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Citations sur Après l'extase, la lessive (34)

Les tentations du pouvoir mondain

Des croisades aux djihads, des saints hommes corrompus et évêques tyranniques à la vente d'indulgences — l’histoire des abus de pouvoir de nos religions occidentales institutionnalisées est bien connue. Nous avons, d’une certaine manière, imaginé que les religions orientales et les traditions méditatives étaient exemptes de cette forme de corruption. Mais la Corée, le Japon, le Sri Lanka, la Chine, le Tibet et la Birmanie ont tous une histoire religieuse qui comporte de graves périodes d’abus de pouvoir. Dans The Zen of War (1), Brian Victoria décrit avec de douloureux détails comment de nombreux maîtres zen japonais d’un grand charisme, comme Sawaki Kodo Roshi et Harada Daiun Roshi, violèrent et dénaturèrent les enseignements zen pendant la Seconde Guerre mondiale à seule fin d’encourager cette guerre et ses tueries. Pendant de nombreux siècles, des maîtres zen, parlant « d’une bénéfique guerre de compassion », incitèrent les pratiquants à se joindre, au nom du bouddhisme, aux massacres de l’armée perpétrés à l'encontre de ceux qui n’étaient pas japonais. Le fait de tuer fut décrit comme une expression de l'illumination et les plus grands temples fournirent des soldats et de l’argent pour les armes ; ils bénirent les canons et les campagnes militaires. Il y eut même des cas de monastères en guerre les uns contre les autres, luttant pour accroître leurs pouvoirs.
De même, les guerres entre sectes, moines ou monastères font partie de l’histoire du Tibet.
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1. Le Zen de la guerre.
p. 227

Tsipon Shuguba ancien ministre tibétain des Finances et auteur du livre « In the Presence of my Enemies »(1), parle des conflits de pouvoir et des combats qui eurent lieu pendant les décennies qui précédèrent la mainmise du communisme chinois sur le Tibet. De grands monastères comme Séra, de grands lamas comme Reting Rinpoché (le régent du Dalai-Lama) et des centaines de moines furent impliqués dans des batailles avec chevaux, fusils et canons. Durant ces combats, de nombreux moines-soldats moururent. Le sectarisme et les luttes de pouvoir continuent d’exister dans la communauté tibétaine en exil, tout ceci au nom d’une pratique religieuse « correcte »
Bon nombre de hiérarchies religieuses établies en sont arrivées à posséder de grandes propriétés, des trésors artistiques, une reconnaissance internationale et une influence morale. Il s’agit maintenant de trouver le moyen de détenir tout cela sans se laisser emporter par ses scintillants attraits. Un chef spirituel sage aura un esprit simple et un cœur libre, qu'il porte des brocards et traite avec les rois ou des guenilles et vive dans la solitude du désert. L’amour authentique pour tous les êtres considère le pouvoir politique comme une mesquinerie inutile, comparé à la richesse d’une vie au sein de la vérité.

Quand toute notre humanité n’est pas prise en compte

Renier les aspirations humaines ordinaires est une forme d'idéalisme tellement répandue dans les traditions spirituelles à travers le monde que cela demande d'y regarder de plus près.
p. 228
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1. En présence de mes ennemis.

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« Après l’extase, la lessive. », Jack Kornfield, ed. Pocket © 2010
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... « Tolérance ne veut pas dire accepter ce qui est nuisible. Tout comme le détachement et le flegme peuvent être spirituellement mal employés lorsqu’ils servent à fuir les sensations, la tolérance peut, elle aussi, être mal utilisé si en son nom nous refusons de voir la vérité ou prendre position quand c’est nécessaire. Être tolérant ne signifie pas détourner les yeux de tout abus. Pour éviter des souffrances ultérieures, nous devons répondre avec une grande force. Mais quand notre cœur est associé à nos actions, même cette force peut être teinté de compassion et de compréhension. »...
p. 330
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... « L’instinct érotique est quelque chose de problématique et le sera toujours, quoi que puissent dire les lois sur ce sujet. D’un côté, il appartient à la nature animale originelle de l’homme et existera aussi longtemps que l’homme aura un corps animal. D’un autre côté, il est relié aux plus hautes formes de spiritualité. Mais il fleurit seulement quand l’esprit et l’instinct sont dans une véritable harmonie. Si l’un ou l’autre aspect fait défaut, il y a alors une blessure, un manque d’équilibre d’un côté, qui peut facilement dériver vers une pathologie. Un excès d’animalité défigure l’être humain, un excès de culture en fait un animal malade. »
Karl Gustav Jung.

