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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
"La musique est le territoire où rien ne nous sépare, où nous nous retrouvons dans notre humanité commune, même si nos chemins sont différents et nos vies éparpillées." -

"Dernier bateau pour l'Amérique", de Karine Lambert, est un roman qui m'a captivé et ému par sa profondeur narrative et son contexte historique poignant. L'histoire se déroule dans le cadre d'Anvers des années 40, une époque marquée par les tumultes de la guerre et la persécution des Juifs. Au coeur de ce récit se trouve Germaine Schamisso, une pianiste virtuose, dont la vie est bouleversée par la déclaration de guerre et l'invasion de la Belgique (et de la France), le 10.mai 1940.

La fuite désespérée de la Russie, où Germaine et sa famille vivaient avant de se retrouver à Anvers, est décrite avec une intensité qui m'a fait ressentir toute l'urgence et le désespoir de la situation. C'est un écho de la menace qui pèse sur les Juifs d'Europe et du monde - aujourd'hui la danger provient de l'extrême gauche et des nombreux représentants de la "France Insoumise " -, poussant ces personnages vers l'espoir d'une vie meilleure en Amérique. Leur voyage est un périple chargé d'émotions, de peur, d'incertitude, mais aussi d'espoir et de courage.

La structure narrative du roman est particulièrement intrigante, avec une mise en abyme qui présente un roman dans le roman. Cette technique littéraire offre une réflexion sur la narration et la réalité, invitant le lecteur à s'interroger sur la nature de l'histoire qu'il découvre. C'est Karine, la dernière de la lignée, qui essaie de reconstituer la vie de sa famille, tissant les fils du passé pour comprendre leur présent. La relation complexe entre Germaine et sa fille Karine, née dans l'après-guerre, est un fil conducteur tout au long du livre. Lambert traite leur lien mère-fille avec une finesse qui m'a ému, révélant les défis, les non-dits, et les joies de leur relation, tout en insistant sur les tensions et les malentendus qui les séparent.

Le style de Karine Lambert, à la fois délicat et évocateur, m'a permis de me plonger dans l'époque et les émotions des personnages. Chaque page tournée était une invitation à contempler la résilience et la quête de bonheur des protagonistes. Bien que le rythme du récit puisse parfois sembler inégal, chaque moment de grande intensité émotionnelle est un témoignage de la capacité humaine à surmonter les épreuves.

En somme, "Dernier bateau pour l'Amérique" est un roman qui célèbre le voyage, tant physique que métaphorique, et qui résonne longtemps après la dernière page. C'est une lecture inspirante et profondément humaine que je recommande chaleureusement. La musique, qui est un thème central du roman, est décrite comme un refuge pour Germaine, une source de confort et d'expression personnelle. Elle joue un rôle crucial dans sa capacité à faire face aux défis de la vie et à maintenir un lien avec sa mère, malgré les difficultés de leur relation.

L'histoire de Germaine est une représentation vivante de la lutte et de la persévérance. À travers les notes de son piano, elle exprime les tourments et les espoirs d'une époque troublée. La musique devient son langage, sa voix dans un monde où les mots sont souvent insuffisants. Elle trouve dans la mélodie la force de continuer, de se battre pour ses rêves et ceux de sa famille.

Le roman aborde également la thématique de l'identité et de l'appartenance. Germaine, en tant que Juive russe en Belgique, se trouve à la croisée des cultures, des langues et des traditions. Sa musique est un pont entre son passé et son avenir, entre la Russie et l'Amérique, entre la souffrance et l'espoir. C'est une quête d'harmonie dans un monde dissonant, une recherche de paix intérieure malgré le chaos extérieur.

"Dernier bateau pour l'Amérique" est aussi un hommage à la ville d'Anvers, à son histoire et à sa beauté. L'auteur décrit avec passion les rues, les canaux et l'architecture de la ville, la rendant presque un personnage à part entière dans le roman. Anvers devient le théâtre des adieux, mais aussi le point de départ vers une nouvelle vie.

Bonne lecture.

Michel,


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