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2,7

sur 446 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après deux essais infructueux avec Ohran Pamuk (Neige) et Virginie Despentes (Vernon Subutex), deux livres que j'ai abandonnés très rapidement malgré l'intérêt que je porte à ces deux auteurs, j'ai déniché ce roman de Patrick Lapeyre, auteur inconnu pour moi, au fond d'une petite bibliothèque.
Ne me laissant pas rebuter par la couverture sale, très usagée et maculée de taches de café.
Je suis très vite entré dans cette intrigue, banale histoire d'un homme incapable de choisir entre son épouse et sa maîtresse. L'auteur nous plonge dans les pensées, les doutes quasi obsessionnels de cet homme, en parallèle avec ceux de son amante et dans une moindre mesure, du deuxième amant de celle-ci. le rythme est lent, l'écriture décortique la moindre pensée, le moindre geste, un peu à la manière de Robbe-Grillet. Mais c'est à ce prix que l'on saisit les difficultés existentielles – pathologiques - des personnages qui sombreront à peu près tous dans la dépression ou du moins dans des questionnements et des choix de vie douloureux. Cette mise à plat de la temporalité du récit nous permet à nous lecteurs, d'évoluer au rythme des personnages et de comprendre leur désarroi. L'action se situe entre Paris et Londres puisque Nora, la jeune amante est anglaise mais partage son temps et ses deux amants entres ces deux villes. Pour autant, l'auteur ne s'appesantit pas à décrire outre mesure l'environnement urbain. Les personnages sont seulement ancrés dans leur milieu, juste pour les définir socialement. L'un, traducteur d'anglais occasionnel végétant d'une commande à l'autre et l'autre, trader à la City qui finira par être licencié. L'inconsistance sociale de Nora l'oblige à vivre d'expédients et de la sollicitude de ses amants et d'amis. le livre est centré sur les hasards de la vie, les rencontres fortuites, mais aussi les passions amoureuses et les désirs qui nous déterminent dans nos actions. Le quotidien est décortiqué à outrance, ce qui a pu dérouter et agacer certains lecteurs. Pour ma part, je me suis souvent retrouvé dans dans ces personnages, leurs pensées, leurs actions, leurs doutes. Un autre aspect intéressant du livre est évidemment la différence essentielle entre le mode de pensée des hommes et des femmes. On recherche la même chose, mais pas du tout par les mêmes perceptions. Nos attentes sont souvent en décalage. A ce propos, on retrouve un peu cette problématique récurrente chez Kundera. On a toujours l'impression que l'homme et la femme ne vivent jamais dans le même « espace-temps ».
En résumé, c'est un livre riche, même si l'histoire est d'une banalité déconcertante, qui nous fait réfléchir sur nos choix, notre vie, nos sentiments...
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Les infidélités de Blériot - le héros traducteur à temps très partiel - l'angoissent ; à l'inverse, sa fidélité le déprime ! Notre Blériot (ne pas oublier de prononcer le "i"), qui ménage la chèvre et le chou, entre sa femme Sabine et sa maîtresse Nora, fume des cigarettes et contemple sa situation. Sclérosé, il n'arrive pas à se sortir de cette "polygamie caractérielle". Mais un coup de théâtre, bien malgré lui, n'est pas exclu !

Si vous cherchez de l'intrigue, du suspense et des rebondissements, passez votre tour. Ce n'est pas du tout le genre de Patrick Lapeyre. le lauréat du prix Femina de 2010 préfère jongler avec les mots (enfin, c'est pas l'OuLiPo non plus), les expressions et les figures de style tel un magicien de la contemplation. le récit, lui, est secondaire. Or, c'est bien écrit, extrêmement bien écrit. On peut piocher un passage, généralement une phrase ou un court paragraphe, à mémoriser ou à réciter tel un mantra pratiquement à chaque page. Jetez un coup d'oeil aux nombreuses citations associées à ce roman sur Babelio et vous comprendrez.

