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4,04

sur 460 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je suis toujours fan d'une bonne intrigue politique et celle-ci n'a pas déçu ; et avec le trope de la famille retrouvée, la partie intellectuelle et de nombreux faits historiques taclés tout autour de l'histoire... j'ai vraiment aimé ! C'était une lecture difficile, mais agréable, qui a réveillé mon passé d'intello/étudiant et m'a fait tomber sous le charme des mots encore et encore (même si j'ai dû me "forcer" à l'ouvrir, à cause de l'intensité de ce livre). Sachez qu'il ne se passe pas grand-chose dans certains chapitres, les actions étant plutôt rares - mais agréables, quand elles sont là.
En raison de la façon dont il parle du colonialisme, de l'importance historique de l'effacement de la culture et de la langue des autres, et de toute l'histoire politique et sociale qui se cache derrière, vous devez essayer ce livre.
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ᴜɴ ᴏᴜᴠʀᴀɢᴇ sᴇ ᴠᴏᴜʟᴀɴᴛ ᴇɴ ɢʀᴀɴᴅᴇ ᴘᴀʀᴛɪᴇ ʜɪsᴛᴏʀɪǫᴜᴇ ʀᴀᴄᴏɴᴛᴀɴᴛ ʟ'ʜɪsᴛᴏɪʀᴇ ᴅᴇ ʀᴏʙɪɴ, ᴊᴇᴜɴᴇ ᴄᴀɴᴛᴏɴɴᴀɪs sᴀᴜᴠé ᴅᴇ ᴊᴜsᴛᴇssᴇ ᴅᴜ ᴄʜᴏʟéʀᴀ ᴘᴀʀ ᴜɴ ʀɪᴄʜᴇ ʙʀɪᴛᴀɴɴɪǫᴜᴇ, ᴍʀ ʟᴏᴠᴇʟʟ, ǫᴜɪ ᴠᴀ ʟ'ᴇᴍᴍᴇɴᴇʀ à ʟᴏɴᴅʀᴇs ᴘᴏᴜʀ ʟ'éᴅᴜǫᴜᴇʀ ᴇᴛ ʟᴜɪ ғᴀɪʀᴇ ɪɴᴛéɢʀᴇʀ ʟᴀ ᴘʀᴇsᴛɪɢɪᴇᴜsᴇ ᴜɴɪᴠᴇʀsɪᴛé ᴅ'ᴏxғᴏʀᴅ, ᴇᴛ sᴀ ᴛᴏᴜʀ ᴅᴇs ᴛʀᴀᴅᴜᴄᴛɪᴏɴs : ʙᴀʙᴇʟ. ᴀʏᴀɴᴛ ᴜɴ ᴠéʀɪᴛᴀʙʟᴇ ᴅᴏɴ ᴘᴏᴜʀ ʟᴇs ʟᴀɴɢᴜᴇs, ʀᴏʙɪɴ ʟᴇs ᴀssɪᴍɪʟᴇ ᴀssɪᴅûᴍᴇɴᴛ, ᴇᴛ ᴅéᴄᴏᴜᴠʀᴇ ᴘᴇᴜ à ᴘᴇᴜ ʟᴇs ʙᴀʀʀᴇs ᴅ'ᴀʀɢᴇɴᴛ ᴇᴛ ʟᴇᴜʀs ᴘʀᴏᴘʀɪéᴛés “ᴍᴀɢɪǫᴜᴇs”.

Un univers dans lequel la société se repose sur ces petites barres d'argent d'apparence insignifiantes, tout comme nous nous reposons aujourd'hui sur la technologie. le principe de l'argentogravure est à la fois simple et très complexe, et l'on en découvre toujours plus au fur et à mesure que Robin l'étudie, rendant le procédé autant tangible qu'abstrait.

Une cohorte à laquelle je me suis beaucoup attachée, notamment à Ramy et Robin, qui sont comme deux âmes soeurs quelque part, faits pour se rencontrer. Mais aussi à Griffin, qui malgré ses défauts, possède un côté très humain, et dont l'on devine les blessures profondes.

Une époque impitoyable pour les étrangers, mais la plume le retranscrit de manière si poignante que j'ai été profondément touchée par le récit dramatique. Xénophobie, racisme et misogynie sont au coeur du sujet, tout comme l'hypocrisie de la société anglaise de cette époque et sa suprématie basée sur un capitalisme naissant, allant à l'encontre de l'éthique de beaucoup.

Un ouvrage tragique et poétique, empreint de remarques philosophiques pertinentes pour l'époque dont il rend compte, mais aussi de notre monde actuel. Il y avait une grosse partie politique qui, pour une fois, ne m'a pas du tout gênée car nécessaire aux enjeux de l'histoire, et tellement bien décrite qu'il était facile de s'y associer et de se mettre à la place des personnages.

