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3,18

sur 74 notes
Maud Cunard et sa fille Nancy ont toutes les deux traversé leur époque en croisant aristocrates et monde de l'art.
Mais c'est sous le prisme de la relation torturée de ces deux femmes qu'Alexandra Lapierre a choisi de les raconter.
C'est un parti pris qui va nous montrer essentiellement leurs failles, leur noirceur, leur ambivalence et leurs douleurs alors que Nancy fut une muse d'Aragon et s'engagea pour l'égalité raciale.
Il y a peu de légèreté dans ce récit.
C'est un court roman qui rappelle, une nouvelle fois, que les blessures d'enfance, les violences sexuelles et le manque d'amour vous marquent à jamais.
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C'est le 4ème ouvrage que je lis d'Alexandra Lapierre. Autant j'avais été emballé par les trois premiers, autant celui-ci m'a insufflé un certain malaise. La désagréable impression de m'entremettre dans les joutes assassines qui ont opposé ces deux femmes, mère et fille, héritières de la fortune de la ligne de paquebots Cunard. Fortune qu'elles n'ont fait que dilapider tant en valeur qu'en réputation dans leurs frasques, y compris sexuelles, et la haine qu'elles se sont vouée réciproquement.

On ressort de pareille lecture comme d'un pugilat destructeur. A croire que l'atmosphère nocive qui s'était instaurée entre lady Maud Cunard et sa fille Nancy a suinté entre les lignes de cet ouvrage au point d'en rendre la lecture pénible. Situation peu confortable en effet que de se retrouver entre les deux protagonistes que leur comportement mutuel rend détestables, avec une prime pour Maud Cunard, la mère, qui brille par son cynisme, sa mauvaise foi au service d'un racisme chevillé au corps.

Histoire d'un héritage immérité qui n'aura profité qu'aux opportunistes, ces deux femmes ayant joui grassement des plaisirs de la vie, et ne laissant derrière elles qu'une piètre image. C'est en tout cas l'impression avec laquelle je sors de pareille lecture.

On peut saluer quand même une fois de plus la prouesse d'Alexandra Lapierre et le formidable travail de documentation mis en oeuvre pour retracer la vie de ces deux femmes sous la forme du huis clos dévastateur de leur relation intime. le personnage le plus sympathique, tel que le présente Alexandra Lapierre, aura certainement été le musicien de jazz noir américain Henry Crowder, amant de Nancy Cunard. Il aura fait montre d'une grande convenance au regard du mépris raciste dans lequel il a été tenu par l'entourage de la famille, Maud Cunard au premier chef.

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J'attendais avec impatience le dernier livre de cette auteure qui a l'habitude de raconter l'histoire de femmes aux destins incroyables.
Si le destin de Maud et de Nancy, n'a rien de commun, surtout celui de Nancy, j'ai par contre été moins emballée par la façon de traiter cette histoire.
L'histoire se présente comme une introspection pour Maud, la mère à la fin de sa vie, qui se parle à elle-même et pour Nancy, d'un dialogue avec sa meilleure amie, très proche de sa mère. Les chapitres alternent l'une et l'autre sur le même sujet.
Je pense que j'aurais préféré un traitement plus classique. En effet, ces deux femmes ont vécu une vie hors du commun, par leurs rencontres, leurs engagements. Maud, une riche américaine mariée avec un Lord anglais de 21 ans son aîné , fait tout pour être une parfaite Lady et faire oublier ses origines.
A l'inverse, Nancy rejette tout pour vivre sa vie selon ses choix, loin de sa mère. Une vie de rencontres extraordinaires qui révèle une femme engagée, convaincue de ses combats, avant gardiste sur beaucoup de plans. La mère et la fille se croisent et leur remayion ressemble à des rendez vous manqués, elles se livrent une guérilla sans merci, alors qu'elles ont les mêmes goûts. Quel dommage pour elles.
Si ce livre n'est pas le meilleur d'Alexandra Lapierre à mon goût, il m'a permis de titiller ma curiosité à l'égard de ces deux femmes et d'effectuer mes propres recherches de mon côté pour en savoir un peu plus.
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Portraits croisés de deux femmes si semblables et si dissemblables à la fois.
Lady Maud Cunard, très riche héritière des constructeurs de paquebots transatlantiques et sa fille Nancy sont belles, riches, élégantes, sophistiquées, fréquentent les milieux les plus élevés de la société du début du XXème siècle. Mais leurs vies privées respectives n'ont pas grand chose à voir avec ce vernis social. Maud, qui a fait sa place grâce à une discipline de chaque instant ne peut pas comprendre que sa fille Nancy, née avec tous les privilèges aie des idées sociales très avancées pour l'époque, fréquente des Noirs, s'implique dans la Guerre d'Espagne, s'insurge contre le racisme et mène une vie sexuelle totalement libre. Nancy, mal dans sa peau, déteste sa mère et lui reproche à peu près tout. Au fil des chapitres, le ton va monter, les comportements vont déborder des limites. Outre l'intéressante analyse psychologique des deux femmes, ce livre nous plonge dans l'univers de la haute société de cette première moitié du XXème siècle qui sera marquée par les deux guerres mondiales, le krach boursier, et une évolution sans précédent des consciences débouchant sur une nouvelle organisation sociale.
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Alexandra LAPIERRE. Avec toute ma colère. Mère et fille : le duel à mort.

