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3,52

sur 143 notes
Le style d'écriture naturel et la description "vraie" des personnages m'ont rapidement fait entrer dans l'histoire de cette longue novella, située entre SF et fantastique : du jour au lendemain, les pensionnaires d'une maison de retraite subissent d'étranges décharges énergétiques dans leur cerveau, suivis de visions d'images...

Si d'emblée je n'ai pas aimé l'inévitable et indécrottable pensionnaire commère et son amie bigote, j'ai tout aussi rapidement ressenti beaucoup de sympathie pour Henry Erdmann, le physicien nonagénaire, incapable d'analyser une situation autrement que par la science. Et il y a Carrie... l'aide-soignante qui a une grande affection pour Henry et dont le sort de femme battue ne peut laisser indifférent.

Nancy Kress a su dépeindre (presque tendrement) la vie quotidienne dans cette maison de retraite et les réactions de ses habitants avec réalisme... il n'en va pas de même pour le scénario science-fictif dont l'épilogue mystificateur ne m'a pas convaincue. Une lecture en demi-teinte.
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Encore une pépite de la collection Une Heure Lumière. J'aime quand la science-fiction, tout en étant ambitieuse sur l'aspect SF, se place à hauteur d'humain. Et c'est vraiment le cas dans « le nexus du Dr Erdmann ». Nancy Kress propose un récit de SF quasi métaphysique émotionnellement fort.

La réussite du « nxu du Dr Erdmann » tient en grande partie aux multiples audaces dont fait preuve kress. Première audace : placer son récit dans une maison médicalisée pour personnes âgées. La fiction aborde très rarement le thème de la vieillesse. Kress aborde ce sujet avec pudeur mais sans faux-semblants et en évitant tout misérabilisme en donnant vie à une galerie de vieux très réussis. Ces personnages sont crédibles, bien campés. Certains sont immédiatement attachants, d'autres agaçants mais chacun d'entre eux, à travers l'évocation de leurs failles et de leurs peines, s'avère touchant.
L'aspect science-fictionnel est loin d'être anecdotique. Il structure le récit, en est le coeur et la moelle épinière mais là encore, autre audace de Kress, il est traité de façon originale, l'auteure explorant des directions inattendues. Cet aspect science-fictionnel est abordé de façon quasi métaphysique et s'avère ambitieux dans le propos.
Autre audace de kress : ajouter aux ingrédients de science-fiction et de chronique sociale, un aspect policier. « le nexus du Dr Erdmann » se paye le luxe de bénéficier d'un suspense digne des meilleurs thrillers et en devient véritablement addictif.

Intelligent, ambitieux, captivant et très émouvant, « le nexus du Dr Erdmann » est une réussite totale, un petit bijou. J'avais déjà été séduite par ma précédente lecture de Nancy Kress, « l'une rêve, l'autre pas » mais cette nouvelle lecture a été encore meilleure. le prix Hugo que s'est vue attribuer cette novella de haut vol est amplement mérité.
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Le thème de l'entité astrale pensante, d'une conscience collective et supérieure est un thème tellement casse-gueule dans l'univers de la science fiction, où tant d'auteurs, et non des moindres, s'y sont cassé les dents, qu'on ne peut qu'applaudir cette réussite. C'était un des premiers livres édités dans la collection “Une heure lumière” du Bélial, une édition réservée à la novella (longue nouvelle ou court roman ?). C'est ma huitième lecture dans cette collection, et encore jamais déçu. les choix éditoriaux sont intelligents, et donnent à cette collection un aspect haut de gamme, avec des prix très modestes. Pourquoi s'en priver.
Il y a tout d'abord les personnages, ils sont tous vieux, sauf Carrie, le docteur Erdmann est un docteur en Physique, un scientifique à la retraite mais qui donne encore quelques cours à l'université, se déplaçant avec son déambulateur, Carrie est une aide soignante, divorcé d'un mari qui la battait, il y a Anne, l'ancienne ballerine, Evelyn, la commère, Erin, la mystique bouddhiste, Gena, la pieuse, Bob, le jaloux… J'ai aimé cette panoplie de personnages pittoresques, pas des héros très reluisants, on prend le temps de connaître leurs défauts, leurs qualités, ils vivent dans cette résidence pour personnes âgées, et subissent d'étranges phénomènes, sorte de syncopes avec hallucinations, en rapport avec un vaisseau spatial perdu dans l'univers.
On est entre hard SF, polar et l'étude de moeurs, le récit est très dense, riche en émotions, inventif, la science et le fantastique se côtoient et se mêlent parfaitement. Je n'ai vraiment pas eu l'impression de lire un roman court tant il y a de découverte dans cette lecture. la magie opère, on s'attache aux personnages et le crescendo du récit apporte un intensité dramatique. J'ai vraiment accroché, et cela me donne envie de découvrir d'autres oeuvres de Nancy Kress.
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Henry Erdmann a 90 ans et a besoin d'un déambulateur pour se déplacer ; cela ne l'empêche pas de continuer à donner des cours de physique quantique à de jeunes génies. Evelyn Krenchnoted adore papoter et propager des rumeurs ; elle a tendance à être envahissante et donc agaçante. Erin Bass est encore souple et alerte pour son âge, grâce à une pratique assidue du Yoga et de la contemplation bouddhique. Anna Chernov vit dans son glorieux passé de danseuse étoile, n'accordant qu'une attention condescendante à ses voisins actuels.
Tout ce petit monde, et j'en oublie, vit à l'institut Saint Sébastian pour personnes âgées, constituant une mini-société semblables à toutes les autres, l'âge et l'expérience ne changeant rien aux relations humaines. Rien à faire dans la littérature de l'imaginaire me direz-vous, sauf que ces personnages commencent à éprouver de curieuses sensations, souvent douloureuses. Et les plus malins comme Henry, ou les plus mystiques comme Erin, font un lien entre ces symptômes et certains évènements étranges qui se produisent à l'institut. Ils vont mener leur propre enquête.

