Jean Gossart, dit Jean de Mabuse, n'est pas le premier des peintres flamands qui subit certaines influences ou adopta certaines formules Italiennes. Mais il est le premier de ceux qui renièrent toute tradition nationale pour s'imprégner des leçons des maîtres lombards, toscans ou vénitiens.
C'est en 1508 que Gossart se mit en voyage. Il était né à Maubeuge vers 1472. Il a pu se former sous l'influence de Memlinc ou plutôt sous celle de Gérard David à Bruges. Il est l'auteur d'une importante adoration des Mages (acquise de Lord Carlisle, Castle Howard, pour la National Gallery de Londres), qui montre la transition entre son éducation brugeoise et ses prédilections italianisantes. Mabuse fut au service de Philippe de Bourgogne, fils de Philippe le Bon. Il accompagna ce Prince en Italie où il subit fortement l'influence de Léonard de Vinci. Il dessina à Rome force monuments antiques.
On a justement appelé Jérôme Bosch le peintre des cauchemars. Ses imaginations bizarres et fantastiques laissent souvent deviner des intentions satiriques et morales. Toutefois il est difficile de saisir le sens précis de tant de détails accumulés, souvent grotesques ou déconcertants.
Nicolas Neufchatel, connu aussi sous le nom de Colyn van Nieuwcasteel, Nicolas de Novocastello ou Lucidel (Nutzschideel), est un wallon né dans le Comté de Mons (Hainaut) en 1527.
Après avoir reçu les enseignements de Pierre Coecke d’Alost et travaillé à Anvers il émigra à Nuremberg où nous le trouvons installé dès 1561. Il devint bientôt le portraitiste achalandé des grands personnages d’Allemagne, d’Autriche, de Bohême et fit une fructueuse carrière. Il mourut à Nuremberg en 1590. La plupart de ses œuvres sont restées dans ces régions. Le musée de Budapest en avait envoyé deux, — de remarquable qualité, — à l’exposition de Londres. Le National Gallery possède un joli portrait féminin de ce maître.
Le grand nombre d’artistes qui ont marqué dans l’histoire de l’Art en Belgique pendant une longue suite de siècles, la prodigieuse quantité de chefs-d’oeuvre qui furent produits sur notre sol, rendent l’étude de cette histoire et de ces oeuvres à la fois attrayante et un peu effrayante pour ceux qui n’ont pas l’intention de se spécialiser dans ces matières et désirent se contenter de notions générales.