Je suis bouleversée par ce récit relatant les vies d'une mère et de sa fille se haïssant. Cette terrible narration est la biographie des deux femmes riches, indépendantes, dominatrices, féministes, libres. Mais alors pourquoi cette haine, ce désamour ? C'est pour moi incompréhensible. Toutes et tous, nous avons eu des différents avec nos parents. Mais nos disputes ont été brèves. Parfois, nous avons boudé de longs moments, puis sommes revenus à de meilleurs sentiments…

Je demeure dans l'expectative totale. Pourquoi cette brouille, à mort ? La fille, Nancy n'assistera même pas aux obsèques de sa mère, Maud. Tout au long de leurs existences communes elles vont se fâcher, au sujet des fréquentations de l'une, la jalousie attisant les flammes de la révolte de l'autre. Mais enfin pourquoi tant d'animosité entre ces deux femmes unies par les liens du sang ? L'une éprouve de la rancune envers sa fille ; il me semble qu'elle lui reproche sa jeunesse, ses conquêtes, sa propre vie mondaine qu'elle calque cependant sur celle de sa génitrice. L'autre est une grande aventurière, éprise d'une liberté totale, d'un désir d'égaler les hommes et ainsi elle s'oppose à celle qui lui a donné le jour. Elle désire s'épanouir dans un milieu d'hommes, quel que soit leur couleur de peau, leurs convictions religieuses, leur appartenance politique. Cette femme est libérée, libre, dans tous les domaines. c'est une femme très instruite. Elle a un objectif majeur : égalité pour tous. Et que le progrès social soit à la disposition du monde entier. Elle a beaucoup de charisme. Elle est du côté des plus faibles.

Alexandra LAPIERRE a fait un travail de titan, pour nous conter le périple de ces deux héroïnes. Elle s'est plongée, corps et âme sur les divers lieux où nos deux célèbres stars ont évolués. Elle a même visiter la demeure normande acquise par Maud : le Puits Carré, situé dans le hameau de la commune de la Chapelle-Réanville. Cette longère, subira des destructions partielles lors de la seconde guerre mondiale. Elle sera même entièrement détruite en 2007, suite à un incendie vraisemblablement criminel. Heureusement pas de victime….

Merci Alexandra pour ces deux biographies, construites en parallèle. Nous avons le plaisir de suivre Maud et Nancy dans leur quotidien de femmes du monde. Elles évoluent dans les hautes sphères, fréquentant le gratin, dansant, allant au théâtre, à l'opéra, discutant avec les auteurs, les peintres, les musiciens de cette époque. Leur carnet d'adresse est bien rempli. Elles sont bien introduites dans le gotha, égrenant leurs solitudes dans les soirées mondaines des capitales de l'Europe en robes du soir de grands couturiers ! . Maud fera quelques faux pas, vite rappelée à l'ordre et ne voulant pas céder à sa mère, elle paiera très cher sa rébellion. Quels destins hors du commun !. Alexandra a une belle plume et les dialogues entre les deux femmes rendent leurs rencontres encore plus vivantes. Je recommande cet ouvrage qui nous permet de nous replonger dans le monde littéraire, culturel, artistique, aristocratique de la première moitié de ce siècle. La naissance du jazz, les longues soirées de Montmartre et de ces personnages qui hantent les nuits parisiennes., sont les compagnons de ces dames Nous suivons également la mise en place des grands opéras par le célèbre chef d'orchestre, Thomas BEECHAM.. Nous traversons l'Europe, l'Amérique, l'Angleterre au fil de l'épopée de ces deux femmes qui se fuient, ne se parlent plus et mènent des vies particulières. Devons-nous les envier de connaître un tel train de vie, éprouvant tant d'aversion l'une pour l'autre ? . Nous ne connaîtrons jamais l'origine de cette séparation. Je vous souhaite d'accomplir un voyage agréable en compagnie de Nancy et Maud. Deux fortes femmes, deux solitudes ! Et comme l'a chanté Claude François, « Pauvre petite fille riche ! ».
(20/06/2023).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Réalité présentée sous la forme de roman avec l'aisance et l'investissement précis de Alexandra Lapierre.