Les formes de spiritualité les plus rigides condamne tout simplement la sexualité. Le bon sens nous montre que c’est le mauvais usage de la sexualité qui est décrit comme cause de souffrance.
... la peur de nuire en causant de la souffrance par une sexualité incorrecte, peut finir facilement par se transformer en une peur du corps et de la sexualité en général. Alors que en fait plus un être vit dans l’éveil, plus la grandeur de cette sexualité devient importante, par la présence encore plus aiguë à son corps, plus éveillé, plus vivant. »...
p. 274
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... « On ne peut pas rester au sommet éternellement. On doit redescendre... on grimpe et on voit ; on redescend et on ne voit plus, mais on a vu. Il y a une manière de se comporter... en se souvenant de ce que l’on a vu là-haut. Lorsque l’on ne peut plus voir, on peut au moins encore savoir. »...
René Daumal
p. 193
... Suzikin Roshi résuma une fois tous les enseignements bouddhistes en ces trois simples mots : “Pas toujours pareil”. Les conditions changent toujours. Nous descendons du sommet. “Mara” revient. Honorer cette vérité de l’éphémère permet à notre expérience de l’obscurité et de la chute de faire partie d’une plénitude plus large.
p. 208
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... « Dans la pratique spirituelle, l’initiation n’est pas une simple cérémonie mais le passage d’une épreuve difficile à travers laquelle le cœur va mûrir. En surmontant les épreuves et les difficultés d’une phase initiatique, nous pouvons transformer la visions que nous avons de nous même et du monde. Nous pouvons éveiller notre autorité spirituelle et notre savoir intérieur, activer une confiance capable de nous soutenir face aux difficultés et à la mort. L’initiation nous oblige à un déplacement d’identité dans lequel nous pouvons dépasser le petite idée que nous avons de nous-même et nous défaire de ce que l’on appelle “le corps de peur”, pour nous éveiller à une sagesse, un amour et une absence de peur impérissable.
Le processus de la transformation initiatique n’est toujours visible extérieurement. Certain l’expérimentent comme une spirale, une reconstruction ferme et renouvelée de l’être intérieur. A travers les pratiques cent mille fois réitérées, le cœur approfondit graduellement sa connaissance, sa compassion, sa confiance et sa sincérité à l’égard d’une discipline spirituelle régulière. Le bouddha comparait ce processus au fond sablonneux de l’océan qui petit à petit descend vers les profondeurs de la mer.
...
C’est la manière lente du processus initiatique : continuellement se mettre dans les conditions d’attention et de respect, mijoter longuement dans le four jusqu’à ce que tout notre être soit cuit, mûri, transformé.
Mais plus communément, l’initiation entraîne un changement intense, radical et rapide. Une telle transformation est un passage rituel qui prend souvent la forme d’un archétype. Un rite de passage peut être comparé à un voyage forcé à travers des gorges escarpées, tellement étroite que l’on peut emporter aucun bagage avec soi - une renaissance dans laquelle il faut laisser derrière soit sa vielle vie. Cela comporte de grand risques, on doit parfois frôler la mort, car seulement ensuite le chercheur pourra découvrir l’absence de peur et trouver en son fort intérieur ce qui demeure au-delà de cette mort.
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L’aspiration à l’initiation est universelle et c’est un besoin vital... » ...
p.80/82
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... « Les vœux de bodhisattva ne parlent pas d’un accomplissement mais d’une direction, de l’établissement d’une intention. Peu importe les circonstances qui s’élèvent, que ce soit la naissance ou la mort, la joie ou la tristesse, j’engage mon corps, ma parole et mon esprit dans la direction de la compassion et de l’éveil. A chaque nouvel instant, je vais planter des graines de bienveillance et de libération pour tous les êtres vivants et moi-même.
Les vœux de bodhisattva ne sont pas une jauge mais une boussole, un guide que le cœur doit suivre. Ils deviennent la source d’une action sage, la direction à partir de laquelle tout le reste suit. Ils deviennent notre héritage. »...
p. 397/98
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... “ Que serait un homme sans les animaux ? Sans eux, les hommes mourraient d’une grande solitude de l’esprit”
Seattle
Nous devons intégrer la Terre entière et tous les êtres dans notre pratique à cœur ouvert. »...
p. 383
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... « la famille est l’une des dernières frontières du développement spirituel. »...
p. 331
… Parents vieillissants, adolescent malheureux, conflits avec les tout-petits, problèmes financiers, maladie familiale, dépendance — tout ceci inclus dans le fait d’accepter la vie familiale comme une pratique permanente. Ces difficultés deviennent encore plus lourdes dans une société comme la nôtre qui ne vit plus beaucoup de façon communautaire...
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Pour le meilleur ou pour le pire, la famille est la source originelle de cette connexion ; elle offre à la fois l’amour et la responsabilité.
Les responsabilités familiales ne finissent jamais.
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Les sacrifices dans une famille sont semblables à ceux de tout monastère exigeant et ils offrent exactement le même genre d’entraînement au renoncement, à la patience, à la fermeté et à la générosité.
p. 338
… Les exigences de la vie familiale mobilisent nos cœurs et testent notre force, plus que tout autre chose. »
p. 339
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... « Le monde spirituel peut malheureusement devenir aussi réducteur et borné que le reste de notre culture ; il apparaît que pratiquement toutes les communautés religieuses ou spirituelles ont plus ou moins consciemment leurs mode de pensées et de comportements spécifiques.
“ N’être personne d’autre que nous-même, dans un monde qui fait tout pour que nous soyons quelqu’un d’autre, implique le combat humain le plus sur-humain et le plus dur qui soit et le fait que que nous cesserons jamais de lutter pour cela.” »...
p. 317
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... « Le courage incarné choisit de ne pas attendre que le spectre de la maladie et de la mort requière notre attention. Pénétrons au contraire de notre plein gré dans cette existence physique et sacrifions les faux idéaux à la réalité du présent. Non n’avons que cela. »...
p. 283
... « Tant que nous sommes incapables d’être présents à nos propres sensations, nous continuons, individuellement et collectivement, à accuser les autres de nos troubles. »...
p. 294
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