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4,01

sur 591 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce deuxième opus débute par la séparation des jumeaux. Lucas resté derrière le 'rideau de fer' guérit sa profonde déprime en secourant le curé privé de revenu par le Parti, en adoptant le fruit difforme d'un inceste ou aidant la bibliothécaire Clara dont le mari fut pendu et qui cache les livres défendus.

J'ai été touché par la douceur des personnages, particulièrement Peter, membre du Parti dissimulant sa générosité et ses amitiés profondes.

Je ne peux qu'adorer l'économie de mots qui sublime l'imaginaire. Deviner un drame le rend d'autant plus poignant. Il y a de la beauté dans ce qui est simple et la monotonie ne peut s'y installer.
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Le Grand cahier m'avait enthousiasmée. Une écriture concise, habile, mimétique de l'enfant qui était en train de l'écrire... Toute la noirceur, la violence ressortant de ce bas monde... Bref, tout ceci avait fait que je m'étais empressée d'acheter les deux autres volets de cette trilogie.

Dans La Preuve, on ne retrouve qu'un seul des jumeaux, Lucas, séparé de Claus qui a préféré passer la frontière. Sens propre ou sens figuré (dans le sens de : devenir meilleur) ? On s'attend toujours à tout avec Agota Kristof. Lucas va ici se montrer sous un autre jour, même si noirceur et violence sont deux ingrédients toujours présents. Ainsi, il va recueillir Yasmine et son fils, un petit être atteint de malformations que le jumeau va prendre sous son aile. Il va devenir ami avec Peter, un fonctionnaire du "Parti Révolutionnaire", tomber amoureux de Clara... Bref, les aspects positifs de celui-ci ressortent, aspects positifs dont on pouvait se demander s'ils existaient dans le premier tome.

Je suis assez mitigée au sortir de ce livre. La mayonnaise a moins pris. Est-ce le fait que le ton et l'écriture ont changé ? Est-ce parce que le côté sombre n'intervient qu'avec parcimonie ? En tous les cas, ce dont je suis sûre, c'est que je préférais voir les jumeaux ensemble. C'était aussi ce qui faisait leur force. Un seul être vous manque...
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Je termine le deuxième volume de la trilogie d'Agota Kristof et je reste époustouflé par cette histoire. Nous sommes, dans ce tome, avec celui des jumeaux qui est resté au pays. Même s'il a gardé sa rudesse et sa violence, ‘il « s'humanise », on ose s'y attacher. L'histoire reste toutefois très dure et les chocs que j'ai ressentis ont été fréquents. La fin nous fait perdre tous nos repères. Au point de vue du style, bien sûr l'effet de surprise du premier tome a disparu et l'utilisation du « nous », tellement marquant dans le premier opus n'est plus là mais, j'avais hâte de retrouver ces phrases courtes amenant une lecture rapide et qui ont provoqué, chez moi, une sensation physique d'essoufflement comme celle qu'on ressent durant un effort. Je n'ai pas été déçu, c'est du grand art.
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Dans ce deuxième volet, on retrouve l'un des jumeaux, Lucas, seul sans son frère qui a passé la frontière. Claus n'apparaît que dans le dernier chapitre, juste avant l'épilogue. le texte n'est plus écrit à la première personne du pluriel, ni à la première personne du tout. Place à une narration à la troisième personne, ce qui installe une distance avec l'histoire de Lucas, l'écriture reste sobre et sèche mais les phrases sont un peu plus complexes, pas réduites à sujet-verbe-complément, les chapitres n'ont plus de titre et sont plus longs. Lucas a gagné en maturité, il devient adulte, il est égal à lui-même, on sent sa violence, les traces de sa colère, une grande froideur qui par moments s'estompe, laissant entrevoir de l'humanité chez Lucas : il s'occupe de voisins, du curé, prend en charge une jeune femme, Yasmine, et son fils Mathias, infirme. Mais tout cela en ayant bien du mal à exprimer ses sentiments et émotions, on se demande toujours s'il en éprouve et en même temps on sent que son frère lui manque. Mathias semble être pour lui un substitut de son jumeau. Il y a plusieurs personnages secondaires, mais leurs histoires sont toutes sombres, toutes liés à un triste passé, soit pendant la guerre, soit sous le joug du régime qui s'est installé dans le pays. Contre toute attente, bien des années après, au dernier chapitre le frère revient et tout ce que le lecteur pensait avoir compris vole en éclat, y compris le premier volet de l'histoire. Toutes les certitudes du lecteur sont ébranlées, mais c'est addictif, il ne me reste plus qu'à attaquer le troisième volet pour avoir, je l'espère, le fin mot de l'histoire.
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Dans ce deuxième tome, Kristof se concentre sur l'histoire d'un des deux jumeaux, même si la présence de l'autre se fait sentir tout le long du roman. L'écriture est un peu moins froide que dans l'opus précédent, mais tout autant efficace. Même si ce tome est un chouia en dessous, je l'ai lu avec autant d'intérêt. Une ribambelle de personnages secondaires font leur apparition, tous autant pertinents et intéressants les uns que les autres. Pendant toute la lecture, nous sentons l'omniprésence d'un trouble, sans arrivé à mettre le doigt dessus. C'est très étrange comme sensation. Réalité ? Mensonge ? Trouble mental ? Bref, j'espère que la lecture du tome trois nous donnera un peu plus de réponses.
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Cette trilogie était dans ma pile à lire depuis des années, le premier tome ayant été commencé et vite abandonné, suite à cette première scène de zoophilie qui m'avait complètement dérangée, j'ai décidé de reprendre la lecture de ces romans.