Plusieurs voix s'y succèdent, s'entrecroisent :

Celle de Maud Cunard « Her Ladyship », richissime aventurière ayant gravi les échelons jusqu'à la « high society », femme à la morale toute relative, amante sans scrupules, mécène, protectrice et maîtresse du chef d'orchestre Lord Beecham après avoir vécu quelques années avec l'écrivain George Moore.
Mère intransigeante, oublieuse, en rivalité, refusant tout dialogue, poussant sa fille à des actes répréhensibles, double visage qui met mal à l'aise même le lecteur.

Un échec complet dans la relation et puis la deuxième voix :

Celle de Nancy Cunard, la fille, personne tourmentée, vie de débauche et d'excès, maîtresse d'Aragon dont le portrait est sidérant, d'un musicien de jazz (Henry Crowder) noir, d'autres au gré des rencontres, des soirées, des bars.
Des prises de position : une quête de justice (égalité des droits pour les Noirs, guerre civile en Espagne…).
Un rejet de la figure maternelle, rejet destructeur devant la similitude malgré la différence.

L'autre voix sera celle de Henry Crowder.
Avec celle-ci, nous abordons toute l'horreur du racisme anti-noir en France et en Angleterre.
La puissance de l'élite dans ce pays, les humilations.

Une époque : partculièrment celle des années folles avec ses revendications de garçonne, ses cheveux coupés, ses yeux charbonneux et ses soirées dans un Paris « surréaliste ». Nancy y croisera Dali, Man Ray,etc…

L'auteure nous raconte en différents chapitres « accordéon » les points de vue de l'une et de l'autre et dès le départ on comprend que rien n'est possible entre elles.
Tout est excès, vitriol, dans un milieu qui ne l'est pas moins et qui n'en sort pas grandi.
Ecoeurement devant cette richesse qui coule à flot, ce mépris des classes dites inférieures, ce racisme.
Un peu de compassion pour la fille malgré des excès qui étaient probablement une manière de s'imposer et de vivre tout en s'auto-détruisant.

Alexandra Lapierre a traité ce sujet scabreux avec tact et talent pour faire supporter aux lecteurs cette rivalité abjecte mère/fille dans toute sa complexité située dans l'écrin du monde des puissants.


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Au travers de ses lectures sur ces deux femmes, l'auteur relate une histoire terrible et tragique, celle vraie d'une mère et de sa fille qui n'ont pas réussi à se rencontrer et à avoir une relation d'amour maternel et filial. J'ai été marquée par cette description fine et terrifiante d'un désamour, d'un amour manqué. Un livre remarquable par le rendu véridique et historique et les analyses psychologiques des deux femmes.
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Entre la Mère, Maud/Esmerald Cunard , lady anglaise raffinée et adulée et sa fille Nancy, héritière d'une fortune colossale mais engagée dans la lutte contre l'injustice , maîtresse - entre autres- de Louis Aragon ou d'un musicien noir, une haine féroce s'est installée. Dans ce roman biographique, Alexandra Lapierre retrace, à l'aide de chapitres plus ou moins longs, des faits, des dialogues, des monologues, des correspondances qui nous amènent à comprendre, au moins en partie, ce qui a mené ces deux femmes à s'affronter durant toute leur existence . L'auteure ne juge jamais, elle livre seulement des témoignages, étayés de nombreuses rencontres avec des personnages qui ont marqué la période allant du début du XXème siècle aux années 60. Quelques photos figurent aussi dans ce beau livre.
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J'ai emprunté ce livre il y a un moment et suis restée en panne pour transcrire mon ressenti. Il y a des moments comme ça....
Alors comment dire...? Ce livre ne m'a pas emballée , il m'a même déplu pour être honnête.

