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Voici mon retour de lecture sur Dernier bateau pour l'Amérique de Karine Lambert.
Bruxelles, aujourd'hui. Karine Lambert apprend la mort de Germaine, sa mère, qu'elle n'a pas vue depuis vingt ans.
Surgit alors chez la romancière le désir de comprendre qui était cette femme qui ne lui a jamais dit qu'elle l'aimait. Ni avec ses mains, ni avec ses yeux, ni avec ses mots. Encore moins avec ses baisers.
Au fil des mois, son enquête la conduit d'Odessa à Anvers, De Marseille à Ellis Island, de New York à Bruxelles. Elle découvre le tumultueux destin de ses ancêtres, leurs déchirures, leurs secrets enfouis.
La vie que sa mère ne lui a pas racontée, elle décide de l'imaginer.
Dernier bateau pour l'Amérique est un roman très personnel qui m'a permet de relire la plume de Karine Lambert, que j'apprécie.
J'ai été touchée en plein coeur au début, quand elle nous explique que sa mère est morte, les sentiments qu'elle ressent..
Ayant moi même des rapports très compliqués avec ma maman, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander ce que j'allais ressentir lors de son décès. Et j'ai été rassurée, quelque part, de constater que je ne suis pas la seule à avoir une maman qui n'a jamais été aimante !
Cet ouvrage est très personnel, l'autrice nous livre ses sentiments, ses failles, ses faiblesses. C'est hyper touchant et j'avoue avoir été bouleversée par certains passages.
J'ai apprécié le fait que Karine Lambert reconstitue le passé de sa mère pour mieux la comprendre, et pour reconstituer, aussi, sa propre histoire. Elle m'a totalement embarqué avec elle.
Cet ouvrage a une construction très originale, comme un roman dans le roman. Il est intéressant de découvrir l'enquête de Karine, comment elle réussit à dérouler le fil de la vie de Germaine. Puis, peu à peu, l'histoire de Germaine prédomine.
J'ai aimé le contexte historique, la fuite de la Russie puis de la Belgique. Pas évident de savoir qui on est quand on fuit, encore et encore, surtout très jeune.
Dernier bateau pour l'Amérique est un magnifique roman, touchant, bouleversant et très bien écrit.
J'ai adoré et je sous le recommande avec un immense plaisir.
Ma note : cinq étoiles.


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"La musique est le territoire où rien ne nous sépare, où nous nous retrouvons dans notre humanité commune, même si nos chemins sont différents et nos vies éparpillées." -

"Dernier bateau pour l'Amérique", de Karine Lambert, est un roman qui m'a captivé et ému par sa profondeur narrative et son contexte historique poignant. L'histoire se déroule dans le cadre d'Anvers des années 40, une époque marquée par les tumultes de la guerre et la persécution des Juifs. Au coeur de ce récit se trouve Germaine Schamisso, une pianiste virtuose, dont la vie est bouleversée par la déclaration de guerre et l'invasion de la Belgique (et de la France), le 10.mai 1940.

La fuite désespérée de la Russie, où Germaine et sa famille vivaient avant de se retrouver à Anvers, est décrite avec une intensité qui m'a fait ressentir toute l'urgence et le désespoir de la situation. C'est un écho de la menace qui pèse sur les Juifs d'Europe et du monde - aujourd'hui la danger provient de l'extrême gauche et des nombreux représentants de la "France Insoumise " -, poussant ces personnages vers l'espoir d'une vie meilleure en Amérique. Leur voyage est un périple chargé d'émotions, de peur, d'incertitude, mais aussi d'espoir et de courage.

