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Léo a 20 ans, il vit dans la cité Gagarine, porte de Saint Ouen, illetré, il travaille, comble de l'ironie dans une imprimerie. Après le départ de ses parents il a été élevé par sa grand-mère qui est désormais dans une hôpital pour vieux.
Léo a su lire et écrire à une époque mais il a oublié et désormais il rencontre d'énormes difficultés dans son travail, dans sa vie courante et souhaite réapprendre surtout qu'il y a Sibylle, sa jolie voisine qui lui propose de l'aider mais même si elle est attirée par Léo, ces deux-là n'arrivent pas à communiquer.
Il y a Madame Ancelme, la concierge, qui lui rend de petits services, Monsieur François, le voisin de l'immeuble d'en face, Violette, la fille de Sibylle qui est, elle, à l'âge de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Mais la vie déjà si cruelle pour Léo lui réserve encore des noirceurs, des désillusions et il y perdra ses espérances et ses rêves.
Livre noir, difficile dans le thème mais aussi par l'écriture très "académique". le thème abordé est intéressant car il soulève les difficultés dans notre monde pour une personne n'ayant pas acquis les bases de la lecture, des chiffres mais le style et le vocabulaire m'ont quelque peu gêné d'autant plus, justement par la distance entre ce vocabulaire et le thème de l'illetrisme. C'est un peu le grand écart....
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L'illettrisme est un handicap qui n'est pas visible mais qui n'en est pas moins chargé de honte (de culpabilité ?) pour celui qui en souffre. On peut vivre avec mais quel est le prix à payer pour cette condition humiliante ? Cécile Ladjali décrit celle-ci avec une grande finesse dans illettré, portrait d'un "gosse" de 20 ans, qui s'en arrange comme il peut, la dissimulant au travail, ne l'avouant qu'à ses proches, très peu nombreux, se réfugiant dans la solitude et dans un amour pour une femme qu'il juge à tort incapable de l'aimer. La plume de la romancière est remarquable mais elle a choisi de noircir encore davantage le tableau, refusant à son héros le courage de surmonter ses peurs et lui réservant un sort terrible. le dénouement de son livre est insupportable, était-ce le seul moyen pour nous convaincre que l'analphabétisme est une malédiction qui ne peut se combattre qu'en ravalant son orgueil et en décidant d'affronter tous les regards y compris ceux qui montrent de la compassion ou du mépris ? Son parti pris a au moins le mérite de faire réfléchir à défaut d'y adhérer en tant que lecteur.
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Léo, vingt ans, est illettré.
Jusqu'à présent, ce "handicap" ne lui portait pas de préjudice; c'était même une sorte de marque de fabrique familiale entre sa grand-mère analphabète qui l'a élevé et ses parents, nomades aux pratiques frauduleuses, qui ont disparu dans la nature alors qu'il n'avait que 6 ans.
Pour Léo, la scolarisation est un double choc: il est le seul de ses petits camarades à ne pas avoir été "socialisé" par l'étape de l'école maternelle, et le voilà en même temps orphelin, relégué à la mamie par défaut.
L'école est un passage catastrophique, de fait.
Léo cache son incapacité comme il le peut, jusqu'au jour où il remplace l'un de ses collègues dans l'imprimerie (sic) où il travaille et où l'impossibilité de lire les précautions d'usage de la machine lui coûte l'amputation de deux doigts. D'autant plus que cet accident entraîne la rencontre de Sybille, sa chère voisine infirmière chargée des soins post-opératoires.
Léo prend alors conscience des difficultés du quotidien mais aussi, de l'expression des sentiments, liées à son illettrisme, et va essayer d'y remédier...
Une jolie écriture au service d'une cause des plus honorables, plus commune qu'on le croit.
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L'idée est originale et surtout bien traitée : décrire la vie de Léo, un illettré de 20 ans qui habite près de la cité Gagarine, porte de Saint-Ouen. Ce jeune homme qui vit seul, ose céder aux avances de Louisa, une prostituée, mais c'est Sibylle, la jolie infirmière, qu'il aime, une voisine installée quelques étages au-dessous.
Chaque matin, Léo se lève à 5 h 45 pour pointer à l'usine à 6 h 30. Lui qui ne sait pas lire, il travaille dur dans une imprimerie et cela depuis l'âge de 16 ans ! Hélas, son handicap éducatif lui a coûté deux doigts parce qu'il n'avait pas su déchiffrer un panneau de mise en garde, un jour où on l'avait changé de machine.
