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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre a été sujet de multiples polémiques,et dans la vieille édition que j'ai retrouvée,rescapée de moult déménagements et incendie,Jerzy Kosinski s'en explique...à vous de lire,de croire,d'être dubitatif...
Quant à la lecture de ce chef-d'oeuvre,elle est un véritable chemin de croix,je pensais le savoir par coeur,ce bouquin,mais ce coeur a été labouré,étranglé,supplicié une fois de plus...bariolé tels les oiseaux envoyés au soufre et à l'atrocité,croisés sur quelques pages de ce livre.
Un jeune polonais a été confié à une nourrice ,au début de la seconde guerre mondiale,par des parents souhaitant lui en éviter les tourments.Làs,làs!!!Avec ses cheveux noirs et ses yeux bruns,il est désigné de suite comme juif,"bohémien",et sitôt sa première nourrice morte,il entame un horrible chemin...plus petit que la moyenne,ne parlant pas le patois des villages polonais qu'il traverse.Victime de croyances villageoises,il est battu,exploité,torturé,et témoin de multiples exactions ,il évite la mort moult fois,soit pendu au-dessus d'un chien que l'on a dressé contre lui,des heures et des heures,et ce pendant des jours et des jours;soit noyé dans une fosse à purin,soit jeté dans un trou dans la glace par une troupe de gamins,et de façon constante en état d'angoisse de mort, flagellé,affamé,victime de sévices,esclave dans les champs,sauvé parce que les villageois pensent que ,s'il a pu compter leurs dents,leur vie en sera raccourcie d'autant d'années...Il est livré aux allemands,et celui qui doit l'exécuter le laisse s'enfuir;lui,qui en a tant vu,n'y croit pas,pense qu'il va être fusillé dans le dos,le soldat doit s'allonger,jeter son fusil au loin après en avoir ôté les cartouches...j'avais oublié qu'après des supplices terribles,un autre survenait,puis un autre,puis un autre encore..Un enfant juif jeté d'un wagon,mis à mort pour être dépouillé de ses habits,le sort de ces jeunes femmes,les kalmouks de l'armée allemande qui pillent,tuent,violent,avant d'être à leur tour pendus par les pieds ,car les troupes soviétiques sont arrivées...et j'occulte tant et tant,il faut bien laisser le lecteur découvrir...La scène d'une lapine à moitié dépiautée par notre enfant,qui arrive à s'enfuir pour peu de temps,les femmes amenées au bouc ou au cheval,ou au frère,au père,au village...Aucun répit dans cette vie en Enfer,et ce petit qui pense d'abord devoir être blond aux yeux bleus,pour en réchapper,puis qui pense que plus les gens font le Mal,plus ils sont couverts dans leur vie sur terre...A un moment,il devient muet...normal,non?
Il n'y a pas de texte à masquer,car le pire,je ne vous le livre pas...
L'enfant finit par être recueilli par l'armée soviétique.Non,il ne meurt pas ,pas physiquement...et je ne parle pas de la toute fin...
En préambule,l'auteur se défend d'avoir écrit une autobiographie,(la Pologne a fait interdire ce livre des dizaines d'années),je pense qu'en effet,il a cumulé des faits réels arrivés à beaucoup d'enfants en cette période(longue,si longue,j'en frissonne),et que de plus les traumatismes ont été plus qu'abominables pour ceux récupérés de ces campagnes polonaises,selon lui,mais qui le sait vraiment?
C'est seulement à présent que je comprends pourquoi ce livre était interdit dans mon lycée,mais je l'ai lu,bien sûr ,à cette épique époque des années 70...et relu parfois,mais,là,ouahhh!
Cette écriture serrée et froide nous submerge cependant d'une émotion qui m'a tant envahie ,au point que je n'osais plus ouvrir "L'oiseau bariolé"ces derniers jours,sauf à pouvoir le finir pour changer radicalement de lecture.
Et c'est quoi,l'oiseau bariolé?A vous de lire l'histoire de Leikh ,un des personnages du livre, qui bariolait les oiseaux... au destin de sang et de boue..
Et lisez la chronique de Zébra,qui vous éclairera de façon un peu différente!
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Même s'il fut un best-seller (adoubé par les plus grands tels Elie Wissel ou Arthur Miller), voilà sans aucun doute le roman le plus contesté de Jerzy Kosinski, romancier aux mille visages, provocateur, flamboyant, fantasque, obsédé sexuel, obscur, accusé de plagiat, d'avoir recours à des nègres, habitué de pitreries à la télévision et à la radio, et finalement mort suicidé à New York en 1991 à l'âge de 58 ans. Une vie hallucinante et un homme «« affreusement charmant, d'une cupidité folle et totalement désintéressé, très malin et d'une bêtise achevée »,dira de lui Janusz Glowacki, écrivain polonais dans son livre « Good night Djerzi « . D'ailleurs évoquant sa jeunesse et son adolescence en Pologne, J. Kosinski dira lui-même :« Au lieu d'écrire de la fiction, je m'imaginais moi-même comme un personnage de fiction»
« L'oiseau bariolé » est un récit écrit à la première personne qui se veut autobiographique. Il décrit le monde vu par un jeune garçon, gitan ou juif qui erre dans un pays d'Europe centrale ou orientale durant la Seconde Guerre mondiale et apprend à survivre dans un monde d'où toute référence humaniste a disparu. Nous sommes confrontés à des scènes atroces remplies de violence et de cruauté, de tortures aussi bien morales que physiques. Tout cela dans un style assez monotone, voire sec, comme si cela était inéluctable, presque « normal ».
En résumé une histoire plutôt horrible. Sauf que cette histoire qui se veut autobiographique serait largement inspirée d'un roman polonais paru dans les années « trente »…..
En fait, un livre inséparable de son auteur, à sa démesure, et qu'il convient sans doute d'aborder sous cet angle là.
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J'ai essayé de raconter L'Oiseau bariolé mais, dès que l'on commence à vouloir narrer ce livre, on donne l'impression à celui qui nous écoute qu'on est en train de résumer les malheurs du bon petit diable ou d'un orphelin de Dickens, et ce n'est pas cela.
Un petit garçon est livré à lui-même dans un monde noir, où les hommes n'ont pas de bonté. Il est le « bohémien », le juif ? On sait qu'il peut être pris par les Allemands et il erre de village en village, témoin de toutes les cruautés.
Je ne crois pas être d'une sensibilité accrue quand il s'agit de lire ou de voir des horreurs mais là, j'ai été mal à l'aise, dérangée. J'ai parfois dû sortir la tête du livre et attendre un peu, n'en croyant pas mes yeux.





