C'est avant tout le récit, le témoignage d'un drame, drame de la montagne, drame des comportements des hommes et des femmes participant à ces expéditions vers le sommet de l'Everest dans lesquelles l'aspect commercial a réellement primé au mépris des mesures de sécurité basiques.
Sagarmatha, la déesse, l'Everest en népalais, n'a pas admis que ces expéditions viennent la souiller, de leurs bouteilles d'oxygène, de leurs objets et vêtements perdus, et finalement de leurs corps, gelés, quasiment momifiés suite à trop d'erreurs.
Jon Krakauer raconte cette expédition en détail, quelquefois avec confusion, répétitions, mais, en tout cas, il restitue un vécu, douloureux pour tous, les morts comme les survivants marqués à jamais par ce 10 mai 1996, journée de désastre humain.
Son texte est à lire assurément, par tout amateur de montagne, d'aventure, de risque, de démesure. Mais son récit scrupuleux des faits manque cruellement de qualité littéraire, du lyrisme que peuvent inspirer ces sommets, de réflexion sur le sens des démarches de chacun des participants y compris lui-même qui se retrouve presque par hasard au sein de cette expédition malheureuse.
La poésie des sommets, de l'ivresse des cimes, de la mort presque choisie est absente de ce livre qui se limite à un reportage malgré tout intéressant.