La structure narrative du roman est particulièrement intrigante, avec une mise en abyme qui présente un roman dans le roman. Cette technique littéraire offre une réflexion sur la narration et la réalité, invitant le lecteur à s'interroger sur la nature de l'histoire qu'il découvre. C'est Karine, la dernière de la lignée, qui essaie de reconstituer la vie de sa famille, tissant les fils du passé pour comprendre leur présent. La relation complexe entre Germaine et sa fille Karine, née dans l'après-guerre, est un fil conducteur tout au long du livre. Lambert traite leur lien mère-fille avec une finesse qui m'a ému, révélant les défis, les non-dits, et les joies de leur relation, tout en insistant sur les tensions et les malentendus qui les séparent.

Le style de Karine Lambert, à la fois délicat et évocateur, m'a permis de me plonger dans l'époque et les émotions des personnages. Chaque page tournée était une invitation à contempler la résilience et la quête de bonheur des protagonistes. Bien que le rythme du récit puisse parfois sembler inégal, chaque moment de grande intensité émotionnelle est un témoignage de la capacité humaine à surmonter les épreuves.

En somme, "Dernier bateau pour l'Amérique" est un roman qui célèbre le voyage, tant physique que métaphorique, et qui résonne longtemps après la dernière page. C'est une lecture inspirante et profondément humaine que je recommande chaleureusement. La musique, qui est un thème central du roman, est décrite comme un refuge pour Germaine, une source de confort et d'expression personnelle. Elle joue un rôle crucial dans sa capacité à faire face aux défis de la vie et à maintenir un lien avec sa mère, malgré les difficultés de leur relation.

L'histoire de Germaine est une représentation vivante de la lutte et de la persévérance. À travers les notes de son piano, elle exprime les tourments et les espoirs d'une époque troublée. La musique devient son langage, sa voix dans un monde où les mots sont souvent insuffisants. Elle trouve dans la mélodie la force de continuer, de se battre pour ses rêves et ceux de sa famille.

Le roman aborde également la thématique de l'identité et de l'appartenance. Germaine, en tant que Juive russe en Belgique, se trouve à la croisée des cultures, des langues et des traditions. Sa musique est un pont entre son passé et son avenir, entre la Russie et l'Amérique, entre la souffrance et l'espoir. C'est une quête d'harmonie dans un monde dissonant, une recherche de paix intérieure malgré le chaos extérieur.

"Dernier bateau pour l'Amérique" est aussi un hommage à la ville d'Anvers, à son histoire et à sa beauté. L'auteur décrit avec passion les rues, les canaux et l'architecture de la ville, la rendant presque un personnage à part entière dans le roman. Anvers devient le théâtre des adieux, mais aussi le point de départ vers une nouvelle vie.

Bonne lecture.

Michel,


Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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"Dernier bateau pour l'Amérique" est à la fois un roman historique et un récit autobiographique très touchant : dans une narration virtuose entre les lieux et les époques, Karine Lambert livre son roman le plus personnel.

"On a bien failli le rater, ce bateau de la dernière chance. On nous a prévenues à 6 heures du matin que le Serpa Pinto avait enfin accosté au vieux port. Nous avons rassemblé nos affaires à la hâte et nous sommes parties avec les valises et les paquets à travers les rues sinueuses De Marseille, soufflant, trébuchant, courant comme des poules sans tête. Les passants nous regardaient ébahis. Moi je craignais qu'on se trompe de direction. J'ai découvert le navire en deux temps. D'abord l'odeur de la fumée. Puis en arrivant sur le quai, l'immense coque noire et les trois cheminées rouges alignées. Il était sur le point de larguer les amarres. Valia a crié : « Attendez-nous ! »"

Anvers, 10 mai 1940. Pianiste prodige, Germaine Schamisso s'apprête à fêter ses dix ans au moment où les Allemands envahissent la Belgique. Benjamine d'une famille d'émigrés juifs russes, elle fuit avec les siens.

