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sur 161 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Souffrir pour être belle !

Foutaise ! Souffrir pour être sous l'emprise des hommes. Je comprends pourquoi la femme est plus endurante que l'homme à la douleur. Deux mille ans de soumission ça forge le caractère.

La loi du plus fort est toujours la meilleure. Ce vieil adage est toujours d'actualité malheureusement, les pieds et les seins bandés, l'excision, le voile, paraître 15 ans plus jeune et j'en passe.

L'auteur, Li Kunwu, raconte avec pudeur et beaucoup d'amour la vie de sa nourrice Chunxia. Il nous dévoile 60 ans de souffrance et de calvaire que fut la vie de cette femme dans une Chine du début du XXème siècle. Ce one shot très riche nous apprend beaucoup sur la culture, les traditions et la révolution chinoise. A sa lecture je fus désorientée, en colère de voir ce petit bout de femme accepter avec résilience et résignation son sort.

Cette pratique remonte au Xème siècle. Un Empereur fétichiste des pieds, quelque peu dominant, vous en conviendrez, demanda à sa concubine de se bander les pieds afin qu'ils soient les plus petits possible et ceci tout simplement pour accroître son désir sexuel. Cette coutume se répandra dans le pays et durera jusqu'au XXème siècle. Mille ans de souffrance et de soumission : Toi femme, tu auras de tout petits pieds et ainsi tu ne pourras m'échapper : femme tu es, femme faible et chaste tu resteras. Voilà ce que raconte l'histoire de Chunxia. Pour qu'une Chinoise ait l'opportunité de faire un mariage avec un bon parti, elle devait avoir des pieds à taille idéale appelée Lotus d'or soit 7,5 centimètres. le passage dans ce récit de la pratique du bandage m'a fait grincer des dents, j'avais envie de secouer la mère de Chunxia et lui dire :
Comment peux-tu infliger ça à ta propre fille, toi qui as tant souffert ?

«Mais vous savez, une paire de petit pieds, c'est une grande jarre de larmes. A l'époque, je souffrais tant que je désirais mourir.»

Mais que peut-on sur le poids d'une symbolique, d'une tradition et le gouffre de la misère ?

«Plus tu es pauvre, moins tu te bandes les pieds, moins tu te bandes les pieds, plus tu es pauvre.»

L'histoire de cette femme est prenante, saisissante et très enrichissante sur le plan culturel. J'ai été quelque peu déçue par le graphisme, non pas parce qu'il est sombre mais les traits manquent parfois de finesse et de précision. Néanmoins, l'écriture tout en pudeur, prend vite le dessus sur le dessin et nous embarque dans une épopée chinoise intéressante, d'avant Mao, que peu de femmes auraient voulu connaître, même avec le plus beau parti du monde.

Après ce récit émouvant, qu'il fait bon danser, courir, marcher, s'enfuir, rester, sauter et s'il le faut mettre des coups de pied au cul !

Les pieds bandés, de l'espoir à la désillusion, une très belle histoire touchante que je conseille pour comprendre une période révolue !

Souffrir pour être belle ? Venez me le dire entre quatre yeux que je prenne mon pied !


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** podophiles pédos, merci de ne pas lire ce billet, je m'en voudrais de nourrir vos fantasmes **

Instaurée au Xe siècle en Chine, la pratique des pieds bandés ne fut bannie qu'au début du XXe siècle, avec la révolution qui mit fin au régime impérial. Mais l'interdiction ne fut effective qu'après 1949, sous la République populaire de Chine - merci Mao, pour une fois !
Cette torture était infligée aux petites filles de six-sept ans - âge idéal car « la peau est douce et les articulations tendres ». Le remodelage du pied durait deux ans.
Le but ? Répondre aux fantasmes masculins, et espérer ainsi sortir de sa condition en faisant un "beau" mariage.
• « Ce qu'on regarde en premier chez une jeune fille n'est pas son visage, ni même son corps, mais sa paire de pieds ! Avec des petits pieds, une jeune fille peut épouser un homme de haut rang et tout le monde la respectera. Elle mangera des plats raffinés, elle aura des vêtements de satin et de soie à profusion, tout ce qu'elle désirera, même des objets venus d'Occident, comme ces petites horloges automatiques. De plus, elle t'appartient ! Elle ne pourra jamais se sauver. »

On imagine la violence de cette pratique et les souffrances endurées, quand on apprend que la taille idéale du pied bandé était de 7.5 cm*, et qu'il devait obéir aux critères suivants : "menu, mince, pointu, souple", en forme de bouton de lotus.

Album fort instructif, qui nous immerge dans la Chine féodale du début du XXe siècle. Les descriptions du bandage de pied sont insoutenables, mais courtes, heureusement. Je regrette que le récit soit un peu décousu et que le trait soit si peu agréable ; les visages sont bizarrement laids et distordus - à l'image des pieds bandés, cela dit...