Dans le premier tome de cette trilogie, les jumeaux n'avaient pas de prénom. Cela donnait un côté aseptisé et cruel au récit. Comme si l'auteur ne voulait pas que l'on s'attache à ces deux petits garçons. Nous retrouvons l'un des deux jumeaux, Lucas, qui lui n'a pas traversé la frontière. Après la séparation avec son frère, Lucas semble indifférent à la course du monde, jusqu'à sa rencontre avec Yasmine et son bébé. Dans ce deuxième tome écrit à la troisième personne du singulier, Lucas semble plus humanisé, plus vivant, mais je reste persuadé que ce sont ses échanges avec les autres qui rendent le récit plus vivant, parce que dans le fond Lucas reste le même. La violence est néanmoins moins présente dans ce deuxième tome, mais pourtant à chaque page tournée, une terrible menace semble prête à éclater à tout moment. L'auteur nous emmêle les pinceaux encore une fois, dans une écriture limpide et fluide, fictive ou réelle, la vérité se lira dans le dernier tome de cette trilogie.
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Une histoire de jumeaux que la vie a rendu fusionnel ... ils rédigeaient un grand cahier pour raconter leur quotidien.
Lucas se retrouve seul mais comment apprendre à vivre seul quand on ne l'a jamais été ... quand on a été dépendant de son double ... la mécanique de la journée peut s'accomplir mais pas jusqu'au bout, il y a des ratés ... jusqu'au moment où l'on croit trouver quelqu'un pour lequel on devient indispensable.
Lucas se reconstruit une vie dans ce nouveau pays, dans cette petite ville qui change petit à petit.
L'écriture se civilise, comme l'adulte qu'est devenu Lucas... on réfléchit ... on boit ... on aime ... on se reconstruit en essayant de construire un autre.
L'histoire est toujours aussi âpre, difficile à vivre et à imaginer
Pourquoi faut il qu'il y en ai toujours un qui disparaisse ?
Peut être que le troisième mensonge nous apportera la lumière ?
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C'est encore mieux que le premier volet de la trilogie, le Grand cahier. Car les jumeaux ont grandi, enfin le jumeau car, de Claus, on ne sait plus rien hormis qu'il est censé revenir un jour. On se prend même à douter de son existence. La force de la Preuve c'est de titiller constamment le lecteur. D'abord le titre: la preuve de quoi ? Et puis le mystère planant autour de Claus: est-il mort ? Pourquoi les gens qui l'ont connu ne parlent-ils jamais de lui ? Et qu'y a-t-il dans ces putains de cahiers ?!
Autre point positif: les sentiments. Autant dans le Grand cahier, les Jumeaux formaient une seule machine froide, autant Lucas tout seul développe des formes d'amour dont on le croyait pas capable et qui sont très émouvantes.
Enfin, La Preuve est une manière très originale d'évoquer le joug soviétiques sur les républiques satellites dans les années 50, la terreur surtout, la terreur politique. A la chute du mur, on a beaucoup fantasmé sur les privations des gens de l'est mais, en réalité, ils ne manquaient de rien. La véritable torture c'était la surveillance, le soupçon permanent, LA PEUR et l'injustice des condamnations morales.
Allez, C est parti pour le troisième volet !
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Une grande, oui, une grande. N'abusons plus de ce mot "grand" - "grand philosophe", "grand historien", "grand sociologue", "grande romancière" - ne prenant à témoin que l'influence limitée de leur école d'appartenance. Rien derrière elle, personne à ses côtés, singularité absolue dans le temps et dans l'espace, Kristof a créé. C'est la seule preuve de la grandeur. Nous sommes honorés de pouvoir la compter parmi les écrivains de langue française.
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Dans cette suite de le Grand Cahier, on ne retrouve que très peu d'éléments communs avec le premier tome. Il y a beaucoup moins de bizarreries, de détails que j'aurais préféré ne pas avoir. Jusqu'à l'écriture qui est complètement différente ! Alors que le Grand Cahier était écrit à la première personne du pluriel et était d'un style plutôt enfantin, la Preuve est écrite à la troisième personne du singulier, avec un narrateur omniscient. Alors que dans le premier tome, les deux jumeaux étaient traités comme étant une seule et même entité, leur séparation nous force maintenant à les considérer comme deux entités distinctes.
Expliquez-moi donc pourquoi, puisque tout est différent j'ai été aussi morbidement fascinée par l'histoire ? Je n'y comprends absolument rien !
J'ai dévoré ce roman en une seule soirée, de la première à la dernière page. le dénouement nous questionne et nous étonne énormément. C'est au prix d'un énorme effort que j'ai fermé la lumière pour la nuit après avoir terminé ce tome.
J'entame maintenant le Troisième Mensonge, qui promet beaucoup !
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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