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sur 162 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sublime histoire d'une tradition portant réellement atteinte au physique des femmes.
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Cette bande-dessinée est intéressante à plusieurs niveaux, car elle traite à la fois de coutumes chinoises anciennes qui pouvaient être de vraies souffrances pour les femmes de cette époque, et contre lesquelles on a envie de lutter puis elle montre que la lutte contre ces mêmes coutumes s'est faite avec les révolutionnaires communistes mais pour aboutir à de multiples interdictions totalement dictatoriales. Un modèle de société ne vaut pas mieux que l'autre.
C'est un petit garçon, élevé en partie par sa nounou, qui nous raconte l'histoire de cette dernière (qu'elle lui a elle-même racontée), nous suivons donc d'abord l'enfance de Chun Xiou et son obligation à se bander les pieds (ce qui permettait d'avoir des pieds minuscules, ce qui était considéré comme le must de la beauté, mais empêchait aussi les femmes de partir de chez elles librement puisqu'elles ne pouvaient pas marcher vite suite à cela) puis son entrée dans l'âge adulte, où elle doit se chercher un mari riche pour échapper à sa condition bien qu'on sente bien qu'elle veut en vérité épouser son ami d'enfance devenu paysan... Puis le communisme prend le pouvoir, sa volonté de libérer les gens et les femmes. Bonne initiative de départ mais est-ce vraiment libérer une personne que de la forcer à rejeter toutes ses traditions et coutumes contre son gré, est-ce libérer un peuple d'obliger les gens à se dénoncer les uns les autres ? Cette bd donne à réfléchir et les dessins en noir et blanc sont bien réalisés j'ai trouvé (surtout pour les paysages, car je n'ai pas aimé certaines façons de représenter les visages un peu trop gauchement).
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Qui n'a pas été bouleversé par les pieds bandés des petites chinoises qui dès l'âge de six ans découvraient la souffrance. Cette coutume est relatée dans la bd de Li Kunwu qui avait pour nounou Chunxiu , une des dernière femme aux " petits lotus d'or". Elle raconte aux enfants d'un cadre du parti, sa jeunesse, ses douleurs et les diverses coutumes 'féodales" de son époque. Quand arrivent la révolution nationaliste puis l'essor du communisme le parti balayera les moeurs ancestrales tels que la natte de cheveux des hommes et par la même le bandage des pieds.
Grâce aux gros plans de l'auteur nous partageons la douleur qu'a ressentie Chunxiu lorsque ses orteils ont été recroquevillés. Li Kunwu avec ses gros traits noirs nous immerge dans les marchés chinois ancestraux où grouillent divers petits métiers tels que le fleuriste, le coiffeur , le masseur ou le brocanteur. Les cases semblent plus épurées quand arrivent le basculement de la Chine vers le monde moderne où les femmes font une "entrée ...dans la vie publique"
Bien sûr cette histoire est triste mais le bénéfice de cette révolution a donc été l'abolition de cette cruauté infligée par les hommes désireux d'alimenter leurs fantasmes.
le récit d'une jeunesse confisquée et d'une vie gâchée.
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Je suis contente d'avoir découvert l'histoire des femmes aux pieds bandés au travers de cette BD. Il nous est conté l'histoire d'une petite fille à qui on va obliger de se bander les pieds. La raison est simple : une tradition qui a la vie dure selon laquelle les femmes aux pieds bandés sont promises à un mariage avec des hommes d'un rang social élevé. Il leur est ainsi promis richesse et luxure. Cette coutume procure pourtant d'atroces souffrances. Les orteils étant cassés et repliés sous le pied. Une lecture qui nous aide à comprendre les raisons de cette pratique ancestrale mais dont je ne sais pas si elle perdure encore aujourd'hui...
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Une bande dessinée qui m'a fait découvrir une autre tradition révoltante, bien écrite.
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Li Kunwu revient sur ses souvenirs d'enfance et se rappelle sa nounou Chunxiu. Arrivée dans leur famille à l'âge de 63 ans, Chunxiu a déjà un long passé derrière elle, marqué par des événements tragiques et douloureux. Née sous la dynastie des Qing, elle va devoir se plier petite-fille à la douloureuse coutume des pieds bandés. Les « Lotus d'or », ainsi appelait-on ces derniers qui ne devaient pas dépasser la taille idéale de 7,5 cm et qui devaient justement ressembler à un bouton de lotus. Tout d'abord pratiquée à la cour impériale, cette coutume va très vite se répandre à toute la population.

Li Kunwu nous décrit cette tradition chinoise, un impératif pour les femmes qui souhaitaient sortir de leur condition sociale et épouser un riche mari. de leur côté, pour les hommes, avoir une femme aux pieds bandés est un symbole de richesse et de distinction… et également un gros fantasme, avouons-le ! Par sa forme, par son odeur, le pied est un véritable objet de désir. Enfin, c'est pour le mari un gage de tranquillité car sa femme ne peut guère se déplacer.
Avec un graphisme où les traits des personnages sont torturés, l'auteur réussit à nous faire ressentir toute la souffrance de la jeune Chunxiu lorsqu'elle doit se plier à cette pratique barbare.

