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Citations sur L'autoroute (11)

«  Il était si facile de s’abandonner à ces marais de tendresse nourricière, je n’étais même plus irrité par cette attention fiévreuse, je me considérais plus sociable, plus aimable même pour accepter de la sorte leur amitié puisque je n’étais pas de leur monde malgré tout , puisque j’arrachais des betteraves en attendant d’être un musicien .....
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…lorsque le CD arrivait en fin de course et que les moteurs résonnaient à nouveau plus distincts, j’étais parfois assailli d’une angoisse aigüe, j’en avais les doigts qui tremblaient de précipitation pour réenclencher la lecture ou changer le CD, que la musique revienne, qu’elle me tienne dans mon mouvement avant que je sente en moi cet effondrement intérieur qui me rabattait aussi sûrement dans la physique écrasante de ma propre existence. P 55
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«  Un froid humide, un grésil dense nous saisissent sur le trottoir, ça ruisselle sur le visage en une rosée gluante, les os sont à nu .Thérèse nous a pris le bras naturellement, et l’on avance courbés contre le vent qui circule en courant d’air dans l’artère principale d’Orchies, nous protégeant des aiguilles d’eau glacée qui picorent la peau, nos silhouettes mélangées et confuses dans la nuit mal éclairée . »
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Je suis resté là, juste à la lisière de leur vie, pour observer jusqu’où pouvait aller ce don, cette faveur de soi, et jusqu’au bout, jusqu’au drame ultime que j’aurais sans doute pu empêcher, je suis resté hors champ, n’entamant pas le moindre geste, voyeur complaisant à qui l’on avait simplement demandé d’être un voyageur, oui, un passant, exactement, un passant dans leur vie, qui se serait laissé étreindre et emporter dans cette communion heureuse, souvent. P 29
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Je demeurais ainsi, longtemps, parcouru de frissons et de fatigue, troublé, irrité même par cette générosité déconcertante à laquelle je ne pouvais répondre et qui m’apparaissait sans raison, une générosité qui devait dissimuler d’obscurs motifs et dont je devais me méfier. P 28
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Et j’étais plus hébété encore par cette profusion toute particulière qu’elle me jetait à la figure. Un flot continu de paroles malmenées par cet accent de la ville, de la capitale, qui laissait entendre à chaque phrase, qu’elle connaissait la vie et qu’on ne la lui faisait pas, même si c’était pour constater qu’elle avait soif ou que le train avait du retard. P 12
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Au fond de l'horizon se dessine en silhouette rectiligne l'autoroute du Nord, une sorte de rail sombre sur lequel glissent de temps à autre des lumières blanches et rouges, dans un bourdonnement affaibli de lucioles filantes. Tu l'as vue, toi aussi le voyageur, la grande, là-bas, au fond... ah, c'est la nuit qu'elle est la plus belle, une vraie féérie, avec ses vaisseaux, ses étoiles filantes, c'est l'A23 son nom.
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A la lueur des puissants projecteurs de l’arracheuse autotractée, avec au-delà cette noirceur continue et poudreuse des labours et de la nuit froide, je déterrais des heures durant mes hectares de betteraves, et lorsque la musique qui hurlait dans mes écouteurs couvrait le bruit assourdissant des moteurs, cela me permettait de mieux supporter l’ombre organique des fanes de betteraves que je devinais grouillantes à la lisère de mes phares jusqu’au bout de l’horizon. P 14
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Un froid humide, un grésil dense nous saisissent sur le trottoir, ça ruisselle sur le visage en rosée gluante, les os sont à nu. Thérèse nous a pris le bras naturellement, et l'on avance courbés contre le vent qui circule en courant d'air dans l'artère principale d'Orchies, nous protégeant des aiguilles d'eau glacée qui picorent la peau, nos silhouettes mélangées et confuses dans la nuit mal éclairée, un peu plus serrés l'un contre l'autre au passage de camions chargés de betteraves qui circulent en cette période, encrassant les routes jusqu'aux trottoirs des villes.
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Thérèse, quant à elle, me faisait pénétrer chaque jour plus avant dans son univers de chair tendre et crémeuse. Sa manière de partager sa vie se manifestait notamment par un relâchement sans cesse plus prononcé de ses tenues de maison, elle ne prenait plus guère la peine d'apparaître dans un déshabillé aguicheur, elle se promenait le plus souvent à moitié nue dans une vieille robe de chambre de Courtelle mal boutonnée et son hospitalité croissante s'incarnait dans un dévoilement toujours plus important et sans doute réfléchi de ses formes démesurées, comme si l'offrande de sa blanche obésité était la meilleure preuve de son accueil.
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