette charmante histoire et à Alain Kokor qui a su la mettre en images et en couleurs. le protagoniste, justement appelé Alexandrin de Vanneville, est un vieil homme, grand, tout en longueur, dans son manteau bleu carreauté. Il marche sa ville, s'arrête devant un appartement et sonne. Il réajuste son collet, question de se présenter dignement. Quand on ouvre, il décline son identité et propose sa poésie, dans un flot de paroles sympathiques et, surtout, rimées.

Ce bonhomme a tout de suite gagné ma sympathie. D'abord, avec son habitude de s'exprimer toujours (ou presque) en rimes. Il y croit, à sa poésie. Il l'assume entièrement, la vit. Ce n'est pas qu'un hobbie ou une astuce pour gagner de l'argent. Avec sa bonhommie, son air distingué (mais sans snobisme), sa gentillesse, son empathie, il est impossible de ne pas sentir quelque chose à son endroit. C'est d'autant plus poignant quand on découvre qu'il vit pauvrement, dans la rue. Et même là, il partage le peu dont il dispose (c'est-à-dire presque rien, le peu qu'il gagne en vendant ses feuillets de poésie) avec un garçonnet de dix ans, enfui de chez lui. Une belle relation s'installe entre les deux. Faite de confiance, de partage, de transmission de valeurs, d'entraide. D'humanité! Mais je ne vous raconte pas toute l'histoire.

Au-delà de l'histoire poignante, il y a les dessins, que j'aime beaucoup. Leur belle simplicité permet de viser juste, d'aller à l'essentiel. On dirait presque qu'ils s'effacent au profit des personnages. Alexandrin avec son manteau bleu, le jeune Kevin avec son kangourou rouge-orangée et sa frange, en quelques traits, on les cerne. Et les paysages? Ils peuvent paraitre un peu monochromes et flous. J'ai décidé que c'était volontaire. Mais monochromes, vraiment? Non, c'est injuste. Parfois, les pages prennent des teintes de rouge flamboyant (quand les personnages mangent autour d'un feu improvisé), d'un bleu vif pendant certaines nuits ou encore d'un vert généreux pendant une cueillette de pomme. Dans tous les cas, c'est toujours approprié avec l'action ou l'émotion que les auteur et dessinateur tentent de véhiculer.

Bref, Alexandrin ou l'art de faire des vers à pied a réussi à m'émouvoir avec son histoire sans grande prétention mais qui va droit au coeur, ainsi que ses personnages attachants. C'est le genre d'album qu'il ne me déplairait pas du tout de relire de temps à autre et je suis persuadé qu'il en sera de même pour tous ses lecteurs. Je le recommande.
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Parler de poésie dans une BD,
voilà qui était osé.
Le résultat ?
On s'en délectera !

On se laisse vite emporté par le duo de personnages attachant, dans un album plein de tendresse et de délicatesse parfaitement servi par des pastels qui donnent un air vaporeux et aérien qui colle parfaitement à Alexandrin.

Voir le beau dans toutes choses de la vie, même quand les circonstances ne s'y prêtent pas. Et pourquoi pas les coucher sur papier ? car si les paroles s'envolent, les écrits restent. Et pourquoi pas en faire un métier pour joindre l'utile à l'agréable ?

Un album qui, comme un poème, ne se livre pas immédiatement et demande un temps de réflexion - dans ce mon où tout doit aller vite..
Une bien douce parenthèse pour cette saison !
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Alexandrin de Vanneville vit de sa plume.
Ce poète itinérant cède les alexandrins qu'il a notés à qui les veut, pour ce que chacun est prêt à en offrir. La vie n'est pas toujours facile pour l'artiste sans domicile fixe. Heureusement, il sait apprécier les bons moment qu'elle lui offre parfois.
Déformation professionnelle oblige, c'est souvent en alexandrins que notre héros/héraut s'exprime, donnant ainsi un rythme inhabituel dans une bande dessinée, tranchant avec les couleurs parfois ternes du graphisme.

J'ai beaucoup apprécié cet album très original.
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C'est l'histoire d'un poète vagabond, qui vit de mendicité, en proposant ses vers aux amateurs, ne parlant qu'en alexandrins. le dessin est léger, travaillé au crayons et aquarelles, le tons sont pastels, le trait juste esquissé. le graphisme s'accorde à cette manière de voir la vie, insouciante, où l'on s'attarde sur les petits détails chargés de beauté, les dialogues sont travaillés avec beaucoup de soin et de talent, l'utilisation de l'alexandrin dans une bande dessinée est suffisamment originale pour en faire une oeuvre qui sort des sentiers battus, et en plus l'histoire est belle, sans prétention et pourtant si agréable. C'est une éloge à l'errance et à l'oisiveté, “Le droit à la Paresse” de Paul Lafargue y est d'ailleurs cité. C'est une lecture qui fait du bien, on se prend à rêver d'un monde où la poésie tient encore une belle place.
Merci à badpx de m'avoir donné envie de découvrir cette bande dessinée.
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D'après le titre ça doit parler de poésie... bon, je ne suis pas très douée avec ce style littéraire, alors j'espère que mis en images ce sera plus facile.... Et les 3 premières planches sont sans paroles - c'est formidable, j'adore ça - puis les suivantes sont toutes en vers et en rime.... en Slam comme on dit aujourd'hui !
C'est beau, c'est chouette, et ça semble si facile d'en faire soit même : les phrases sont si "normale".
Voilà, j'ai adoré, difficile de dire pourquoi : j'ai été transportée pendant quelques minutes dans un monde où il n'est question que de beauté, même là où habituellement on voit du laid.
C'est chouette !!
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Voilà bien un rimailleur d'ici et maintenant, un versificateur et à travers, un ménestrel des temps modernes qui derrière ses allures de mendiant, mêle ses rimes comme l'on tricote, quitte à avoir maille à partir avec les lignes veuves et orphelines.

Alexandrin fait commerce de mots qu'il imprime et revend. Tripatouilleur de poèmes et magouilleur hors pair, il s'accapare le jargon à la bave des gens, pour en faire le miel de la vie. Un tel niveau d'exigence ne relève plus du trafic, mais carrément du recel. On a affaire à un barde organisé, une tête brûlée du quatrain, un acharné du baratin. Et c'est bien ce qui nous touche, cette obstination à tenir la conduite de ses rimes, en vers et contre tous.

Alors quand Alexandrin rencontre Kévin, un fugueur à la petite semaine, slameur de coeur et libertaire, ça vaut toutes les roupies de sansonnet...
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