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Eva brille par son absence

Pour son troisième roman Emmanuelle Lambert nous livre quatre versions d'un fait divers «parlant»: la disparition subite d'une jeune femme. Étonnant et dérangeant.

Ce roman pourra, je le concède, déconcerter certains lecteurs. Ceux qui n'apprécieront pas la virtuosité et la poésie d'un récit qui ne traite pas d'autre chose que du vide, de l'absence, de la disparition. Les autres vont se régaler de ce fait divers et des perspectives vertigineuses qu'il implique, historiques, sociologiques, criminelles et romanesques. Un petit clic sur la page Wikipédia conscrées aux disparitions inexpliquées pourrait suffire à vous en convaincre. Mais venons-en à l'énigme Eva Silber.
Cette jeune femme n'a rien de particulier, sinon son statut d'observatrice d'un microcosme bien particulier: la grande entreprise qu'elle vient d'intégrer. Elle voit ce que les employés qui sont déjà là depuis des années ne voient plus parce qu'ils ont déjà intégré cette façon de fonctionner, à savoir le harcèlement permanent du chef de service dont l'activité préférée est l'espionnage. Les informations qu'il rassemble lui permettant ensuite de se consacrer à son petit jeu pervers. Aux allusions explicites il ajoutera la séance de masturbation en pensant à la «petite nouvelle».
Qui ne se laisse pas perturber pour autant, à moins qu'elle n'extériorise pas sa frustration. Même pour ses collègues, elle reste assez secrète et préfère écouter plutôt que de parler, laissant les discussions autour des séries télé, de la meilleure façon de cuire le potiron ou de payer ses impôts à ceux qui aiment parler, surtout lorsqu'ils ne connaissent rien au sujet. Son jeu à elle consiste à tenter de remettre un peu d'humanité dans une société où l'on répertorie les décès pour établir des statistiques et des modèles optimisant les rendements. La transgression suprême pour Eva vient le jour où elle décie d edonner un prénom à l'un de ces numéros. Un enfant mort qui va l'accompagner jusqu'à ce jour où… elle ne réapparaît pas.
La construction du roman est alors polyphonique. Les chapitres s'intitulent Franck, Marie-Claude, Paul et Eva. Quatre parties pour autant de versions tentant d'expliquer cette disparition. de leur point de vue, le patron, la collègue, l'amant comprennent qu'ils ne comprennent pas, qu'il est impossible de disparaître comme ça, qu'on ne saurait déserter. du coup, c'est bien Eva qui aura le dernier mot, qui va briller par son absence.
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Eva Silbert a disparu
Quatre parties dédiées à quatre personnages pour tenter d'élucider ce mystère
Frank, son patron qui abusa beaucoup d'elle, il faut bien le dire, et se sent responsable de cette disparition
Marie-Claude, sa collègue et amie qui s'interroge et se remet en question
Paul, son amant, un homme étrange, hors norme
Eva elle-même
Elle semble paumée cette Eva. Passive dans ses relations, trop impliquée dans son boulot, un peu portée sur la bouteille….
Une étrange histoire pour une étrange fille
Une angoisse et un mal-être planent tout au long de la lecture
Selon les personnages, leur vision d'Eva est différente
Mystère ? rêve ? réalité sordide ? folie ?
Elle nous fait passer par tous les stades cette Eva, et laisse pas mal de zones d'ombre.
Emmanuelle Lambert, d'une écriture originale et soignée, nous entraîne dans toutes ses dérives et la rend fascinante.
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Pourquoi disparait-on ? Comment du jour au lendemain peut-on volontairement s'effacer, en ne laissant aucune trace ?
Dans ce roman choral, Emmanuelle Lambert nous propose un fragment de la vie d'Eva Silbert évaporée sans plus jamais donner signe de vie.

Dans un premier chapitre c'est le chef de service d'Eva qui s'exprime. Nous découvrons un être froid, calculateur, harceleur. Il a l'habitude de noter les faits et gestes de ses subordonnés, n'hésitant pas à les suivre dans leurs vies privées. Eva particulièrement vulnérable est sa cible privilégiée.

Marie-Claude connait une toute autre Eva, elle était son amie et nous en parle avec tendresse.
Le ton change totalement, brutal dans la première partie, les mots se font caresses.
Paul l'amant mystérieux, essaie de parler d'Eva qu'il aime à sa façon.

