AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,44

sur 42 notes
5
4 avis
4
8 avis
3
6 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Manhattan, une histoire qui se situe dans le milieu littéraire, un jeune auteur qui galère, des agents littéraires, des stratégies originales pour publier un best-seller, tout ceci me rappelait le roman de Steve Hely, Comment je suis devenu un écrivain célèbre, qui ne m'avait pas trop emballée (je ne l'avais même pas fini…) Mais là nous avons aussi des personnages qui ne sont pas forcément ce qu'ils semblent être, une bibliothèque incendiée, une artiste méconnue, un mystérieux « homme confiant ». Celui-ci propose au jeune auteur un curieux marché consistant à réécrire un manuscrit de roman rejeté par les éditeurs pour en faire une autobiographie. Je ne vous raconterai pas toutes les péripéties que cela entraîne, ni tous les retournements de situation auquel Ian Minot, notre jeune auteur, un peu naïf, doit faire face. le roman est vivement mené, avec une bonne dose d'humour et plusieurs particularités qui le rendent original et intéressant pour les amateurs de littérature : il est parsemé de noms propres devenus communs, tel le voltaire où je m'installe pour lire : « une chabon luxuriante de cheveux noirs », « une immense atwood de boucles auburn », et, pour vous montrer qu'il ne s'agit pas que de particularités capillaires, nous avons aussi une charmante personne « blottie dans mon proust » ! Les titres des chapitres, qui font références à des titres de livres, peuvent aussi satisfaire les curieux, mais cela m'a moins marquée.
Je ne crains donc pas de vous recommander ce roman qui sort des sentiers battus, sans toutefois devenir illisible, ni trop farfelu… le dosage me convenait tout à fait bien !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          60
Ian Minot aspire à devenir écrivain. A être publié. La mince affaire... Ian essuie refus sur refus pour des nouvelles qu'on lui reproche d'être sans surprises, sans saveur, désincarnées. Anya, sa petite amie roumaine dont il doute qu'elle restera longtemps avec lui, écrit aussi. Remarquablement. Au point de se faire repérer par un agent lors d'une soirée-lecture réputée pour dénicher les talents de la littérature contemporaine.

Chaque jour qui passe renvoie Ian à son échec, à la vacuité de son existence, alors que partout s'affiche la nouvelle coqueluche très tendance de la littérature nord-américaine, Blade Markham. L'homme s'invite partout : des plateaux télé aux affiches dans le métro jusqu'au Morningside Coffee, lieu de travail de Ian. C'est là, que Jed Roth, un homme au pourboire généreux, lui met tous les jours l'ouvrage de Markham l'usurpateur sous le nez. Car il ne fait aucun doute pour Ian que le bonhomme n'est pas un vrai écrivain, qu'on ne peut qualifier ainsi une personne mettant des «yo » en début et en fin de chaque phrase. Ce sentiment, Jed Roth le partage. Et la venue de cet ancien éditeur au Morningside Coffee, avec le livre tant plébiscité toujours en évidence, n'est pas innocente.

Il a un marché à proposer à Ian : s'approprier un roman que Jed a rédigé des années auparavant, le réécrire, faire croire qu'il s'agit de mémoires pour ensuite annoncer la supercherie. Ian pourrait faire ainsi une entrée fracassante dans le monde de l'édition et vendre alors ses nouvelles comme jamais il n'aurait osé l'imaginer. Sur le papier, l'affaire paraît simple. Dans la réalité, les choses seront un tantinet plus compliquées. Reste à savoir sur quel pan de la réalité Ian se situe, de quelle vérité il se fait l'intermédiaire.

Les Voleurs de Manhattan est une oeuvre dans l'oeuvre d'une oeuvre. Adam Langer fait dans la mise en abyme et celle-ci lui réussit, comme elle réussit à son lecteur. Première petite touche, la page de titre avec la mention « mémoires » biffée à la main, remplacée par « roman ». Lui succède une dédicace un peu obscure qui ne prendra sa signification qu'après la page 191, aussi bien pour la personne initialement nommée que, une fois encore, pour le lecteur. Si ces éléments surprennent et intriguent à l'entame du roman, ils contribuent néanmoins à donner une dimension réellement surprenante, vertigineusement fascinante, une fois le livre refermé. Chaque chapitre correspond à un titre ou à la référence d'une oeuvre ayant défrayé la chronique pour la supercherie dont elle a fait l'objet. La liste n'est pas exhaustive...

