«
La petite Fadette », « François le Champi » : voici deux titres qui vous replongeront à l'époque de votre adolescence, je parie. Et avec ces titres, surgira la nature du Berry, ses forêts, ses champs, ses étangs brumeux, ses fermes éparpillées.
Depuis des années, je voulais m'immerger dans cette nature encore sauvage, et surtout découvrir la belle maison de Nohant de celle qui l'aura glorifiée dans ses écrits, je parle évidemment de
George Sand.
C'est chose faite, du moins intellectuellement. La biographie très enlevée, très vive, de
Janine Lambotte, journaliste belge décédée en 2012, m'a permis de vivre anticipativement avec George et ses nombreux amants, excusez du peu :
Jules Sandeau,
Musset, Chopin,
Mérimée…, et ses amis non moins célèbres :
Flaubert,
Sainte-Beuve, Dumas fils, Delacroix…
Il faut dire qu'Aurore Dupin était une jeune fille, puis une femme passionnée, expansive, excessive. Elle attirait dans son château beaucoup de monde, surtout dans la deuxième partie de sa vie et régalait tous ses hôtes de plats exquis.
Et puis elle écrivait, écrivait, écrivait. Travailleuse acharnée, elle se jetait à corps perdu dans l'écriture de romans et de pièces de théâtre, avant même de se consacrer à l'amour.
Que de larmes, que de cris, que de souffrances, que de lettres envoyées comme des coups de lame ou des baisers éperdus !
Elle se lance aussi dans la bataille politique, avec de vraies idées avant-gardistes et féministes, ce qui ne lui vaudra pas que des approbations. Elle s'en moque, elle continue, elle vit.
J'ai beaucoup apprécié être entrainée dans le sillage de cette femme entière.
Janine Lambotte a parfaitement su retranscrire, à l'aide d'une documentation bien nourrie, de lettres authentiques et d'extraits de poèmes
De Musset, la trajectoire pleine de passions de cette femme éperdument romantique.
Je terminerai par un extrait de la postface :
« Visiter Nohant est très émouvant. Evidemment, George est partout, comme à la Châtre ou à Gargilesse si bien qu'en quittant le Berry, « son » Berry, on se surprend à dire ‘ Au revoir George, à bientôt… ‘ »
J'espère que ce « bientôt » se concrétisera pour moi, car en août, si tout va bien, je marcherai dans ses traces.