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Citations sur Journal d'un écrivain en pyjama (131)

La mère d’un écrivain est si souvent mise à contribution qu’elle devrait exiger un contrat particulier avec l’éditeur, car c’est devenu un métier.
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La lettre de ma mère

Eviter d'écrire en nouveau riche qui veut étaler tout ce qu'il sait. Il faut permettre au lecteur de découvrir qui on est. Et c'est par le style que cela est possible. Moins vous faites de littérature, plus vous êtes dans l'écriture. Il faut écrire au plus près de soi, c'est la seule façon d'être original. (p. 53)
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Les mots ont aussi une charge électrique qui leur permet d'éclairer la page.
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Observez un chat dans la maison par une journée pluvieuse. Ne le perdez pas de vue. Vous pouvez l'imiter si cela vous chante. Cette façon qu'il a de frôler les chaises ou vos jambes. Ces yeux mi-clos qui vous poussent à vous demander à quoi il peut bien penser en ce moment. Il se tient droit, en rapprochant ses quatre pattes vers un seul point, comme s'il était en train de garder un tombeau de pharaon. Puis, sans se presser, il passe d'une pièce à l'autre, pour revenir plus tard à son point de départ. Cette mouche verte a semblé l'intéresser un bref moment, mais il change d'avis et cherche plutôt à attraper son ombre. Une idée chez lui ne fait pas long feu. Ce chat est un caprice ambulant. Ainsi il nous divertit. Il se déplace sans bruit avant de bondir vers la nappe qu'il tire à lui de toutes ses forces. Il reste un moment suspendu, la tête vers le bas. Un silence. Il vous jette un regard implorant, mais refuse la main que vous lui tendez. Finalement il saute par terre en faisant, avec une grâce incroyable, ce numéro très compliqué que lui aurait envié un gymnaste olympique. Il sort de scène tranquillement, se retourne près de la porte pour vous jeter ce coup d'oeil méprisant. Il semble scandalisé par le fait que vous ne parlez pas chat. Il me fait penser à ce jeune Américain qui me disait son étonnement, durant ses voyages à l'étranger, de tomber sur des gens qui ne parlaient pas anglais. Ce n'était pas là un point de vue colonialiste. Il ne croyait pas que l'anglais lui appartenait en propre. Il pensait l'avoir appris comme tout le monde, car ce qui est bon est à tout le monde. Pour lui c'était la langue du genre humain - les autres langues étaient des langues maternelles. Vous ne parlez pas chat ? Vous avez tort car cela aurait fait de vous un meilleur écrivain.
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Un livre n'est pas terminé tant que vous n'avez pas commencé le prochain.
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Pour faire apparaître la neige dans un roman, il faut deux consonnes et trois voyelles. (...)
Musique. J'écris : musique. Je n'impose rien. C'est le lecteur qui décidera de la musique qu'il veut entendre.

p. 205
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Je reste convaincu que la meilleure école d'écriture se fait par la lecture. C'est en lisant qu'on apprend à écrire. Les bons livres forment le goût. Nos sens sont alors bien aiguisés. On sait quand une phrase sonne juste parce qu'on en a lu souvent de bonnes. Le rythme et la musique finissent par courir dans nos veines. Le juge est invisible, car il est tapi en nous. Il est impitoyable. Déjà il critique nos choix de lectures, nos goûts, nos idées, nos intentions. Rien ne lui échappe. C'est une identité nouvelle. Et le talent s'infiltrera en nous à notre insu. Pour le reste, il s'agit de persévérer. Mais il faut savoir qu'on est un écrivain. C'est avant d'écrire qu'on est un écrivain.
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Faites parfois semblant de ne pas aimer ce que vous faites, sinon ça fait trop mal d’être si souvent déçu de soi-même.
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Toujours difficile de commencer. Alors réécrivez votre dernière page en ajoutant quelques phrases que vous n’êtes pas obligé de garder plus tard. Cela vous permet de déborder un peu sur la nouvelle page qui ne sera plus blanche. Il faut apprendre aussi à salir une page. Vous vous asseyez devant une page blanche, et vous commencez à écrire n’importe quoi. Vous décrivez par exemple tout ce que vous voyez devant vous. Ou vous décrivez votre rêve de la nuit dernière. Vous notez la plus infime pensée qui vous passe par la tête, comme je fais en ce moment. C’est pour assouplir votre esprit trop tendu quand vous commencez à écrire.
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Lisez Diderot pour les dialogues. Jacques le fataliste donne une leçon de vitesse, de fantaisie, de bonne humeur. Il entreprend quelque chose de très risqué : le roman à thèse. Sur la fatalité des choses, un peu comme ce que son ami Voltaire avait fait sur le déterminisme avec son Candide. Et pourtant les deux sont arrivés à créer des types, malgré tous les obstacles placés sur leur chemin (pas le chemin des personnages mais bien celui des auteurs). On sait que les romans qui cherchent à prouver quelque chose sont des produits périssables, mais pas quand c'est Voltaire et Diderot qui sont au volant. Ils savent tous les trous sur la route. Ils misent beaucoup plus sur le style que sur l'argumentation, se disant que même si les idées exposées venaient à perdre de leur pertinence, la postérité hésiterait à jeter à la poubelle une si belle mécanique.
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