La mise en abyme se révèle aussi dans le format du livre. Les Voleurs de Mahnattan fait près de 260 pages. Tout comme le roman de Jed Roth, au titre similaire, dont Ian Minot sera finalement l'auteur. Adam Langer sème faussement le trouble. Personne n'est dupe mais cela se révèle bien habile pour aborder le mensonge, la supercherie, qu'elle soit littéraire ou humaine. Et de remettre en cause la sincérité, l'authenticité d'un certain milieu éditorial américain où le succès importe plus que la qualité d'un ouvrage, d'une société où il devient primordial d'être connu, reconnu pour avoir la sensation d'exister vraiment. A l'image d'un Ian Minot, personnage ô combien attachant, ou de ses comparses du Morningside Cofee, l'une exerçant la peinture, l'autre la comédie. Créer pour exister. Mentir, parfois, omettre, pour créer.

Adam Langer conclut son livre en beauté dans un pastiche de polar où les rebondissements savamment orchestrées se succèdent, où l'humour transpire de chaque paragraphe, où les personnages éclatent dans leur transgression à exister entre les lignes et bien plus encore, dénués de toute superficialité. Des êtres qui ne sonnent pas faux au service d'un roman authentique !

Chronique initialement parue dans "Blabla"...
Commenter  J’apprécie          40
Le roman parle de la création littéraire et fait une satire du monde éditoriale. C'est un roman à clefs construit de manière très ingénieuse. D'abord roman psychologique sur les déboires d'un jeune romancier qui ne parvient pas à se faire publier, il s'amuse ensuite à nous perdre dans l'univers des contrefaçons littéraires, utilisant les titres des chapitres pour évoquer quelques scandales en la matière (un glossaire en fin de livre nous en donne la traduction), il devient un roman faustien, brouillant fiction et réalité. Un ancien éditeur cherchant à se venger du milieu éditorial propose à notre jeune romancier un pacte singulier. Jouant avec malice des codes du roman noir, notre « héros » se glisse dans la peau d'un « personnage », son texte est peu à peu contaminé par des néologismes utilisant le nom d'écrivains célèbres (un lexique hilarant est disponible en fin d'ouvrage). C'est un roman hommage aux livres, un petit manuel du parfait arnaqueur littéraire, et aussi un de ces romans qui vous emporte et qu'on a du mal à reposer avant la fin. Enfin, on peut aussi y voir un hommage à Borges, dans cette bibliothèque qui ne
contient que des contrefaçons, mais aussi pour son goût des puzzles littéraires, et son amour pour la littérature.
Je pense qu'il est plus intéressant de lire d'abord le roman avant de consulter le lexique et le glossaire, même si on peut être un peu paumé au début.
Commenter  J’apprécie          30
Ian Minot partage sa vie entre son job de serveur au Morningside Coffee, l'écriture de nouvelles et sa relation avec sa petite amie Anya d'origine roumaine. Mais alors que le livre d'Anya semble être sur de bons rails pour être édité, Ian continue de recevoir des lettres de rejet décourageantes et vexantes: "Bonne chance pour placer ça ailleurs gros naze, disaient les lettres de refus." C'est la rencontre avec Jed Roth l'homme confiant qui va éclaircir son avenir. A l'encontre de ses principes, Ian accepte le marché que Roth lui met entre les mains : la réécriture de son livre le voleur de manhattan refusé quelques années plus tôt par l'éditeur.

Les voleurs de Manhattan démarre par cette rencontre entre deux hommes frustrés et va peu à peu installer le scénario de la vengeance pour l'un, du succès littéraire pour le second. L'idée de départ est de remanier la fiction refusée et d'en faire une autobiographie, genre très en vogue chez les éditeurs new yorkais.
Adam Langer trempe sa plume grinçante et acérée dans le monde de l'édition et égratigne toute la chaîne littéraire du petit écrivain méconnu aux gros prédateurs que sont les maisons d'édition en passant par les agences littéraires et les obligatoires séances de dédicaces. On ne s'éloigne jamais du monde des livres, des shows médiatisés et leur côté ostentatoire où il est de bon ton de s'afficher, dernier best-seller en main. Les impostures, plagiats, mensonges et autres entourloupes sont l'apanage de la littérature contemporaine selon Langer.
Mais les voleurs ne sont pas seulement à poursuivre dans ce monde mensonger et sournois du monde de l'édition. Adam langer nous envoie beaucoup plus loin car le livre dans le livre (rappelez-vous l'autobio remaniée) nous envoie sur les traces d'un manuscrit précieux le Dit du Genji . L'écriture satirique du début évolue pour devenir thriller dans la seconde: une course poursuite dangereuse et palpitante.

