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Une ironie mordante - mais tendre quand même, une écriture vive, prenante, un drôle de mélange entre du très cru et une belle finesse, bref une chouette découverte.
Histoire, personnages ou style, c'est souvent surprenant et savoureux. Eka Kurniawan place son (anti-) héros dans une situation assez délicate et nous lecteurs, entre compassion et sourire, nous laissons entraîner avec beaucoup de plaisir dans cet univers indonésien où il y a de l'humour grinçant et de la bagarre mais aussi une certaine douceur dans les sentiments, dans l'amitié sans faille comme dans cet amour qui vous tombe dessus même quand vous êtes fermement résolu, et pour des raisons qui vous semblent les meilleures du monde, à ne jamais tomber amoureux de la vie.
C'est que depuis qu'il a été témoin d'un viol, Ajo Kawir a beau répéter à son pénis «Lève-toi, mon Oiseau. Lève-toi, misérable. Tu ne peux pas dormir tout le temps.», son membre (plus trop) viril fait la sourde oreille, préférant se la jouer Belle au bois dormant. Alors, pour défouler ses ardeurs de jeune homme, pour oublier son funeste destin, Ajo Kawir cherche continuellement la baston.
Ce n'est pas que la baston soit mon thème de prédilection, mais là, j'étais sous le charme, c'est drôle, intelligent, dépaysant.
Bien envie de lire maintenant le roman d'Eka Kurniawan paru en 2017, Les Belles de Halimunda.
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Je redécouvre la plume d'Eka Kurniawan, que j'avais adoré avec L'homme-tigre, il y a quelques années.
Le jeune auteur indonésien n'a pas perdu de sa verve, ni de son panache et nous narre les folles aventures, entremêlées de beaucoup de baston et de sexe, du jeune Ajo Kawir, traumatisé alors qu'il était adolescent, après avoir assisté au viol d'une simple d'esprit par deux policiers.
Depuis, Ajo Kawir ne bande plus et son "petit oiseau" reste plongé dans un sommeil profond. Pour compenser et tromper sa frustration, il se lance corps et âme dans la bagarre, cassant la gueule au premier venu.
Son meilleur ami, Si Tokek, le suit dans la baston et compatit à son malheur.
Un jour, un mafieux propose à Ajo de combattre le Tigre, figure local redoutée de tous, d'une violence incroyable et jusqu'alors invaincu. le jeune homme, désespéré suite à une déception amoureuse avec la belle et féroce Iteung, accepte.
C'est un roman haut en couleurs, très vif et plein d'humour. Ne vous attendez pas à un récit linéaire. Ici, ça foisonne, passant d'une scène à l'autre, d'une époque à l'autre, d'une histoire à l'autre, sur fond tropical. Malgré la violence et un langage cru, les sentiments tels que l'amitié et l'amour sont là, délicatement exprimés.
Les personnages sont touchants, je m'en souviendrai !
Merci, Eka Kurniawan, pour cette belle histoire dépaysante. Tu nous enchantes.
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Sur l'édition originale indonésienne du troisième roman d'Eka Kurniawan figure un splendide oiseau bariolé. Très symbolique image, puisque dans ce livre traduit en français sous le titre de Cash, le personnage principal ne cesse de s'adresser à son (petit) oiseau pour se lamenter de sa paresse. En d'autres termes, notre héros est impuissant, suite à un épisode traumatique de sa jeunesse, et quand, comme lui, on passe son temps à montrer sa virilité et à se battre, il y a de quoi se désespérer. Kurniawan, connu depuis peu d'années en France, est déjà considéré, malgré son jeune âge, comme le meilleur écrivain indonésien actuel, qui s'est d'ailleurs avant tout illustré par ses nouvelles (encore inédites en nos contrées). Si certains lecteurs jugeront sans doute Cash bien trop crû et porté sur la chose, ainsi que parfois chronologiquement confus dans ses différentes intrigues, il n'en reste pas moins extrêmement drôle et pittoresque, explorant avec vivacité les bas-fonds de l'île de Java. Violence, érotisme, humour : autant d'ingrédients qui alimentent des aventures picaresques où le sordide côtoie parfois le sublime, avec un savant mélange d'obscénités et de romantisme (sans oublier une sorte de réalisme magique) dans un cocktail parfois irrésistible (un peu moins dans la deuxième partie du livre, un tantinet brouillonne). En tous cas, il y a de la vie et de l'énergie dans ce roman détonant, un brin provocateur et outrancier et qui, au-delà de ses excès, manifeste une grande humanité et, le croirait-on, une véritable sensibilité féministe. Quant à savoir si le petit oiseau finira, oui ou non, par se redresser, il faudra attendre les toutes dernières pages du roman pour l'apprendre.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Bon alors là je suis totalement passée à côté de ce roman.

Du sexe, du sexe et de la baston, de la baston. Voilà en gros de quoi est constitué ce livre. le personnage principal a été traumatisé d'avoir assisté au viol d'une de ses voisines, une simple d'esprit, par des policiers. Cela s'est passé lorsqu'il était jeune et depuis il n'arrive plus à bander. Donc pendant tout le récit, vous avez un homme qui parle à son Oiseau pour lui demander conseils, l'exhorter à se lever et le rassurer.

Le récit entremêle diverses histoires, diverses époques. Notre héros est un amoureux très naïf, un homme qui ne se réserve que pour une seule femme. Il tente tout pour redonner vie à son sexe, pour pouvoir satisfaire sa femme. Après un événement glaçant, on le retrouve dix ans plus tard, chauffeur de camions, philosophe amateur qui prône le dialogue avec son Oiseau.

