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Paria.
Richard KRAWIEC

Masha est morte.
Lacerée d'une trentaine de coups de couteau.
Puis laissée baignant dans son sang dans un placard du lycée.
Qui est le coupable ?
Son ex petit ami « de couleur » Emmet ?
Son petit ami actuel et narrateur, Stewie ?
Les copains ultra violents du petit copain ?
Ou bien plusieurs d'entre eux ?
Nous n'aurons pas le fin mot de l'histoire car le narrateur se plaît à nous raconter le passé en expliquant avoir des amnésies concernant les événements survenus quarante ans plus tôt.
Un roman agréable à lire même si je n'aime pas les fins ouvertes.
Le côté narratif à la première personne du singulier m'a beaucoup plu même si Stewie est manipulateur.
La descente aux enfers avec l'alcool, la drogue et les trahisons met bien en lumière le mécanisme du meurtre.
Un roman qui traite également du racisme anti noirs et polonais,de la classe ouvrière, de la perte de l'amitié et de la peur de s'affranchir de ses mauvaises fréquentations ainsi que la difficulté pour les femmes de s'émanciper des hommes.
Pauvre Masha…
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Paria est un roman américain très très sombre qui montre l'implacable déterminisme de la société américaine. Stewie Rome, ancien maire d'une petite ville américaine, revient sur le fait divers terrible de l'année 1967 qui a marqué son adolescence et sa vie. Cette année-là, Masha, sa petite amie et le grand amour de sa vie, une adolescente récemment arrivée de Pologne sera sauvagement agressée. Stewart revient sur quelques événements significatifs de son enfance et de son adolescence qui éclaireront, en partie seulement, pour le lecteur cet événement sordide. Ce qui importe ici n'est pas de découvrir qui est coupable, on est loin du mécanisme rassurant du polar, mais de décortiquer le fonctionnement d'une société nationaliste et raciste complètement pourrie. Ce n'est pas drôle, évidemment mais c'est brillant et malheureusement très actuel.
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Où est la vérité ? Stewart, ancien maire d'une petite ville des Etats-Unis, se souvient douloureusement de son enfance. Mais lui-même ne sait pas ou dissimule le vrai du faux. A onze ans, fin des années 1960, il vit entre son père raciste et jaloux et sa mère qui a la tête ailleurs. Il est un temps ami avec Emmett, un noir de son école mais va le dénoncer pour avoir apporté un couteau en classe. Quatre ans plus tard, Masha, une immigré polonaise débarque au collège et c'est le coup de foudre. Mais Stewie apprend qu'elle est sortie un temps avec Emmett et la jalousie le ronge. Poussé par Doyle et Murphy, deux petites frappes qui l'entraînent sur les sentiers de la délinquance et qui finiront mal, il nourrit de mauvaises pensées envers Masha et Emmett. Il sauve Emmett d'un lynchage de la part de ses camarades mais Masha est retrouvée un jour morte dans le sous-sol du collège, violée et lardée de coups de couteau. Qui a commis le crime ? Doyle et Murphy ? Stewart ? Emmett ?
Deuxième livre lu de Richard Krawiec après Vulnérables, Paria est tout aussi poisseux et désespérant. Mais l'auteur sait raconter une histoire, décrire la triste réalité du modèle américain, le racisme suintant et la violence rampante. Il représente l'être humain sous toutes ses facettes du plus abject au plus estimable (même s'il penche nettement du côté obscur). Stewart nous raconte son histoire mais il nous manipule car il n'arrive pas à (s')avouer la vérité et s'il a tenté de se racheter en réalisant des avancées pour sa ville en tant que maire, ses efforts et sa personne auront rapidement été oubliés par ses concitoyens. Désespérant, vous-dis-je.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Plus je lis des livres longs, plus je réalise que j'ai du mal avec les livres courts. Surtout quand il s'agit de policiers. Pour autant, je ne peux mettre que 3 étoiles à ce roman. Malgré son format, il y a quelque chose d'assez incroyable dans la tournure de cette histoire, qu'on ne pourrait d'ailleurs pas simplement réduire au genre du policier / thriller. Ce qui est remarquable, c'est comment l'auteur arrive à nous faire terminer ce livre sans savoir ce qui s'est réellement passé. Plein de questions restent à la fin, sur le meurtre de son amoureuse de lycée. Qui est le coupable? Qui sont les bourreaux? Qui est la victime? de quoi les personnages sont-ils, chacun, victimes finalement? C'est aussi un plongeon dans l'Amérique profonde, raciste, violente. Je ne peux pas non plus mettre 4 étoiles, car même si l'histoire est bien racontée, elle reste malheureusement trop courte, et donc parfois superficielle à mon sens.
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Très bon roman sur le racisme, l'adolescence, sur la difficulté de faire des choix et de les assumer. le narrateur nous raconte ses souvenirs d'adolescent en 1967 dans une petite ville américaine et notamment l'agression de la fille dont il était amoureux. le fil de l'histoire peut parfois être déconcertant mais il est lié au fait que les souvenirs se mêlent, que rien n'est tout noir ou tout blanc, que la conscience est mise à mal. Description des peurs de notre société avec les conséquences que l'on connaît (violence, racisme, rejet des autres).
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La préface nous prévient : Richard Krawiec est un gros morceau de la littérature contemporaine américaine, avec déjà deux titres traduits et accueillis par les éditions Tusitala.
Stewart Rome est notre narrateur - fait important à signaler car rapidement dans la lecture, une relation entre le lecteur et lui se noue. Partie prenante d'un drame qu'il choisit de raconter, embellira-t-il le rôle qu'il y a joué ? Qu'est-ce que qui le motive réellement à donner sa version des faits ?

Fin des années 60, dans le sous-sol de son lycée, on retrouve le corps de Masha, immigrée polonaise et petite amie du narrateur, qui a été brutalement agressée. Il s'agit de remonter le temps et le fil des souvenirs de Stewart Rome pour lever le voile sur une affaire probablement trop vite résolue par l'arrestation d'un jeune homme noir.

Roman sur l'ambiguité de l'adolescence, Paria est aussi (surtout ?) un roman de violences qui pose notamment la question du déterminisme, tant social que racial, dans l'Amérique du nord des années 60. L'impitoyable dynamique de groupe est dépeinte à plusieurs reprises, que ce soit à l'échelle de la bande, celle du quartier ou même celle de la ville entière. Tel un rouleau compresseur, ces mouvements de fonds semblent réduire à néant toute possibilité d'émancipation morale individuelle.

Tord-boyaux, la lecture de Paria constitue une expérience intense, sous-tendue par l'attente de la terrible Résolution : que s'est-il réellement passé ce 14 octobre 1967 ? Comme dans un polar, le lecteur va cristalliser son attention sur le retour à l'ordre que nous promet la confession. Espérant peut-être un peu trop fort, il se retrouve d'ailleurs à plusieurs reprises à croire le moment venu, tant la pente vers le drame annoncé s'avère glissante.

Après le vertige Francis Rissin, Paria sur une autre corde fait vibrer le lecteur. La production maîtrisée et exigeante des éditions Tusitala nous laisse encore une fois le souffle court et on ne boude pas son plaisir.
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