Une batterie de connaissances en histoire, en langues et en étymologie sont employées, très intéressantes dans le sens où l'autrice joue littéralement avec les mots comme si elle mettait en place les pièces d'un puzzle, nous menant inéluctablement vers une révolte qui couve depuis des années.

En résumé, j'ai tout bonnement adoré ma lecture. Beau bébé de presque 800 pages, j'avais peur qu'il soit indigeste quand je l'ai commencé car la plume est plutôt “classique” (pas dans le sens “normal”, mais dans le sens “universitaire”), mais si le lecteur suit bien le fil conducteur, la lecture est en fait très simple, il suffit de se laisser guider tout en réfléchissant aux problématiques évoquées.

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Des pour et des contre, donc je vais commencer par ce qui m'a semblé représenter des défauts, parfois de taille :
- les notes de bas de page. Elles m'ont vraiment gonflée, parce qu'elles m'ont sortie de la narration et donnent l'impression que l'autrice tenait trop à la moindre de ses réflexions pour accepter d'alléger son texte. Comme si l'éditeur lui avait demandé des coupes et qu'elle n'avait pas pu s'y résoudre. Dans la plupart des cas, j'ai eu l'impression qu'elle me prenait pour une idiote en apportant des informations inutiles à l'histoire pour bien marteler son propos.
- un étalage d'érudition. Bien que passionnée par les questions d'étymologie, il m'a parfois semblé assister à un cours, qui là encore me sortait de l'histoire, car je ne voyais pas le rapport entre l'information donnée et ce qui se passait - et évidemment c'était toujours en note de bas de page !

Ceci étant dit, ce roman m'a paru magnifique et nécessaire, et je m'avoue assez choquée par les critiques négatives. Pas parce qu'on n'a pas le droit de ne pas aimer le livre, mais parce qu'elles me semblent être passées à côté du propos. Gloser sur le fait que les personnages sont privilégiés, c'est refuser de voir la violence systémique qui est pointée du doigt dans Babel. C'est tout simplement, me semble-t-il, reproduire le point de vue du colon, qui est bien gentil, quand même, d'avoir pris sous son aile ces pauvres gens intellectuellement défavorisés, non ? de même, les critiques choquées parce que le livre semble un appel à la violence - ce avec quoi je ne suis pas d'accord - me paraissent n'avoir tout simplement pas évolué avec les personnages. Elles continuent de regarder le monde depuis leur position - bien privilégiée, elle, sans paraître vouloir entendre la souffrance ici proclamée.

Alors oui, Babel est perclus de défauts, il est parfois moralisateur, mais manichéen, non, je ne suis pas d'accord. Victoire, Anthony, madame Craft, offrent des contrepoints à leurs acolytes. On ne lit ici que des trajectoires, on entend des voix, qu'on serait prêt à suivre ou non, des voix torturées, des voix modérées, des voix furieuses, d'autres ignorantes. R.F Kuang peint une société tout entière, ainsi que les individus qui la composent, et c'est, je crois, ce à quoi sert la littérature. La lecture, du moins : à se poser, et à écouter.
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Je dois avouer que j'ai d'abord acheté ce coffret de luxe pour sa beauté.
Puis j'ai vu que c'était une histoire sur les traducteurs d'Oxford : je me suis dit que ça pouvait être intéressant... mais il s'avère que c'est une histoire fantastique. J'aime bien les histoires fantastiques mais je ne pensais pas trouver ces deux sujets entremêlés dans un roman.
Certes le livre est épais mais on se laisse prendre et cela se lit, quand même, assez vite.
J'ai bien apprécié ce roman avec ses approches linguistiques qu'utilisent les traducteurs de l'histoire (je ne sais pas comment le traducteur du roman s'en est sorti pour passer de l'anglais au français), seule la fin m'a laissée sur ma faim (mais chut, pas de spoiler).
Même si l'université d'Oxford est modifiée par rapport à la réalité de l'époque (XIXe siécle), l'autrice met en garde que la modification d'architecture permet de coller au roman fantastique (ce n'est pas un roman historique).
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Robin est un jeune chinois qui a été ramené en Angleterre par un professeur en langues après le décès de toute sa famille. Il va être élevé dans l'optique de faire de lui un étudiant en langues brillant afin de pouvoir intégrer le fameux institut de traduction d'Oxford, qu'on appelle Babel. Mais une fois passé l'émerveillement devant ce pourquoi il a oeuvré toute sa vie, il prend conscience de tout ce qui sous-tend cette magnificence : l'esclavage, l'exploitation des ressources de pays étrangers, l'aveuglement de la population. À partir de ce moment-là, Robin va beaucoup évoluer, développer une conscience politique, morale. Il va essayer de se battre contre ce système mais doit pour cela renoncer lui-même à beaucoup de choses qu'il apprécie (son confort, sa vie d'étudiant, la vie plutôt facile). Il va finir par adopter une attitude extrême, très loin du gentil garçon inoffensif du début du récit.
Ce roman est vraiment très poignant et riche. Il soulève beaucoup de question quant au colonialisme et à tout ce que ça induit pour les pays soumis. Mais il va plus loin car il nous incite à nous regarder sans concession : serions-nous prêts à renoncer à certaines choses qui sont produites dans des conditions inhumaines? le livre aborde aussi les questions de racisme et le fait que les principaux personnages soient très différents les uns des autres permet d'explorer de nombreux points de vue.
Enfin, ce livre est centré autour de la question des langues, de la traduction d'une langue à l'autre, et montre à quel point une langue est bien plus qu'un moyen de communication mais bien une façon de voir le monde. Et toute la réflexion sur ce thème est tout aussi passionnante.
Bref, c'est un livre très riche, assez fascinant et très émouvant que je recommande avec vigueur.
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Ce livre est très présent sur les réseaux et j'en attendais donc beaucoup. J'étais un peu déçue par rapport à toute l'anticipation que cela avait créé pour moi. Néanmoins, j'ai adoré la plume de R. F. Kuang qui a su créer un univers différent dans le Londres du 19ème siècle.