Voici donc l'avenir qui est réservée à la jeune fille, dont les pieds bandés affolent ces messieurs et qui devient une épouse très convoitée. Mais la Révolution est en marche et avec la République s'annonce la disparition des coutumes féodales.

Li Kunwu, autour de l'histoire de Chunxiu et de son village de Dounan, aborde également tout un pan de l'histoire chinoise, nous contant la fin de l'époque mandchoue et l'avènement d'une ère nouvelle.

Une bande dessinée historique, politique et culturelle, simple et claire, mêlant la grande Histoire à la petite, le tout de manière très touchante.
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Cela fait bien longtemps que j'ai entendu de très bonnes critiques concernant cette bande dessinée, mais l'histoire me semblait suffisamment horrible pour ne pas m'y risquer. Pourtant cet été, j'ai eu l'occasion de la lire et je regrette d'avoir repoussé aussi longtemps cette lecture.

En effet, je m'attendais à du pathos à profusion, quand ce récit est en réalité un vibrant hommage, plein de tendresse, d'un homme devenu adulte à sa nourrice. Un récit émouvant sur fond de politique chinoise, de bond en arrière et en avant, qui en dit plus long sur la tendresse que sur la tradition au fond.

Si le style graphique, un peu brouillon, de Li Kunwu ne fait certainement pas partie de mon top ten, il a tout de même le mérite de m'avoir émue profondément.
Lien : https://belykhalilcriticizes..
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** podophiles pédos, merci de ne pas lire ce billet, je m'en voudrais de nourrir vos fantasmes **

Instaurée au Xe siècle en Chine, la pratique des pieds bandés ne fut bannie qu'au début du XXe siècle, avec la révolution qui mit fin au régime impérial. Mais l'interdiction ne fut effective qu'après 1949, sous la République populaire de Chine - merci Mao, pour une fois !
Cette torture était infligée aux petites filles de six-sept ans - âge idéal car « la peau est douce et les articulations tendres ». Le remodelage du pied durait deux ans.
Le but ? Répondre aux fantasmes masculins, et espérer ainsi sortir de sa condition en faisant un "beau" mariage.
• « Ce qu'on regarde en premier chez une jeune fille n'est pas son visage, ni même son corps, mais sa paire de pieds ! Avec des petits pieds, une jeune fille peut épouser un homme de haut rang et tout le monde la respectera. Elle mangera des plats raffinés, elle aura des vêtements de satin et de soie à profusion, tout ce qu'elle désirera, même des objets venus d'Occident, comme ces petites horloges automatiques. De plus, elle t'appartient ! Elle ne pourra jamais se sauver. »

On imagine la violence de cette pratique et les souffrances endurées, quand on apprend que la taille idéale du pied bandé était de 7.5 cm*, et qu'il devait obéir aux critères suivants : "menu, mince, pointu, souple", en forme de bouton de lotus.

Album fort instructif, qui nous immerge dans la Chine féodale du début du XXe siècle. Les descriptions du bandage de pied sont insoutenables, mais courtes, heureusement. Je regrette que le récit soit un peu décousu et que le trait soit si peu agréable ; les visages sont bizarrement laids et distordus - à l'image des pieds bandés, cela dit...

Une page d'histoire-géo à connaître (cette coutume a perduré pendant plus de mille ans, quand même !), qui nous invite à réfléchir aux exigences de la mode, directement inspirées des fantasmes masculins.
Quid de nos soutien-gorge, strings et talons ? Confort ou allure sexy, il faut choisir...

* à titre indicatif : 23 cm du talon à la pointe du pouce quand on chausse du 38
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J'aime la façon dont Li Kunwu dessine la Chine. Il arrive à recréer une atmosphère bien particulière et qui lui est propre. Dans cet ouvrage toutefois, certains traits sont parfois simplifiés donnant l'impression de ne pas avoir été tout à fait terminés.
L'histoire de cette nounou pas comme les autres est touchante, révoltante et passionnante. Elle a vécu des années de souffrance à cause de ses pieds bandés, puis des années de rejet après la révolution culturelle, qui a interdit cette horrible pratique.
Même si l'auteur a tendance à dénuer les faits de toute empathie, j'ai été intéressée par ce témoignage d'une époque désormais révolue. On sent chez l'auteur un respect profond pour cette femme.
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« Souffrir pour être belle «

L'obsession en Chine au IX ème siècle, mise en BD par Li Kunwu. C'est l'histoire de Chunxiu, une enfant de six-sept ans qui pour trouver un bon mari avec une situation stable se fait bander les pieds par une amie de sa mère. Hélas quelques années plus tard la révolution oblige les filles à ne plus se faire bander les pieds. Elle s'enfuit alors de la ville pour retourner dans sa région natale en campagne avec son ami Magen.
L'histoire raconte comment une succession d'événements peut détruire la vie de cette enfant qui n'avait pourtant rien demandé.
Chunxiu est un personnage calme et attachant. le dessin est en noir et blanc, ce qui permet de mettre bien en valeur les sentiments des personnages.
Personnellement je n'aime pas les traits du dessin qui sont épais et imprécis cependant outre ce détail l'histoire est vraiment intéressante. Mais, je pense, pas vraiment adapté pour un jeune public.

Solène B.
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