Jeune femme cherche colocataire pour partager deux-pièces à Andersonville. Idéalement situé, proche gare et bus. Appeler Esther.
Je ne suis ni petite ni menue [...] mais plutôt forte, sans être grosse. J'assume mes formes et j'essaye de voir le bon côté des choses : mes ancêtres amazones m'ont légué leur solide constitution et, pour le shopping en ligne, comparé aux petites tailles, j'ai plus de tissu pour le même prix.
La pitié, ça vous rabaisse encore un peu plus,bien que ça parte d'une bonne intention.
Moi, par exemple, je souffre toujours de l'abandon de ma mère. C'est une douleur sourde, pas violente, mais une vraie souffrance.
Et qui ne me lâche pas.
C’est totalement absurde de chercher un téléphone dans un réfrigérateur. Mais je le fais.
Ce soir, j'ai été nourri et soigné par une mère. Ce n'était pas ma mère, mais ça m'a fait du bien.
Même si tout le monde a pitié de moi, je n'accepte pas la charité. Surtout venant d'Ingrid, qui a une vie encore plus misérable que la mienne. Enfin... peut-être...
En gros, c'était pour avoir l'air intelligente. Sauf qu'Esther n'avait pas besoin de fausses lunettes. Intelligente, elle l'était.
Quant à mon télescope, je ne m’en suis plus servi depuis la fameuse nuit avec Leigh Forney sur la plage. J'avais trop peur d’apercevoir des lambeaux de mes rêves flottant dans l’espace, au milieu des nébuleuses et des nuages de poussière interstellaire.
"C’est la première fois que je vois cette femme en ville, et aussitôt je sais que c’est elle. Celle que j’attendais. L’étrangère dont je rêve depuis si longtemps, celle qui doit venir un jour bousculer la monotonie de ma vie."