AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 21 notes
5
3 avis
4
2 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Si le thème évoqué dans le roman est très sérieux, la lecture est fluide, d'un ton autobiographique. Les personnages sont sympathiques, soudés par une profonde amitié.

L'auteur puise dans les témoignages de ses confrères pour nous livrer une histoire sincère et authentique.



L'histoire peut se décomposer en quatre parties: l'enfance de Zola à Cuba, sa scolarité à Saint Petersburg, sa carrière en France et son retour au pays. On suit le jeune Zola à travers son chemin de croix pour devenir médecin. Ce parcours parait presque surréaliste, poursuivre ses études à travers trois pays et dans des conditions de vie déplorables, alors que dans notre pays presque tout le monde à accès à de bien meilleures installations.

J'ai beaucoup aimé la première partie à Cuba en pleine guerre froide.

On y apprend qu'à cette époque Cuba (et derrière lui la Russie), octroyait des bourses d'études à de jeune africains. Acte pas vraiment humanitaire car il s'en servait comme esclaves dans les champs pour financer leurs études.

L'auteur narre en second plan les désillusions du "père adoptif" du héros, grand idéaliste, qui s'était donné corps et âme pour ce pays dont il croyait la cause juste et qui doit fuir comme un bandit hors du pays.



Derrière une histoire un peu longuette sur la vie du héros, une véritable question se pose. Comment régler le problème de la fuite des cerveaux d'Afrique ?

Si le problème est simple, la solution l'est beaucoup moins.

En effet, pour s'instruire les jeunes africains sont obligés de quitter le pays. Et quand, au bout de leurs efforts, ils acquièrent diplômes, travail et situations, ils se retrouvent face à un gigantesque point d'interrogation. Doivent-ils rentrer dans leurs pays pour le faire progresser et ce contre leurs gouvernements tout en laissant derrière eux une médecine moderne, un salaire et une vie confortable.

Bien que le thème m'ait beaucoup plu, le remplissage sur la vie du héros m'a souvent lassé. Certains passages étaient franchement dérangeants et superflus.

J'ai trouvé également dommage que le véritable problème ne soit évoqué que dans les dernières pages.

En résumé, c'est une lecture sympathique qui, au travers d'un roman, pose de réelles questions.
Lien : http://lombredeskarnsha.blog..
Commenter  J’apprécie          60
Noir en blanc est un roman traitant de la fuite des cerveaux d'Afrique. Ici, fuite imposée puisque le personnage principal, Zola, est arraché jeune aux siens pour être envoyé dans une école réservée aux africains à Cuba, puis envoyé en Russie afin d'y faire des études de médecine. Il nous y relate ses rencontres, ses questions existentielles, ses souffrances face à l'éloignement, la perte de soi et le racisme rencontré loin de sa terre. Avec lui on découvre ce sentiment que ressentent les expatriés qui regardent toujours vers leur terre avec un sentiment mêlé de nostalgie, de douleur et de la crainte de ne plus tout à fait lui appartenir. C'est un sentiment touchant, et universel, ne tenant pas tant à la couleur de la peau, qu'à celle du coeur, et toute personne contrainte par la vie de vivre loin de l'endroit où l'on se sent chez soi finit un jour par ressentir cette même angoisse de, peut-être, ne jamais plus être capable de se sentir chez soi quelque part.

Alors certes, ce n'est pas son histoire que nous raconte Denis Labayle. Pourtant on sent dans cette mosaïque de personnages une vérité palpable : celle du témoignage recueilli, de la confidence sincère des médecins étrangers, et d'une volonté de l'auteur de décrire, de porter à un regard neuf une vérité que beaucoup ignorent. En ces temps où l'immigration devient un sujet polémique, et houleux pour certains, partager avec ces hommes et ces femmes le regard que porte celui qui arrive sur nos sociétés, qu'il aurait gagnées de façon plus ou moins volontaire, est une expérience enrichissante. Il est intéressant de plus de s'intéresser au travers du dilemme que traverse Zola cette souffrance de voir sa terre s'enfoncer dans la douleur, et la misère, tout en demeurant loin de celle-ci et, d'une certaine manière, impuissant.

Pour ce qui est du texte en lui-même, j'avoue ne pas avoir été plus touchée que cela par le style de l'auteur, qui en dépit d'un thème qui a su m'intéresser et me happer assez vite, m'a laissée plutôt froide pour ce qui est de la lecture elle-même. Je recommanderais tout de même ce roman, car il pose des questions importantes selon moi, bien que je n'ai pas eu pour celui-ci de véritable coup de coeur. Pour autant, c'est un roman que j'ai eu plaisir à découvrir, et un auteur dont j'essaierais peut-être ultérieurement de découvrir d'autres facettes.
Lien : http://biblio-dare.tumblr.co..
Commenter  J’apprécie          10
Zola, jeune congolais de treize ans s'enfuit du collège situé sur l'île de la Jeunesse (une des îles de Cuba) où il a été envoyé par ses parents : sa famille et son pays lui manquent. Affamé, il débarque chez monsieur Pernec, un idéaliste qui le convainc de retourner à l'école en échange de quelques heures de liberté avec lui le week-end. Dès lors les années d'étude s'écoulent paisiblement et, rêvant de devenir médecin, Zola n'attend que son affectation à l'université de la Havane. Mais les choses ne sont pas si simples : son mentor est pourchassé et doit fuir l'île, lui-même, en représailles de son amitié avec un homme jugé réfractaire au système communiste est affecté dans une université de Saint-Pétersbourg, en Russie ! A nouveau déraciné, Zola doit apprendre à se débrouiller seul dans ce nouvel univers où le froid et le manque d'argent ne sont pas ses moindres ennemis...

Noirs en blanc est un roman saga très intéressant mais un peu longuet sur la vie d'une jeune et brillant garçon qui, seul espoir de sa famille, a été envoyé à l'école loin de son pays pour "devenir quelqu'un" et soutenir les vieux jours de ses parents à son retour comme tout bon garçon aimant sa famille. Zola traverse ses années d'étude en se laissant porter par les événements, ne s'engageant jamais vraiment, manquant parfois profondément de caractère mais toujours entouré d'amis sincères qui le soutiennent et l'aident à s'adapter à chaque changement de cap : Cuba, La Havane, Paris, Zola en aura parcouru des kilomètres avant de devenir médecin en France : retournera-t-il au pays soutenir sa famille ou se laissera-t-il séduire par l'espoir d'une vie parisienne clinquante ?
A travers l'histoire de Zola, Denis Labayle aborde de nombreux thèmes qui donnent à réfléchir sur les problèmes de l'Afrique : dictatures, corruption des états, fuite des cerveaux, manque d'entrain des jeunes africains à revenir au pays une fois leur diplôme en poche préférant parfois galérer en France ou ailleurs malgré les injustices et le froid plutôt que dans un pays qu'ils jugent "arriéré"... Dans cette marche du monde, fabrique d'hommes et de femmes avides de modernité, de matérialisme n'en oublie-t-on pas l'essentiel ? La famille, l'amitié, l'amour se sont-ils pas une bien meilleure alternative ? Et comment, moi, bien planquée derrière mon confort français et totalement consciente de mes acquis pourrais-je en juger ? "Il faut" est un début de phrase si facile en France...
Lien : http://loumanolit.canalblog...
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (32) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3671 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}