Jamais on n'entrera dans les camps : on restera à vagabonder à l'Est, regardant passer les trains bondés d'êtres humains, qui se jettent sur les rails ou tentent parfois de sauver leur progéniture. On aura un aperçu des actes inhumains qui peuvent s'y dérouler seulement quand on observera le comportement abominable de toute cette nature humaine.
Par exemple, une jeune juive parvient à tomber du train. Les villageois votent à l'unanimité pour la livrer aux Allemands dès le lendemain. Une scène de viol, d'une violence inqualifiable, prolongera son supplice :
« Il monta à califourchon sur sa victime prostrée. Elle gémit, et prononça quelques mots dans une langue inintelligible, lorsque son emprise se fit plus violente. (…) Elle ouvrait et refermait les doigts dans le vide, comme pour chercher un secours invisible. » (147)

Le plus terrible est de se croire sauvé quand on revient parmi les siens. Mais cette guerre, au dehors comme au-dedans, met à nu l'inhumanité de l'homme.
L'oiseau bariolé, c'est celui que Lekh peint pour tromper son désespoir : il capture les oiseaux, en badigeonne un de toutes les couleurs. Quand celui-ci s'envole pour retrouver les siens, il se fait assassiner par ses frères…
Le dehors est un repaire de loups. Aucune pitié pour les bêtes ou pour l'orphelin qu'on bat, qu'on utilise…




Au fur et à mesure des pages, le jeune narrateur devient, au contact de ses pairs, un bloc de béton.
Je ressors de cette lecture profondément marquée. Difficile d'entrer dans un conte et de s'apercevoir que les sorcières et les ogres existent vraiment...
Lien : http://edencash.forumactif.o..
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L'histoire, cruelle et désespérante, d'un enfant livré à lui-même dans la campagne d'Europe de l'Est en pleine Seconde Guerre Mondiale. le récit est beau, très beau, et d'une violence percutante, partagé entre poésie et réalité crue. C'est un de ces romans troublants, dérangeants, révoltants, qu'on n'oublie jamais vraiment.
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La claque ! Dur, cruel, agaçant, choquant, parfois insoutenable... Mais si la littérature c'est provoquer des émotions, on en prend plein la figure avec ce roman (?) récit (?) qui nous entraîne au fond des ténèbres et de la désespérance. Une très noire humanité. A essayer, malgré la personnalité controversée de l'auteur et les accusations de plagiat dont il a fait l'objet.
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Ce livre est terrible. Si vous avez aimé Les Bienveillantes de Jonathan Littell, vous trouverez ce livre à votre gout. Terrible, terrible. Il ne faisait pas bon vivre durant la seconde guerre mondiale, même loin de la Guerre en elle même. La violence occupe chaque page de ce livre. On n'en ressort pas indemne de ce livre. J'ai lu de nombreux livres et témoignages sur les camps de concentration et ce livre qui ne traite uniquement de ce qu'il y avait tout autour (les villages, les campagnes) est pire ! J'ai mis une excellente note.
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Très beau livre, je l'ai lu étant jeune, l'histoire m'a beaucoup marqué.
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