Bruxelles, aujourd'hui. Karine Lambert apprend la mort de Germaine, sa mère, qu'elle n'a pas vue depuis vingt ans. Surgit alors chez la romancière le désir de comprendre qui était cette femme qui ne lui a jamais dit qu'elle l'aimait. Ni avec ses mains, ni avec ses yeux, ni avec ses mots. Encore moins avec ses baisers. Au fil des mois, son enquête la conduit d'Odessa à Anvers, De Marseille à Ellis Island, de New York à Bruxelles. Elle découvre le tumultueux destin de ses ancêtres, leurs déchirures, leurs secrets enfouis. La vie que sa mère ne lui a pas racontée, elle décide de l'imaginer.

Je remercie @LaBelleEtoile et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman émouvant.

Comme un clin d'oeil à "L'Étranger" d'Albert Camus, les première lignes de ce récit autobiographique s'ouvre sur l'annonce de la mort de la mère de Karine, Germaine, qu'elle n'a pas vue depuis vingt ans. Malgré le ton laconique, assez détaché employé, ce décès va créer un manque qui sera l'élément déclencheur d'une enquête pour découvrir l'histoire des grands-parents de l'autrice ainsi que celle de leurs enfants.

La structure narrative bien maitrisée alterne entre passé, le temps du récit historique, et présent, le temps de la narration, celui de l'écriture du roman de Karine. L'enquête menée par l'autrice est en réalité une quête identitaire : grâce à ce récit dans le récit, comme une mise-en-abyme, elle nous livre l'histoire de sa famille en tentant de se l'approprier.

L'autrice dresse le portrait de sa mère pianiste, jeune fille passionnée de littérature et de musique, qui finit par sacrifier sa fille et ses aspirations de liberté pour satisfaire les attentes de son époux.

Ce que j'ai le plus apprécié c'est la partie américaine car presque tous les personnages (sauf la grand-mère de Karine) trouvent enfin leur place à New York où tout est possible grâce au rêve américain. le retour en Europe est synonyme de cette perte de liberté. Un roman poignant qui nous invite au voyage au travers les méandres de l'Histoire et de la mémoire familiale de l'autrice !
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Karine Lambert nous propose son roman le plus personnel, une enquête pour comprendre ses racines et l'origine du manque d'amour maternel mais aussi un fabuleux voyage à travers le temps et l'espace, émotions garanties. ♥

Au décès de sa mère qu'elle n'avait pas vu depuis plus de 20 ans, Karine a reçu un message de Viviane, sa cousine d'Amérique dont elle n'avait plus de nouvelles depuis un demi-siècle. Ce message l'a bouleversée et elle s'est questionnée sur la notion de famille, pourquoi sa mère, Germaine Schamisso avait coupé tout lien avec celle-ci, pourquoi sa mère n'avait jamais témoigné pour elle le moindre geste d'amour ? Pourquoi sa mère avait-elle dédié sa vie pour plaire à son mari ? Elle qui était une pianiste virtuose, une femme en quête de liberté ?

La narration est originale et émouvante. En alternance, l'autrice nous raconte l'évolution de son enquête, les maigres éléments en sa possession mais aussi ses sentiments et émotions à l'écriture, ses doutes, ses peurs et la nécessité de savoir. D'autre part, le roman prend le dessus et l'on découvre qui était Germaine Schamisso, une petite pianiste prodige qui allait fêter ses 10 ans à Anvers le 10 mai 40, jour où tout bascula, le début de la guerre. Issue d'une famille d'émigrés juifs russes, commence pour elle un nouvel exil, un long voyage vers le Sud de la France, New York, Anvers en passant par la fabuleuse Julliard's School , Carnegie Hall où Germaine donna un concert à l'âge de 15 ans.

On découvre la famille, la fuite contre le nazisme, un nouveau départ, des peurs, des craintes mais le plus fort est ce sentiment d'espoir, de liberté.

La plume de Karine Lambert est magnifique, bouleversante, c'est une raconteuse d'histoire née, beaucoup d'émotions ressenties à la lecture. L'écriture est belle, pudique, juste. J'ai vraiment été emportée par cette histoire, le sentiment de l'avoir vécue, d'avoir accompagné Germaine et Karine durant la lecture.

