"Avais-je conscience de ce qui nous arrivait ? Pour moi, la fatalité de la vie me poussait à croire que ça arrivait... parce que ça arrivait. J'ai tout appris et tout compris plus tard, bien sur. L'enfant, par définition, est désarmé."
Le déprimé ne voit rien et ne retient rien d'autre que l'image de sa détresse, l'auportrait de son autodestruction.
Ainsi, parce que ce que l'on appelle un "concours de circonstances", l'homme qui m'avait prétendu m'avoir eu dans sa "ligne de mire", et m'avait répété "à quoi ça tient les choses", aura été celui qui, sans qu'il le sache, me permit de rencontrer la femme dont l'amour constitue un des tournants les plus décisifs de mon existence.
En ce sens, ils reproduisaient la fameuse phrase de Jean Renoir : ("l'ennui, c'est que tout le monde a ses raisons").
Les souvenirs effacent le présent. Faulkner a écrit : "le passé n'est pas mort, il n'est même passé ".
Jean Eskenazi ... : il vient s'asseoir à mes côtés : " Tu sais ce que Flaubert a dit à Maupassant ? Prenez garde à la tristesse, c'est un vice. "
Le génie, le talent ou l'humour des autres vous font réagir : " c'est exactement ce que je pense ". Il convient, dès lors, de rapporter leurs citations en toute humilité. Elles reflètent nos propres idées.
Pascal... : "Les gens se noient régulièrement. Ils ne se rendent pas compte du pouvoir de l'océan."
Les entretiens que donnait Crichton ne laissaient pas indifférents : "Notre espèce a du mal à comprendre qu'elle ne peut pas tout comprendre. L'arrogance humaine me terrifie, disait-il. Je suis toujours perturbé lorsque je rencontre quelqu'un qui prétend avoir réponse à tout. Mon sentiment est qu'il y a au moins deux réponses à la même question"
Les mots sont usés par le temps, comme les galets de la rivière Tescou qui coulait en bas de la maison de mon enfance, polis par le flot de la littérature, de la philosophie, la religion. Leur usure fait leur qualité, elle trace leur limite.