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Ayant eu la chance de rencontrer l'auteure, c'est sa voix que j'ai entendue en lisant son texte (j'ai la version J'ai Lu): ce témoignage est bouleversant, par sa sincérité, son honnêteté, sans voyeurisme, sans fausse pudeur. Elle aborde le concret du quotidien dans un camp, dans toutes ses dimensions, y compris les plus triviales, mais pourquoi taire l'ampleur de l'horreur. Elle dit ce dont elle se rappelle, ce qu'elle croit se rappeler, ce qu'elle ne comprenait pas ou a ignoré à l'époque et a appris ensuite.
Elle dit les relations humaines, la dureté le pouvoir la solidarité le chacun-pour-soi-pour-survivre dans ce monde où toute humanité semble avoir disparu.
Elle dit aussi le retour, le silence, l'indicible et peu à peu les mots qui se libèrent et libèrent.
Elle dit aussi combien il est important de dire, de savoir, de témoigner et la mémoire de ces faits qui disparaît parfois devant la propreté muséale des lieux aujourd'hui, la vie qui reprend ses droits pour les générations actuelles (la joggeuse, les batailles de boule de neige).
Elle dit aussi le souvenir et le poids des choix (monter dans le camion) qu'elle portera toute sa vie....
La construction est un peu étrange, non chronologique : le voyage jusqu'au camp, le quotidien puis les déplacements, puis la libération, puis retour sur l'arrestation, avant de reprendre sur le retour après guerre et comment elle a peu à peu pris le chemin vers la parole et le témoignage, l'importance des ses contacts avec les élèves de lycée.
C'est une lecture assez courte, accessible aux lycéens et même aux troisièmes qui ont ces questions au programme d'Histoire: à lire absolument !
en bref : un indispensable !
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L'auteure raconte avec simplicité le déroulement de son départ pour Birkenau, les petites phrases qu'elle a dites et avec lesquelles il a fallu vivre, son quotidien. Beaucoup d'émotion à la lecture de ce petit roman, à peine une centaine de pages, qui ne laisse pas intacte.
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Un petit livre poignant, qui laisse un peu le lecteur sur sa faim ; mais c'est cela qui fait sa force.L'auteur a enfoui tant de choses dans sa mémoire, cachées profondément, que nous ne pouvons que nous dire que tout ce qui n'est pas dit doit être encore plus affreux, plus inhumain.
Lors d'un voyage en Pologne en 2019, j'ai pu visiter Auschwitz I et Auschwitz II-Birkenau. Comme il est dit dans le livre Auschwitz I est un musée, poignant certes mais froid où l'on croise une multitude de touristes, de classes polonaises, israéliennes... trop nombreux pour que l'on puisse ressentir une émotion vraie. Par contre Birkenau... Autant de monde mais sur près de 400 fois la surface du précédent, autant dire que l'émotion est intense, même si il ne reste presque rien les nazis ayant tout fait sauter avant de partir. Il est quand même possible de voir la Judenrampe, les toilettes en béton et quelques baraquements. Ces images sont gravées dans ma mémoire et elles s'imposent à moi très souvent.
Non, elle n'exagère pas ! Bien au contraire.
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Déportée en 1944  avec son père, son frère et son neveu, Ginette Kolinka sera la seule à revenir de Birkenau.
Si elle annonce brutalement à sa mère la mort du reste de sa famille,elle ne raconte à personne, même pas à son mari, l'horreur de ce qu'elle a vécu. Les 26 kilos qu'elle pèse à vingt ans en disent bien plus long et la culpabilité de la survivante l'en empêche tout autant.
Il faudra la création de la fondation Spielberg, après le film la liste de Schindler pour que Ginette Kolinka accepte de se confier , avant que d'accompagner des groupes d'élèves à Birkenau.
Retour à Birkenau, où l'on croise fugitivement Marcelline (Loridan -Ivens) et Simone (Veil ) ,est un récit bref, cru, où Ginette Kolinka ne s'épanche guère, sauf à regretter la quasi aseptisation des anciens camps d'extermination, le décalage entre ce dont elle se souvient et ce que sont devenus ces endroits, parfois presque trop jolis au printemps. Afin d'imaginer le bruit , les odeurs, la promiscuité, la violence, le froid, il faut lire ce témoignage cru.
Il faut aussi deviner entre les lignes et les quelques détails qu'elle donne, presque en passant, la reconstruction de cette femme, qui ne pouvait se défaire de l'habitude prise au camp de baisser les yeux, qui a fait deux dépressions mais qui se réjouit de ce que ses soeurs ne l'aient pas considérée comme une déportée. Un récit nécessaire.
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Arrêtée en mars 1944, Ginette Kolinka sera déportée à Auschwitz-Birkenau avec son père, son frère et son neveu.

Un récit court mais marquant, à l'image des récits de Charlotte Delbo.
Elle exprime différents sentiments : la culpabilité d'avoir envoyé sa famille à l'usine à gaz, la force de caractère de vouloir s'en sortir, la honte et le silence après son retour et ce pendant près de 50 ans. Puis arrive la libération de la parole, de la transmission aux jeunes générations, pour ne plus entendre dire : « Je ne savais pas ».
Un récit fort avec des mots percutants, directs : droite, gauche, uppercut, vous en sortirez sonnés …
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Dans la lignée des témoignages de Simone Veil et de Marceline Loridan-Ivens et des romans de Jorge Semprun et Primo Levi, notamment, Ginette Kolinka nous retrace avec un insondable courage son "expérience" des camps de concentration avec tout le vocabulaire et les images scabreuses qu'un tel exercice nécessite.