Les voleurs de Manhattan est un livre plein d'humour proposant une histoire à multiples tiroirs, un entrelac de fiction et de réalité dans lequel le lecteur s'amuse, se perd et s'y retrouve. Les références littéraires sont pléthore, l'auteur crée un glossaire drôle et réjouissant. Exemples:

cheshire, n.m.: sourire joyeux et malicieux qui semble dissimuler un secret, d'après le chat du Cheshire dans Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll.

daisies, n.f. pluriel: dollars, argent. D'après Daisy Buchanan, personnage du roman Gatsby le Magnifique, de F. Scott Fitzgerald. Jay Gatsby remarque à son sujet: " Sa voix est pleine d'argent".


Commenter  J’apprécie          20
Adam Langer emmène son lecteur dans les coulisses de l'édition new-yorkaise et je dois dire que ce n'est pas beau à voir: la fausse auto-biographie de Blade Markham, un bad boy qui ponctue toutes ses phrases d'un "yo" est numéro 1 des ventes et les éditeurs préfèrent publier des livres de régime et biographies de célébrités de seconde zone plutôt que le roman d'un jeune auteur, jugé trop risqué pour un trop faible tirage. Déprimant vous dites? Et pourtant, j'ai adoré plonger dans ce milieu de requins, découvrir l'envers du décors peuplé d'agents littéraires odieux et de journalistes crédules, où les droits d'édition se négocient aux enchères et où les critiques littéraires s'écrivent entre amis autour d'un verre.

Les Voleurs de Manhattan est également bourré de références littéraires qui enchanteront tous les amoureux de livres, des noms d'auteurs détournés en noms communs, aux indices inspirés de la classification Dewey. J'ai beaucoup aimé ces petits clins d'oeils et j'ai même regretté de ne pas connaître suffisamment la scène littéraire new-yorkaise car je pense avoir loupé plusieurs similitudes amusantes.

Difficile de vous en dire plus sur ce livre sans en dire trop sur l'intrigue. Sachez que j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman d'Adam Langer. Un récit mêlant amour de la littérature, milieu de l'édition et aventures avec un joli sens de la dérision et une bonne dose de cynisme. Une belle anthologie des scandales de la littérature à travers un roman léger et jouissif. N'hésitez plus!
Lien : http://unmomentpourlire.blog..
Commenter  J’apprécie          20
Voici un roman passionnant, quoiqu'un peu difficile à suivre (parfois).

Il est question d'un écrivain en devenir qui va être amené à travailler sur le manuscrit d'un autre pour pouvoir être connu. Cet "autre", Jed Roth, est un ancien employé d'une grande maison d'édition new-yorkaise qui n'a pas réussi lui-même à se faire publier. Mais il connait toutes les ficelles et tout le monde.

Avec Ian, ils montent une arnaque pour faire vendre leur premier manuscrit afin que Ian puisse ensuite, grâce à sa notoriété, publier ses nouvelles.

Il s'agit donc d'un roman sur : comment devenir un écrivain célèbre tout en montant une arnaque littéraire.

A ce propos, chaque chapitre commence par le titre d'un célèbre roman qui a lui-même été une escroquerie littéraire. Bien sûr, nous français ne reconnaissons pas la moitié des titres, mais un glossaire à la fin de l'ouvrage donne une explication sur ces tromperies.

De même, le vocabulaire de l'auteur qui donne parfois à un nom commun le nom d'un grand écrivain. Par exemple, il est beaucoup question de "gogol" dans le roman, qui n'est autre qu'un grand manteau (comme en porte les russes et notament l'écrivain gogol). Pas facile à suivre parfois, je vous le disais. Certains termes m'ont d'ailleurs parfois échappé, d'autres sont plus faciles à trouver.

