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4,05

sur 459 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour ma part, mi-figue mi-raisin.


Babel vaut le détour pour son univers enchanteur, son esthétique orientaliste et une certaine pédagogie de l'histoire de l'impérialisme britannique du XIXe siècle. 

Mais le roman aurait gagné à être plus condensé et plus rythmé. C'est une lecture qui requiert une grande patience et de l'attention supplémentaire.


Voir mon avis en vidéo :


https://youtu.be/g_KBo3lNqMc


Lire la chronique détaillée sur mon blog :


https://www.aikadeliredelire.com/2024/01/babel-netgalleyfrance-lu-approuve.html?m=1

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Un jeune orphelin chinois devient pupille d'un grand professeur d'Oxford. Il lui donnera une éducation so british et sans affection afin que lui aussi, désormais rebaptisé Robin Swift, puisse intégrer la prestigieuse faculté de traduction Babel et maitriser l'art magico-linguistique de l'argentogravure.
"Babel", c'est la briquasse qu'on devrait tous et toutes lire. Une bonne aventure et efficace (un brin trop manichéenne peut-être) dans l'Angleterre du XIXe siècle qui remet bien en cause le privilège blanc et critique le (néo)colonialisme et la (sur)industrialisation. Et si en plus, vous avez fait les classiques et avez prononcé des phrases telles que "Mais c'est quoi alors le radical?", "Et cette nasale là, tu la fais évoluer comment", "Il dit quoi Gaffiot?", c'est vraiment parfois même carrément drôle. Je regrette juste une impression moyenne et que les notes de bas de page (de l'autrice, pas celle de la traductrice) ne soient pas toutes égales, on sent sur celles-ci un manque de travail et c'est dommage vu qu'elles ajoutent au contexte historique. Un récit plaisant, où l'on ne se s'embête jamais, idéal pour les jours de pluie.
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Babel est un roman qui reçoit des avis variés, et je peux comprendre les raisons de cette diversité d'opinions. Quand j'ai commencé ma lecture, j'ai douté de ma capacité à le finir. le décor historique, qui me semblait éloigné, combiné à une écriture riche mais assez posée, a rendu le début de ma lecture assez difficile. Et il est vrai que l'histoire met un certain temps à prendre son envol. Cependant, en tant que fan de Dark Academia, j'ai décidé de persévérer avec ce livre avant de le mettre de côté, et je suis vraiment contente de ne pas avoir abandonné !

Le livre aborde des sujets cruciaux comme le racisme et le colonialisme, des thèmes que je trouve souvent sous-représentés dans la littérature destinée aux jeunes et aux jeunes adultes. J'ai été ravie de les voir traités ici. Ce que d'autres peuvent qualifier de clichés, je les perçois comme une représentation de réalités dérangeantes. Je félicite R. F. Kuang pour sa prise de position audacieuse, qui m'a beaucoup parlé.

Je recommanderais ce livre à ceux qui s'intéressent à l'histoire du colonialisme ou plus généralement à l'histoire de la littérature et de la traduction. Je ne suis pas toujours indulgente avec les livres controversés, mais pour moi, "Babel" était une lecture qui en valait la peine.
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Je suis toujours fan d'une bonne intrigue politique et celle-ci n'a pas déçu ; et avec le trope de la famille retrouvée, la partie intellectuelle et de nombreux faits historiques taclés tout autour de l'histoire... j'ai vraiment aimé ! C'était une lecture difficile, mais agréable, qui a réveillé mon passé d'intello/étudiant et m'a fait tomber sous le charme des mots encore et encore (même si j'ai dû me "forcer" à l'ouvrir, à cause de l'intensité de ce livre). Sachez qu'il ne se passe pas grand-chose dans certains chapitres, les actions étant plutôt rares - mais agréables, quand elles sont là.
En raison de la façon dont il parle du colonialisme, de l'importance historique de l'effacement de la culture et de la langue des autres, et de toute l'histoire politique et sociale qui se cache derrière, vous devez essayer ce livre.
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Voilà un livre pour lequel il m'est difficile d'écrire un avis, finalement.