Ce texte nous raconte une fois de plus la cruauté dont sont capables les Hommes, la honte qu'elle ressent et qui a été ressentie par la majeure partie des survivants et nous incite (ou devrait nous inciter) à ne pas oublier ce qui s'est passé pour, justement, que cela ne se reproduise plus, tout en suscitant une fois de plus cette interrogation en nous : comment l'humanité a-t-elle pu en arriver là ?
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Une émission, le roman de cette petite dame d'un âge certain, éclaire l'écran par sa mansuétude, très court, allant à l'essentiel de l'horreur sans manichéisme.
Ginette Kolinka, âgée de 94 ans, arpente de son physique de petite dame âgée, presque insignifiante, toute minuscule les écoles pour ne pas oublier, son discours est un lien reliant ces années sombres dans l'enfer des camps et ce présent en mouvement narrant l'indicible à ses élèves. de Birkenau, elle y retourne plusieurs fois par an, y accompagnant des jeunes écoliers et retrouve un paysage à la saveur âpre, d'amertume et nouvelle d'un nature balayant les structures du passé.
Ce court témoignage ne devait pas être dévoilé pour ne pas « embêter les gens », et grâce à La liste de Schindler film de Steven Spielberg, Ginette Kolinka commença à parler, pour aller à l'Union des déportés d'Auschwitz, de circonstance Ginette Kolinka se sentant complexée , timide et n'ayant pas fait d'études brise son armure pour s'ouvrir aux autres et cinquante-cinq ans après , retourne à Birkenau , et à chaque fois qu'elle y retournera aura cette réflexion glaçante tellement vrai à ses élèves.

« Surtout, fermez les yeux, ne regardez pas ! »
« Sous chacun de vos pas, il y un mort »

Aidé par Marion Ruggieri, journaliste et écrivain, Ginette Kolinka nous narre son passage au camp de concentration à Birkenau, comme le titre est révélateur, Retour à Birkenau, ouvre une blessure, le mot retour l'emporte encore une fois dans ce lieu où tant de personnes ont perdus la vie.
La pudeur, la timidité de Ginette Kolinka se diffuse dans ses pages où la mort rode à chaque instant, attendant, d'accueillir ses victimes dans l'antre de cette folie humaine. J'ai lu Si c'est un homme de primo Lévy, un roman narrant l'holocauste avec une telle froideur, un récit où l'homme est le prédateur de l'homme, Retour à Birkenau bouleverse par la détresse sourde de Ginette Kolinka, presque impalpable à l'horreur, transparente inconsciente des évènements, vivant comme Primo Lévy ce même enfer humain.
Ce court récit raconte l'histoire d'une jeune adolescente et de sa famille, dénoncée puis déporté séparé très vite de son neveu, petit frère et père, elle se retrouve toute seule dans l'antre des enfers, tel une âme en peine. Cette histoire glace par la froideur naturelle du récit, la sobriété des mots, le constat d'une jeune femme prise dans un fléau sans fin, secouée de toute part, rencontrant la mort à tout moment, l'amitié de deux jeunes filles Simone Jacob et Marceline Rosenberg.
Il y a le ces trajets, Marseille, Drancy, Birkenau, Bergen-Belsen, les usines Raguhm à Theresienstadt, en Tchécoslovaquie, et pour finir le retour au sanitaire à Lyon, ce périple grave en elle ces moments de froids, d'attente, de doute, de faim, de mort, de solitude, et d'espoir.
Une scène forte du roman se remémore au destin de cette jeune fille, venant d'apprendre inconsciemment qu'elle a envoyé son frère et son père à la mort des chambres à gaz, isolée des autres, vêtue comme une souillon d'une jupe et d'un tricot, Simone lui offre une robe qui lui sauvera la vie,

« Perdre le moral c'est précipiter la mort. »

Le lien entre ces trois femmes reste indéfectible, l'une devenu une personne politique importante pour la vie française et des femmes, Simone Weil, l'autre cinéaste Marceline Loridan-Ivens et enfin notre Ginette Kolinka, travaillant sur des marchés. Ces femmes resteront amies, d'une amitié inusable gravé d'un passé de déportation dans les camps de la mort.
Ce roman je l'ai dévoré en une fraction e seconde, une brisure du temps fige ce douloureux récit simple, de cette jeune femme crédule, innocente, ne cherchant pas à réfléchir, se mouvant au grès des situations, dans une flexibilité naturelle, une âme gentille au coeur noble, tel un ange perdu dans l'antre de l'enfer.

J 'aime cette pudeur de cette dame, se résumant avec cette dernière phrase.

"J 'espère que vous ne pensez pas que j'ai exagéré, au moins ."



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Ce livre devrait être mis dans les mains de tous les jeunes. Il devrait être obligatoire dans le programme scolaire.

Ce témoignage de cette femme nous livre les horreurs qu'elle a vécu pendant sa déportation.
C'est poignant et émouvant. J'aurais aimé plus de pages plus de détails mais est ce vraiment le but de ce livre?

En tout cas je ressort de cette lecture remuée de cette histoire qui malheureusement à existé il n'y a pas si longtemps que cela
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Un petit livre à mettre dans toutes les mains dès l'adolescence... simple, sans fioriture, efficace, un livre à la portée de tous.

Un petite bout de femme qui raconte l'horreur, ses souvenirs, sa vies là-bas et après, ses sentiments... Ginette, une madame tout le monde qui ne l'est pas.

Un témoignage cour et émouvant... Je ne peux que vous conseiller de vous le procurer.
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Un témoignage essentiel de Mme Kolinka sur sa déportation à Birkenau.
"Moi-même je le raconte, je le vois, et je me dis c'est pas possible d'avoir survécu..."
Ginette Kolinka est arrêtée en mars 44 avec son père, son petit frère de 12 ans et son neveu. Elle sera la seule à revenir des camps de la mort.
Un lecture indispensable.
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