Dans la dernière partie du roman, Eva prend la parole.

« La désertion » est un roman étrange et envoûtant. J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette lecture, le début m'a semblé opaque et difficile à suivre.
Mais rapidement, un peu comme une fenêtre qui s'ouvrirait pour laisser pénétrer la lumière, l'histoire se met en place, les personnages prennent corps.

La fin est aussi inattendue qu'éblouissante.
J'ai trouvé ce roman raffiné et doux, entre rêve et réalité, tendre jusque dans les difficultés, émouvant et grave.
J'en ressors avec la conviction d'avoir rencontré à travers les phrases de l'auteur, une Eva magnifique qui a pris une place certaine dans un coin de ma mémoire.
Je ne connaissais pas Emmanuelle Lambert et je remercie très vivement les Editions Stock qui m'ont permis cette belle découverte via NetGalley.
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La désertion est un roman de Emanuelle Lambert découvert grâce aux éditions Stock et net galley, en avant-première.
Ce court roman, que j'ai lu en une petite heure, m'a beaucoup intéressé.
Eva a disparu. Surement une disparition volontaire. Elle a tout quitté, on ignore ce qu'elle est devenue.
Nous la découvrons à travers trois personnes : Franck Bourgoin, son patron, Marie-Claude Chevalier, une amie, et Paul Serge, son ami. Tous trois ont des personnalités différentes et nous permettent de découvrir Eva de leurs yeux. On découvre une femme complexe, avec une personnalité intéressante.
Et pour finir, le point de vue de Eva. Nous découvrons avec cette dernière partie la vérité, ce qui est arrivé et pourquoi elle a souhaité tout quitter.
La désertion est un court roman poignant. La dernière partie, avec Eva, est très troublante. Il y a un élément qui fait que je ne risque pas d'oublier cet ouvrage !
Court certes, mais difficile de ne plus y penser une fois qu'on l'a refermé.
Je suis ravie de ma découverte, et je mets avec plaisir quatre étoiles.
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La désertion, un titre qui déjà éveille ma curiosité, est un roman de Emmanuelle Lambert qui m'a été chaudement recommandé par Valentine Layet. Ayant une totale confiance en ses conseils depuis plus de deux ans maintenant (merci pour ta confiance Valentine), j'ai profité des vacances de fin d'année pour le découvrir.

"Le présent. Il n'y a que le présent. C'est ici, c'est maintenant et après on meurt."

Eva a disparu du jour au lendemain. Que s'est-il passé? Est-elle malade? Est-elle morte? Est-ce "tout simplement" une disparition volontaire et assumée? Ses collègues, son patron, ses amis, tout le monde ignorent ce qu'elle est devenue. Elle a tout quitté, elle ne répond plus au téléphone, c'est un mystère complet. Jusqu'à…

« Si elle répétait volontiers que c'est elle qui avait disparu, qu'elle les avait laissés, qu'elle avait déserté, elle savait que c'était plutôt eux qui l'avaient éloignée, comme ils l'auraient fait d'un corps étranger, si agressif qu'il suscite des mécanismes de défense appelant l'expulsion définitive pour cause de survie sociale, morale et affective. »

Mystère, voilà un terme qui résume bien l'état d'esprit de cet ouvrage. Fantastique? science-fiction? mise en scène? réalité? L'auteur fait tout pour maintenir ce secret et donc attiser l'intérêt du lecteur.
C'est un roman court (un peu plus de 150 pages), qui peut donc se lire en une traite, découpé en 4 parties.

Dans la première, nous avons le témoignage de Franck Bourgoin, son boss. Nous avons donc la vue côté entreprise, côté business comme on dit aujourd'hui. La face « bien » que l'on doit obligatoirement montré pour éviter les jugements. C'est la partie qui m'a été la plus compliquée à lire tant l'ambiance est malsaine, dérangeante. Je me suis senti très mal à l'aise et ai par conséquent eu beaucoup de mal à rentrer dans le roman. On retrouve ici tous les mauvais côtés du patron, son sexisme, son côté "hautain et supérieur", l'illustration même de ce fait commun « je suis le patron, tout m'est permis, je peux surtout tout me permettre », la métaphore du dominant/dominé, du maître et de l'esclave ...

