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EAN : 9782818038192
384 pages
P.O.L. (01/01/2016)
3.41/5   53 notes
Résumé :
Pour changer de ce culte de la réussite qu’on nous vend partout, Patrick Lapeyre a voulu créer un couple de perdants : un homme et une femme (Homer et Sybil) qui se rencontrent un peu par hasard, après avoir été quittés par leurs conjoints. Ces derniers, qui sont partis vivre ensemble à Chypre, vont devenir l’objet principal de leurs conversations. Car ils ne vont plus cesser de se parler. Jusqu’au moment où va se nouer une étrange relation amoureuse entre eux deux.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Lapeyre Patrick – "La splendeur dans l'herbe" – P.O.L. / Folio, 2016 (ISBN 978-2-07-273395-6)

Depuis son acquisition début décembre 2020, j'ai lu, puis re-lu, puis re-re-lu ce roman, soit trois lectures en quelques mois, ce qui est tout de même exceptionnel.

L'écriture est bien menée et atteint parfois une dimension poétique. L'intrigue est à la fois basique (la sempiternelle rencontre d'une dame, Sybil, et d'un monsieur prénommé Homer) et originale (leur rencontre est indirectement provoquée par leurs ex-conjoints, Emmanuelle Dhauton et Giovanni Mangani, partis vivre ensemble), tout en ayant pour toile de fond la vie menée par les parents d'Homer durant son enfance... Surtout dans la mesure où cette rencontre se déroule très pudiquement et sentimentalement (p. 147).

Relatée sur un ton finement humoristique et moqueur, la rencontre d'Homer et de Sybil alterne, chapitre par chapitre, avec la description sans fard de la (piètre) vie du couple que formait les parents d'Homer, Ana et Arno, mais aussi avec des anecdotes tirées de la vie quotidienne d'Homer, ce qui donne au récit une épaisseur à la fois sociologique et historique.

Au passage, il n'est pas inutile de prévenir les amateurs de littérature contemporaine libérée : ce texte ne comprend aucune de ces incontournables scènes pornographiques obligatoires dans le roman d'aujourd'hui, les deux personnages centraux ne vivent pas à hauteur de leur entrejambe. Autres précisions essentielles : le récit ne comprend pas non plus de scènes de violences physiques ; aussi incroyable que cela puisse paraître, ce roman ne comprend pas non plus de ces incontournables personnages trans-bi-homo-trucs "en tout genre" et n'a donc aucune chance de figurer au palmarès de la troïka conformiste (Le Monde, Nouvel-Obs, Télérama). Autant préciser tout cela d'emblée, pour éviter les déconvenues aux adeptes de ces gazettes (et/ou de France-Culture).

Rien que par ces éléments absents, ce roman est donc déjà hors des modes actuelles, mais ce n'est pas là ce qui constitue à mes yeux son originalité essentielle.

En effet, voilà un auteur qui ne met pas en scène les sempiternels bobos parisiens, mais bel et bien des gens de divers territoires germaniques, issus de lieux n'ayant que rarissimement les honneurs de la littérature française (généralement bornée au petit monde germanopratin).
Le personnage masculin principal, Homer, est de nationalité Suisse, il se présente comme "suisse alémanique" (p. 15), issu d'un mariage réunissant Ana, alsacienne et Arno, suisse alémanique : l'auteur prend souvent soin de préciser si les personnages se parlent en allemand ou en français (pp. 28, 38), avec ou sans les "scories" de l' alsacien (p. 39, p. 91), avec quel niveau de langue, éventuellement implacable (p. 38) trahissant une culture protestante grand teint (p. 122).