J'avais énormément apprécié L'homme-soeur de cet auteur qui se lit à petites doses. On y revient donc souvent ; pour ma part, toujours avec un sourire à la Mona Lisa car finalement, la vie est brève et le désir sans fin.
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L'anti héros Louis Blériot qui plane littéralement d'un bout du livre à l'autre vit en pointillés une aventure passionnelle avec Nora femme enfant hystérique,insouciante et fragile qui papillonne se donne et se reprend. Nous traversons à leurs côtés le désir de part en part.
Mais on ne désire bien que ce qui échappe, ce que l'on ne maitrise pas.
Alors le récit exacerbé se fait attente,espoir,rêve,fantasme,patience,tension,anticipation,mensonge,angoisse,jalousie,souffrance aussi.
Traité tout en finesse sur un ton léger alors que l'atmosphère s'apesantit petit à petit jusqu'au point de non retour celui du "sans paroles".
Un roman intemporel, une écriture vive, délicate,fluide et limpide sur l'amour et le désamour, la vie et le désir sans fin, sans fin, sans fin....
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Gilles Lipovetzki, le sociologue avait théorisé dans l'"ère du vide" sur notre nihilisme contemporain. Patrick Lapeyre en a fait un roman surprenant par sa forme.
L'histoire est celle des tribulations d'un traducteur d'articles médicaux, Louis Blériot -Ringuet,(il fallait oser), Sabine sa femme, Murphy Bloomdale un trader américain, et Nora Neville, jeune anglaise maîtresse alternative de ces deux hommes, toutes et tous paumés chacun à sa façon.
Ce qu'il y a de remarquable dans ce livre, c'est que P Lapeyre parvient à donner corps au vide des existences des protagonistes. Tout est désenchanté, désespéré, vide. Cela commence par l'appartement de l'un, vidé des affaires de Nora, par la vie de l'autre emplie du vide de l'absence de Nora, du vide dramatique d'amour avec sa femme, du vide de toute forme de projet. Enfin la vie de Nora, vide de tout sauf de ses aventures amoureuses, qui ne sont en fait que des évasions-fuites dès que leur vacuité commence à être menacée par l'émergence de vrais sentiments.
Donc dans une conception très hédoniste de l'existence, tous vivent en frôlement, sans engagement, en surface, s'effleurent et s'évaporent sauf dans les pensées, dans le passé.

Evidemment ce vide est difficile à décrire, et c'est tout l'art de l'auteur de nous le montrer, avec force métaphores et images de la banalité, dans un roman qui nous tient malgré tout jusqu'au dénouement final.

Les plus: un beau roman sur le vide, sur l'absurde aussi, sur la vacuité individualiste contemporaine, sur les relations "amoureuses" impossibles, juste effleurées: je me prête, je ne me donne pas. le final très intelligent
En moins : le caractère agaçant et parasite des héros qui vivent au crochet sentimental et financier des autres (trop nombreux passages où il est donné de l'argent à ceux qui en manquent, un appart, etc, comme si dans la vraie vie il était si facile de s'offrir ces caprices hédonistes et cette paresse onirique constante.
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Prix Fémina 2010,Petite bluette,
l’écriture ne manque pas de finesse, mais l’histoire s’éternise et s’étiole dans une certaine torpeur amenée par des personnages cernés par l’indécision, qui oscillent entre les possibles, emprisonnés par leurs monades respectives (Lapeyre s’accrochant à la théorie Leibnizienne) et trajectoires parallèles.
Les insatisfactions et frustrations permanentes engendrant moult souffrances et incompréhensions qui concourent à l’obsessionnel,
petite particularité: ici c’est le point de vue masculin qui berce le lecteur de « Blériot » à « Murphy « au rythme des promenades et pérégrinations de Nora, de Paris to London.
« Nora » incarne la fille courant d’air, celle qui s’échappe, en fuite perpétuelle de l’engagement so pretty… woman, la petite chérie anglaise qui où qu’elle passe… ensorcelle. Une idée inéluctablement hédoniste de l’amour-passion perlé de masochisme, dont les personnages ne parviennent jamais à s’affranchir,et qui rappelle Manon Lescaut.








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toutes les émotions de la vie, sauvage et belle.
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