Lisez ce livre, il est magnifique.



Coup de ♥

Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Encore un roman qui n'en est pas un, avec une très belle écriture qui m'immerge dans l'histoire.
Quand elle narre par exemple le départ pour l'Amérique, d'une seule partie de la famille, départ dont en vérité elle ne sait pas grand chose, on ne lit pas, on EST avec eux. J'émerge du roman toute surprise d'être dans ma cuisine, pas dans une ferme de Dordogne.

Un roman étrange, car il y a, entremêlés, ce roman qu'elle essaie d'écrire sur une mère qu'elle a si peu connue, et l'histoire de l'écriture du roman.
J'ai regretté que sur la liseuse, les passages du passé au présent soient souvent invisibles. Même pas un saut de ligne, on enchaîne d'une époque à l'autre et c'est un peu pénible d'essayer de savoir de qui on parle. Mais c'est dû à la numérisation, pas au texte lui-même.

À la mort de sa mère, Karine Lambert, qui n'a jamais reçu aucun amour maternel, ni même l'attention minimale à laquelle un enfant a droit, n'assiste pas à l'enterrement de cette mère avec qui elle avait coupé les ponts depuis bien longtemps. Déjà grand-mère, on pourrait penser qu'elle a fait le deuil de tout ce qui lui a manqué. Mais un mot d'une cousine tout aussi perdue de vue lui rappelle son manque de famille.
Elle se lance alors dans une enquête sur les traces de ce passé qu'elle ne connait pas, sa mère l'ayant toujours tenue à l'écart de la famille, sans lui parler du passé (ni du présent d'ailleurs).
On ne saura pas ce qui est vrai et ce qu'elle imagine.

Habituellement, les écrivains qui soignent leur mal-être en écrivant, j'évite férocement, je ne lis pas pour être leur psy. Ici, c'est totalement différent même si elle plonge dans son moi profond. C'est une recherche généalogique, en même temps qu'une écriture impossible à lâcher et un récit passionnant.
Et cette petite fille qui grandit totalement sans amour maternel, sans amour parental, c'est poignant. On voudrait que ce soit un roman, et ça n'en est pas un.

La vie de sa mère est faite d'errance et de musique.
On suit donc en parallèle ce que Karine apprend sur sa famille, et le travail sur elle-même qu'elle doit faire pour accepter, pour se réconcilier avec son histoire familiale, et comprendre pourquoi sa mère l'a été si peu, maternelle.
La rencontre avec sa cousine américaine apporte une respiration et une légèreté bienvenues.

Un début surprenant, en clin d'oeil (hommage) à Camus.

Je ne connaissais encore aucun des livres de cette autrice, mais celui-ci est certainement le plus personnel.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Karine Lambert est une autrice belge. À la mort de sa mère qu'elle n'a pas vu depuis 20 ans, elle reçoit via Messenger un message de condoléances d'une cousine américaine perdue de vue depuis un demi siècle. Étrangement, ces quelques mots vont être déclencheurs d'une véritable quête à propos de sa mère : pourquoi celle-ci a-t-elle coupé tout lien avec sa famille, pourquoi n'a-t-elle jamais su aimer sa propre fille, qui a été cette femme dont le seul soucis était de plaire à son mari, qu'a-t-elle vécu pour être ainsi ?


Dans cet ouvrage, Karine Lambert prend le risque de se mettre à nu. Elle dévoile ses failles, ses blessures d'enfance, ses doutes. Elle alterne les chapitres la concernant, exposant ses questionnements, ses souffrances et ses joies et bien-sûr ses démarches et ses recherches pour reconstituer l'histoire de sa mère, et les chapitres racontant au plus près possible de la réalité la vie de cette petite Germaine née en 1930, 4e enfant d'une famille juive russe exilée en Belgique et qui, le jour de ses 10 ans, doit fuir le nazisme. Nouvel exil pour la famille, nouveau déracinement, après être restée cachée dans une ferme de nombreux mois, départ pour l'Amérique.
.