Rien n'a été facile pour Léo, même s'il a régulièrement trouvé des gens pour l'aider comme Adélaïde, sa grand-mère, qui a remplacé ses parents disparus subitement alors qu'il était au CP. Ce traumatisme a bloqué ses apprentissages mais il a suivi tant bien que mal une scolarité au minimum. le peu qu'il a appris a été oublié et il invente tous les stratagèmes possibles pour masquer ce qui est une véritable infirmité dans notre monde dit civilisé.
Avec beaucoup de tact, Cécile Ladjali nous fait partager le quotidien d'un jeune homme qui ne cesse de souffrir : « le secret des hommes qui lisent et qui écrivent lui a longtemps fait envie. » Heureusement, une autre personne vient à son secours, Mme Ancelme, la concierge, qui lui permet même de voter avec un conseil très simple : « Deux mots seulement, mon Léo, il n'y a que deux mots sur le bulletin de vote que tu dois choisir. » Et il s'en sort très bien.
Un retour en arrière fait la chronique d'un drame, l'enfance et la jeunesse de Léo avec, en plus, la journée d'appel pour le Service national pour lequel il est réformé, ce qui ne lui plaît pas du tout.
C'est avec sa grand-mère que se déroulent des moments très forts jusqu'à cette cérémonie d'adieu au cimetière de Saint-Ouen : « Devant la tombe d'Adélaïde et l'absence définitive, Léo inspire profondément. Il voit le ciel et se demande si les livres content autant de balivernes que les dieux, puis si les dieux sont aussi menteurs que les hommes qui les ont inventés parce qu'ils avaient peur du vide. »
Pourtant, Léo ne veut plus rester illettré. Il travaille avec Sibylle, se rend aux cours du Centre d'insertion médicosocial, accompagné par Mme Ancelme, la première fois. Ici, nous mesurons toute l'inadéquation de telles opérations vouées à l'échec, comme son parcours scolaire. le choc est dur à encaisser lorsqu'il constate que Violette, la fille de Sibylle, sait lire.
Toutes les aides ont échoué, un homme se noie, ne peut plus rien tout seul. Même le chômage s'en mêle ! Terrible bilan d'une vie pourtant bien du XXIe siècle.




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Comment trouver sa place au sein d'une société sans avoir accès à l'écriture et à la lecture ? Illettré raconte le désarroi de Léo au quotidien, les souffrances que peuvent provoquer ce handicap invisible. Quand on ne sait ni lire ni écrire, tout se complique et la honte souvent nous envahit et exacerbe les sentiments.

Au-delà des difficultés rencontrées par Léo pour vivre au quotidien (comme lire et décrypter des affiches de prévention et de sécurité sur son lieu de travail, accomplir ses démarches administratives, payer ses courses...) c'est notamment sur les ressentis, les émotions, si dures soient elles, que l'auteur s'attarde. C'est ce que j'ai apprécié dans cette lecture : suivre le parcours semé d'embûches de Léo et ses tentatives, souvent vaines, de trouver une voie d'issue.
Car au-delà de déchiffrer des lettres et des mots, il faut en comprendre le sens, et surtout, les codes qui les accompagnent. Ainsi, Sybille, sa voisine qui l'a d'abord soigné puis pris sous son aile pour l'aider à l'apprentissage de la lecture, éprouve des sentiments pour Léo mais il est incapable de les déceler et d'agir en conséquence.
Aussi, pour réussir dans l'acte courageux du réapprentissage de la lecture et de l'écriture à l'âge adulte, encore faut-il être accompagné par des professionnels correctement formés et désireux de les amener à la réussite. Malheureusement, Léo n'aura pas eu cette chance et se retrouve face à une professeur en transition : elle travaille dans cette association non par plaisir et par choix, mais parce qu'elle y est obligée, en attente de pouvoir exercer à l'université. Évidemment, il n'y a aucune progression, aucune évolution positive possible dans ce contexte.

Illetré est un livre poignant et qui suscite la réflexion. Aujourd'hui, comme Léo, 2,5 millions de personnes sont illettrées malgré une scolarisation lors de leur enfance et adolescence et vivent, tant bien que mal avec ce fardeau.
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Quand on croise Léo, jeune homme de la cité Gargarine, porte de Saint Ouen, on ne se doute pas qu'il ponctue son déplacement en comptant les tâches au sol. Quand il prend le métro il n'utilise que les lignes aux repères colorés et celles qui l'informent oralement des stations. Sensible Léo, il écoute sa concierge quand elle lui parle du devoir d'aller voter. Quelle déception quand il ne sait pas déchiffrer les noms dans l'isoloir. Comment être digne d'appartenance dans la société quand on ne comprend pas ses codes?