J'ai beaucoup aimé ce court récit qui mêle des thèmes peu abordés dans la littérature de l'imaginaire - comme le sort réservé aux personnes âgées dans notre société moderne ou les femmes battues – à des sujets plus classiques tels l'apparition d'une conscience transcendantale. le ton aurait pu être fantastique si de courts passages sur un mystérieux vaisseau - qui aurait sa place dans l'univers de la Culture de Iain M. Banks - ne venaient prouver qu'on navigue dans des eaux SF.
Les pensionnaires de l'institut, Carrie l'aide-soignante battue par son homme, l'inspecteur Geraci ; ils sont tous taillés à la serpe. Ils ont une vraie personnalité même si celle-ci est centrée sur un trait de caractère unique. Cela provoque d'autant plus de friction entre eux. La multiplicité des points de vue offre à Nancy Kress l'occasion d'utiliser un vocabulaire et une tournure de pensée spécifiques à chacun – très scientifique pour Henry, bigot pour Gina, bourru pour Sam – avec brio sur un format si court.
Le fin mot de l'histoire est peut-être assez convenu, mais je l'ai trouvé moins important que le cheminement lui-même et que la galerie de personnages.

Je suis ravi de voir naître cette collection « Une Heure-Lumière » de novellas et courts romans de l'Imaginaire chez le Bélial' ; elle vient combler un manque dans l'univers de l'édition. Les livres, à peine plus grands qu'un poche, cartonnés avec rabat, ont (pour l'instant) une unité de couleur et de ton grâce aux illustrations d'Aurélien Police qui évoquent des tests de Rorschach. Je retournerai bientôt boire à cette source.

Merci à Lutin82 de m'avoir décidé à lire ce livre.
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Cette novella, publiée dans la collection Une Heure Lumière des éditions le Belial', marque ma découverte de l'auteure. Évidemment, avant de lire la nouvelle, j'ai cherché la signification du mot nexus : un nexus est une connexion, généralement là où de multiples éléments se rencontrent.

Pendant que dans l'espace un vaisseau change brutalement de direction, Henry Erdmann, physicien nonagénaire, vit dans une maison médicalisée tout en ayant conservé une activité à l'Université. Peu à peu, des phénomènes étranges arrivent en même temps aux pensionnaires de la maison de retraite.

J'ai beaucoup apprécié le ton de cette nouvelle, et l'attention apportée aux personnages, que ce soit les habitants de la maison médicalisée ou ceux qui gravitent autour. le Docteur Erdmann est un intellectuel qui n'aime pas ceux qui n'ont pas un talent comparable au sien, et les descriptions des autres résidents sont savoureuses. L'aide-soignante qui fuit son ex-mari violent, le médecin chercheur ou encore les policiers sont des personnages secondaires intéressants, auxquels on s'attache rapidement.