J'ai trouvé la démarche de l'autrice touchante et intéressante, ce besoin de connaître la jeunesse de sa mère pour peut-être mieux comprendre ses failles en tant que mère justement et peut-être réussir à lui pardonner cette enfance durant laquelle elle s'est sentie laissée pour compte. Cependant, j'ai ressenti une certaine mise à distance, sûrement un besoin pour ne pas se laisser submerger, mais qui m'a empêchée d'entrer pleinement en empathie avec les membres de cette famille à l'histoire complexe et blessée. Et je reste sur cette question : où était le père de Karine pendant son enfance ? Si elle a manqué d'amour maternel, qu'en est-il de celui de son père qui désirait tant un enfant ? Bien-sûr ce n'est pas le sujet du livre, mais je me suis beaucoup questionnée à ce sujet.
J'ai par ailleurs été très touchée de voir qu'une famille qui finalement n'a pas été touchée par les camps de concentration de près, s'est cependant retrouvée si abîmée et fragilisée. C'est un point de vue que je n'avais encore jamais vu abordé en littérature.
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La couverture, en soi, est une invitation au voyage ! J'ai pris bien volontiers le bateau pour l'Amérique et j'en ressors touchée. Deux époques et deux protagonistes pour découvrir l'histoire d'une famille marquée par les événements du XXème siècle.

Karine Lambert, romancière, apprend la mort de sa mère Germaine, qu'elle n'a pas vue depuis deux décennies. C'est la lettre de condoléances d'une cousine d'Amérique qui ravive en elle le désir ardent de comprendre qui était réellement sa mère, une femme qui n'a jamais su lui exprimer son amour, ni par les gestes, ni par les mots.
Tout commence en 1940 alors que Germaine Schamisso n'est qu'une jeune pianiste prodige, contrainte de fuir l'Europe avec sa famille...

Au fil de son enquête, Karine Lambert découvre l'histoire de ses grands-parents et de leurs enfants, esquissant avec sensibilité la vie que sa mère ne lui a jamais racontée.
Dans cette quête d'identité et de compréhension, l'autrice s'immerge dans une mise en abyme, écrivant sur sa famille pour mieux s'approprier sa propre histoire. L'alternance entre les récits de Karine et de Germaine/Jenny permet au lecteur de remonter aux sources de l'histoire familiale et d'en saisir toute la complexité.
L'autrice dépeint le parcours d'une jeune fille libre, passionnée de littérature et de musique, qui finit par sacrifier sa fille et ses aspirations pour satisfaire les attentes de son époux.
J'ai particulièrement aimé la partie américaine, où chaque personnage (excepté la grand-mère de Karine) trouve enfin sa place dans le monde : New York, le rêve américain, où tout est possible. Les moments liés à la musique illuminent le récit. le retour en Europe signe la fin de la liberté.

L'écriture est simple, poétique, précise, et donne vie à des personnages féminins attachants. Les figures masculines sont plutôt absentes, (hormis le père de Germaine, plein d'amour pour sa fille prodige). Pas de nouvelles de l'oncle, du père de l'autrice, alors même que celui-ci attendait avec impatience la naissance de son enfant. Néanmoins, cette omission n'entache pas la force du récit. Peut être, Karine Lambert écrira-t-elle un jour sur son père ?

