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EAN : 9782246799603
249 pages
Grasset (10/09/2014)
3.67/5   200 notes
Résumé :
La nonchalance est une affaire de connaisseur. « J'étais devenu un spécialiste mondial de la sieste », révèle Dany Laferrière dès le début de son livre. Cela n'interdit pas de lire et de réfléchir – la sieste y est, au contraire, propice. Elle permet aux pensées de jaillir, s'attachant aux petites et aux grandes choses, aux rêves et aux lectures. Dany Laferrière nous parle d'Obama et de l'Histoire, de ses premières amours nimbées d'un parfum d'ilang-ilang, de Saling... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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En parallèle à un roman ou un essai, j’apprécie toujours d’avoir sous la main un « livre fourre-tout » où réflexions, émotions, coups de gueule ou de tendresse alternent sans structure apparente si ce n’est l’envie de l’auteur de partager sans retenue en dehors du cadre d’une fiction, partager son expérience au fil de sa plume et de son inspiration sur un mode plus personnel.
La lecture peut devenir vagabonde, libérée de l’ordonnancement des pages, et je pioche alors totalement au hasard une bribe de lecture, un extrait de prose, une respiration inattendue, capture un poème au titre prometteur comme dans cet ouvrage l’art du futile, l’art de parler à un inconnu, ou encore plus joyeux l’art de danser sa vie.

« En tout cas, j’essaie de brasser ensemble mes réflexions, mes émotions, mes sensations comme mes rires et mes délires, car je n’ai pas l’impression qu’on arrête de vivre parce qu’on est en train de penser. »
Bien vu Dany Laferrière ! Une chose est sûre : le brassage est réussi, fort bien écrit, pimenté souvent d’une pointe d’ironie et même si je ne partage pas forcément tous ses points de vue, il oxygène les neurones.
Bref, ce livre iconoclaste fait du bien.
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J'avais glissé ce livre dans ma valise pour quelques jours au vert en espérant passer un bon moment, et me voilà déçue. La raison principale est que le titre ne tient pas ses promesses, comme parfois malheureusement. de l'art de ne rien faire, art auquel j'avais bien l'intention de m'adonner pendant ces quelques jours au vert de plus en plus délavé par les pluies incessantes, il en a été très peu question en fait, et c'est bien dommage.

Dans ce pseudo-essai sont rassemblés des considérations sur toutes sortes de sujets, sans véritable lien entre eux. L'ensemble donne l'impression de fourre-tout où sont rassemblés brouillons, ébauches de futurs livres, peut-être aussi chutes de livres existants. L'auteur évoque les livres qui l'ont fait et nous fait part de son opinion sur le rire, la poésie, la culture, le voyage, … Mais tout ceci nous est donné sans réel argument, sans justification, et je suis restée sur ma faim.

Heureusement le tout est entrecoupé de quelques billets très courts sur l'art de profiter de la vie, comme l'art de manger une mangue, l'art de voyager, l'art de regarder ailleurs, l'art de lire de la poésie, l'art de changer de café, … comme des respirations dans une soirée mondaine.

Il reste par-ci par-là quelques notes d'humour (mais trop rares) et quelques très belles pages dédiées à la grand-ma et à la maman de l'auteur. Non, décidément je préfère de loin quand Laferrière nous raconte son enfance à la Réunion ou son exil au Canada, dans des romans qui, eux, invitent vraiment au farniente et à la rêverie.

Voilà ! ça m'apprendra à trop faire confiance aux titres aguicheurs et à ne jamais lire la quatrième de couverture.

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Des réflexions sur la vie, sur le temps qui passe, sur la beauté de l'instant et même sur la mort.

Si « ne rien faire » ne prend pas beaucoup de place dans le livre, la série de réflexions n'en est pas moins intéressante. le flux discontinu vole d'un sujet à l'autre, la ville, l'enfance, la guerre ou la politique ou la poésie.

Un recueil accessible, seuls les chapitres qui parlent de ses lectures et des auteurs qui l'ont inspiré semblent un peu plus ardus.