Il y a d'un côté le travail d'écriture et de recherche, que je trouve merveilleux. Il y a le propos, nécessaire, intéressant et passionnant. Et puis… il y a un manque d'attachement et d'investissement de ma part.

En vérité, je me retrouve dans les mots de l'avis d'Artecate. C'est un roman brillant, que j'ai dévoré, qui m'a perturbée mais qui, je le sens, ne laissera pas un souvenir impérissable dans mon esprit.

Le texte est parfois verbeux, il explore avec intelligence le personnage de Robin mais n'offre peut-être pas un travail aussi pointu sur les autres personnages. Je pense que la force de cet écrit aurait pu se trouver dans ses protagonistes, leur psychologie, leur complexité, leurs contradictions. Une force qui est parfois oubliée pour laisser place à de longs passages rhétoriques.

Même si ce livre ne m'a pas hautement transportée, je l'ai aimé pour son audace, son originalité et pour ses prises de parole. C'est un roman clairement politique, parfois manquant d'un point de nuance et de subtilité peut-être, mais les sujets abordés sont essentiels, puissants et obligent à la réflexion, à une certaine prise de recul. L'histoire se déroule au XIXe, mais ne fait-elle pas écho à des situations d'aujourd'hui ?

Bref, c'est un livre qui aura tout de même su me surprendre, qui m'aura rendue parfois inconfortable, qui m'aura fait réfléchir, qui mérite d'être lu.
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Je suis en difficulté pour faire un retour sur ce roman, ça m'arrive rarement mais ce livre a accompli l'exploit de me perturber.
Roman plébiscité, prix Nebula, ce pavé de 750 pages n'est pas facile à digérer au départ.
C'est lent et relativement sans action pour une très grosse moitié de l'histoire. Ce manque de rythme à failli me coûter mon intérêt pour le livre.
C'est un roman brillant intellectuellement, qui traite de la question du langage. On sent les recherches, le pur côté universitaire de l'autrice , le rapport historique, sociologique. Ce livre est presque une thèse sur le sujet, mais derrière cette histoire de traduction et de racine des mots, on parle surtout de colonialisme, de racisme, d'esclavage et surtout, de pouvoir. Un pouvoir impressionnant qui fait très nettement réfléchir au fonctionnement de notre société actuelle, de l'exclusion de certaines ethnies, la lutte des classes et de la manipulation des politiques.
Ce roman est politique, il ne s'en cache pas et ne fait pas du tout dans la subtilité.
Plusieurs fois le rythme de l'histoire m'a rendu confuse, certaines choses - notamment l'écriture du personnage de Letty- m'a moyennement plû. J'ai trouvé que certains personnages manquaient de substance et que le récit se perdait dans ses discours intellectuelles.
Plusieurs fois je me suis dis qu'on tournait en rond et que j'avais du mal à m'attacher aux personnages et à l'histoire.
C'est vraiment la fin qui a changé ma vision. Même si j'avais totalement anticipé ce qui allait se produire, le récit m'a poussé à accepter une conclusion qui n'est pas en accord avec ma propre éthique.
Et ça c'est très fort.
Cette fin m'a tenu en haleine et m'a fait envisager le récit autrement qu'une longue thèse où il ne se passe rien.
Babel réussit l'exploit d'être un livre que j'ai d'abord moyennement apprécier de lire et qui est parvenu à renverser la donne. C'est innovant et surtout, ça va au bout de sa réflexion.
Sur le plan de l'esprit je l'ai trouvé brillant et intelligent, côté coeur ce n'est pas un livre pour lequel je ressens un attachement particulier.
Je pense sincèrement qu'une narration à la première personne, du point de vue de Robin aurait eut plus d'émotions et que les notes de bas de page aurait dû figurer dans la narration.
Bref c'est un livre qui est définitivement à lire pour les sujets qu'il aborde.
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ᴜɴ ᴏᴜᴠʀᴀɢᴇ sᴇ ᴠᴏᴜʟᴀɴᴛ ᴇɴ ɢʀᴀɴᴅᴇ ᴘᴀʀᴛɪᴇ ʜɪsᴛᴏʀɪǫᴜᴇ ʀᴀᴄᴏɴᴛᴀɴᴛ ʟ'ʜɪsᴛᴏɪʀᴇ ᴅᴇ ʀᴏʙɪɴ, ᴊᴇᴜɴᴇ ᴄᴀɴᴛᴏɴɴᴀɪs sᴀᴜᴠé ᴅᴇ ᴊᴜsᴛᴇssᴇ ᴅᴜ ᴄʜᴏʟéʀᴀ ᴘᴀʀ ᴜɴ ʀɪᴄʜᴇ ʙʀɪᴛᴀɴɴɪǫᴜᴇ, ᴍʀ ʟᴏᴠᴇʟʟ, ǫᴜɪ ᴠᴀ ʟ'ᴇᴍᴍᴇɴᴇʀ à ʟᴏɴᴅʀᴇs ᴘᴏᴜʀ ʟ'éᴅᴜǫᴜᴇʀ ᴇᴛ ʟᴜɪ ғᴀɪʀᴇ ɪɴᴛéɢʀᴇʀ ʟᴀ ᴘʀᴇsᴛɪɢɪᴇᴜsᴇ ᴜɴɪᴠᴇʀsɪᴛé ᴅ'ᴏxғᴏʀᴅ, ᴇᴛ sᴀ ᴛᴏᴜʀ ᴅᴇs ᴛʀᴀᴅᴜᴄᴛɪᴏɴs : ʙᴀʙᴇʟ. ᴀʏᴀɴᴛ ᴜɴ ᴠéʀɪᴛᴀʙʟᴇ ᴅᴏɴ ᴘᴏᴜʀ ʟᴇs ʟᴀɴɢᴜᴇs, ʀᴏʙɪɴ ʟᴇs ᴀssɪᴍɪʟᴇ ᴀssɪᴅûᴍᴇɴᴛ, ᴇᴛ ᴅéᴄᴏᴜᴠʀᴇ ᴘᴇᴜ à ᴘᴇᴜ ʟᴇs ʙᴀʀʀᴇs ᴅ'ᴀʀɢᴇɴᴛ ᴇᴛ ʟᴇᴜʀs ᴘʀᴏᴘʀɪéᴛés “ᴍᴀɢɪǫᴜᴇs”.