L'humour vient tout naturellement s'insérer en un discret effet de miroir, par exemple avec la famille parlant alternativement en français ou en mandarin (p. 149). Ce sont là des subtilités que tout lotharingien connaît et apprécie, qu'il est rarissime de voir mis en valeur dans un roman de langue française.
L'auteur insère même quelques mots allemands comme "Ausländerin" (p. 19) voire une citation entière de Heine (p. 66), ou la notion de "Drang nach Süden" (p. 171) et fait défiler les noms germaniques des rues, places et quartiers de Zurich (par exemple pp. 50-51, p. 123), où la lectrice d'un journal en français attire l'attention des ouvriers italiens (p. 112).

Mieux encore, en dehors de la confédération helvétique, le roman se déroule très largement dans ce qui fut la Lotharingie (que nos technocrates parisiens se gardèrent bien de ressusciter, préférant créer une ubuesque région baptisée "Grand-Est" qui se trouve à l'Ouest de Berlin, au Sud d'Amsterdam, au Nord de Milan mais à l'Est des bureaux ministériels franchouillards).
Sont ainsi successivement évoqués (entre autres) Metz (pp. 26, 79), Mulhouse (p. 91, 244-248), Lutterbach (p. 92), Karlsruhe (p. 95), Grenoble (p. 96), Munich (p. 122), Strasbourg (p. 206) et plus précisément le quartier du Neudorf (p. 210), Chaumont (p. 267), Cologne (p. 295), la plaine d'Alsace (p. 354). Un véritable florilège.

Comme il est – réellement – "ouvert sur le monde" (contrairement aux bobos parisiens se retrouvant entre semblables standardisés, mais au minimum en Mongolie, au Ténéré ou en Terre de feu, refusant par ailleurs de franchir ne serait-ce que le périphérique, sauf pour aller quérir leur dose de joints à St-Ouen), l'auteur évoque également (de façon non touristico-cultureuse à la mode "ARTE") des endroits comme Chypre (p. 14), la Hongrie (p. 29), l'Italie (p. 65-68), l'Algérie (p. 82), le Cap d'Agde (p. 83), les bords de Loire et Orléans (p. 171 puis 343), Massy Palaiseau (p. 218), Reims (p. 274), le Canada (p. 308), le Maroc (p. 309).
Crime de lèse-majesté : Paris, la grande capitale de la nomenklatura et de la bureaucratie franchouillardes, devient ici un lieu comme les autres, (encore qu'Homer habite – par le plus grand des hasards ? non loin de la station Strasbourg Saint-Denis, cf p. 33 et consomme volontiers du vin de Moselle, cf p. 66) – où s'effectue un travail de bureau fort ennuyeux, qu'il convient de fuir (comme le font massivement les pôvres parisiens) dès que l'on a un peu de temps libre (p. 97), car l'idylle se noue parfois au bord du Loing (p. 26, p. 316), à Montargis (p. 44), en Seine-et-Marne (p. 85), à Pontoise (p. 287), Naples ou Melun (p. 339), mais aussi et surtout dans le jardin, à "l'heure de la splendeur dans l'herbe" (p. 107).

Cerise sur le gâteau, le texte est ponctué de citations musicales : là encore, l'auteur fait preuve d'originalité. En effet, il ne cite pas ces habituelles vociférations anglo-saxonnes commercialo-contestataires conformistes étalées en couches aussi épaisses qu'indigestes dans la littérature de la bien-pensance internationale, non, il oscille entre Trenet, Bach et Schubert, car Homer joue vraiment du piano, passion qu'il partage avec sa mère (p. 197) puis avec Sybil.

Pour en rester dans le monde artistique, mentionnons la subtile et fugitive mention du boeuf écorché de Rembrandt (p. 125-126), avec sa servante à peine visible...
Le récit est précisément daté, à l'aide d'indices disséminés : ainsi par exemple, la rencontre d'Ana et son mari Arno eut lieu vers 1970 (p. 17), Homer rencontre Emmanuelle vers 2005 (p. 45), l'anecdote autour du film (titre à deviner) se déroule vingt ans avant 2001 (p. 61), une algarade se déroule au moment de l'élection de Mitterrand, l'épitaphe délimite la vie de sa mère (p. 349) etc.