Les personnages étaient parfois irritants mais aussi attachants. le roman est principalement écrit du point de vue de Robin, avec parfois 1 chapitre dédié au point de vue d'un autre personnages (3 il me semble dans tout le roman), ce qui était très intéressant.

J'ai toutefois trouvé quelques longueurs, et j'avais parfois du mal à entrer dans le l'histoire. Mais les thèmes abordés dans le roman, la colonisation, l'appropriation culturelle, le racisme, l'impérialisme et la participation de l'académie à la colonisation étaient tellement forts et, je trouve, bien abordés, que cela m'a permis de continuer ma lecture et que je l'ai au final beaucoup appréciée.

Ce n'est pas une lecture "facile". Il y a beaucoup de choses difficiles qui sont abordées mais les thèmes du roman l'expliquent.

Pour moi, la fin du roman est assez logique, au vu de l'évolution des personnages au fil de l'histoire.
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Parler de cette histoire est complexe tant l'univers y est riche. Je comprends qu'elle plaise mais aussi qu'elle puisse laisser un arrière-goût de pas assez en dépit de la petite brique qu'elle est.

Le roman est découpé en cinq livres. J'ai trouvé le premier long. Il relate la manière dont Robin a été recruté par Babel. Bien que nécessaire pour rendre crédible toute l'aventure du personnage, cette construction a rendu mon immersion plus longue.

Ce roman parle de racisme, de colonialisme et par extension de politique mais aussi du pouvoir des mots. Pour dépeindre ces thèmes, Babel, la tour spécialisée en traduction, est le théâtre d'une révolte silencieuse sur le point d'exploser.

Au travers de Robin, mais aussi de ses compagnons, nous ne pouvons qu'être indignés par la perte identitaire et forcée qu'ils subissent. Avec l'illusion d'un monde meilleur et d'un travail de nécessité publique, Robin pense avoir fait le bon choix. Que doit-il à son mentor et jusqu'où doit-il aller au nom de cet acte de bonté qu'est son « sauvetage » ? S'il n'est plus vraiment de Canton, est-il seulement Anglais ? Au sein même de l'université d'oxford, Robin n'a pas d'autre choix que d'admettre les failles du recrutement de traducteurs étrangers.

L'argentogravure est fascinante. Son pouvoir incroyable pousse Robin à avancer dans son cursus mais une rencontre bouleverse le chemin tout tracé qu'il pensait suivre.

J'ai été plusieurs fois étonnée par les péripéties. Certains événements sont sombres et cruels, à l'image des thèmes abordés.

Cependant, je reste sur ma faim. J'aurais davantage apprécié une conclusion plus détaillée.