Un univers dans lequel la société se repose sur ces petites barres d'argent d'apparence insignifiantes, tout comme nous nous reposons aujourd'hui sur la technologie. le principe de l'argentogravure est à la fois simple et très complexe, et l'on en découvre toujours plus au fur et à mesure que Robin l'étudie, rendant le procédé autant tangible qu'abstrait.

Une cohorte à laquelle je me suis beaucoup attachée, notamment à Ramy et Robin, qui sont comme deux âmes soeurs quelque part, faits pour se rencontrer. Mais aussi à Griffin, qui malgré ses défauts, possède un côté très humain, et dont l'on devine les blessures profondes.

Une époque impitoyable pour les étrangers, mais la plume le retranscrit de manière si poignante que j'ai été profondément touchée par le récit dramatique. Xénophobie, racisme et misogynie sont au coeur du sujet, tout comme l'hypocrisie de la société anglaise de cette époque et sa suprématie basée sur un capitalisme naissant, allant à l'encontre de l'éthique de beaucoup.

Un ouvrage tragique et poétique, empreint de remarques philosophiques pertinentes pour l'époque dont il rend compte, mais aussi de notre monde actuel. Il y avait une grosse partie politique qui, pour une fois, ne m'a pas du tout gênée car nécessaire aux enjeux de l'histoire, et tellement bien décrite qu'il était facile de s'y associer et de se mettre à la place des personnages.

