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Citations sur Cette lumière en nous : La Vraie Méditation (98)

La méditation n'est pas faite pour les individus immatures. Certes, ils peuvent jouer à méditer, ce qui est très répandu de nos jours : on s'assoit en lotus, on respire d'une certaine façon, on reste en équilibre sur la tête ou on ingère des drogues, tout cela dans le but de faire une expérience originale. Ce n'est ni par les drogues, ni par le jeûne, ni par un quelconque système que l'on peut rencontrer l'éternel, l'absolu qui défie le temps. Il n'existe aucun raccourci pour y accéder. Il faut travailler dur : il faut prendre conscience, et ce, sans la moindre distorsion, de ce qu'on fait, de ce qu'on pense. Ce qui suppose une grande maturité, pas celle qui vient avec l'âge, mais celle qui fait que l'esprit est capable d'observer vraiment, de voir le faux pour ce qu'il est, de voir le vrai au sein du faux, de voir la vérité en tant que telle. C'est cela, la maturité, que ce soit sur la scène politique, dans le monde des affaires ou dans vos relations.
Le mot “méditation” vous est sans doute familier, peut-être avez-vous lu des choses à ce sujet, ou suivi les pas d'un gourou qui vous disait ce qu'il y avait à faire. J'aimerais tellement que vous n'ayez jamais entendu ce mot, car c'est alors en toute fraîcheur d'esprit que vous vous interrogeriez. Certaines personnes vont en Inde, mais j'ignore pourquoi elles y vont ; la vérité n'est pas là-bas — le romanesque, oui, mais le romanesque n'est pas la vérité. “La vérité est là où vous êtes”. Elle ne se trouve pas dans quelque pays étranger, elle est là où vous êtes. La vérité, c'est ce que vous faites en ce moment même, c'est la façon dont vous vous conduisez. Elle est là, elle n'a rien à voir avec le fait de se raser le crâne ni avec toutes ces stupidités auxquelles l'homme s'est toujours livré.
p. 118 - 19
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Mais l'intellect ne représente qu'une partie de notre vie. Certes, il a droit à une place normale, mais, partout dans le monde, les hommes ont toujours accordé une énorme importance à l'intellect, à l'aptitude au raisonnement, à la logique, à la capacité de fonder leur action sur la raison et la logique. Or les êtres humains ne sont pas de simples entités intellectuelles, des êtres complexes à tout point de vue.
L'homme — vous l'aurez sans doute remarqué — est à la recherche de quelque chose qui soit à la fois rationnel et porteur d'un sens profond qui ne doive rien à l'intellect ; et il poursuit cette quête depuis les temps les plus reculés. La religion établie, elle, est un commerce, un vaste mécanisme visant à conditionner l'esprit humain en fonction de certaines croyances, de certains dogmes ou rituels et de certaines superstitions. C'est un commerce très lucratif, auquel nous adhérons parce que nos vies sont tellement creuses. Notre existence n'a ni grâce ni beauté, nous avons donc soif de légendes romanesques et mystiques. Et nous vénérons les légendes, les mythes, mais tous les édifices — d'ordre matériel ou psychologique — que l'homme a bâtis n'ont absolument aucun lien avec l'ultime réalité.
p. 117 - 18
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… vous dites encore : « Tout est matériel », ce qui est un processus d'ordre mental, vous n'êtes pas libre non plus. Pour observer vraiment, il faut s'être affranchi de tout ce que nous imposent les civilisations, les désirs, les espoirs ou préjugés personnels, les attentes ou les peurs individuelles. On ne peut observer que lorsque l'esprit est dans l'immobilité et le silence absolus. L'esprit peut-il être dépourvu de tout mouvement ? Car le mouvement entraîne la distorsion. On s'aperçoit que tout cela est extrêmement difficile, car la pensée intervient immédiatement, ...
...
En l'absence de toute espèce de mouvement au sein de l'esprit, alors, l'esprit est naturellement calme et silencieux, sans que l'effort, la contrainte ou la volonté entrent en jeu. Ce silence n'est pas cultivé, mais spontané, car un silence forcé est mécanique, ce n'est pas le vrai silence, mais rien qu'une illusion de silence. La liberté sous-entend tout ce que nous avons évoqué, et dans cette liberté est le silence, c'est-à-dire l'absence de mouvement. Alors, on peut observer ...
p. 114
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Si je vois les faits en toute lucidité, alors cette conception du temps est révolue, n'est-ce pas ? Le temps ne joue plus. Le temps n'entre en jeu que lorsqu'on analyse, que l'on inspecte, que l'on examine un par un les fragments épars de ce qui constitue le “moi”. Mais lorsque j'embrasse d'un seul regard l'ensemble de ce processus qui forme la pensée, le temps perd toute validité, bien que l'homme en ait accepté le caractère inéluctable. Mais, l'esprit ayant enfin vu la fausseté de cette conception, le temps cesse d'exister. Jamais on ne s'approche trop près d'un précipice : il faut être déséquilibré ou fou, pour en franchir le bord; si vous êtes sain de corps et d'esprit, vous restez à distance. Le geste d'évitement ne prend pas de temps, il est instantané, parce que vous voyez ce qui se passerait en cas de chute. De même, il vous suffit de voir la fausseté de tout ce mouvement de la pensée, de tout ce processus d'analyse, d'acceptation du temps, etc., pour que se déclenche une action instantanée de la pensée qui déclenche à son tour l'effacement du “moi”.