En bref, ce roman est à découvrir si les thèmes qu'il traite vous tentent.
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Babel, oeuvre monumentale, dont on reconnaît tout de suite la richesse et le travail. J'étais loin, en ouvrant la première page, en suivant les aventures de Robin, de m'imaginer ce qui allait s'ensuivre. La dernière page du roman a pourtant un peu le même goût que la première , où Robin voit sa mère à côté de lui, avant que le professeur Lovell n'arrive le sauver et que sa vie prenne un tout autre tournant. Néanmoins entre le début de l'ouvrage et la fin, il y a tout un monde. Même si le narrateur nous avertit d'une tension toujours plus grandissante, en intervenant de temps en temps , nous l'ignorons, sans chercher à l'entendre. C'est vrai c'est agréable de se plonger dans la vie étudiante de Robin. Les descriptions de ce vieil Oxford sont enchanteresses grâce à la plume précise et fournie de l'auteur. le groupe d'amis fonctionne avec une synergie folle : on prend plaisir à les voir évoluer, surtout dans ce milieu universitaire élitiste. Notre intellect est satisfait quand nous découvrons nous aussi toutes ces informations linguistiques et historiques et il n'est pas déplaisant de lire des dialogues intelligents, explicatifs et intéressants. Et puis, il y a quelques événements, quelques aventures en arrière-plan, sans oublier les examens qui viennent pimenter tout ça, ainsi qu'un peu de politique et de géopolitique. L'idée du concept d'argent, à travers les langues est originale, l'univers est crédible et bien construit. Oui jusque là le lecteur est satisfait.

Si vous n'avez pas encore lu ce livre où si vous ne l'avez pas terminé, je vous déconseille de poursuivre cette critique car le Babel que vous découvrez n'est pas le même que celui que vous quittez : la tension qu'on a voulu ignorer se déverse en torrents, tout s'enchaîne à un point que l'on n'aurait jamais pu imaginer. Babel prend un aspect sombre et dramatique. C'est peut-être la grande force du roman. Il est certes finalement assez politique mais il est réaliste, dans une certaine mesure : on comprend qu'il y a toujours des injustices, que « l'happy end » réel n'existe pas, que les luttes sont destinées à se poursuivre . La deuxième partie de l'ouvrage est très poignante parce que la première est divertissante. Après la légèreté s'abat le grave le sérieux , à l'image de notre lecture qui va en crescendo. Chaque personnage a une psychologie bien définie . L'auteur décrit leurs pensées : si on est tous capable de comprendre pourquoi certains choix on été faits, il est malgré tout difficile de se positionner. On subit presque aussi impuissants que les protagonistes notre lecture. On assiste à une déchéance pure et simple qui n'est pas enjolivée. C'est peut-être un roman de fantasy, mais si ancré dans l'histoire et la ville qu'il rebondit en nous et le rend en fait très moderne .
Babel, ce n'est pas une tour à prendre, c'est surtout un combat à mener .
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Je termine la lecture de Babel de R.F. Kuang. Il est publié en France par De Saxus, traduit par Michel Pagel.
Je l'ai lu en version originale, en anglais, Harper Collins. La couverture est la même dans les deux versions.
Un roman où le fantastique se développe dans un contexte historique.
C'est un livre intéressant mais long parfois très long, car l'intrigue avance lentement. L'autrice, RF Kuang qui est, sans aucun doute, une érudite dans son domaine transmet dans ce livre son savoir et certains chapitres ressemblent plus une thèse qu'à un roman. Mais on découvre et on apprend. J'ai particulièrement apprécié la première partie qui traite un sujet qui m'intéresse la sémantique et sa relation directe avec la traduction. « Traduire c'est trahir », chaque mot étant chargé du passé culturel de la langue à laquelle il appartient
Deux aspects se complètent et s'opposent à la fois dans ce roman. D'une part Babel, Oxford, centre du monde et du savoir et d'autre part l'usage qui est fait de ce pouvoir culturel dans le monde. Dans cette deuxième partie RF Kuang dénonce l'impérialisme, le libre commerce, l'industrialisation et le racisme lié à la colonisation.
C'est un roman que je qualifierais plutôt d'intéressant que de passionnant. Un livre à savourer
lentement. Je suis ravi de m'y être plongé même si par moments je l'aurais aimé plus agile
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J'ai lu ce pavé (de plus de 750 pages) jusqu'au bout, mais je l'ai trouvé bien long ! Peut-être qu'un peu plus de concision n'aurait pas nui. Et je l'ai trouvé bien sombre !
Les personnages qui sont jeunes et naïfs au début, au point qu'on se croirait dans un roman pour ados, prennent peu à peu de l'épaisseur.
Mais ces petits défauts (à mon goût) sont contrebalancés par des réflexions intéressantes sur les langues, la traduction, le colonialisme. Rebecca Kuang, qui avait 25 ans quand elle a écrit ce roman, fait preuve de beaucoup d'érudition et d'une grande maturité.
Donc globalement un bon moment de lecture.

#Challenge plumes féminines
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