Des personnages parfois à la limite de la caricature, mais tellement haut en couleur qu'on finit par les aimer et compatir de leurs déboires.

J'ai donc, au final, passé un agréable moment de lecture avec ce roman plein des rebondissements ou, comme le personnage principal, je me suis parfois prise d'amitié pour les méchants alors que les méchants étaient en fait les gentils, enfin bref...

L'image que je retiendrai :

La morale de l'histoire : tel est pris qui croyait prendre...
Lien : http://motamots.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          10
"Les voleurs de Manhattan", c'est avant tout un livre sur les livres. Sur l'amour du livre et sur son déclin. C'est : de quoi est fait un livre et pourquoi on le lit. C'est, comme dans la "vie réelle" : vaut-il mieux un mensonge qui rend les choses plus belles, plus fascinantes, ou une vérité fade qui reflète les côtés du monde qui nous font cracher des cendres comme des momies enroulées dans du pécu bon marché ? Personnellement, la réponse est évidente, et c'est pour cette raison que cette histoire m'a totalement emballée.

En plus de ça, pour les personnes un peu littéraires, ce livre est truffé de références très bien trouvées - palahniuker est un verbe ô combien merveilleux, n'est-ce pas ? - et vous y trouverez même un glossaire à la fin pour que rien ne vous échappe. Les éditeurs à profits se font descendre en beauté, au même titre que les émissions "littéraires" dirigées par des Oprah en puissance, et les seuls qui s'en sortent bien sont ceux qui savent garder une certaine intégrité.

Pour couronner le tout, l'histoire atteint son apothéose quand la fiction finit par rattraper la réalité, quand on se retrouve à aller déterrer des manuscrits dans des champs, sous la menace d'un pistolet brandit par des collectionneurs fous, à l'accent improbable. Pour la beauté des aventures chevaleresques, la sauvegarde du divertissement, le vertige de l'éventail des possibles, parce que si ça vous amuse, vous pourrez vous identifier très facilement dans au moins un des personnages cités, et pour tout le reste : tadam.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
Commenter  J’apprécie          00
Les voleurs de manhattan
adam langer
Gallmeister 2012, collection americana

Ian Minot est un écrivain de génie. Méconnu, forcément. Attiré par le mirage de la grosse pomme, il en est réduit à faire le serveur après avoir vivoté quelques temps sur son héritage. Il travaille dans un café tenu par un comédien sans engagement, avec comme collègue serveuse une plasticienne dont les expositions relèvent du happening désert. Manhattan, quoi.
Ian n'ose croire à sa chance sentimentale : dans son coeur et dans son lit trône une jeune femme magnifique, Anya Petrescu, jeune écrivaine roumaine. Bientôt lancée sur le devant de la scène New Yorkaise, cette nouvelle coqueluche des média va rapidement l'abandonner. Double abandon et double humiliation pour Ian : la donzelle se laisse séduire par Blade, un écrivain dont le succès rend notre génie méconnu fou de rage. Un bouffon, selon Ian, un menteur, un bidonneur qui fait un tabac avec un livre médiocre plein de mensonges bien dosés, succès soutenu par une grande science marketing de son éditeur. Blade sait si bien se mettre en valeur !
Ian devient donc le personnage idéal pour une vengeance que concocte depuis des mois un certain Jed Roth. Ex éditeur dans une prestigieuse maison, ce dernier en a été chassé pour avoir osé s'opposer à la parution du livre du fameux Blade. Ian Minot et Jed Roth, pour des raisons radicalement divergentes, ont donc en commun le même ennemi personnel. Quelle meilleure vengeance que de retourner contre ses ennemis leurs propres procédés ?Le mensonge, la mystification… La vengeance étant un plat plutôt frais, le moyen qu'offre Roth est à la hauteur de leur haine commune : complexe, nécessitant d'énormes investissements en temps et en capitaux. Ian a l'un, Roth semble avoir les deux…
Minot, lassé d'être le relégué des soirées littéraires, va se laisser tenter par l'expérience, un poil désabusé, résistant d'abord puis cédant… Mal lui en prend. Il va le payer très cher…

la suite sur mon blog.

Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
Commenter  J’apprécie          00

Autres livres de Adam Langer (1) Voir plus

Lecteurs (69) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1821 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}