Les yeux de Léo passent sur les signes. Parfois ils s'arrêtent sur les courbes de Sybille, jeune infirmière venue panser ses plaies. Il a l'espoir Léo d'apprendre les mots pour elle.
Il hisse cet infime espoir au sommet d'un mont triste mais l'abnégation permet-elle au bonheur la moindre ascension ?
C'est le deuxième roman de Cécile Ladjali que je referme avec une profonde émotion doublée d'une grande réflexion sur l'importance des mots et le rôle de l'apprenant. Ce texte est moins lumineux que Benedict mais il porte une énergie poétique. Tout respire le talent et l'intelligence dans ce livre.
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Voici un roman qui a fait l'unanimité des Belles Plumes.
Léo a 20 ans, il ne sait ni lire, ni écrire. Ce handicap l'isole du monde, entrave son quotidien, rend ses sentiments illégitimes.
Le paradoxe de ce livre est que c'est grâce à la richesse, aux nuances, aux subtilités, aux métaphores de la plume de Cécile Ladjali que l'on se glisse dans la peau de son personnage et que l'on touche à la réalité de sa solitude et de sa souffrance. le poids du livre dans les mains, on saisit l'immense privilège de pouvoir lire, de déchiffrer l'infinie combinaison de ces symboles et d'en ressentir le sens.
Bien sûr je ne vais rien vous dévoiler de la fin de l'histoire, mais ce livre m'a habité plusieurs jours et la dernière phrase résonne encore.
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Léo a 20 ans; la vie l'a malmené: il a six ans quand ses parents fuient le mobil-home où ils vivaient. Sa grand-mère, aimante va l'élever mais à l'école ça ne va pas; il est très sage mais ne parvient pas à apprendre à lire, écrire, compter; sa grand-mère est analphabète. Léo quitte le collège a 13 ans et oublie tout ce qu'il a appris...A 16 ans, il travaille dans une imprimerie! et ignore le signal "danger"; il va perdre deux doigts. Très vite, il tombe amoureux de Sibylle, la jolie voisine infirmière qui le soigne. Très vite Léo a honte de son handicap, il semble vouloir réapprendre à lire mais c'est un combat difficile; il veut pouvoir écrire son amour pour Sibylle...fin dramatique
Léo est un être surprenant: taiseux, il parle dans les cimetières et il a un iguane comme animal de compagnie!
Lien : http://cafelitterairedelambe..
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Il y a beaucoup de choses que Léo ne peut pas faire. 1) Lire un courrier. 2) Lire les pancartes à l'usine ce qui lui éviterait de passer sous un rouleau compresseur. 3) Remplir sa feuille d'impôts. (Le problème des lettres mais aussi celui des nombres décimaux.) 4) Faire ses courses sans acheter toujours la même chose en raison des prix sur les emballages (rien que le problème des nombres à virgules cette fois parce que les chiffres ronds et leur litanie triste, il connaît, à force de compter les marches ou les morceaux de gomme sur le trottoir). 5) Lire les noms des stations dans le métro...
Je crois effectivement qu'il est difficile de mesurer combien c'est difficile de vivre en étant analphabète. Si cela avait été mon cas, je n'aurais pas pu lire illettré de Cécile Ladjali et cela aurait été fort fâcheux tellement j'ai pris plaisir à découvrir l'histoire de Léo et à suivre ses pensée. Quand le roman démarre, il est ouvrier dans un atelier d'imprimerie et aux contacts des lettres toute le journée. Elles dansent devant ses yeux puisqu'il ne les comprend pas. Il a vaguement su quand il était enfant. Puis un évènement traumatique lui en a barré l'accès. Il a d'autant plus conscience de son handicap qu'il brûle d'envie de déclarer sa flamme à Sybille, sa jolie voisine infirmière. Or comment mettre en mots toutes ses émotions ? « Bébel et Léo ont en commun la honte. Elle est tenace, constante. Elle a modifié leur corps : démarche hésitante, épaules en creux, yeux baissés, hoquet des syllabes, le pied qui râpe le sol et n'ose franchir une ligne imaginaire qui terrifie. » Léo souffre. Il ne connaît pas sa valeur, ni sa beauté et n'imagine même pas ce qu'il provoque chez les autres. Réapprendre à lire ? Bien sûr que Léo en a envie. Il existe bien des cours pour adultes et quels cours. La description de la prof imaginée par Cécile Ladjali vaut le détour ! Pour savoir si elle va être un soutien pour lui ou pas, une seule solution, vous plonger dans ce texte qui m'a beaucoup intéressée et touchée.
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Magnifique. Sauf ... mais non, je ne vous le dirai pas, lisez-le !
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