Une page d'histoire-géo à connaître (cette coutume a perduré pendant plus de mille ans, quand même !), qui nous invite à réfléchir aux exigences de la mode, directement inspirées des fantasmes masculins.
Quid de nos soutien-gorge, strings et talons ? Confort ou allure sexy, il faut choisir...

* à titre indicatif : 23 cm du talon à la pointe du pouce quand on chausse du 38
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Li Kunwu revient sur ses souvenirs d'enfance et se rappelle sa nounou Chunxiu. Arrivée dans leur famille à l'âge de 63 ans, Chunxiu a déjà un long passé derrière elle, marqué par des événements tragiques et douloureux. Née sous la dynastie des Qing, elle va devoir se plier petite-fille à la douloureuse coutume des pieds bandés. Les « Lotus d'or », ainsi appelait-on ces derniers qui ne devaient pas dépasser la taille idéale de 7,5 cm et qui devaient justement ressembler à un bouton de lotus. Tout d'abord pratiquée à la cour impériale, cette coutume va très vite se répandre à toute la population.

Li Kunwu nous décrit cette tradition chinoise, un impératif pour les femmes qui souhaitaient sortir de leur condition sociale et épouser un riche mari. de leur côté, pour les hommes, avoir une femme aux pieds bandés est un symbole de richesse et de distinction… et également un gros fantasme, avouons-le ! Par sa forme, par son odeur, le pied est un véritable objet de désir. Enfin, c'est pour le mari un gage de tranquillité car sa femme ne peut guère se déplacer.
Avec un graphisme où les traits des personnages sont torturés, l'auteur réussit à nous faire ressentir toute la souffrance de la jeune Chunxiu lorsqu'elle doit se plier à cette pratique barbare.

Voici donc l'avenir qui est réservée à la jeune fille, dont les pieds bandés affolent ces messieurs et qui devient une épouse très convoitée. Mais la Révolution est en marche et avec la République s'annonce la disparition des coutumes féodales.

Li Kunwu, autour de l'histoire de Chunxiu et de son village de Dounan, aborde également tout un pan de l'histoire chinoise, nous contant la fin de l'époque mandchoue et l'avènement d'une ère nouvelle.

Une bande dessinée historique, politique et culturelle, simple et claire, mêlant la grande Histoire à la petite, le tout de manière très touchante.
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La Chine me fascine depuis toujours, pays si riche en coutumes et traditions. J'ai redécouvert l'une d'elle ici : les pieds bandés. L'auteur nous raconte ici l'histoire véridique de sa nounou à qui on a cassé les orteils et bandé les pieds. Avoir de petits pieds, enfermés dans des chaussons, cousus mains, était synonyme de mariage heureux avec un riche.

La révolution culturelle arrive et brise la vie de tous, la jeune fille y compris qui va se retrouver seule avec des pieds atrophiés.

Une vision effroyable du Xème siècle au début du XXème ! La taille idéale des pieds étant de 7.5 cm... un récit en noir et blanc qui nous touche et nous laisse sans voix. Un milliard de femmes en ont souffert.

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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L'auteur raconte ici l'histoire de sa nourrice, une chinoise aux pieds bandés.
Nous la suivrons pendant toute sa vie, de la décision familiale de lui bander les pieds, en passant pas une vie difficile voire même carrément une vie de misère à cause de ses fameux pieds censés lui assurer un beau mariage... mais L Histoire vient parfois anéantir bien des espoirs.
On comprend bien que les filles n'avaient pas le choix, ne pas se bander les pieds faisait de vous une bannie de la société et vous condamnait à une vie de simple servante plutôt qu'à devenir une Epouse, qui est le pouvoir suprême pour une femme !
Le thème est intéressant car assez peu traité dans les bandes dessinées mais je n'ai pas forcément beaucoup accroché avec le dessin, j'ai trouvé qu'il manquait de finesse.
Retracer des dizaines d'années d'Histoire en quelques pages était une très bonne idée, les informations sont claires et précises, cependant, les émotions de la jeune fille sont assez peu prises en compte et j'ai trouvé cela dommage.
Sur le même thème, il existe un très bon roman "Fleur de neige" de Lisa See, qui détaille bien le processus du bandage des pieds et les conséquences concrètes sur la mobilité et la totale dépendance de ces femmes.
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Dans cette bande dessinée "one-shot", l'auteur raconte l'histoire de sa nounou, Madame Chunxiu. L'histoire émouvante et dure d'une femme qui a vécu un tournant historique de l'histoire de son pays, tournant qui a eu des effets sur sa destiné. Alors qu'elle est enfant, Chunxiu se voit contrainte par sa mère de se faire bander les pieds, comme le veux la tradition de l'époque. L'idée est là que cela lui permettra de faire un beau mariage et de s'élever socialement. La petite fille subit cette mutilation. Devenue jeune femme, la beauté de ses petits pieds attirent de nombreux soupirants. Mais la vie étant rarement simple, de nouvelles lois viennent interdire le bandage des pieds. Chunxiu devient une sorte de paria, elle qui aspirait à une belle vie. Les difficultés ne s'arrêtent pas là pour elle, mais je laisse au lecteur le soin de découvrir son histoire. Arrivée à un âge avancé, elle devient la nounou de deux jeunes enfants dont l'un est l'auteur de cette bande dessinée. C'est à travers eux que son histoire peut vivre jusqu'à nous.