Une lecture qui se consomme bien à petites doses. Même si on n'a pas beaucoup de temps pour lire, on peut parcourir quelques pages avec plaisir et garder quelques idées à ruminer par la suite (comme l'auteur suggère d'ailleurs de le faire pour la poésie).
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On pourrait supposer, à la lecture de ce livre, qu'après avoir été élu pour siéger à l'illustre Académie Française et devenir du même coup un Immortel, qu'après être officiellement reconnu comme un grand écrivain dans tous les pays francophones et même traduit en coréen, Laferrière, après des années à essayer de se faire publier et connaître, ait pris enfin le temps de se poser un instant dans un hamac ou sa fameuse baignoire et laissé libre cours à ses pensées, parfois à peine réorganisées. C'est à ça que ressemble ce recueil de réflexions sur tout, sur rien, sur tout ce qui l'a préoccupé à un instant de sa vie actuelle. On suit souvent le cours de sa pensée qui s'allume comme une petite flamme primordiale, mais ensuite virevolte, revient en arrière, s'égare et s'éteint dans une sorte de confusion... et à côté de ça, il y a des textes très travaillés, des essais sur ses auteurs de prédilection rédigés avec soin, de vrais articles spécialisés.
Bien sûr j'adore retrouver l'un de mes auteurs contemporains favoris avec son blabla, ses rires sans gêne, sa fantaisie et cette voix qui se fait grave de manière soudaine. Mais... j'ai trouvé qu'il y avait parfois un peu trop de laisser aller dans certains textes. Est-ce volontaire? Possible, le tout allant avec cette idée de paresse, de flegme.
Pas du meilleur Laferrière pour moi, même s'il mérite de rester pas trop éloigné de la table de chevet pour des relectures inopinées.
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Ce recueil est une invitation à regarder le monde, à prendre son temps, à vagabonder en même temps que l'auteur au gré de ses pensées, de ses souvenirs, l'écouter parler de ses lectures entre autre.
Il commence chaque chroniques par un art de vivre par exemple l'art de rester immobile, l'art de lire de la poesie, l'art de la sieste, l'art de manger une mangue...ce qui lui permet ensuite de nous parler non sans humour, ironie, roublardise parfois de son expérience tout en y abordant un thème précis.
Un livre apaisant, un livre que l'on garde près de soi pour se replonger selon ses humeurs, tout de suite maintenant j'opte pour l'art de dormir dans un hamac et je vous laisse avec Dany Laferrière : "Il ne suffit pas de s'y glisser pour trouver le sommeil. le corps doit vouloir épouser les formes du hamac. Et l'esprit doit pouvoir se détendre. Dans un hamac : on ne pense pas, on ne médite pas, on reste simplement là. Devenir aussi léger qu'une feuille insouciante qui danse dans l'air. le doigt traçant des signes dans la poussière. Sous nos yeux : les fourmis, les vers de terre, tout ce monde d'en bas. Au-dessus de nos têtes : le vent dans les grandes feuille de bananier, les nuages nomades, le vaste ciel et le soleil qu'il faut éviter de regarder trop longtemps. On entend les voix des enfants jouant dans la rivière de l'autre côté du champ de maïs. Et c'est cette musique dont on ne sait la source qui vous endort plus profondément que ne peut le faire la mort."
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critiques presse (3)
NonFiction
04 décembre 2014
Dans son essai, Dany Laferrière parle de « choses minuscules » pour faire l’éloge de l’oisiveté dans un monde qui s’y oppose et affirmer le pouvoir de la littérature et de la culture.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Lexpress
02 octobre 2014
Le dernier ouvrage de Dany Laferrière est conçu pour être butiné au fil des jours. On y pioche de jolie descriptions, des pensées existentielles et des morceaux biographiques. En prenant son temps.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaPresse
07 novembre 2011
Dans L'art presque perdu de ne rien faire, Dany Laferrière nous entraîne dans les dédales de sa pensée et de ses rêveries. Il qualifie ce nouveau livre de «roman de ses idées», qui donne à voir son cerveau.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (139) Voir plus Ajouter une citation
L'ART DE LIRE LA POÉSIE

Voilà une chose dont on ne parle
presque jamais et qui devrait faire
partie de notre mode de vie urbain :
la lecture de la poésie.
Depuis qu'on a quitté la campagne
pour cette vie accélérée la lecture
de la poésie est devenue aussi
essentielle que l'oxygène.
Les médecins auraient dû prescrire la poésie
comme traitement contre le stress.
Si les poètes semblent si angoissés c'est
pour que leurs lecteurs puissent mieux
respirer. D'abord un conseil : ça ne se lit
pas comme un roman. Chaque poème
est autonome. Prenez deux poèmes par jour :
un le matin et un autre le soir.
Trouvez un vers qui vous plaît et
ruminez-le durant toute la journée
jusqu'à ce qu'il s'incruste dans votre chair.
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L’ART DE PARLER À UN INCONNU