Chacun des retraités interprète le phénomène qu'il subit selon sa propre croyance ou ses convictions, ce qui offre des pages croustillantes sur les différentes visions d'un même événement. L'intrigue avance, et l'histoire confine au Fantastique plus qu'à la Science-Fiction, mais la plume de l'auteure la rend agréable et captivante.

On peut regretter par la résolution trop facile du mystère par un des protagonistes, et dans un roman ce serait un écueil. Mais dans une novella qui tourne autour d'une idée-phare, ça passe. Heureusement, car il ne faut pas chercher à comprendre parfaitement la fin : chaque lecteur aura sa propre explication sur ce sens de ce nexus !

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Omniscience.

Henry Erdmann est un physicien de premier plan. Désormais retraité, il donne encore quelques cours à l'université. le reste du temps les jours mornes s'écoulent dans la résidence pour personnes âgés où il réside. Ainsi Henry accueille presque avec soulagement ce qui ressemble à une attaque cérébrale.

J'ai adoré cette novella. Nancy Kress aborde un thème peu commun, la vieillesse. L'action se situe dans une maison de retraite et les personnages de ce récit sont majoritairement les résidents de celle-ci. Elle nous les rend attachants, parfois agaçants, que ce soit le vieux physicien grincheux, la commère vieillissante, l'ancienne danseuse ou la hippie sur le déclin.

L'aspect science-fictionel de l'intrigue se dévoile progressivement. Cela commence par de mystérieuses crises chez les résidents, d'abord espacées, celles-ci deviennent de plus en plus fréquentes. L'enjeu semble dépasser les limites de la pensée humaine.

L'auteure fait appel aux neurosciences tout au long du récit. Loin d'être incompréhensibles ou rébarbatifs, les passages explicatifs sont un véritable plaisir à lire. Nancy Kress vulgarise à merveille son sujet.

Bref, encore une excellente novella de la collection Une Heure Lumière.
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Le numéro 2 de la collection Une Heure Lumière est encore une bonne surprise.

Ce qui est singulier dans un premier temps, c'est la multitude de personnages présents dans ce court roman de 160 pages, dans certains bouquins, on s'y perdrait, mais ici l'autrice nous amène les différents personnages très adroitement et leurs relations, interactions vient construire leur caractère. J'ai trouvé ça fort en si peu de pages, sans oublier de nous construire une intrigue intéressante et progressive.

Le Dr Erdmann, Henry de son prénom, est un éminent physicien dans le domaine du nucléaire. Arrivé à l'âge canonique de 90 ans, son corps n'est plus ce qu'il était, se déplaçant en déambulateur. Sa plus grande crainte est de perdre ses facultés mentales. Car bien qu'âgé, il dispense toujours des cours universitaires, un pis-aller afin de rester actif intellectuellement.
Il réside à l'hospice de l'hôpital Saint-Sebastian en compagnie d'autres résidents. J'ai bien aimé la pluralité des caractères de ses camarades de maison de retraite, on a la commère, la puritaine, la spirituelle (au sens mystique du terme), le ronchon, l'ancienne gloire de la danse classique, ect.

Henry a pour aide-soignante la précieuse Carrie avec qui il entretient une relation privilégiée. Carrie est un personnage important pour qui tout n'est pas rose dans sa vie privée et trouve en Henry une sorte de figure paternelle.

Bon, la collection Une Heure Lumière, la ligne éditoriale, c'est la SF ; la tranche de vie au sein de la maison de retraite n'est pas que le coeur de l'intrigue et des relations des résidents entre eux. Des événements étranges vont se dérouler dans l'enceinte de l'établissement. À l'instar du Dr Erdmann, d'autres résidents vont subir des sortes de malaises pour le moins inexpliqués, enfin quelque part tout ça semble logique que la machine s'enraye parfois pour des personnes parfois âgées de plus de 80 ans. Mais cela va se révéler plus profond que ce qu'il n'y paraît.

J'ai bien aimé ce court roman, l'écriture est vive et les personnages ont des réactions et des pensées toute à fait délicieuses, portant des fois à sourire. le côté SF est très intéressant également, mais je ne peux pas trop en parler sans partir sur un spoil des familles. Rien de transcendantal, mais c'est bien mené.