La suite a été bien plus facile et surtout agréable. On aborde la vue plus personnelle, plus intime de l'héroïne. J'ai lu avec gourmandise les deux parties suivantes: le récit de Marie Claude, une collègue devenue une amie, (mon préféré) et celui de Paul, son ami, son amant. J'ai noté une écriture très fluide, belle, propre, aux mots recherchés, subtilement choisis, mais également avec des temps de conjugaison rarement usités. Quel plaisir! le style élégant, poétique apporte finesse et douceur aux souvenirs de ses deux amis. Tout est parfaitement maîtrisé par Emmanuelle Lambert. Femme complexe mais humaine, Eva semble souffrir sans toutefois le montrer vraiment.

« Eva absente, il lui gardait son amour ; il avait fait le pari que, depuis la signification secrète qu'il avait accordée au mot de collision, les aléas des événements seraient les échos répercutés d'un chant qu'ils avaient entrepris tous deux, et dont la ligne mélodique perdurerait par-dessus le temps et par de-là leurs deux vies »

Enfin, la dernière partie est celle de l'héroïne Eva. Je pensais trouver la clé de toutes les énigmes, les explications de la principale intéressée... mais je suis resté un peu sur ma faim je l'avoue. Cette dernière partie, à l'instar de la première, ne m'a pas captivé. Je suis resté un peu en dehors contrairement aux deux centrales. Je m'attendais à autre chose. mais ce ne fut donc pas le cas. L'auteur a tenu à garder intactes des zones d'ombre afin de maintenir son lecteur dans les interrogations, même si elle révèle un fait inattendu expliquant un peu le pourquoi de cette disparition désirée. Parfaitement réussi en ce qui me concerne.

La désertion est vous l'avez compris, un roman qui remue le lecteur, un roman marquant et poignant, sorte d'enquête sans meurtre ni meurtrier. Son côté clivant ne plaira clairement pas à tout le monde. En fonction de chacun, son empathie, son degré d'implication dans la lecture, son état d'esprit au moment de celle-ci, on adhérera ou restera au bord du chemin. D'un autre côté, le choix des témoignages complémentaires (monde du travail et monde personnel) est une excellente idée qui apportera des clés de réflexion utiles.

"Avant, la vie allait de soi, les jours, les heures et les minutes, parfois elle pensait même aux secondes, les instants, la vie coulait, le travail, les rares amis, mais surtout le travail, ses missions, son importance, sa noblesse, oui, sa noblesse, et les rituels de la routine, la vie coulait, rythmée par le déroulé des jours, la répétition des tâches et des lieux, des choses à faire, des choses qu'on fait, prendre un café, faire une pause, voir les gens, sortir, sortir pour des dîners, des soirées, des apéritifs, avoir des discussions, appeler la famille, sa vie coulait, réglée, sans heurts, elle allait de soi jusqu'au jour où elle la refusa et elle ne saurait pas pourquoi. "

Ce qui est certain, c'est que cette intrigue, riche, m'a profondément troublé. Elle est toujours ancrée dans ma mémoire même un mois après avoir tourné la dernière page. J'ai toujours des interrogations: sur la vie, sur la mort, sur la maladie, le mal être, sur le pourquoi d'un tel comportement de Eva... mais aussi sur le regard et les interprétations d'autrui. Forcément, on compare cette histoire avec son vécu: que penserait-on de moi avec une telle attitude? Comment suis-je vu? Et si je faisais la même chose, vivrais-je mieux ?

Une belle réussite, un roman que je vous encourage vivement à découvrir à mon tour.

4/5


Lien : http://www.alombredunoyer.co..
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Eva a un travail. Certes, un travail fastidieux puisqu'elle rentre des statistiques dans des tableaux impersonnels. En fait Eva inventorie chaque jour, croix après croix, des morts sans nom et sans famille. Jusqu'au jour où la mort d'un petit enfant vient perturber sa vie. A partir de ce jour-là, Eva n'accepte plus… Et un jour, Eva Silber ne revient plus au bureau. Disparue, volatilisée ! Mais comment peut-on disparaître ainsi ?
Dans un roman construit en quatre parties, Franck, Marie-Claude, Paul, puis Eva racontent et essaient de comprendre. Chacun raconte sa relation avec Eva, son parton à l'attitude malsaine, sa collègue faussement compatissante, puis cet inconnu qui deviendra son amant transi. Mais auraient-ils dû voir, comprendre ? Pourquoi le silence, cet abandon, cette désertion ?
Les personnages dévoilent peu à peu ces parts d'humanité ou de violence, de silence et de secrets, de solitude et d'incompréhension qu'ils cachent aux autres, et qui posent questions. Voilà un roman surprenant et un peu désespéré qui ne nous laisse pas indifférent, qui interroge sur la place que l'on occupe dans la société, et qui l'air de rien dérange notre confort quotidien.
Chronique complète ici https://domiclire.wordpress.com/2018/02/25/la-desertion-emmanuelle-lambert/