C’est difficile de converser avec quelqu’un
qui vous connait autant
sans qu’il ne se mette à vous abreuver
de ces lourds conseils d’ami.
On a l’impression d’être pour lui
un vieux livre annoté. La vie serait bien
triste s’il n’y avait pas de ces rencontres
spontanées qui arrivent n’importe où
sans crier gare durant un souper
chez des amis. Sur le quai d’une gare.
Au coin de la rue.
Et cela peut débuter par un sourire
comme par un malentendu.
On se croit, un bref moment, adversaires
pour se découvrir, pas longtemps après,
une sensibilité toute proche.
On se met à causer alors d’égal à égal.
Ce genre de rencontre ne commence
jamais par bonjour. On garde l’impression
d’une conversation qui a débuté bien
avant ce moment-là. On trouve un endroit
discret pour se raconter des choses qu’on a
toujours gardées secrètes pour la famille
comme pour les amis.
Puis on se quitte sans se dire au revoir.
Et c’est toujours mieux ainsi.
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L'ART DE CHANGER DE CAFÉ

Dès qu'on s'installe dans un café, tout le reste
de la ville s'efface.
On passe du nous bruyant au je en sourdine.
Ce n'est pas un salon c'est un roman
dont on devient instantanément
un des personnages secondaires.
Ce qui nous permet d'entrer dans le café
et d'en sortir sans toucher à la trame du récit.
Tout ici ne se déroule pas toujours
de manière harmonieuse
mais nous sommes des animaux capables
d'endurer les situations les plus inconfortables.
J'ai vu des gens subir sans broncher
le mépris de serveurs maussades
ou l'indifférence de leurs voisins de table
alors qu'il suffisait de traverser la rue
pour se rendre au café d'en face et changer
ainsi de roman ou de vie.
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Tout au fond un homme sous une lampe allumée. Si concentré que je l'imagine sur une île déserte. Je m'avançai vers lui pour découvrir qu'il était en train de lire. Il leva lentement les yeux vers moi. J'avais en face de moi un animal en voie d'extinction. Le libraire qui ne cherche pas à vous satisfaire malgré vous. C'est ici que j'aimerais que mes livres finissent leurs jours. Chez cet homme presque grincheux qui les défendra contre ces butors qui ignorent qu'un livre est une somme de passions. P.162.
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Comme dans toute situation de colonisation, on doit faire comprendre au nouveau-né que l’univers dans lequel il vient de débarquer est cohérent. Et sa mère infaillible. Tout est régi ici par des règles implacables. C’est un monde figé. Au fur et à mesure que le temps passe, l’enfant comprend que tout ça n’est qu’une façade. Et qu’en réalité sa mère n’a aucun pouvoir. L’enfant est donc la propriété de l’Etat. […] L’enfant voit un autre monde que celui dans lequel nous vivons. Un monde où la guerre n’est pas une fatalité. Et où la faim ne s’explique pas uniquement par la politique-fiction. L’enfant voit naturellement un monde sans guerre où l’on mange à sa faim. Est-ce si naïf ? Ou simplement qu’on n’a plus la force de mener de pareils combats ? On se dépêche de lui apprendre à accepter les choses comme elles sont, alors qu’en réalité on devrait lui enseigner à combattre cette injustice qui fait qu’une minorité vit comme des pachas tandis que la grande majorité crève. Le projet, c’est d’en faire un nouveau propriétaire prêt à défendre ses acquis face aux prochains locataires. […] On lui volera ainsi son enfance. Cela n’arrive pas uniquement à l’enfant battu, ou à l’enfant violé. Le massacre se fait ailleurs. L’enfant qui n’a plus le temps de regarder tomber la pluie et qu’on pousse dans un monde artificiel de jouets mécaniques. C’est cette dictature du divertissement qui l’éloigne le plus sûrement du monde grave de l’enfance, ce monde fragile mais indestructible.
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