Je pense que cette collection va prendre de plus en plus de place dans ma bibliothèque !
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Parmi les récits de la collection Une Heure-Lumière du Bélial' que nous avions laissés filer (et en l'occurrence il ouvrait quasiment la collection), figure le Nexus du docteur Erdmann, de Nancy Kress, paru en 2008 en VO, en 2016 chez nous.

Panique à la maison de retraite
Henry Erdmann, éminent physicien mais vieillard de 90 ans, commence à voir son état se détériorer : malgré son aisance intellectuelle à discuter encore de sujets très pointus, il repère chez lui quelques symptômes inquiétants comme des palpitations, des nausées ou des évanouissements. Il s'épanche auprès de son aide-soignante préférée, Carry Vesey, et cherche à comprendre pourquoi d'autres résidents de l'institution médicalisée ressentent parfois, et à des moments communs, des effets tout à fait similaires. Se mêlent alors une certaine « enquête » de la part d'Henry Erdmann et Carry Vesey pour savoir d'où lui viennent ces symptômes inquiétants et l'apparition répétée, successive de phénomènes qui peuvent sembler paranormaux (une crise cardiaque survenue à un moment fatidique, un coffre fermé à clé qui est retrouvé ouvert sans autre explication, etc.) mais qui les mènent plutôt vers l'observation d'une expérience scientifique de grande ampleur.

La vieillesse est-elle un naufrage ?
Nancy Kress nous emmène dans un environnement qui ne fait pas plaisir à voir, car, chacun, nous sommes amenés à envisager ce que nous deviendrons à 80 ou 90 ans (encore faut-il déjà arriver à cet âge…). Sénile avant l'âge ? Intellectuellement avancé, mais avec un corps qui cède ? L'inverse ? Rien de tout cela ? Dans tous les cas, il y a de tout dans cette maison de retraites pour se repérer dans ces différentes possibilités. L'autrice ne se contente pas de nous exposer la vision du docteur Erdmann, mais navigue (notamment dans les premières pages) entre plusieurs esprits s'interrogeant sur ce qu'il se passe dans cet endroit. de fait, la question revient souvent : est-ce que vieillir à un sens ? On garde précieusement ses souvenirs, ses proches quand c'est possible ; on se sent plus proche de la fin que du début ; l'expérience vient compenser au quotidien les faiblesses qui sont apparues depuis longtemps… Bref, au vu des thèmes abordés, ce n'est pas un récit très joyeux, d'autant plus que ces histoires sont confrontées à d'autres drames personnels qui se jouent autour de cette fameuse maison de retraites (violence conjugale, drame aérien, etc.).

Belle vision science-fictionesque
Je suis tout de même allé voir ce qu'était un « nexus » en terminologie médicale (j'avais l'idée de connexion par le terme informatique, mais c'est plus précis que ça) : il s'agit donc d'une « jonction intercellulaire mettant en relation le cytoplasme de deux cellules voisines ». En somme, ce sont deux organismes (ou plus) tellement proches qu'ils mettent en commun une partie de leur contenu. À l'échelle d'esprits humains, comment une autrice peut-elle envisager cela ? Nancy Kress nous propose donc une vision intéressante sur la maturité de l'esprit humain, notamment pour envisager la suite à une vie « physique » et pour se confronter à quelque chose de plus grand que notre simple existence terrestre. Les éléments de science-fiction utilisés touchent fortement à une vision métaphysique du monde, nous laissant espérer qu'il y a toujours des choix à opérer, individuellement comme collectivement.

Le Nexus du docteur Erdmann donne donc une vision neuve d'un sujet maintes fois abordé : la vieillesse selon Nancy Kress est porteuse de bien des espoirs.

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Je poursuis ma découverte des titres de la collection Heure-lumière du Bélial avec la seconde novella publiée qui a obtenu le Prix Hugo, en 2009 : le nexus du Docteur Erdmann de Nancy Kress. Je pense à terme tous les découvrir mais je tenais particulièrement à poursuivre par celui-ci en raison des bons retours que j'ai pu lire dans la Blogosphère.