Lien : https://domiclire.wordpress...
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« La désertion » est un roman dont le résumé m'a tout de suite accrochée parce que je dois avouer qu'il m'est arrivé très souvent d'imaginer ce qui se passerait si, un jour, je fermais la porte de chez moi et m'en allais. Je suis profondément remuée par ces gens qui disparaissent du jour au lendemain alors je remercie profondément les éditions Stock et NetGalley pour ce joli moment d'émotion. Je sais que chez Stock je vais trouver de l'intimiste, de la force et de l'intensité.
C'est un roman très court et très fluide. Rien n'accroche la lecture et on avale les pages sans voir le temps passer. C'est sincère, c'est puissant, et j'ai lu ce roman d'une traite en une petite soirée.
L'histoire est celle d'Eva Silber dont la disparition brutale prend tout son entourage au dépourvu. Tour à tour trois personnes prennent la parole et la racontent : ils s'appellent Franck Bourgoin, Marie-Claude Chevalier et Paul Serge. Trois personnages très distincts, inquiétants ou touchants, antipathiques ou bien plus chaleureux. Et tous trois se souviennent. Si bien qu'on ne connaît l'énigmatique Eva Silber que par ce qu'ils veulent bien nous confier d'elle. On découvre une Eva aux nombreuses facettes, une femme inexplicable et inexpliquée, complexe, ombrée de charme et de mystère.
Immédiatement ce personnage m'a intriguée et attendrie. Malgré ses crises de colère, sa froideur manifeste et cette cloison qu'elle dresse entre elle et les autres, c'est une femme qui impressionne et inquiète, tout à la fois. « Les autres, pour elle, n'existaient pas ; elle était absorbée dans une entreprise de destruction systématique de sa personne qui excluait le monde alentour. » On se pose les mêmes questions que les personnages : mais où est-elle ? Est-elle toujours en vie ? Et pourquoi a-t-elle disparu ? Je suis forcée de laisser certaines zones du roman dans l'obscurité pour ne pas dévoiler l'intrigue, mais au fond, plus qu'une intrigue, ce livre est surtout un long poème, un questionnement existentiel sur les sujets les plus solennels et les plus graves de la vie humaine.
Alors je n'avais pas prévu que l'histoire d'Eva interfère avec la mienne. Vers la fin du roman, l'auteur nous faire chavirer dans le fantastique et si ça m'a beaucoup plu, ça m'a aussi bouleversée. Je ne peux rien révéler sans gâcher l'histoire – et c'est terriblement frustrant – mais ces dernières pages sont emplies de bienveillance, de délicatesse et d'un incroyable lyrisme. C'est la partie du roman que j'ai préférée. Et même si je n'en ai pas vraiment apprécié la fin que je trouve confuse, le livre en entier me laisse une vraie sensation de clarté et d'abandon.
Je pense que la souffrance d'Eva peut être comprise de plusieurs façons, mais quel que soit le regard que l'on porte sur elle, la conclusion est la même : au fond, si Eva souffre autant, c'est à cause de son humanité. Un coeur trop grand dans un corps trop étroit. Derrière la carapace, sous la couche de fer, là, tout en-dessous, il y a une femme qui soudain prend conscience de l'absurdité du monde dans lequel elle vit et de la fragilité de nos existences. Une femme bien trop réceptive, trop sensible, pour un univers trop froid. Je crois d'ailleurs que c'est pour cela que j'ai pleuré sur ces dernières pages : parce qu'on peut y lire tant de tableaux différentes et que chacun sera touché à sa manière par son propre vécu, son ressenti singulier et ses fantômes personnels.
En ce qui concerne la forme, l'écriture de l'auteur s'expose avec l'élégance et le superbe d'un cygne. Emmanuelle Lambert dompte les mots avec une acuité et un raffinement splendides. C'est propre, c'est maîtrisé, c'est impeccable. « Marie-Claude le lui avait demandé, écrit l'auteur. À quel moment ? Quand a-t-elle commencé à chuter dans le désintérêt, dans le dégoût des autres, de la vie, des choses qu'on fait, qu'on aime ? Elle ne pouvait répondre. Pour cela, il lui aurait fallu immobiliser ce moment le plus ténu, ce, ces moments où, d'un coup, tout dissone, rien ne va, rien ne coule, où l'esprit se désintéresse de lui-même, de sa vie, de son corps. Pour cela, il lui aurait fallu être capable d'arrêter le temps pour le contempler. »
J'ai lu dans ce roman une belle réflexion sur la mort, son aberration, sa sélection arbitraire. Et par là même c'est évidemment une réflexion sur la vie, ce qui la rend précieuse justement parce qu'elle est aussi ténue et chancelante. C'est une réflexion sur la maladie, l'injustice et la difficulté à communiquer ce qui agite le coeur.
Je ne connaissais pas Emmanuelle Lambert mais je vais me pencher avec grand intérêt sur ses précédents écrits. Alors que j'ai refermé la dernière page depuis plusieurs heures, je sens encore à quel point ce roman est riche et combien toute sa profondeur m'échappe encore. Et c'est là que le titre du roman prend tout son sens, car c'est bien plus que l'histoire d'une disparition : c'est en effet une « désertion », dans tous les sens du terme. Malgré son petit nombre de pages, c'est une histoire qui reste en mémoire et continue à secouer le cerveau. C'est un roman qui marque, assurément.
Lien : https://lechemindeslivres.wo..
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Ce récit très court nous emmène sur les traces d'Eva Silbert, évaporée, disparue volontairement de sa propre existence.
Les bribes de son histoire sont contées par trois protagonistes de son entourage.
C'est Franck Bourgoin qui livre en premier sa vision des choses. Il est le supérieur d'Eva, a des tendances obsessionnelles à surveiller ses employés en dehors du travail notamment Eva qu'il traque jusqu'à son domicile.
Ce personnage fait froid dans le dos par sa méticulosité, il n'est absolument pas sympathique.
Ensuite, c'est sa collègue et amie Marie-Claude qui entre en scène. Avec Eva, elles travaillent dans un centre de recherche épidémiologique qui établit des statistiques notamment sur les personnes décédées.
Marie-Claude a été témoin de la dépression d'Eva mais n'a pas été d'une grande aide malgré sa bonne volonté.
Le malheur de quelqu'un ne l'autorise pas à détruire ce qu'il y a de positif chez les autres, on sent l'impuissance de l'amitié face à l'autodestruction d'un être.
Puis, c'est Paul qui raconte son récit, son expérience avec Eva dont il est l'amant. Leur première rencontre relève de la collision fortuite. Très décidé Paul se montre patient pour la séduire. Ils forment un couple atypique, empreint aux doutes et à leurs propres démons.