Il s'agit d'un duel mère fille, vous me direz le titre présageait ce contexte... Mais le personnage de Nancy Cunard m'intriguait et je savais peu de choses sur elle, excepté qu'elle est héritière de la compagnie Cunard ( Titanic), qu'elle fréquentait la Café society et le gratin mondain de l'entre deux guerres.
Plus intéressant elle était poétesse, collectionneuse d'art non occidental, modèle, éditrice et journaliste, Nancy Cunard est une égérie du milieu intellectuel et artistique. de très belles photos d'elle par Man Ray sont célèbres.

Acquise à la lutte contre le racisme, elle est l'auteure d'une impressionnante Negro Anthology (1931-1934), qui je crois est rééditée ainsi qu'en français, qui fait référence.

Si j'apprécie ce personnage singulier, le livre beaucoup moins car il fait étalage des récriminations réciproques de la mère (odieuse il faut bien le dire) et de la fille (je la comprends).
Les chapitres alternent sous forme d'une très médiocre auto psychanalyse de la mère, elle est d'une mauvaise foi consommée, et le bilan de cette relation mère-fille, par Nancy au cours d'un voyage en compagnie d'une amie vers la Normandie où elle a établi sa résidence secondaire au vert.

Je songe à me procurer une vraie bio sur cette femme artiste et moderne de l'entre deux guerres, plutôt que ce bavardage trop souvent indigeste.
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Connaissez-vous Maud et Nancy Cunard ? Avec tout ma colère vous raconte la difficulté d'un lien mère fille. Les meilleures ennemies. Je ne connaissais pas ces deux femmes qui ont pourtant été deux grandes dames, héritières des paquebots Cunard.

Alexandra Lapierre m'avait particulièrement touché avec son roman Artémisia . L'histoire d'une artiste peintre italienne, née le 8 juillet 1593 à Rome et morte à Naples vers 1656. Une femme incroyable dans une époque difficile pour une femme indépendante pratiquant un métier d'homme.

Je voulais découvrir un nouveau roman de cette auteure. Et j'ai eu la chance de la rencontrer sur un salon. En discutant avec elle, je me suis arrêtée sur l'histoire de ces deux femmes qui ne savaient pas s'aimer. Et plutôt que d'aimer mal, elles ont fini par se détester allant jusqu'à se faire du mal publiquement.

En lisant ces pages, on pourrait condamner Maud Cunard qui n'a pas donné l'éducation , les valeurs, l'amour et la stabilité qu'une enfant est en droit d'attendre de sa mère. Entre les liaisons extraconjugales aux yeux de tous et surtout de son enfant, Maud Cunard courait après la fortune, la popularité et l'amour.

Mais Nancy ne sera pas en reste à l'âge adulte. Puisque non seulement elle va s'expatrier en France, mais elle va écrire toute sa haine pour sa mère afin de l'humilier publiquement. Elle enchainera des relations amoureuses complexes et provocantes. Bien que sa relation avec le Jazzman noir américain Henry Crowder soit finalement le plus bel affront fait à sa mère, elle vivra un grand amour. Il faut rappeler l'époque, début du XXe siècle, la mixité sociale n'étaient pas comme aujourd'hui, surtout dans la « Bonne société ».

"La Rolls avait repris sa route et progressait avec lenteur. Personne n'osait commenter le hasard de cette rencontre entre la mère et la fille. Nul, dans les hautes sphères, n'ignorait qu'elles ne s'étaient pas vues depuis près de treize ans. Et qu'elles se détestaient jusqu'à l' exécration. Leur brouille avait été rendue publique par un coup d'éclat de Nancy, un scandale dont Maud ne se remettait pas. Elle ne l'évoquait jamais. Never explain, never complain : ce silence était bien dans sa manière. Au point que l'on aurait pu la prendre pour un animal à sang froid, dépourvu de toute émotion, incapable du moindre sentiment."

On est témoin d'une relation malsaine écrit par une plume sublime, sensible. Je ne connaissais pas les héritières des paquebots Cunard. Aujourd'hui, je peux vous dire que l'argent n'a pas fait leur bonheur !
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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