Henry Erdmann est physicien et malgré ses quatre-vingt-dix ans et le fait qu'il réside dans la maison de retraite de Saint Sébastian, il continue à enseigner à l'université. Mais alors qu'il rentrait de l'un de ses cours, raccompagné par son aide-soignante Carrie, il est soudainement pris d'un malaise. Malgré le choc, Henry refuse à ce qu'elle appelle les secours et ils rentrent tous les deux à Saint Sébastian. Ils pensent évidemment à une attaque cérébrale mais lorsque le vieux professeur a rendez-vous le lendemain pour un IRM avec le chercheur en neurosciences, le docteur di Bella, il se rend compte qu'en réalité, d'autres résidents ont partagé sa curieuse expérience…

J'aime vraiment cette collection car non seulement, elle me permet de découvrir de nouvelles plumes mais les textes sélectionnés sont de bonne qualité. Là encore, le nexus du Docteur Erdmann n'échappe pas à la règle pour plusieurs raisons :

- le décor sélectionné par Nancy Kress est plutôt surprenant et original car il s'agit d'une maison de retraite américaine dans laquelle les pensionnaires sont issus d'un niveau social aisé.

- le texte est une novella-chorale ce qui rend la lecture dynamique : la parole est ainsi donnée à plusieurs personnages hauts en couleur dont la psychologie est particulièrement soignée et le passé développé. Ainsi, nous avons comme personnage principal le scientifique Henry Erdmann grincheux mais attachant, l'aide-soignante Carrie dévouée à son métier, le Docteur Jack di Bella très professionnel et prêt à rendre service, Evelyn Krenchnoted curieuse et commère, Anna Chernov ancienne grande ballerine et nostalgique de son passé, Gina Martinelli bigote et Erin Bass qui porte un regard très New Age sur le monde !

- le suspense est bien maintenu tout au long de l'intrigue et l'on ne comprend la cause de ces malaises et faits surprenants qu'à la toute fin. Dommage, toutefois que l'auteure rentre un peu trop dans des digressions scientifiques pour expliquer le concept du nexus et de la complexité émergente. J'avoue avoir un peu décroché dans certains passages.

- Enfin, Nancy Kress dénonce plusieurs faits de société ce qui donne de l'ampleur et un double niveau de lecture à son récit : par exemple, elle aborde le sujet des violences faites aux femmes au travers du personnage de Carrie : cette dernière a eu une enfance malheureuse et se fait battre par son ex-mari policier. Elle dénonce aussi le sort réservé aux personnages âgées dans notre société occidentale et le fait qu'ils sont reléguées dans les maisons de retraite : pour certains pensionnaires, leur famille vient très peu les voir sauf pour leurs demander parfois de l'argent !

En conclusion, le nexus du Docteur Erdmann de Nancy Kress est une novella très réussie, originale par son décor, aux personnages hauts en couleur et attachants, aux sujets de société abordés par l'auteure qui donnent de la profondeur au récit et au suspense maintenu jusqu'à la fin. Mon seul regret est les paragraphes scientifiques un peu ardus à suivre mais je ne doute pas qu'une seconde lecture à tête reposée devrait me permettre de surmonter cette difficulté (Ah, difficile parfois de se concentrer dans les transports en commun !). Bref, une novella que je recommande !
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Le docteur Henry Erdmann coule une fin de vie tranquille dans une maison de retraite américaine, bien loin de ses florissantes années de physicien travaillant pour son pays. Enfin, tranquille, c'est vite dit, puisque cette même maison de retraite est en proie aux malaises simultanés, de plus en plus étranges, de nombre de ses pensionnaires, le docteur en tête.

En une centaine de pages, nous aurons le brillant fin mot de cette histoire qui semble démarrer dans la décrépitude somme toute banale d'une maison de retraite, et qui nous emmène finalement dans les tréfonds du cerveau humain et de ses potentielles capacités, dans un univers hors du commun qui laissera à chaque pensionnaire le choix d'un destin auquel il ne s'attendait, indéniablement, pas - et moi non plus d'ailleurs. L'on suivra, de fait, chacun d'entre eux, jusqu'au dénouement qui nous est tout aussi brillamment amené que le reste.

Une superbe découverte, qui me donne de découvrir d'autres oeuvres de Nancy Kress, et d'autres oeuvres de la collection Une Heure-Lumière, après ma déconfiture Thomas Day du premier volume.
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