Les-pieds-bandes-4C'est une bande dessinée très émouvante compte tenu du sujet et du fait qu'il s'agisse d'une histoire vécue. J'ai été très touchée par le destin de cette femme que la vie n'a pas épargnée. Les traits du dessinateur rendent très bien le côté difficile de la vie de Chunxiu. C'est une jolie découverte.
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Cette bande-dessinée est intéressante à plusieurs niveaux, car elle traite à la fois de coutumes chinoises anciennes qui pouvaient être de vraies souffrances pour les femmes de cette époque, et contre lesquelles on a envie de lutter puis elle montre que la lutte contre ces mêmes coutumes s'est faite avec les révolutionnaires communistes mais pour aboutir à de multiples interdictions totalement dictatoriales. Un modèle de société ne vaut pas mieux que l'autre.
C'est un petit garçon, élevé en partie par sa nounou, qui nous raconte l'histoire de cette dernière (qu'elle lui a elle-même racontée), nous suivons donc d'abord l'enfance de Chun Xiou et son obligation à se bander les pieds (ce qui permettait d'avoir des pieds minuscules, ce qui était considéré comme le must de la beauté, mais empêchait aussi les femmes de partir de chez elles librement puisqu'elles ne pouvaient pas marcher vite suite à cela) puis son entrée dans l'âge adulte, où elle doit se chercher un mari riche pour échapper à sa condition bien qu'on sente bien qu'elle veut en vérité épouser son ami d'enfance devenu paysan... Puis le communisme prend le pouvoir, sa volonté de libérer les gens et les femmes. Bonne initiative de départ mais est-ce vraiment libérer une personne que de la forcer à rejeter toutes ses traditions et coutumes contre son gré, est-ce libérer un peuple d'obliger les gens à se dénoncer les uns les autres ? Cette bd donne à réfléchir et les dessins en noir et blanc sont bien réalisés j'ai trouvé (surtout pour les paysages, car je n'ai pas aimé certaines façons de représenter les visages un peu trop gauchement).
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Cela fait bien longtemps que j'ai entendu de très bonnes critiques concernant cette bande dessinée, mais l'histoire me semblait suffisamment horrible pour ne pas m'y risquer. Pourtant cet été, j'ai eu l'occasion de la lire et je regrette d'avoir repoussé aussi longtemps cette lecture.

En effet, je m'attendais à du pathos à profusion, quand ce récit est en réalité un vibrant hommage, plein de tendresse, d'un homme devenu adulte à sa nourrice. Un récit émouvant sur fond de politique chinoise, de bond en arrière et en avant, qui en dit plus long sur la tendresse que sur la tradition au fond.

Si le style graphique, un peu brouillon, de Li Kunwu ne fait certainement pas partie de mon top ten, il a tout de même le mérite de m'avoir émue profondément.
Lien : https://belykhalilcriticizes..
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Auteur connu en Chine, Kunwu Li décrit et dessine le parcours de Chunxiu, sa nourrice.

Si aujourd'hui, il nous est difficile de comprendre cette fascination des hommes pour les petits pieds, il n'en est pas moins important de garder en mémoire que le bandage des pieds a été pratiqué pendant plus de mille ans. Un milliard de femmes ont été ainsi mutilées.

Objets de tous les désirs, signe de richesse et de distinction, les pieds bandés étaient convoités dans toute la Chine. Au-delà d'un procédé de torture, cette pratique permettait également de mieux asservir les femmes. Difficile, en effet, d'être mobile et active avec les pieds mutilés et emmaillotés.

Kunwu Li offre un hommage vibrant à sa nourrice. On ressent le respect et l'attachement qui le liait à cette femme. Réalisé à l'encre de Chine, le dessin, typique, est d'une grande force. Les pages sont d'une violence parfois insoutenable. Celle de l'acte en lui-même mais aussi, celle issue de l'interdiction soudaine, du passage cruel d'idole à intouchable.

J'aurais aimé, à la fin, avoir plus d'explications sur cette pratique ainsi que sur le bandage des seins mais j'ai bien compris que tel n'était pas le propos.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Ce manga décrit la "cérémonie" des pieds bandés en Chine. Chunxiu subit cette pratique qu'elle a pourtant chercher à éviter, en vain. Sa vie ne sera plus que douleurs et contrainte.
Les dessins à l'encre noire accentue la noirceur de cette pratique ancestrale. Les textes sont percutants.
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