p. 106
L'esprit, ayant observé les agissements de l'ego et en voyant la fausseté, est ainsi devenu extraordinairement sensitif, et silencieux. Et c'est sur la base de ce silence qu'il agit.“Dans la vie quotidienne”.
p. 107
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Une vie sacrée
Si l'ego est à l’œuvre, la vraie méditation est impossible. Il est essentiel de comprendre que ce ne sont pas là de simples mots : le fait est bel et bien réel. La méditation est le processus par lequel l'esprit se vide de toute activité égocentrique, de toute activité du “moi”. Si vous ne comprenez pas comment fonctionne le “moi”, votre méditation ne vous mènera qu'à l'illusion et au mensonge, et à des distorsions de plus en plus marquées. Pour comprendre ce qu'est la méditation, il faut comprendre le fonctionnement de l'ego.
L'ego a vécu des myriades d'expériences d'ordre matériel, sensuel ou intellectuel qui l'ont lassé, faute d'avoir suffisamment de sens. Le désir de passer à d'autres expériences, plus larges, plus vastes, d'ordre transcendantal, est inscrit dans le “moi”, fait partie de l'ego. Lorsqu'on vit de telles expériences, ou qu'on a de telles visions, il faut pouvoir identifier ces expériences ou ces visions, mais si on les reconnaît, c'est qu'elles ne sont pas nouvelles, qu'elles ne sont que de simples projections de notre arrière-plan personnel, de notre conditionnement, et ces projections procurent à l'esprit autant de plaisir que s'il s'agissait de choses inédites. N'acquiescez pas, mais constatez la véracité des faits, ainsi cette vérité deviendra vôtre.
L'une des exigences, des demandes, des soifs les plus ardentes de l'esprit est le désir de transformer ce qui est en ce qui devrait être. Ne sachant que faire de ce qui est car il est impuissant à lui trouver des solutions, l'esprit se forge une idée de ce qui devrait être — il se projette donc dans un idéal. Cette projection est l'antithèse de ce qui est, d'où le conflit entre la réalité des faits et l'idéal. Ce conflit est le souffle vital, le sang même de l'ego.
p. 99/100
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Je ne suis pas propriétaire de la conscience : elle n'est pas individuelle, mais universelle. Ma conscience est identique à la vôtre, ou à celle de n'importe qui d'autre : vous et moi, nous souffrons l'un comme l'autre, nous passons tous deux par de terribles épreuves, etc. Quelques-uns, peut-être, ont su donner leur pleine mesure, ont su sortir de l'ornière et transcender leurs contingences, mais là n'est pas la question. p. 83
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Si je répète sans cesse que je suis britannique, ou français, ou que je suis hindou, ou bouddhiste, ce tribalisme très étriqué cause partout dans le monde d'énormes ravages. Nous n'explorons pas les racines du mal pour mettre fin à ce tribalisme ; au lieu de cela, nous faisons de notre mieux pour améliorer nos performances guerrières. L'ordre ne peut naître que lorsque la pensée, par ailleurs nécessaire dans certains domaines, ne joue plus aucun rôle dans l'univers émotionnel. Le monde lui-même est en ordre lorsque la pensée est absente.
p. 69
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S'inféoder à quelqu'un, c'est le détruire. Le disciple détruit le maître. Les exemples abondent dans l'histoire comme dans la vie quotidienne : quand mari et femme cherchent à se dominer l'un l'autre, ils se détruisent mutuellement. Il n'y a là ni liberté, ni beauté, ni amour.
p. 31
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Nous avons tous envie de nous fier à celui qui fait des promesses, car nous n'avons en nous nulle lumière. Mais cette lumière, personne — aucun gourou, maître ou sauveur —, personne ne peut vous la donner. Dans le passé, nous nous sommes assujettis à diverses formes d'autorité, nous avons eu foi dans les autres, et ils nous ont exploités, ou trahis du tout au tout. Il faut donc se défier de toute forme d'autorité spirituelle, il faut la récuser. Personne ne peut nous donner cette lumière qui jamais ne s'éteint, jamais ne meurt.
Être disciple, c'est imiter. Être disciple, cela suppose non seulement que l'on renonce à sa propre lucidité, à son propre questionnement, à son honnêteté, à son intégrité, mais cela sous-entend aussi qu'en devenant disciple on a un mobile : être récompensé. Mais la vérité n'est pas une récompense ! Si l'on veut comprendre la vérité, il faut faire abstraction totale de toute forme de récompense ou de châtiment. L'autorité se fonde sur une peur sous-jacente, et lorsqu'on se soumet à une discipline par crainte de ne pas obtenir ce que nous promet un exploiteur au nom de la vérité ou de l'expérience, cela équivaut à renier sa propre lucidité, sa propre honnêteté. Si vous dites que vous devez méditer, que vous devez suivre un certain chemin, un certain système, de toute évidence vous vous conditionnez vous-même en fonction de ce système ou de cette méthode. Vous obtiendrez peut-être le résultat que vous fait miroiter la méthode, mais cela ne vaut guère mieux qu'une poignée de cendres, car le motif implicite est la réussite, le succès — et c'est la peur qui est à la racine de tout cela.
p. 30
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La méditation ne consiste ni à répéter des mots, ni à s'auto-hypnotiser, ni à se plier à une méthode ou à un système.
p. 29
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