Comparé aux productions littéraires standardisées, actuellement en mode dans la caste cultureuse franchouillarde (Houellebecque, Angot et autres Despentes), ce roman est donc profondément anticonformiste.

A offrir aux lotharingiennes et lotharingiens, qui connaissent et arpentent les lieux ici évoqués.
A offrir également à toutes celles et ceux qui restent persuadé-e-s que le couple humain féminin-masculin se construit dans la pudeur et la délicatesse, qu'il constitue la cellule de base de la vie en société (sans pour autant vilipender les autres) ainsi que dans "la splendeur de l'herbe"...

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Homer, la quarantaine, rencontre Sybil suite au départ de leur compagnons, Emmanuelle et Giovanni, pour Chypre. Lui, Homer, habite à Paris, il est comptable. Elle, Sybil, habite en Seine et Marne. Homer et Sybil passent du temps ensemble et sont à peu près sûrs de s'aimer. Cependant, le poids et les souvenirs de leurs anciens amants et les nouvelles qu'ils reçoivent de leur vie commune, veillent sur eux et les empêchent de vivre pleinement leur choix. Ils sont incertains. le roman se double de l'histoire des parents d'Homer, Arno et Ana Hillmann, et l'on découvre l'enfance d'Homer, un peu traumatisée, et un couple qui vit mal ensemble.

Patrick Lapeyre écrit avec acuité la fragilité de ces personnages qui sont plus ou moins exilés du temps qu'ils vivent et pour qui les décisions sont dures à prendre. Ils cherchent à atteindre une vérité, qui les dévoilerait, et qui les aiderait à dépasser le pressentiment du malheur. Des lieux, des personnages, l'expérience de l'amour, la splendeur dans l'herbe est traversé de bout en bout par une étrange profondeur. C'est un roman dans lequel nous sommes bien et qui nous raconte de belles choses sur le sentiment amoureux.
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J'avais déjà beaucoup apprécié "L'homme soeur" et" La vie est brève et le désir sans fin", ce dernier roman est tout aussi réussi de mon point de vue. Beaucoup de charme et de délicatesse dans la rencontre amoureuse de ces deux êtres quittés par leur conjoint respectif. Une grande douceur et beaucoup de retenue dans leurs rencontres et leurs conversations où la qualité de leurs silences est révélateur de la force de leurs sentiments. L'écriture soignée et poétique de Patrick Lapeyre se confirme et n'est pas sans évoquer,pour moi, l'atmosphère des films d'Eric Rhomer. Si le genou De Claire...n'évoque rien de positif pour vous, je crains que "le sentiment d'incomplétude d'Homer et Sybil qui passent beaucoup de leur temps à désirer et à renoncer à leurs désirs..." vous lasse assez rapidement. Pour les autres, un vrai plaisir de lecture vous attend.
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Un homme et une femme se rencontrent alors qu'ils essaient de se remettre d'une rupture difficile : leurs conjoints respectifs sont partis refaire leur vie à Chypre. le couple se forme. Mais, alors que ces premiers paraissent, a priori, au début, être le couple de « perdants » essayant de lutter contre les fantômes de leurs anciens amours. Finalement, ils s'attachent, tombent amoureux. Se met alors en place une sorte de jeu de vase communiquant où ceux qui paraissaient vivre leur amour rencontrent des difficultés ; et ceux qui avaient dû mal à se remettre de leurs peines vont finalement connaître le véritable amour. Une sorte de justice, d'intrigue parallèle assez étonnante sur l'amour se met en place.

Le roman est tant pourvu de dialogues, qu'il en ressort une véritable théâtralité. C'est un récit qui donne place aux conversations. D'ailleurs, l'auteur confie qu'il avait d'abord cherché un titre en rapport avec cela. Les conversations sont humbles, essentielles. Il y a quelque chose d'extraordinaire dans les rapports les plus communs : les silences, l'attention flottante, l'harmonie. Une sorte de jubilation dans l'art de la parole. L'auteur tente au mieux de capter notre essence d'êtres parlants. D'ailleurs, le personnage d'Homer accorde une attention toute particulière à la voix de Sybil. La voix devient alors corporelle et éveille les sens.