Au final, un livre poignant et très personnel qui offre une réflexion profonde sur l'amour, la famille et l'identité, tout en nous invitant à voyager à travers les méandres de l'Histoire et de la mémoire familiale.
#DernierbateaupourlAmérique #NetGalleyFrance
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Je suis sortie de ma zone de confort en me plongeant dans un roman contemporain. Et de temps en temps, il est bon de changer un peu ses habitudes. Je me suis tellement attachée à Karine, l'autrice, qui est le personnage principal de son propre roman. Au décès de sa mère (qui n'en avait que le titre), elle s'est mise en quête de comprendre. Comprendre qui elle était, de son parcours de petite fille à celui de femme et de mère. La quête de ses origines, c'est tenter d'assembler les pièces manquantes, pour parvenir à faire le deuil, boucler la boucle et espérer pouvoir vivre avec de façon plus sereine. 🥺⠀

Anvers, 10 mai 1940. Pianiste prodige, Germaine Schamisso s'apprête à fêter ses dix ans au moment où les Allemands envahissent la Belgique. Benjamine d'une famille d'émigrés juifs russes, elle fuit avec les siens. Bruxelles, aujourd'hui. Karine Lambert apprend la mort de Germaine, sa mère, qu'elle n'a pas vue depuis 20 ans. Surgit alors chez la romancière le désir de comprendre qui était cette femme qui ne lui a jamais dit qu'elle l'aimait...⠀

On est dans une narration passé/présent qui nous fait tourner les pages. Au fil de l'enquête de Karine, nous découvrons Germaine, sa mère, entre ses souhaits, ses doutes et sa vie portée par la Guerre et ses conséquences. Si j'ai aimé suivre son cheminement, j'avoue que c'est surtout celui de l'autrice qui m'a totalement bouleversée. Ce manque d'une mère, la manière dont elle s'est construite en tant que femme, cette rancoeur sous-jacente qui a rongé des moments clefs et des instants heureux. On sent le côté thérapeutique derrière cette histoire, cette mise en abyme si bien menée et nous menant vers une quête du pardon, pour peut-être également se retrouver soi...⠀

Un très beau roman, une histoire qui a su profondément me toucher. 🥹⠀
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Vous cherchez votre prochain coup de ❤️ ? Alors vous êtes au bon endroit !

Lorsqu'elle se lance dans ce roman, l'autrice vient d'apprendre la mort de sa mère, une femme qu'elle n'a plus vu depuis 20 ans, qui ne lui a jamais témoigné ni amour ni affection. Pourtant, cette perte va lui donner envie de se reconnecter à ses origines et d'essayer de comprendre celle qui lui a donné la vie. En filigrane, ces questions entêtantes : Qui était Germaine Schamisso, pianiste virtuose ? Pourquoi était-elle incapable d'aimer son unique fille ? Mais face aux silences et aux non-dits, Karine Lambert choisit de combler les manques grâce à son imagination. Les époques s'entremêlent et cette fresque familiale dévoile peu à peu tous ses secrets.

J'ai adoré ! Pour tout vous dire, j'ai reçu ce roman un lundi matin et en un claquement de doigts, j'étais déjà parvenue à la page 80. J'ai TOUT laissé tomber pour découvrir le destin hors du commun de la famille Schamisso, contrainte, face à l'arrivée de l'armée allemande, de fuir Anvers le jour des 10 ans de la petite Germaine. Entre chaque chapitre consacré à Germaine, Karine se confie, se dévoile avec franchise et sincérité. La maman que je suis a plusieurs fois eu envie de serrer l'autrice dans ses bras. La généalogiste en moi s'est, quant à elle, passionnée pour cette enquête si touchante et sensible, à l'image de l'idée que je me fais de l'autrice.
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J'ai embarqué et je n'ai pas pû accoster avant le dernier mot. Attachant, troublant, profond. Chaque personnage, y compris les personnages "secondaires", éveille l'empathie, la compassion pour sa traversée. Je n'avais pas envie de les quitter. J'ai été happée par l'écriture et je vourais le relire plus lentement pour savourer chaque émotion, chaque atmosphère. Cette mise à nu de l'auteur est un cadeau pour moi. Oser l'authenticié, la vulnérabilité. Oser mêler l'intime et le romanesque. Transcender le manque d'amour maternenl.en un élan de vie. Un livre bouleversant.



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