Une batterie de connaissances en histoire, en langues et en étymologie sont employées, très intéressantes dans le sens où l'autrice joue littéralement avec les mots comme si elle mettait en place les pièces d'un puzzle, nous menant inéluctablement vers une révolte qui couve depuis des années.

En résumé, j'ai tout bonnement adoré ma lecture. Beau bébé de presque 800 pages, j'avais peur qu'il soit indigeste quand je l'ai commencé car la plume est plutôt “classique” (pas dans le sens “normal”, mais dans le sens “universitaire”), mais si le lecteur suit bien le fil conducteur, la lecture est en fait très simple, il suffit de se laisser guider tout en réfléchissant aux problématiques évoquées.

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J'ai lu ce pavé (de plus de 750 pages) jusqu'au bout, mais je l'ai trouvé bien long ! Peut-être qu'un peu plus de concision n'aurait pas nui. Et je l'ai trouvé bien sombre !
Les personnages qui sont jeunes et naïfs au début, au point qu'on se croirait dans un roman pour ados, prennent peu à peu de l'épaisseur.
Mais ces petits défauts (à mon goût) sont contrebalancés par des réflexions intéressantes sur les langues, la traduction, le colonialisme. Rebecca Kuang, qui avait 25 ans quand elle a écrit ce roman, fait preuve de beaucoup d'érudition et d'une grande maturité.
Donc globalement un bon moment de lecture.

#Challenge plumes féminines
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J'avais vu passer Babel sur Instagram et le résumé m'avait intriguée. Je me suis donc lancée dans la lecture de cette brique.
Le thème est très intéressant, l'argentogravure extrêmement développée et on en apprend beaucoup sur les langues et l'étymologie
L'auteur fait bien ressentir le mal-être des étudiants étrangers en Angleterre...
C'est un livre que j'ai apprécié et qui m'a fait réfléchir sur de nombreux thèmes auxquels sont confrontés les personnages.
Je l'ai néanmoins trouvé très long et je ne me suis pas attachée aux personnages. La fin est selon moi très longue aussi d'autant plus que notre personnage principal ne semble plus être qu'une ombre de lui-même.
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Babel est un récit complexe, un pamphlet contre la domination des cultures (quelles qu'elles soient), une ode à la diversité, un traité anticolonialiste, un cri qui résonne à travers les âges. Ouais, rien que ça !

Le système de magie (peut-on réellement réduire le pouvoir évoqué dans le roman à de la magie ?) est basé sur une réflexion simple et pourtant si évidente : traduire, c'est trahir. Parce qu'une langue est bien plus qu'un paquet de mots, de règles orthographiques et grammaticales. Une langue est une culture. Vouloir transposer un texte, un mot, dans une langue qui n'est pas la sienne nécessite de la part de son traducteur une connaissance infaillible de la culture d'origine et du destinataire de ladite traduction. Faut-il alors mettre un texte à la portée de celui qui le reçoit ? Ou bien le forcer à voir le texte à travers les yeux d'une autre culture ? Bref, tout un tas de pistes que j'ai trouvées fascinantes.

Fort heureusement, au vu de la complexité des idées exposées (bien que le roman soit très abordable), le nombre de personnages y est limité. Là où R.F. Kuang aurait pu se contenter d'une simple dichotomie du Bien contre le Mal, elle teinte les combats les plus nobles de motivations personnelles, de colère, de violence. Se pose la question universelle : peut-on changer le monde dans la paix ? Peut-on se battre pour des idéaux sans (faire) souffrir ? Mais lorsqu'enfin le dénouement se profile, on comprend que le monde écrit sa propre tragédie, à l'encre de ses souffrances, de ses croyances aveugles, sourd au réel sens du mot "traduction".

Bref, un roman très fort, dont je regrette de voir la traduction atterrir chez un éditeur connu pour la piètre qualité de son travail sur les textes étrangers... Si tu lis l'anglais, vas-y, c'est accessible, et c'est ouf !
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