Les rapports semblent volontairement répétitifs évoquant alors une sorte d'aspect hypnotique de leur relation qui lui donne un air assez magique, comme suspendue dans le temps. La nature est au premier plan et prend tout son sens contemplatif.

Puis, au fur et à mesure, la relation devient plus riche, plus complexe. le lecteur est pris entre deux contradictions : d'une part, la relation qui s'accélère ; et d'autre part, le fait que l'on a envie que la douceur de cette relation paisible continue. L'auteur, lors de la rencontre s'est alors amusé à demander : peut-on tomber amoureux à cause d'un silence ? Il arrive à évoquer de petits détails discrets avec une grâce presque poétique.

L'amour ne va pas de soi. Lapeyre demande même : comment arriver à aimer sur les ruines de nos illusions ? L'enfer, c'est être incapable, de ne plus pouvoir aimer. Ces deux protagonistes, perdus, ont des difficultés à aimer. Ils construisent pas à pas leur relation.

En parallèle de cet amour naissant, nous rencontrons la mère d'Homer : Ana. Personnage lyrique, généreuse, étrange qui n'arrive pas à trouver sa place. Cette dernière est nostalgique, veut toujours trop en faire. Les récits sont intercalés ce qui permet alors de construire deux portraits d'Homer : un lorsqu'il est encore enfant, vu par sa mère ; et l'autre à l'âge adulte, à l'aube d'une relation amoureuse complexe. C'est alors au lecteur de faire lui-même la corrélation entre ce qu'il était et ce qu'il est devenu. Il n'y a pas de vérité objective, imposée par l'auteur. le lecteur a libre cours à son imagination pour interpréter l'écho qui lui est offert. La corrélation entre ces deux personnages se fait dans leur rapport au temps et leur émotivité.

Ce livre a quelque chose de respiratoire : l'auteur en est le souffleur, les personnages sont les comédiens de théâtre et le lecteur doit être patient pour être mêlé au mieux à cette prose infinie et délicate.
Lien : http://littecritiques.blogsp..
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Ce roman aurait pu être le récit d'une passion, celle de Giovanni et Emmanuelle, les deux amants exaltés qui ont quitté leurs conjoints respectifs pour vivre leur histoire...

Mais Patrick Lapeyre a choisi de raconter la rencontre de l'autre duo, celui des délaissés. Et voici une histoire d'amour plutôt improbable, mais néanmoins profonde et touchante. Car les sentiments qui naissent entre Homer et Sybil sont d'autant plus délicats et attentionnés, qu'ils éclosent sur les cendres fumantes de leurs amours perdues et dont les blessures de la trahison sont encore vives et douloureuses.

L'auteur ausculte avec finesse et précaution la naissance du désir amoureux. Parmi les personnages principaux, petite mention particulière à Homer, quadragénaire lymphatique et psycho-rigide, éternel indécis dont la timidité amusante frôle souvent la maladresse.

En filigrane, l'auteur nous raconte également la relation difficile et conflictuelle du couple mal assorti que formèrent des années auparavant les parents d'Homer. Ana, sa mère, libre, fantaisiste et malheureuse, tellement différente de son implacable mari et si peu faite pour le carcan conjugal dans lequel elle est enfermée. Ce récit en contrepoint donne un éclairage plus sombre au roman dans lequel on découvre aussi un aperçu de l'enfance d'Homer.