Il s'agit d'une enquête introspective qui va crescendo sur l'appréhension d'un être confronté à la vie qu'il ne veut plus vivre.
J'ai été un peu déboussolée par ce livre : en réalité il me semble que les mots expriment plus un sentiment qu'une véritable histoire.
Je me suis laissée guidée par ce récit, doux, terrible et émouvant.
Je ne connaissais pas Emmanuelle Lambert et j'ai découvert une plume fluide et élégante qui offre un beau moment de lecture.
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C'est l'histoire d'Eva, qui a disparu. le livre est composé de 4 parties . 3 de ses connaissances : professionnelles, amicales et amoureuses nous parlent d'elle. Dans la dernière partie, on connaît le fin mot de l'histoire qui est loin d'être ce que l'on croit...
Il s'agit ici de mort, du regard de la société, de la place que nous y avons, du regard des autres qui vous jugent sans vous connaître vraiment. .
Bref, c'est un livre déroutant. .
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Un renoncement à une vie sociale sans intérêt, sans repères, absurde. Tel est le propos de ce roman où l'auteur nous entraîne à comprendre le mal être du personnage principal, Eva, qui déserte soudain le petit monde qui l'entoure. Beau roman et une vraie originalité dans l'écriture.
Lien : https://chasseurdelivres.blo..
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