J'ai trouvé certains passages illogiques, j'avoue ne pas avoir compris pourquoi certains personnages agissaient ainsi. le langage cru toutes les deux pages me tapait un peu sur le système. Au niveau du style, j'ai juste apprécié le naturel et la fraîcheur des dialogues. Ils sont super vivants et contiennent beaucoup d'humour.

La seule chose que j'ai aimé dans ce roman, c'est comment l'auteur rend hommage aux femmes. Les femmes de cet ouvrage sont malmenées par la vie, par les hommes, par la société : une simple d'esprit qui se fait violer par des policiers, une jeune femme qui se fait toucher par son professeur, une femme qui se retrouve à devoir coucher avec son propriétaire pour assurer un toit sur la tête à ses enfants. L'une d'elles, Iteung se décide à prendre des cours d'arts martiaux, elle défit n'importe quel garçon et n'a peur de personne. Elle tente d'aider son mari au point de commettre les pires atrocités.

Une grosse déception...
Lien : https://labullederealita.wor..
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L'écrivain javanais conte une renversante histoire d'amour et de vengeance, taquinant malicieusement par son ironie mordante, la montée de l'intégrisme dans le plus grand pays musulman du monde.

Eka Kurniawan est un grand écrivain, qui fait surgir à chaque page des êtres extraordinaires, dans un univers émerveillant, où la poésie la plus délicate charrie l'effroi et le burlesque. Depuis L'Homme-Tigre (Sabine Wespieser, 2015), son premier roman traduit en France par Etienne Naveau également, le romancier concocte des univers délicieusement éloignés de nos canevas occidentaux, fascinantes fusions de merveilleux et de naturalisme, de mythique et d'horrifique, d'érotisme et de romantisme. Un tourbillon littéraire, où la liberté des mots, érafle le vernis de la société indonésienne, à l'image de son nouveau roman Cash et de son sublime antihéros. Depuis qu'il a été témoin, adolescent, du viol d'une simple d'esprit par deux policiers, Ajo Kawir est impuissant. Son «petit Oiseau» semble dormir d'un sommeil éternel. Ses tentatives pour retrouver sa virilité – le piment rouge, les piqûres de trois abeilles et la visite à une prostituée – sont malheureusement inutiles. Afin d'oublier son infortune, le jeune homme se bagarre régulièrement avec des bandes rivales, avec l'aide de son meilleur ami. Auréolé d'une certaine notoriété, il est engagé un jour pour supprimer un caïd de la mafia locale, mais tout se complique lorsqu'il tombe éperdument amoureux de la belle garde du corps de sa victime, à la suite d'un combat d'anthologie, qui n'a rien à envier au cinéma de Tarantino (!). le début d'une aventure captivante et émouvante, irrésistiblement amusante, et aux innombrables péripéties, d'un homme qui cherche réparation et érection. A travers ce récit explosif, torride et sensible, qui joue avec les genres et les tonalités dans une ingénieuse subversion, Eka Kurniawan dit la réalité crue et la violence d'un archipel, où le salut vient des femmes. Tout simplement fabuleux.
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"La bandaison ça ne se commande pas" disait Brassens. le nouveau roman d'Eka Kurniawan, Cash, semble prendre le poète français au pied de la lettre en abordant ce sujet pour le moins inattendu ! Dans son jeune âge, Ajo Kawir est témoin d'une scène de viol : deux policiers s'en prennent à une faible d'esprit. Mais sa présence est détectée et les deux policiers le forcent à entrer dans leur jeu en posant le canon de leur revolver sur sa tempe... Autant dire que le jeune homme ne s'en remettra pas et son "oiseau" rentrera désormais dans un sommeil profond, ce qui lui posera de bien compréhensibles problèmes lorsqu'il voudra se marier. Pour surmonter sa frustration, Ajo Kawir se révèle dans la castagne. Après de multiples déboires, son oiseau finira par se redresser, d'une façon plutôt surprenante... mais la fin nous indique subtilement que cet aspect intime et pratique ne fait pas tout ! Eka Kurniawan livre ici une oeuvre originale, folle par certains côtés, et tente de faire le lien entre le goût pour la violence et le besoin de virilité. On pourrait presque parler d'un roman d'art martiaux tant les combats y sont fréquents et narrés avec la précision d'un connaisseur. A moins qu'il ne s'agisse d'un ovni littéraire... une forme d'ode à la patience à la conclusion inattendue (à la différence de la baston, que l'on trouve quand on la cherche, l'amour demande le plus souvent d'attendre le bon moment...)
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Des envies de voyage et voici ce roman indonésien qui tombe dans mes mains.
L'histoire est original : Ajo Kawir, témoin du viol d'une simple d'esprit par deux policiers, devient, alors qu'il n'est encore qu'adolescent, complètement impuissant.
Son Oiseau qui, pourtant, semblait plein de vigueur, refuse définitivement de se redresser.
Voilà un jeune adulte en proie à l'amour qui s'offre à Iteung et l'épouse pour le meilleur et pour le pire.
Afin de ne pas spolier, il s'en suit une véritable quête spirituelle (Ajo communique avec son oiseau endormi) vers un avenir serein… ou pas.
La route est parsemée de doutes, de douleurs (au propre comme au figuré).
Ce livre est la réflexion poétique d'un romantique naïf, sur fond de féminisme.
Personnellement, je l'ai dévoré de la première à la dernière page, curieuse de savoir si l'Oiseau d'Ajo finira, un jour, par redéployer ses ailes ou pas…
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