Mais surtout, l'auteur communique au lecteur sa tendresse pour ses personnages et n'hésite pas aussi à s'en moquer non sans drôlerie et ironie... J'ai aimé infiniment ce doux récit intimiste, vaguement suranné, aux allures d'aquarelle, comme un lent éveil sensoriel et émotionnel, en parfaite harmonie avec le doux murmure des confidences que se livrent Homer et Sybil, dans le jardin, au fil de leurs dimanches après-midi.
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critiques presse (4)
LaPresse
08 mars 2016
La splendeur dans l'herbe est l'une de ces oeuvres magnifiquement réussies dans leur immobilisme, envoûtantes et ancrées dans l'attente.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Liberation
04 mars 2016
Deux antihéros rassemblés par le hasard s’accordent dans une exquise indolence.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeFigaro
04 février 2016
Patrick Lapeyre imagine l'histoire d'un homme et une femme quittés par leur compagnon respectif et qui tentent de nouer une relation.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
23 décembre 2015
Un homme et une femme se rencontrent et, sur les ruines de leurs amours passées, naît une idylle décalée et délicate. A l'image de ce roman.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
« C'était l'heure de la splendeur dans l'herbe, où les merles ­venaient prendre leur bain de soleil sur la pelouse. L'heure où l'univers semblait entièrement circonscrit aux limites de ce jardin, à l'intérieur duquel ils ne recevaient jamais personne et formaient tous les deux [...] une sorte de société s­ecrète, parfaitement dissimulés par les arbres et les palissades... »
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Dans le calme absolu qui les enveloppait, on entendait très loin un avion bourdonner au-dessus de la forêt... C'était l'heure de la splendeur dans l'herbe, où les merles venaient prendre leur bain de soleil sur la pelouse. L'heure où l'univers semblait entièrement circonscrit aux limites de ce jardin, à l'intérieur duquel ils ne recevaient jamais personne et formaient tous les deux (Sybil avait rouvert son roman), une sorte de société secrète, parfaitement dissimulés par les arbres et les palissades.
Profitant de son application à lire, Homer, qui était à présent tout à fait réveillé, s'était tourné vers elle pour l'observer discrètement. Elle portait ce jour-là sa petite jupe à fleurs, si courte et si légère qu'il se surprit à regretter que leur comportement reste aussi respectueux, et leur communication aussi exclusivement verbale. Comme s'ils avaient oublié qu'ils possédaient également des moyens de préhension et de contact tactile, tels qu'en ont les animaux. Ils étaient si proches l'un de l'autre, chacun dans sa chaise, que Homer s'avisa soudain, malgré le veto de sa conscience morale, qu'il pourrait très bien en tendant ses grandes mains, s'emparer par surprise de ses seins menus et les presser tendrement, pendant qu'elle continuerait à tourner les pages de son livre... Mais il ne bougea pas bien entendu, en homme exercé de longue date à se contrôler.
Sans compter que l'idée que cette femme, apparemment chaste et réservée, n'attendrait rien moins qu'une déclaration d'amour ou un geste clair et univoque de sa part lui paraissait à la fois présomptueuse et imprudente. Il n'en était pas encore à prendre ses désirs pour des réalités... Il emprisonna donc ses mains entre ses genoux et se tourna de l'autre côté pour regarder les merles sautillants.
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Il avait bien sûr rencontré chez d'autres personnes - plus ou moins fréquemment - la gentillesse, la loyauté, la disponibilité, mais pratiquement jamais la bonté. La bonté pure... C'était même un mot qui semblait avoir disparu du vocabulaire.
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On aime d'abord aimer, et il se trouve parfois que la souffrance est le prix à payer. Mais ce n'est absolument pas le but. C'est une sorte de supplément dont on se passerait volontiers.
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En général, un amour se substitue à l'autre, en en effaçant progressivement le souvenir, mais dans leur cas tout était différent, vu que leurs rencontres ressuscitaient à chaque fois la présence des deux autres et les condamnaient à passer bon gré mal gré une partie de leur temps avec eux... Au point que Homer se demandait parfois s'ils n'allaient pas un jour être obligés de faire le black-out à leur sujet.
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